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La VOIX DES DEVAS: L'essence consciente des végétaux
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Livre électronique270 pages4 heures

La VOIX DES DEVAS: L'essence consciente des végétaux

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À propos de ce livre électronique

« Oui, je communique avec les Dévas, ces grands êtres qui imprègnent toute la nature. Je n’y étais pourtant pas du tout prédisposée, étant plutôt pragmatique par nature et par mon éducation. Mais dès le début, ces messages ont eu la force de l’évidence. »

Dans cet ouvrage classique, Dorothy Maclean raconte comment elle est devenue l’une des trois fondatrices de la com­munauté de Findhorn, en Écosse. Elle recevait déjà des messages inspirés du divin, puis un jour elle fut ainsi inspirée à entrer en contact avec les royaumes déviques ou angéliques qui éclairent tous les aspects de l’existence. Le succès et la célébrité subséquente des jardins de Findhorn sont venus en grande partie du contact télépathique de Dorothy avec ces royaumes. Plusieurs des messages qu’elle a reçus sont inclus dans ce livre, et leur simple sagesse ne peut qu’accélérer la prise de conscience de notre droit inné d’être des partenaires à part entière de tous les flux évolutifs de la vie.

Ainsi, nous suivons Dorothy jour après jour, cherchant son chemin, écoutant sa voix intérieure et les messages des Dévas qui la guident. Nous découvrons ensemble comment nous créons nous-mêmes notre monde, et que les Dévas, qui régissent les forces de la nature, nous invitent à travailler avec eux pour que la Terre entière accède à une nouvelle étape de son évolution.

C’est ainsi que débuta l’aventure passionnante de 300 pionniers d’un Monde nouveau dans l’exercice très pratique de collaboration consciente avec les esprits de la nature, qui inspire aujourd’hui l’éclosion de centaines d’autres groupes.
LangueFrançais
Date de sortie24 oct. 2016
ISBN9782896263844
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    Aperçu du livre

    La VOIX DES DEVAS - Dorothy Maclean

    Préface

    par David Spangler

    Homme, Connais-Toi Toi-Même

    et Tu Connaîtras l’Univers et les Dieux.

    Dans le champ des drames humains, il n’y a pas d’histoires aussi saisissantes ni aussi satisfaisantes dans leur accomplissement que les récits de séparation et de réunion subséquente. Les quêtes des amants, des compagnons, des collaborateurs et des familles pour se réunir après avoir été séparés, sont une pièce maîtresse à la fois dans la fiction et dans la réalité humaine. Particulièrement lorsque tant de gens vivent la solitude et la séparation de quelque chose d’essentiel à la plénitude d’eux-mêmes ou de la vie, de telles histoires sont des triomphes sur l’aliénation et restaurent la globalité.

    Ce livre raconte une histoire de ce genre, mais ce n’est pas une fiction. Il est le compte rendu, la vie d’une femme des plus remarquables, d’une ré-union très réelle et très importante qui se produit maintenant. Pour moi, c’est plus excitant que n’importe quelle fiction.

    On a beaucoup écrit ces années-ci au sujet de notre culture technologique et de son aliénation de la nature. Les nouvelles de pollution de l’environnement, de menaces sur l’écosphère, de conflits entre conservateurs et écologistes d’un côté et, de l’autre, d’industriels, d’exploitants du sol et d’entreprises dans le domaine de l’énergie, sont si familières qu’elles deviennent par moments un simple bruit de fond ajouté à toutes les autres nouvelles d’agitation, de ruine et de désastre qui donnent à la vie moderne une telle tension de malaise.

    Ce livre traite aussi d’aliénation, mais il n’est pas une autre description du problème. Non, il donne une réponse, il parle de guérir cette aliénation à sa source, ce qui est du domaine de notre conscience, de nos attitudes et perspectives, et de notre vision du monde. C’est un livre sur les essences créatives au sein des phénomènes naturels et, par contraste, aussi sur notre essence créative ou spirituelle. Il traite de l’unité, de la parenté créative entre ces essences et nous-mêmes, d’une unité oubliée par l’humanité occidentale.

