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Zéro Absolu (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #12)
Zéro Absolu (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #12)
Zéro Absolu (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #12)
Livre électronique412 pages5 heures

Zéro Absolu (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #12)

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À propos de ce livre électronique

« Vous ne fermerez pas l’œil tant que vous n’aurez pas terminé l’AGENT ZÉRO. Un superbe travail de création d’un panel de personnages particulièrement développés et attachants. La description des scènes d’actions est si réaliste que c’est un petit peu comme de se trouver au cinéma avec du son Dolby stéréo et des images en 3D (ça ferait un film hollywoodien incroyable). J’ai hâte de lire la suite ».
--Roberto Mattos, Books and Movie Reviews

ZÉRO ABSOLU est le livre numéro #12 – et dernier volume – qui compose la série à succès de l’AGENT ZÉRO dont le premier tome AGENT ZÉRO (Livre #1), avec plus de 500 critiques cinq étoiles, est en téléchargement gratuit.

Dans ce saisissant dernier volume de la série, l’Agent Zéro apprend l’existence d’une bombe thermonucléaire d’une puissance incroyable, qui, placée au bon endroit, pourrait tuer des dizaines de millions de personnes. Lors d’un rebondissement à couper le souffle, Zéro apprend autre chose qui pourrait s’avérer être encore plus mortel.

L’avenir de la planète repose littéralement entre les mains de l’Agent Zéro, le seul à être en mesure de retrouver cette arme, qui se retrouve plongé alors dans une course folle contre la montre.

Alors que Zéro se débat pour retrouver l’emplacement de la bombe, il doit également lutter contre des adversaires redoutables : une douzaine d’assassins lancés à ses trousses et bien déterminés à l’éliminer de la surface de terre.

Et au milieu de tout ce chaos, le temps est venu pour l’Agent Zéro de se confronter aux affres de sa propre santé qui ne cesse de se dégrader.

La fin d’un cycle depuis sa découverte originelle de la puce de suppression de mémoire, l’Agent Zéro se voit offrir une dernière chance de sauver la planète – si toutefois il réussit à garder la vie sauve – et à se protéger de tous ceux qui pourraient vouloir se mettre en travers de son chemin et de sa réussite.

ZÉRO ABSOLU (Livre #12) est un thriller d’espionnage impossible à reposer, qui vous tiendra en haleine et éveillé toute la nuit jusqu’à la dernière page et son dénouement stupéfiant, qui vient clore cette série magistrale de 12 livres d’action espionnage.

“Le thriller à son plus haut niveau.”
--Midwest Book Review (re Tous Les Moyens Nécessaires)

“Un des meilleurs thrillers que j’ai lus cette année.”
--Books and Movie Reviews (re Tous Les Moyens Nécessaires)

Également disponible la série #1 best-seller de Jack Mars LUKE STONE THRILLER série (7 livres), dont le premier volume Tous les Moyens Nécessaires (Livre #1), est en téléchargement gratuit avec plus de 800 critiques cinq étoiles !
LangueFrançais
ÉditeurJack Mars
Date de sortie1 févr. 2022
ISBN9781094346793
Zéro Absolu (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #12)

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    Zéro Absolu (Un Thriller d’Espionnage de l’Agent Zéro—Volume #12) - Jack Mars

    cover.jpg

    L E   Z É R O   A B S O L U

    (UN THRILLER D’ESPIONNAGE DE L’AGENT ZÉRO—VOLUME 12)

    J A C K   M A R S

    TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR CLAIRE SARTORI

    Jack Mars

    Jack Mars est actuellement l’auteur best-seller aux USA de la série de thrillers LUKE STONE, qui contient sept volumes. Il a également écrit la nouvelle série de préquels L’ENTRAÎNEMENT DE LUKE STONE contenant trois volumes (pour l’instant), ainsi que la série de thrillers d’espionnage L’AGENT ZÉRO comprenant sept volumes (pour l’instant).

