Plaidoyer pour l'incroyance

Par Michel Calmettes

Afin de donner une rassurance illusoire à leur quête désespérée d’une seconde vie, les êtres humains ont inventé la croyance.
Hélas, leur entêtement à ne pas mourir a déterminé chez eux toutes les inhumanités.
Aussi, loin d’un monde qui s’est imposé à dessein de croire, je parle ici… d’une autre voix, d’une autre voie…
Si tu lis ce petit dictionnaire, tu t’engages à ne pas m’infliger ton animadversion…
pour une fois, pour une foi…

• Langue: Français
• Éditeur: Les Éditions du Net
• Date de sortie: 3 sept. 2019
• ISBN: 9782312068275

Aperçu du livre

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Plaidoyer pour l’incroyance

Michel Calmettes

Plaidoyer pour l’incroyance

LES ÉDITIONS DU NET

126, rue du Landy 93400 St Ouen

© Les Éditions du Net, 2019

ISBN : 978-2-312-06827-5

A

Âme

L’« âme » est le subterfuge insensé que l’être humain a imaginé pour surseoir à sa mort (et, à tant faire, pour l’« éternité » !).

Ce concept délirant tendrait à lui conférer une essence surhumaine extracorporelle et à le différencier des animaux ! C’est le socle des religions, leur fonds de commerce, le pilier sans lequel elles ne peuvent prospérer.

Ainsi, le croyant, la croyante, attribue sans preuve le statut d’« âme » à ce qui ne saurait être qu’une perception idéalisée et poétisée du souffle de sa vie, de sa conscience, de sa pensée : l’« âme » n’a aucune manifestation tangible et n’existe que dans son imaginaire.

Très consolateur, ce concept d’« immortalité » post mortem sert à merveille celui ou celle qui, redoutant sa condition de finitude, se laisse assujettir à la superstition dans un pathétique sauve-qui-peut au lieu d’accepter benoitement la Réalité. Il constitue son ultime et dérisoire « issue de secours » pour « échapper » à son inéluctable (et définitive) fin.

Je lui oppose le principe de la Sensibilité, du Cœur qui, lui, possède une réalité incontestable. Le problème, c’est que les animaux ont aussi un cœur, et parfois bien plus grand que celui de ceux qui se proclament « humains » et soi-disant « habités » par une prétendue « âme ».

Amour

L’une des plus belles manifestations de l’Amour qui soit est éminemment maternelle : c’est celle de nourrir son prochain, de lui donner de quoi Vivre, au sens littéral du terme, de lui procurer de la Vie.

À bien y réfléchir, il s’agit peut-être là de la plus belle des tendresses, universelle et inconditionnelle, prodiguée par celui ou celle qui a compris combien sa vie et la vie de l’autre est éphémère, et qui fait donc tout pour la prolonger le plus longtemps possible ; cette fatalité remplissant son cœur de générosité, d’indulgence et de tolérance.

Animal

Il y a des primates qui croient que, parce que la Nature les a dotés de la parole et de deux pattes de devant maniformes, énantiomorphes et imparidigitées, ils ne sont plus des animaux. Ils feraient bien de s’intéresser de près à la paléontologie, puis à l’anthropogénie, parce que cela leur éviterait de dire des sottises en ignorant la très longue (et très passionnante) histoire de leur évolution.

Soyons donc emplis d’humilité en n’oubliant pas que certains mammifères, parmi les premiers, nos très lointains ancêtres et donc parents, furent une sorte de gros rats (ils demeurent d’ailleurs toujours en nous dans notre patrimoine génétique).

Ainsi, chose extraordinaire, ces humains considèrent les animaux comme des êtres inférieurs, et n’hésitent pas à affirmer, avec une grande fatuité, qu’ils sont eux seuls parés d’une « âme » !

Mais s’il est vrai que certains d’entre eux, menés par leurs croyances, surpassent effectivement les animaux, c’est par leur intolérance, quand ce n’est pas par leur méchanceté et parfois même par leur férocité.

Animalité

Pour l’avoir maintes fois constaté et déploré, je pense que renier son animalité conduit, fort paradoxalement, à l’exercice de l’inhumanité.

Anthropologie

Loin de moi l’idée de m’improviser anthropologue et encore moins taxinomiste, mais comme l’espèce du genre « homo » que j’évoque ici, s’imposant à nous de plus en plus, hélas, n’a pas encore été classifiée, je me suis permis de lui attribuer la dénomination d’« homo bigotus », régression intellectuelle et sociale de l’« homo sapiens sapiens »…

Anti…

J’ai en horreur la manifestation de l’« anti » quand il ou elle revendique contre une partie de sa propre nation. « Anti » ceci, « anti » cela, qui veut imposer une nouvelle censure à notre société. Et les « antis » sont souvent téléguidés par les religions qui les utilisent pour asséner souterrainement leurs interdits. Or, ne croule-t-on pas déjà sous les interdits ? Et ne faut-il pas être stupide pour en imposer de nouveaux ?

Sur un plan purement éthique, je trouve indéfendable (et inhumaine) la posture de celui ou celle qui manifeste pour interdire ou retirer un droit à son semblable.

Autant je respecte la manifestation qui cherche à obtenir, autant j’exècre celle qui cherche à interdire…

Arnaque

Ils te disent : « Endure tes souffrances sur la Terre (pour gagner ton ciel), incline-toi, agenouille-toi, prosterne-toi (devant un dieu forcément inventé de toutes pièces), observe les lois (qu’on lui fait dire pour mieux t’asservir), perds ton temps à prier, travaille dur, prive-toi, abstiens-toi, résigne-toi et soumets-toi à l’autorité religieuse qui prospère à tes dépens et tu auras enfin la récompense à tous tes sacrifices… mais seulement après ta mort… au paradis ! »

Cela s’appelle une arnaque !

Certes oui ! Mais c’est la quintessence, le nec plus ultra de l’arnaque ! Parce que c’est la seule arnaque dont personne ne se rendra compte, dont personne ne se plaindra et contre laquelle personne n’exercera de recours…

Association

Fait navrant, je constate aujourd’hui qu’il y a de plus en plus d’associations qui calquent leur comportement sur celui des religions : avec des dogmes, des interdits, des intolérances, du prosélytisme, des intégristes et même des fanatiques qui veulent, évidemment, conformer la société à leur image.

Et quand une minorité (qui « croit » détenir la vérité) veut imposer brutalement son point de vue à la majorité, on est bien près du fascisme.

J’ai remarqué que ces associations se montent souvent en prenant en otage un défaut de société. Alors, elles se créent et imposent une « utilité » dont on se passait fort bien jusque-là. Or, comme notre société est percluse d’innombrables défauts, il nous faut craindre l’avènement d’une multitude de ces associations restrictives et opportunistes…

Évidemment, leur revendication est quasiment toujours la même, à savoir : une interdiction ! Mais l’interdiction n’est-elle pas la solution la plus inintelligente qui se puisse trouver et sous laquelle ploie notre pauvre société ?

Astrologie

« Charlatans, faiseurs d’horoscope, Quittez les cours des princes de l’Europe. »

Jean de La Fontaine

Rien ne me fait plus désopiler que les propos ayant trait à l’astrologie : je ne saurais tenir un compte de toutes les billevesées que j’ai entendues au fil de ma vie sur le sujet, sur moi et sur les autres.

Il faut dire que parmi les nombreuses « maladies » qui accablent le genre humain, celle de vouloir savoir à tout prix ce que nous réservera