    C’est l’oubli qui crée l’aliénation et tous les maux que nous rencontrons dans notre monde ; c’est le souvenir qui nous réunit. Dorothy est un messager de cette mémoire, un précurseur d’une conscience planétaire.

    Ce livre est l’histoire du contact qu’elle a eu avec ces essences créatives ou principes créatifs vivants de la nature, alors qu’elle faisait partie de la communauté spirituelle de Findhorn en Écosse, et ensuite, après son retour en Amérique du Nord. Elle appelle ces essences « dévas ». Ce sont les anges qui gouvernent l’ordre naturel, travaillant joyeusement, habilement et sagement avec la lumière de Dieu. Comme il ressort de ses communications avec eux, l’humanité aussi est un déva, un être de lumière créateur. Ces deux espèces, l’une physique et l’autre existant dans une dimension invisible, de pure pensée et énergie, créent les formes du monde dans lequel l’esprit peut se révéler. Quand cette création se fait dans l’oubli (de notre part) de cet autre royaume de la vie et même parfois en opposition avec ses buts, qui visent au bénéfice de toutes choses, et pas seulement des êtres humains – en bref, quand nous agissons de façon chauvine vis-à-vis de notre monde –, alors nous troublons l’ordre naturel. Finalement, nous souffrons pour cela. Cependant, quand nous nous souvenons de nos partenaires et que nous cocréons de concert, fondant nos volontés humaines avec la volonté de la nature, nous avons alors la puissance de créer un ciel sur la Terre, non seulement pour nous-mêmes mais pour toute vie. C’est, en somme, le message des dévas, leur invitation à recouvrer notre véritable héritage créateur en reconnaissant notre communauté spirituelle avec le monde qui nous entoure. Par les expériences et les mots de Dorothy, cette coquille de noix devient pleine d’une amande riche et nourrissante, d’idées et de nouvelles perspectives.

    Dans la littérature occulte, il y a d’autres livres sur les dévas, mais je trouve celui de Dorothy unique. Souvent, ces forces formatrices ou seigneurs invisibles de la nature sont présentés comme des entités terribles, nimbées de gloire et de majesté – la matière des contes de fées. Quelquefois, on les dit simplement beaux. D’autres fois, ils sont présentés comme des êtres ou des forces à contrôler et à manipuler magiquement.

    Ce que Dorothy présente est la description d’un autre royaume de vie égal au nôtre, rempli de sagesse et de puissance, mais non omniscient ou tout-puissant ; en fait, ces êtres cherchent à se fondre avec l’humanité, reconnaissant les domaines dans lesquels nous sommes plus habiles, plus sages, plus puissants qu’eux. Ils sont terribles, mais approchables. Ce sont des cocréateurs, non des pions à commander et à utiliser. Ils n’ont jamais quitté « la maison du Père » ni perdu la connaissance intérieure de Dieu ; ce qu’ils offrent, c’est une vision revitalisée de la divinité. Mais ils n’ont pas fait l’expérience de la plongée profonde dans la matière, des dilemmes de la volonté libre, du goût doux-amer de l’individualité. Nous avons beaucoup à leur offrir.

    En bref, c’est de collaboration que ce livre traite, et d’élévation mutuelle. D’autres cultures plus anciennes que la nôtre connaissent ces êtres et sont souvent en rapport avec eux, les cultures indigènes d’Amérique en étant un bon exemple. Cependant, dans notre civilisation industrielle, nous avons été confrontés à l’expérience et aux problèmes de la puissance, comme aucun autre peuple ne l’a été dans son histoire. De cela peut sortir la compréhension de ce que signifie être une force formatrice, une influence planétaire. À partir de nos expériences, transmuées et réalignées sur l’esprit, nous pouvons rencontrer les dévas comme frères, comme partenaires, comme cocréateurs égaux et apprendre les uns des autres. C’est une promesse passionnante.