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    Copyright © 2021 par Jack Mars. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright ex_artist, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES DE JACK MARS

    SÉRIE DE THRILLERS LUKE STONE

    TOUS LES MOYENS NÉCESSAIRES (Volume #1)

    PRESTATION DE SERMENT (Volume #2)

    SALLE DE CRISE (Volume #3)

    LUTTER CONTRE TOUT ENNEMI (Volume #4)

    PRÉSIDENT ÉLU (Volume #5)

    NOTRE HONNEUR SACRÉ (Volume #6)

    UNE MAISON DIVISÉE (Volume #7)

    L’ENTRAÎNEMENT DE LUKE STONE

    CIBLE PRINCIPALE (Tome #1)

    DIRECTIVE PRINCIPALE (Tome #2)

    MENACE PRINCIPALE (Tome #3)

    GLOIRE PRINCIPALE (Tome #4)

    LE SENS DES VALEURS (Tome #5)

    UN THRILLER D’ESPIONNAGE DE L’AGENT ZÉRO

    L’AGENT ZÉRO (Volume #1)

    LA CIBLE ZÉRO (Volume #2)

    LA TRAQUE ZÉRO (Volume #3)

    LE PIÈGE ZÉRO (Volume #4)

    LE FICHIER ZÉRO (Volume #5)

    LE SOUVENIR ZÉRO (Volume #6)

    L’ASSASSIN ZÉRO (Volume #7)

    LE LEURRE ZÉRO (Volume #8)

    LA POURSUITE ZÉRO (Volume #9)

    LA VENGEANCE ZÉRO (Volume #10)

    LE ZÉRO ZÉRO (Volume #11)

    LE ZÉRO ABSOLU (Volume #12)

    UNE NOUVELLE DE L’AGENT ZÉRO

    Agent Zéro – Livre 11 Résumé

    Lorsque Zéro découvre que son neurologue suisse est mort et que les dossiers médicaux de ses patients ont disparu, il se donne pour mission de retrouver le meurtrier. Cela l’entraîne dans une chasse à l’homme internationale qui aboutit à une découverte choquante : Stefan Krauss, l’assassin de sa femme, s’est vu implanter une puce de suppression de mémoire, tout comme Zéro, cinq ans auparavant. Celui-ci doit déterminer la prochaine cible de Krauss alors même qu’un mystérieux personnage, du nom de M. Bright, semble être celui qui tire les ficelles de l’assassin dans les coulisses. Mais Zéro, aujourd’hui retraité, ne peut désormais plus compter sur les ressources de la CIA, ni sur son aide, pour protéger sa famille qu’il pense être une cible potentielle.

    Agent Zéro : Après avoir découvert le corps sans vie du Dr. Guyer à Zurich, Zéro s’est lancé sur les traces du meurtrier pour apprendre que Stefan Krauss avait, lui aussi, subi l’implantation d’une puce de suppression de mémoire. Qui plus est, Zéro a découvert que l’homme responsable de cela n’est autre que l’insaisissable M. Bright, qui a fait l’acquisition de cette technologie directement auprès de la CIA en échange de l’élimination de toute personne ayant connaissance de ce programme. Après que Zéro ait arraché la puce de la tête de Krauss, l’assassin a perdu la raison et s’est mis en tête d’assassiner la vice-présidente des États-Unis. Zéro a réussi de peu à l’en empêcher non sans causer un terrible crash d’hélicoptère qui a coûté la vie à Krauss et dont lui-même est sorti grièvement blessé, le laissant dans l’incapacité de retourner aux États-Unis auprès de ses filles.

    Maya Lawson : Ignorant que la CIA éliminait activement toute personne ayant connaissance du programme de suppression de mémoire, Maya a accepté une mission à Paris, où elle a échappé de peu à, non pas une, mais deux tentatives d’assassinat. Avec son partenaire Trent Coleman, elle a déserté son poste et a sauvé Sara d’une tentative d’assassinat. Sachant leurs vies en danger, tous les trois se sont enfuis dans le désert du Missouri, en n’ayant d’autre recours que de continuer à faire profil bas et à changer continuellement de cachette en attendant le retour de Zéro et de Mischa.

    Sara Lawson : Déjà fragile psychologiquement, l’explosion qui a failli lui coûter la vie a laissé Sara dans un profond état de choc au point de ne même plus se soucier de vivre ou mourir, alors même que les hommes de main de White sont lancés à sa recherche. Elle a fini par trouver refuge dans le centre communautaire où se réunissait son groupe de soutien aux personnes ayant vécu des traumatismes. Après avoir attiré ses agresseurs en ces lieux, elle les a éliminés tous les cinq avant d’être secourue par Maya et Trent.

