Parfois, un écrivain a un coup de génie. C’est ce qui est arrivé à Arthur Dreyfus il y a dix ans quand il a eu l’idée de départ de . Un garçon sans de Stevenson, ) autant qu’à des films ( de Burton). Et il n’est pas au bout de ses surprises. Il ne suffit pas d’être touché par la grâce de l’inspiration: encore faut-il savoir ensuite dérouler la pelote – ce que Dreyfus fait ici avec brio pendant près de 500 pages picaresques, souvent tordantes, puis plus sombres et touchantes alors qu’on s’approche de la fin. C’est qu’elle est intenable, cette main! Elle permet à Paul de briller dans une usine de boulons puis comme magicien, elle joue divinement Bach, dessine à merveille des estampes japonaises; mais d’un autre côté, elle peut avoir envie d’étrangler un passant, ou être traversée d’idées scabreuses… Avec les femmes, Paul connaîtra tout: une fiancée farouche le fuira effrayée par sa bizarrerie, une cocotte plus expérimentée trouvera en sa compagnie un plaisir inédit. Sans que cela ne pèse jamais, le roman est, on l’aura compris, une réflexion sur nos pulsions plus ou moins refoulées, sur notre inconscient, sur la part tour à tour lumineuse et noire qui s’agite en nous malgré nous. On applaudit des deux mains – ou plutôt des trois.
ESTHÉTIQUE DE LA DIFFORMITÉ
Oct 26, 2023
1 minute
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