    Dorothy est, comme vous le découvrirez bientôt, une personne qui fond ces deux mondes en elle-même pour réaliser cette promesse. Terre à terre, pratique, non portée sur la gloriole, elle a néanmoins appris à ouvrir son esprit et à aller au-delà des points de vue purement humains sans pourtant abandonner le sien. La connaître a été dans ma vie un grand privilège ; vous offrir son livre en est un autre. Elle offre la lumière pour une ré-union. Puisse cette lumière toujours illuminer notre futur.

    Chapitre 1

    Introduction

    Apprendre à parler avec les anges

    est réellement une façon d’apprendre à parler

    avec nous-mêmes et avec les autres,

    une façon nouvelle et considérablement

    plus profonde.

    Oui, je parle avec les dévas[1], ces grands Êtres qui vitalisent et créent tout dans la Nature. Dans d’autres temps, dans une autre culture, j’aurais pu être cloîtrée dans un couvent ou dans un temple, ou, de façon moins plaisante, être brûlée sur un bûcher comme sorcière. Dans notre temps de scepticisme, une telle proclamation a plus de chances d’être accueillie avec une incrédulité moqueuse ou comme les divagations d’une femme imaginative. Étant une personne pratique, terre à terre, je n’avais jamais entrepris d’apprendre à parler avec les dévas et je n’avais même jamais imaginé qu’un tel contact soit possible ou utile. Pourtant, quand cette communication commença à se produire, cela se fit d’une manière que je ne pouvais pas mettre en doute.

    Une preuve concrète me fut donnée dans le jardin de Findhorn et devint la base du développement de la communauté de Findhorn. Ce jardin était planté dans le sable, dans des conditions peu hospitalières, n’offrant guère de support à la croissance d’autre chose que des buissons ou herbes écossais coriaces, peu exigeants concernant l’humidité ou la nourriture. Pourtant, dans mes contacts télépathiques avec les êtres déviques qui illuminent et dirigent la croissance des plantes, des instructions spécifiques et une assistance spirituelle me furent données.

    Résultat : le jardin, qui en vint à inclure même des variétés de plantes tropicales, était si étonnant par sa croissance et sa vitalité que les experts agronomes et les horticulteurs qui le visitèrent furent incapables de trouver une explication à cela par les méthodes connues d’agriculture organique et durent se résoudre à accepter l’interprétation peu orthodoxe de l’aide dévique.

    Apprendre à parler avec les dévas, c’est réellement apprendre à parler avec nous-mêmes et les uns avec les autres, de manière nouvelle et considérablement plus profonde. C’est apprendre à communiquer avec notre univers de façon plus ouverte, à être mieux accordés à notre rôle de cocréateurs et à participer à son évolution. Les communications modernes se sont développées merveilleusement, très rapidement, dans un mode physique et technologique, mais il y a d’autres formes de communication, plus profondes et plus subtiles, qui restent inexploitées. Pour l’avenir de notre monde et de nous-mêmes, nous devons maintenant commencer à utiliser ces formes plus subtiles. L’ayant fait, c’est par expérience que je veux partager mes découvertes avec d’autres, de sorte qu’eux aussi puissent pénétrer dans cette voie de communication, laquelle est réellement une communion avec l’essence, la joie et la puissance de la vie.

    Cela n’est pas une question de technique. Je n’ai pas de méthode facile pour vous apprendre à parler avec les dévas ou avec votre Soi profond en dix leçons ou en deux week-ends. Dans les civilisations industrielles, les gens attendent et désirent des résultats immédiats, mais la vraie communication vient de notre propre être et de notre vie dans le Tout. C’est plus quelque chose que nous devenons au cours de notre existence que quelque chose que nous apprenons. Ce que nous communiquons en réalité, c’est ce que nous sommes, pas tant ce que nous pouvons dire avec des mots. Communiquer réellement avec les dévas requiert une approche globale de sa vie, des autres et de nous-mêmes. Je ne peux pas enseigner cela, mais je peux montrer par ma propre vie et mes expériences ce qu’est cette attitude et comment je l’ai développée et exprimée.