    Mischa Johansson : L’ancienne espionne préadolescente a fui le pays avec Zéro et Alan pour se rendre à Rome, puis au Caire, où elle a été témoin de l’attentat à la bombe contre le palais présidentiel égyptien. Après avoir aidé Zéro à déterminer qui serait la prochaine cible de Krauss, elle a sauvé la vie de la vice-présidente Joanna Barkley et lui a révélé l’existence de Bright et de ses liens avec la CIA. Elle a été vue pour la dernière fois en Égypte, fuyant le Caire après avoir aidé Zéro à s’échapper de l'hôpital où il avait été admis à la suite de son accident d’hélicoptère.

    Alan Reidigger : Après avoir pris une balle dans l’épaule à Rome, Alan a choisi de rester en retrait pendant que Zéro et Mischa se précipitaient au Caire pour arrêter Krauss. Sachant qu’il ne leur serait plus d’aucune utilité, Reidigger s'est rendu à Interpol afin d’endosser les crimes de Zéro et lui éviter ainsi d’être poursuivi. Il a fini par tomber entre les mains de Todd Strickland et de l’Équipe des Opérations de l’Exécutif. Il est maintenu en détention dans les entrailles souterraines de Langley jusqu’à ce qu’il accepte de coopérer et de révéler les informations qu’il détient sur M. Bright – informations qu’il sait être mortelles pour tous ceux qui les détiennent.

    Todd Strickland : Désormais chef de l’Équipe des Opérations de l’Exécutif, Strickland a été chargé d’assurer la sécurité lors de l’Accord du Caire, un sommet pour la paix réunissant neuf nations du Moyen-Orient. L’Accord a été interrompu par le bombardement du palais d’Héliopolis, ce qui a conduit Strickland à pourchasser Zéro. Bien que ce dernier se soit retrouvé à sa merci, Strickland a décidé de le laisser partir afin qu’il puisse sauver la vie de la vice-présidente des États-Unis des griffes de Krauss. Il garde Alan Reidigger en détention dans une cellule secrète à Langley afin de lui soutirer des informations sur le personnage que l’on nomme M. Bright.

    Dr. Penelope León : La protégée du désormais feu Bixby, Penny León, a trahi son petit ami, Todd Strickland, en aidant secrètement Zéro et en mettant tous les moyens dont elle disposait à son service pour qu’il puisse retrouver Stefan Krauss. Mais, lors d’un face-à-face avec l’assassin, cette dernière a été grièvement blessée et, sous la contrainte, a révélé à Krauss l’endroit où se cachait la vice-présidente américaine. Désormais alitée à l’hôpital, Penny a été renvoyée de la CIA et a mis un terme à sa relation amoureuse avec Strickland.

    TABLE DES MATIÈRES

    PROLOGUE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT ET UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE ET UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    CHAPITRE TRENTE-TROIS

    CHAPITRE TRENTE-QUATRE

    CHAPITRE TRENTE-CINQ

    CHAPITRE TRENTE-SIX

    CHAPITRE TRENTE-SEPT

    ÉPILOGUE

    PROLOGUE

    L’homme assis derrière son large bureau avait de nombreuses casquettes. Parmi lesquelles, celles d’entrepreneur, de philanthrope, de marchand d’armes, de complotiste, de terroriste pour certains, d’agent provocateur à tout le moins.

    C’était cette dernière mention qu’il aurait le plus aimé voir figurer sur une carte de visite. Cette pensée fit naître un sourire sur ses lèvres. Les questions que cela provoquerait !

    Non pas qu’il discutait de ses affaires avec qui que ce soit en dehors d’un cercle très fermé de personnes.

    Il se faisait appeler M. Bright.

    M. Bright n’était évidemment pas son vrai nom. Non, sa véritable identité était morte, à la fois au sens métaphorique d’une réinvention personnelle et à la fois littéralement, lorsqu’après avoir tiré quelques ficelles et payé les bonnes personnes, il s’était lui-même déclaré comme tel des années auparavant.