    Je maintiens que chacun de nous peut parler avec les dévas. Le fait que moi, avec mes capacités et mes perceptions très humaines, j’ai pu apprendre à le faire, signifie que la route est ouverte à qui que ce soit d’autre qui souhaite changer les orthodoxies et explorer son monde par des voies nouvelles. Cela demande un élargissement joyeux de notre vision de la réalité, une ouverture à nous-mêmes et à notre environnement, et un mouvement conscient pour embrasser notre propre totalité.

    [1]  Conscience des espèces végétales associée à la grande famille des anges.

    Chapitre 2

    Croissance

    Quand même je parlerais les langues

    des hommes et des anges,

    si je n’ai pas l’amour

    je ne suis plus qu’airain qui résonne,

    ou cymbale qui retentit.

    Corinthiens, 13.1

    Mon milieu natal était parfaitement calme et stable, mais à part cela il était assez normal. J’avais des parents particulièrement excellents et attentifs, qui étaient aimés et respectés par tous ceux qui les connaissaient.

    Nous habitions une petite ville du Canada, dans une vieille maison au sommet d’une colline. Notre maison, dans laquelle mon père avait grandi, était au milieu d’arbres, entourée de clairières et de terres incultes, avec un jardin pour les fleurs et les légumes à côté d’un bois sauvage.

    Mon premier souvenir intense est celui de la naissance d’une conscience du moi. Jusque-là, je l’ai dit, j’étais une enfant très heureuse, mais un moment de désarroi au jardin d’enfants, où je réalisai que j’avais été complètement incomprise, m’amena à considérer le monde comme n’étant pas avec moi et, par conséquent, contre moi. À ce moment, je me sentis chassée de l’Éden et je me changeai en une petite personne gauche et malheureuse.

    Cependant, comme tous les enfants, je vivais presque complètement dans le présent, où un jour et un an semblaient avoir la même durée. Les saisons allaient et venaient, bien distinctes dans le climat varié de l’Ontario. Chaque saison était ma favorite en son temps : la blanche beauté de l’hiver avec la neige et ses jeux, l’abondance exubérante du printemps, la chaleur et les vacances de l’été, les couleurs flamboyantes et les odeurs de fumée de l’automne.

    J’aimais explorer les bois proches de notre propriété, y faire du ski l’hiver et découvrir les premières fleurs sauvages au printemps. Notre maison, avec ses terrains de jeux tout prêts et l’accueil de mes parents, était une mecque pour les enfants du voisinage aussi bien que pour mes deux frères et moi. Au contraire de la plupart de nos amis ; nous avions peu d’argent, mais dans la richesse du nid familial nous n’avions aucun sentiment de manque. J’étais très heureuse d’économiser pour acheter une bicyclette.

    En outre, la bibliothèque publique offrait un monde de livres qui me captivèrent de bonne heure, nourrissant un sens inné de l’aventure et me transformant en une lectrice avide.

    Mais ce doux environnement me rendait-il heureuse ? Loin de là. Le bonheur dépend de la relation entre l’être intérieur de chacun et son environnement. À l’âge de huit ans, je me souviens m’être sentie sûre que moi, ou n’importe qui d’autre, pourrait être et faire ce qu’il veut. Mais, imperceptiblement, cette force intérieure fut submergée dans les embarras de la conscience du moi qui accompagnent l’adolescence. Les danses à la maison devinrent des épreuves sévères, avec garçons et filles alignés sur des côtés opposés de la pièce, trop intimidés même pour sourire (c’était du moins mon cas). Je me sentais gauche, limitée, inadéquate.

    Lorsque j’eus dix-sept ans, l’occasion se présenta, grâce à une bonne tante, de choisir une carrière et d’étudier à l’université. Bien qu’ayant envie d’être une artiste, j’abandonnai l’art, parce que je savais que j’avais du talent mais pas du génie. Après avoir pesé le pour et le contre de diverses filières, je choisis un cours éminemment pratique qui offrait une licence en lettres de trois ans au lieu des habituels quatre ans. Aller à la Western University (Ontario) constituait un nouveau départ, une occasion d’élargir mon cercle d’amis, de briser les vieux cadres et de me détourner des images égoïstes. Comme il n’y avait pas de résidences pour étudiants, je me joignis à une « sororité » constituée de jeunes filles que je considérais comme équilibrées et sportives plutôt qu’avec celles que je regardais soit comme des filles de riches, soit comme de pures bûcheuses. Quoique le côté universitaire de la vie n’offrît pas de grandes difficultés, la dactylo et la sténo étaient une épreuve constante. J’étais désespérément faible dans ces matières, étant trop tendue et anxieuse pour passer les tests pratiques, ce qui n’en augmentait pas mon attirance. Le badminton devint mon échappée et je fis partie de l’équipe de quatre filles dans ma première année.