    Il y avait même eu un enterrement. Cercueil fermé. Sa mère n’y avait pas assisté.

    D’une certaine manière, il était donc ironique que son ancien associé, M. Shade, ait trouvé résidence à H-6, le site secret de la CIA au cœur du désert marocain où les pires auteurs de crimes contre l’humanité, ces briseurs de la Convention de Genève, ces génocidaires et ces fondamentalistes religieux, étaient jetés dans des fosses et oubliés de l’humanité. Bright ne doutait guère que la CIA avait déclaré Shade mort pour la deuxième fois de sa vie, qu’il le soit réellement ou non.

    Il pouvait tout aussi bien l’être pour tous ceux qui comptaient, y compris Bright.

    Le bureau spacieux de M. Bright se trouvait au quarante-septième étage du Buchanan Building à Midtown Manhattan, surplombant Central Park au nord. Le bâtiment était géré et appartenait à son entreprise, ou l’une d’entre elles plutôt, la seule légitime en fait : Sunshine Realty. Des centaines de personnes vivaient et travaillaient du premier étage jusqu’au vingt-sixième, sans avoir la moindre idée de ce qui se passait aux étages supérieurs, et tout particulièrement au deuxième étage le plus élevé de l’immeuble (le quarante-huitième étage était en cours de rénovation).

    Le décor du bureau de Bright pouvait être décrit comme classique, voire traditionnel, mais certainement pas chic ou contemporain. C’était drôle, en dépit de son nom de guerre, il n’avait aucune envie d’avoir des murs blancs du sol au plafond ou d’immenses baies vitrées. Il préférait les tons plus sombres, les lambris en chêne. Il aimait les tableaux accrochés au mur. Il aimait être capable de voir les défauts dans le grain du bois.

    En face de son bureau, sur le mur opposé, une télévision à écran plat était allumée mais en sourdine, diffusant un match de football européen. Bright n’y prêtait pas suffisamment d’attention pour savoir qui jouait ; il n’était qu’un supporter occasionnel. Ce qu’il aimait plus particulièrement, c’était d’avoir quelque chose en arrière-plan, une forme de mouvement dans le bureau. Il appréciait le rythme rapide, frénétique, la nature chaotique du jeu. Le va-et-vient presque ininterrompu entre les deux camps.

    Mais… il y avait quand même des règles. Il devait toujours y avoir des règles.

    De temps en temps, un coup de sifflet retentissait et un arbitre interrompait le match suffisamment longtemps pour annoncer une faute, accorder un penalty ou délivrer un carton rouge accablant.

    Et c’était exactement comme cela que le monde fonctionnait. Affrontez votre opposant, donnez-vous à fond. Mais si vous allez trop loin, alors vous devez le payer d’une pénalité. Et ensuite tout était à refaire !

    Depuis longtemps, Bright se considérait un peu comme un arbitre. Donner aux deux camps ce dont ils avaient besoin. Les laisser s’affronter. Mais si l’un d’eux franchissait la ligne rouge, alors il pouvait être sûr que ses hommes seraient là, à se pencher par-dessus votre épaule, à vous murmurer votre infraction avant de vous loger une balle judicieusement placée.

    Malheureusement, ce n’était pas lui qui avait distribué le dernier carton rouge.

    Il était assez amusant de constater que la plupart des erreurs ne se révélaient comme telles qu’à posteriori, alors qu’au départ, elles paraissaient être de bonnes idées. Par exemple, essayer de manipuler Stefan Krauss en lui implantant une puce de suppression de mémoire avait été une erreur. Six jours plus tôt, l’hélicoptère que Krauss avait volé s’était écrasé sur le palais d’Héliopolis, au Caire, qui brûlait toujours. Krauss était certainement mort. Son passager ? Inconnu.

    Et jusqu’à ce que l’inconnu ne devienne connu, Bright devait supposer que l’agent Zéro était toujours en vie. Tous les efforts fournis pour le retrouver avaient été vains. Les tentatives pour localiser ses filles, avaient, elles aussi, été infructueuses.