    Comme la plupart des étudiants, nous nous posions des questions au sujet de ce que nous sommes et du but de la vie. Je n’avais pas trouvé de réponses à ces questions dans les enseignements de l’École du dimanche ni dans les sermons et services de l’Église presbytérienne du Canada, auxquels ma famille assistait sans m’y forcer.

    La rigidité discrète de mes parents me fournissait le meilleur des enseignements, mais ne me satisfaisait pas intellectuellement. Pour moi, les concepts religieux traditionnels de Dieu avaient peu à voir avec les questions profondes de la vie. Je croyais que la vérité n’était pas le respect des Credo. Mais nos discussions à l’université ne me rapprochaient pas de la compréhension de la vérité, et je me rappelle avoir tristement conclu qu’il n’y avait pas de réponses, autrement nous les aurions lues ou entendues. À cette époque, ni les librairies ni les bibliothèques n’avaient de livres sur les mystères ésotériques ou occultes de la vie ni même sur les autres religions du monde. Pourtant, j’ai vaguement mémoire d’un livre sur un Oriental qui me délectait par la dimension de sa philosophie.

    Ce que ma famille attendait, c’était que je cherche un emploi de secrétaire qualifiée, après l’université, puis finalement que je me marie et m’établisse. Moi aussi je trouvais cela bon, mais au moment où j’obtins mon diplôme et un travail, la Seconde Guerre mondiale éclata et ma génération fut éjectée du cadre habituel. Mes rêves de pâturages plus verts se réveillèrent. Quand je découvris que la British Intelligence Service recrutait des secrétaires canadiennes pour un travail à New York, mon emploi fixe dans les bureaux d’une compagnie d’assurances de Toronto devint encore plus ennuyeux. New York ! Mais c’était un autre pays, et en plus je ne connaissais personne là-bas. J’avais beau écouter avec prudence les amis et relations qui me mettaient en garde contre la solitude et l’isolement des grandes villes étrangères, je voulais toujours y aller. Mais je ne me décidais pas à partir, jusqu’à ce que la seule amie qui avait réellement voyagé me dise tranquillement : « Essayez. Ce serait bon pour vous. »

    Comme j’avais à peine vingt et un ans, l’agence pour l’emploi s’arrangea pour me faire voyager avec un chaperon d’Union Station à Toronto. C’est ainsi que je rencontrai Sheena, une Écossaise de sept ans mon aînée qui allait avoir une influence majeure sur ma vie ; mais à ce moment, je n’avais conscience que de son tact évident et de sa délicate beauté angélique. Ensemble, nous prîmes le train pour New York. Tout ce que je me rappelle de ce voyage, c’est ma contrariété au sujet du pourboire trop élevé à donner au porteur !

    New York était une ville fascinante et excitante à mes yeux. J’aimai les boutiques sophistiquées de la 5e Avenue, toutes les choses dans le sous-sol de Gimbles, l’intérêt nouveau pour le théâtre vivant, les gratte-ciel et les nombreux restaurants ethniques. Mon travail à la British Intelligence Service fut encore plus intrigant quand je sus qu’il était si confidentiel que je ne pouvais dire à personne ce que je faisais. Ce premier jour, je marchai dans les rues de New York, me pinçant pour m’assurer que j’étais réellement engagée dans un travail aussi fascinant (le livre A Man Called Intrepid rendit plus tard ce travail public). Évidemment, je n’étais qu’une secrétaire, mais le travail était loin des pratiques courantes des lettres d’assurance, et nos patrons étaient surtout des Anglais qui me paraissaient très courtois et cultivés.