    Pour Bright, l’absence de preuve était (dans ce rare cas) une preuve. Zéro n’était pas mort, il le savait. Et tant qu’il n’était pas mort, Bright devait continuer à regarder par-dessus son épaule, à attendre la sanction de l’arbitre, le carton rouge. Le murmure avant qu’on ne lui loge une balle en pleine tête, et cela, à n’importe quel moment.

    Ce n’était pas juste. Il était censé être le croque-mitaine. Pas Zéro.

    Mais si c’était vraiment le cas, Bright n’aurait pas dormi avec une arme sous son oreiller.

    « Monsieur, dit une voix féminine à travers un interphone intégré au bureau.

    — Oui, Michelle. Le bureau de son assistante était au quarante-cinquième étage, environ neuf mètres en dessous de lui.

    — J’ai le directeur Shaw en ligne pour vous.

    — Formidable ! dit Bright. Mettez-le en attente pendant trois minutes, puis passez-le-moi.

    Il y eut une pause puis Michelle demanda :

    — Dois-je le faire rappeler ?

    — Non. Bright sourit. Je veux juste le faire attendre. » Cela faisait six jours que M. Bright attendait cet appel ; Shaw pouvait bien attendre trois minutes. Un laps de temps insignifiant en comparaison, mais dont il savait qu’il irriterait Shaw juste assez pour que sa voix laisse transparaître son agacement.

    M. Bright n'avait jamais rencontré le directeur de la CIA, Edward Shaw, en personne. Pourtant, il savait à quoi ressemblait l’homme. Il savait que le directeur avait été à la tête de la NSA et qu’il avait été nommé à la CIA par une version du népotisme qui exigeait de se comporter comme un lèche-bottes. Il connaissait la taille et le poids de Shaw lors de son dernier examen médical. Il connaissait la route qu’il empruntait pour venir travailler et le café où le directeur aimait s’arrêter deux fois par semaine pour prendre un café au lait.

    Il connaissait une serveuse qu’on pouvait convaincre de glisser un peu d’arsenic dans un café au lait, à condition d’y mettre le prix.

    Bright sourit à cette pensée. Une telle mesure serait bien trop extrême, même pour lui. Mais c’était une pensée amusante. Shaw était un lèche-bottes, un béni-oui-oui qui dominait ses subordonnés comme s’il avait une main de fer et non pas arthritique. Mais tant que cela signifiait qu’il n’avait pas d’idées de grandeur, de telles personnes étaient plus que tolérables, utiles même, pour Bright.

    Finalement, Michelle passa l’appel. Le téléphone sonna sur le bureau. Il le laissa sonner quatre fois avant de décrocher.

    « Shaw, dit-il en guise de salutation.

    Le directeur soupira à travers le téléphone. Dans son esprit, Bright imaginait des narines dilatées et des lèvres serrées sous le crâne glabre de Shaw.

    — Nous avons un problème.

    — Je suis au courant, convint Bright avec désinvolture. Je suis surpris qu’il vous ait fallu tant de temps pour le reconnaître.

    — Des consultations ont été nécessaires, dit vaguement Shaw. Certains membres du personnel devaient donner leur avis.

    — Bureaucratie, dit Bright, résistant à l’envie de remplacer ce terme par conneries. Et une solution acceptable a-t-elle été trouvée ?

    — C’est le cas, répondit Shaw. Nous avons fait de vous un ennemi d’État. »

    Les doigts de Bright se resserrèrent instinctivement autour du combiné. Il était difficile de le laisser sans voix, et il était honteux que ce soit quelqu’un comme Shaw qui y soit parvenu.

    — Pas vous personnellement, bien sûr, poursuivit Shaw après un moment. Votre identité est… bien protégée. La CIA supprime absolument toutes les traces et tous les enregistrements, quels qu’ils soient, qui attesteraient de notre coopération. Les États-Unis ont bien conscience que Stefan Krauss n’opérait pas seul en Égypte et ils ont désigné un Suspect X en tête de la liste des personnes les plus recherchées pour représenter son complice. Si cela devait remonter jusqu’à vous, il n’y aura rien que je pourrai faire, ni moi ni personne d’ailleurs, pour vous aider. Notre petite expérience est terminée. »

    Expérience ?

    Le visage de Bright s’empourpra de colère. C’était un sentiment involontaire qui se frayait un chemin jusqu’à son cerveau, un peu à la manière d’un VIP qui imposerait ses exigences. C’était un sentiment étranger, qu’il ne ressentait pas souvent et qu’il n’avait pas ressenti depuis fort longtemps et il n’aimait pas du tout que ce soit Shaw qui l’ait suscité.

    Il n'était pas une expérience.

    Il voulait rappeler à Shaw qu'il avait des dossiers complets sur tout ce dont ils avaient discuté, planifié, approuvé et exécuté. Il voulait rappeler au directeur que lui couper les vivres pouvait facilement entraîner une destruction mutuelle assurée. Il voulait rappeler à l’homme chauve et suffisant à l'autre bout du téléphone qu’il pourrait faire tuer toute sa famille en moins d’une heure.

    Mais les menaces ne le mèneraient nulle part. Et éliminer Shaw de l’équation était, littéralement, inutile. Et le directeur le savait.

    M. Bright se força à retrouver son calme et à ravaler sa colère qui exigeait d’être reconnue et exprimée.

    Il finit par dire : « Je… je ne m’attendais pas à ce que nous abordions ce problème.

    — Non ? Quel autre problème pourrions-nous aborder, Bright ? Vous avez libéré un psychopathe équipé d’une technologie hautement volatile. Vous l’avez fait bombarder un palais égyptien. Vous avez tenté de perturber la signature d’un accord de paix mondial. Que pensiez-vous qu’il allait se passer ? Que vous pouviez faire ce que vous vouliez et vous en tirer sans en payer les conséquences ? Que nous allions laisser le passé au passé ?

    Une fois de plus, Bright dut se contenir pour ne pas lui proférer de menaces. Shaw dépassait les bornes. Il était dangereusement proche d’un carton rouge.

    — L’autre problème, dit Bright.

    — Vous essayez de détourner la conversation », se moqua Shaw.

    Et soudain, ça lui parut comme une évidence.

    Oh oh.

    Shaw n’était pas au courant.

    Un sourire s’étira à la commissure des lèvres de M. Bright : « Vous n’êtes pas au courant, n’est-ce pas ?

    — De quoi ?

    Le directeur commençait à avoir l’air exaspéré.

    — Vous ne savez pas, dit-il lentement, qu’il était là. En Égypte.

    À son crédit, il ne fallut que quelques instants à Shaw pour comprendre ce qu’il suggérait. — Il…  Zéro ? Puis, après quelques instants : Non… non, ce sont mes gars qui ont arrêté Krauss. Ils ont sauvé Barkley. Ils…

    Il se tut, rassemblant ses idées.

    Bright imaginait de la fumée sortir des oreilles de Shaw.

    — Oh, ils ne vous ont rien dit ? dit Bright d’un ton faussement surpris. Les anciens coéquipiers de Zéro n’ont pas pris la peine de mentionner qu’il était là ? Ils ont prétendu avoir réussi à régler la situation eux-mêmes ? C’était au tour de Bright de se moquer. Voyons, Shaw. Il était là. Il a fait s’écraser l'hélicoptère. Il a tué Krauss. Et il est quelque part dans la nature. En vie.

    — Personne n’aurait pu survivre à un tel accident !

    Même en le disant, il était clair que Shaw n’y croyait pas. Il savait, tout comme Bright le savait, qu’ils n’avaient pas trouvé de corps. Et sans corps, l’agent anciennement connu sous le nom de Zéro était très certainement vivant.

    — Vous allez commencer à regarder par-dessus votre épaule à présent Shaw ? Il était là, en Égypte, et maintenant il a un avantage. Nous ne savons pas où il est, ni ce qu’il sait…

    — Cela ne change rien, répliqua sèchement Shaw. Si Zéro est vivant et est quelque part dans la nature, il est de la responsabilité de la CIA de le retrouver et de le ramener. Nous avons des spécialistes pour ce genre de mission. N’imaginez pas que cela vous donne un moyen de pression, vous êtes toujours hors-jeu, Bright.