    Après quelques semaines, Sheena et moi trouvâmes nos propres compagnies. Elle rencontra des amis qui s’intéressaient à la musique et à la culture, tandis que je me liai avec Betty, une femme de Toronto qui elle aussi aimait le badminton. Betty et moi saisîmes toutes les occasions d’explorer New York ensemble et, bientôt, plus encore du monde. Entendant parler de postes vacants de secrétaires à Panama, nous nous portâmes volontaires et fûmes les premières parmi beaucoup à quitter New York pour un travail au gouvernement dans les pays du Sud.

    Panama fut pour nous une exubérance de fleurs de serre exotiques, de jungles, d’averses tropicales journalières, de liqueurs roses et de vie sociale frénétique. Les centaines de personnes du personnel de l’U.S. Army en poste dans la zone du canal semblaient toutes vouloir des rendez-vous, et je fis l’expérience d’une popularité toute nouvelle. Betty et moi essayâmes de continuer notre tour du monde quand on nous offrait divers autres postes, d’abord près d’un de mes anciens patrons qui avait déménagé au Guatemala. Puis nous fûmes attirées par des histoires de vaudou haïtien et une merveilleuse habitation dans un yacht parmi les récifs de corail au large du Honduras britannique. Le siège social répondit à nos efforts par un télégramme qui, une fois décodé, se lisait comme suit : « Ce n’est pas, nous le répétons, une agence de voyages. »

    Il y avait avec nous au bureau de Panama un jeune homme prénommé John qui était considéré comme excentrique. Il avait une chevelure rousse indomptée et il se complaisait dans le secret ; il avait même réussi à entourer de mystère sa nationalité, car personne ne savait s’il était Anglais ou Norvégien.

    Des histoires sur lui circulaient dans le bureau, par exemple qu’il avait été vu assis pendant des heures jambes croisées sur une plage, pour Dieu sait quelles raisons.

    Ce genre de choses aiguisait mon intérêt pour lui. Je me rappelle un soir où il présentait l’Atlantide non comme un mythe ou une fantaisie, mais simplement comme un fait, un chapitre de l’histoire. De telles conversations réveillaient en moi les questions restées sans réponse à l’université, et les réponses de John sonnaient vrai.

    Je me plaisais en sa compagnie, mais lorsqu’il finit par me demander de l’épouser, je refusai, parce que je le connaissais mal, je pouvais voir ses défauts, et que les gens me mettaient en garde contre lui, sa bizarrerie leur étant suspecte. De plus, j’en étais encore à goûter les joies de la popularité. Bientôt, John se mit à me demander quand, non pas si, je voudrais me marier avec lui. Son arrivée sous mon toit un jour avec un télégramme le nommant à Buenos Aires déclencha en moi, à mon grand étonnement, une nouvelle et mystérieuse expérience.

    Dans un éclair soudain d’une clarté intense, je sus que je devais me marier avec lui. Toutes mes réticences mentales s’évanouirent temporairement et, malgré leur réapparition presque immédiate, ma nouvelle perception les domina puissamment. En outre, le temps pressait, car ce moment amorça une semaine frénétique pour arranger notre mariage à la cathédrale de la zone du canal, organiser une réception, et mettre nos passeports à jour. Quand finalement je repris mes esprits, mariée, je m’envolais avec lui vers l’Argentine, ayant au moins découvert qu’il était Anglais.

    John et moi aimions les voyages, et la vie instable des pays latino-américains nous procura de nombreuses rencontres nouvelles, même celle d’une vraie révolution. Comme on était en temps de guerre, notre principal point focal était le travail pour le gouvernement britannique, qui nous prenait de longues heures chaque jour et nous laissait peu de temps libre. Graduellement, je pris conscience qu’il y avait un aspect supplémentaire, très important, de la vie de John qu’il ne partageait pas avec moi. Cela devint évident une nuit où je me réveillai et trouvai le lit vide à côté de moi, et John assis au salon jambes croisées, dans un calme profond. Au matin, je tentai de le questionner indirectement – j’avais peur de le rendre silencieux pour

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