    — Ce n’est pas à vous d’en décider, dit M. Bright d’un ton égal. Vous n’en avez pas l’autorité…

    — Ça ne vient pas de moi. Le pouvoir en place a décidé, je ne suis que le messager. Cet appel est terminé. Et Bright ? Shaw fit une pause significative. Peut-être que ce n’est pas moi qui devrais regarder par-dessus mon épaule. »

    Le directeur de la CIA raccrocha.

    Bright se leva lentement. Il déboutonna le bouton supérieur de sa chemise, une simple chemise classique bleu foncé, rentrée dans son pantalon. Puis il frappa le récepteur du téléphone contre le bureau jusqu’à ce qu’il se brise en une cinquantaine de pièces.

    Sa main saignait. Mais il s’en moquait. Il n’était pas une expérience.

    Il était un courtier. Il était un arbitre. Il était nécessaire.

    Ils ne le réalisaient pas, mais ils lui forçaient la main.

    Pas question de revenir à des marchés d’armes dans le désert, trempé de sueur, avec des fanatiques religieux puants et entourés de mouches, qui tuaient des innocents en se réclamant de la volonté Divine. Il n’était pas question qu’il retourne approvisionner des combattants autoproclamés de la liberté qui avaient renversé des régimes pour en créer d’autres bien pires encore.

    Il n’était pas question qu’il remette les pieds à Mogadiscio, à Bagdad ou à Sarajevo, à moins que par miracle, ils y aient construit un hôtel cinq étoiles.

    Il avait créé sa niche et y avait fait sa place. Et bon sang, il comptait bien la défendre !

    Ironique, d’une certaine façon, que son ancien associé, M. Shade, se retrouve à croupir dans une fosse au cœur du désert marocain, puisque c’était Shade, né Michael Bancroft, qui l’avait entraîné dans cette aventure.

    En 2002, Bright avait profité de la bulle technologique en créant une société dont le logiciel traitait les paiements en ligne et versait automatiquement des dividendes à toutes les parties impliquées dans les transactions. Il avait vendu sa compagnie pour cent quarante millions de dollars, et, peu de temps après, avait sombré dans la dépression. Était-ce ce que la vie avait de mieux à lui offrir ? Avait-il atteint son apogée à seulement vingt-cinq ans ? Quelques mauvais investissements plus tard, auxquels s’ajoutaient les prélèvements d’impôts du gouvernement (qui, il devait l’admettre, étaient bien inférieurs à ce qu’ils auraient dû être) et il ne restait à Bright que la moitié de son capital.

    Il avait pensé à prendre sa retraite. Il possédait suffisamment pour vivre dans le luxe pour les années qui lui restaient. Mais voilà que s’était présenté Bancroft, un jeune homme d’une famille aristocratique qui, depuis ses dix-neuf ans, faisait bouger les choses dans le domaine du capital-risque.

    Bancroft avait une proposition. Il avait entendu dire que Bright cherchait à investir, et Bancroft cherchait des capitaux. Le genre de famille dont Bancroft était issu ne s'enrichissait pas  en dépensant son propre argent.

    Bright avait supposé que les efforts de Bancroft se concentreraient sur la Silicon Valley, et le marché grandissant des réseaux sociaux, ou seraient en lien avec une nouvelle technologie basée sur des applications.

    Mais non. Le jeune magnat avait les yeux rivés sur la vallée de l’Euphrate.

    La technologie était capricieuse. Des fortunes gagnées et perdues quotidiennement. Mais les conflits, eux, étaient éternels. Il y avait toujours, à un endroit du monde, deux parties qui se battaient pour quelque chose. La recette était assez simple : prenez une pincée de dissidence politique. Remplacez-la par de l’idéologie religieuse, si nécessaire. Saupoudrez généreusement de fusils et de munitions. Et voilà – insurrection. Laissez reposer aussi longtemps que nécessaire pour que soit fomenté un coup d’État. Si on avait de la chance, cela devenait une guerre totale.

    Mais le trafic d’armes en lui-même était fade. C’était Bright qui avait eu l’idée d’armer les deux camps. Et c’est ainsi qu’ils étaient devenus M. Bright {1}et M. Shade{2}, les deux faces d’une même pièce, chacun traitant avec des factions opposées sans que celles-ci ne s’en aperçoivent.

    Les possibilités s’étaient vite présentées et elles étaient sans limites. C’était la théorie du chaos contrôlé : une attaque terroriste en Arabie Saoudite et le prix du pétrole augmentait par baril. Quelques touristes américains abattus lors d’une fusillade entre gangs chinois, et soudain, les droits d’importation augmentaient et tout le monde voulait acheter américain.

    Embargos. Traités. Tarifs douaniers. Terreur.

    M. Bright avait compris que les armes n’étaient pas une marchandise, mais un investissement. Les fusils et les bombes, les missiles et les lance-roquettes, les assassinats et les tirs amis – ils gouvernaient le monde. Ce n’étaient pas des machines de guerre. C’étaient des machines à sous.

    Demandez à n’importe quel économiste comment la Chine a profité des attaques terroristes du 11 septembre et il vous dira où quatre-vingt-dix-neuf pour cent des drapeaux américains sont fabriqués.

    Et pourtant… Bright avait dérapé. Il avait péché par excès de zèle en faisant installer la puce de suppression de mémoire sur Krauss. Pire, le bombardement du palais d’Héliopolis avait eu l’effet inverse de celui escompté ; non seulement les pays membres de l’Accord du Caire persistaient dans leur volonté de signer l’accord de paix, mais en six jours seulement, ils avaient été rejoints par plus d’une douzaine d’autres nations.

    Bright ne croyait pas à la paix dans le monde. C’était une chimère, une réponse préemballée pour un concours de Miss Amérique. Mais cet Accord du Caire s’en rapprochait de façon désagréable.

    Et maintenant, Shaw lui coupait les vivres. Son arrangement avec la CIA avait été très lucratif.

    Et Zéro était toujours en liberté.

    Tout cela représentait des problèmes. De gros problèmes. On lui forçait la main.

    Il n’était pas une expérience.

    M. Bright attrapa une petite serviette blanche dans le minibar situé dans le coin de son bureau et l’enroula autour de sa paume blessée… Le récepteur de son téléphone étant complètement détruit, il sortit son téléphone portable – l’un des six qu’il utilisait en rotation – et appela le bureau de Michelle.

    « Monsieur.

    — Michelle, dit-il, je pense que nous allons devoir déménager. Un changement de décor nous ferait du bien. De l’air frais… des arbres. Un ruisseau, peut-être. Quelque chose de paisible.

    — Dois-je préparer l’enceinte ? demanda aussitôt Michelle.

    — Oui. Parfait. Merci. Mettez Weisman en ligne pour moi, voulez-vous ?

    — Bien sûr, monsieur. Un moment.

    Il tapota du pied en attendant. Le match de foot était terminé, il n’était même pas sûr de savoir qui avait gagné.

    « Weisman, lui parvint une voix essoufflée. Son ingénieur en chef avait dû se précipiter pour répondre à l’appel.

    — Où êtes-vous ?

    — Au trente-sept, monsieur.

    — Je vois. Weisman, nous sommes dans le pétrin. Je pense que nous allons avoir besoin de Feux d’artifice.

    L’ingénieur se tut pendant un long moment. Bright n’avait aucun mal à imaginer le pâle visage de Weisman, ses longs cheveux bruns ramenés en arrière en une queue de cheval et qui faisait remonter ses lunettes à monture métallique sur l’arête de son nez.

    Enfin, il demanda :

    « Euh… en êtes-vous certain…?

    — Je le suis.

    Quelqu’un dans sa position devait avoir un plan de secours. Un plan que personne n’espérait jamais avoir à utiliser. Le proverbial dispositif apocalyptique. Le Grand Jugement.

    L’ultime carton rouge.

    — Je… Je vais commencer.

    — Bien. Merci. » M. Bright mit fin à l’appel. Il s’approcha de la fenêtre et regarda Central Park.

    Une expérience ? C’était risible.

    La paix ? Une erreur. Il voyait le monde tel qu’il était vraiment. Violent, dangereux, incendiaire. Une seule mèche qui, à tout moment, pouvait mettre le feu à un baril de poudre.

    Voilà comment le monde se terminait. Pas avec une immense explosion, mais avec un simple appel téléphonique.

    La paix n’avait jamais été une option.

    CHAPITRE UN

    « Nous devrions partir, dit Zéro

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