Chronique d'un confiné: Chronique
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À propos de ce livre électronique
Cette chronique est un brassage multilingue qui dépeint les points de vue d’individus qui, confinés, laissent libre cours à leur esprit pour fouiller dans la pandémie et y retrouver ce que le monde devra apprendre afin de demeurer humain.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Abdoulaye M’Begniga est un auteur malien né à Bamako en 1991. Son premier ouvrage s’intitule Abô ou les trois étrangers. Il est également doctorant en communication interculturelle.
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Avis sur Chronique d'un confiné
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Aperçu du livre
Chronique d'un confiné - Abdoulaye M’Begniga
Dédicace
Je dédie cet ouvrage à mes chers parents, Daouda M’Begniga et Coumbely N’Daou, à ma femme chérie Aïssata Traoré dite Koukou, à notre fils charmant Mohamed M’Begniga dit Momo.
Commençons par une petite anecdote à la fois drôle et intéressante : un chercheur scientifique, anglais ou américain – je ne me souviens pas très bien – a émis l’hypothèse selon laquelle le virus pourrait commencer à circuler en Chine, à Wuhan, dès le mois de septembre 2019. Après l’avoir lu dans un journal, deux phrases trottaient dans ma tête : « Je l’ai échappé belle. J’ai eu de la chance. » En effet, je suis arrivée en Chine en septembre 2019, en provenance de mon pays et nous avons transité par Addis-Ababa, en Éthiopie. Nous avons emprunté Ethiopian Airlines qui devait lier Addis-Ababa à Chengdu, la capitale provinciale du Sichuan, située au sud-ouest de la Chine. C’était la première fois que j’empruntais un vol en direction de cette ville touristique chinoise. Par le passé, j’atterrissais dans de grandes villes, telles que Pékin, Shanghai, Guangzhou. J’étais donc excité à l’idée de prendre un vol en direction de Chengdu. D’ailleurs, j’étais en retard puisque je devais rejoindre mon université bien plus tôt. J’avais été confronté à quelques routines administratives au niveau de l’ambassade chinoise au Mali. Une fois mon visa obtenu, ma destination m’importait peu, j’avais donc naturellement décidé de prendre n’importe quel vol en direction de la Chine. La liaison aérienne entre Addis-Ababa et Chengdu venait d’être établie et il y avait pas mal de vols disponibles. J’ai appelé l’agence de voyages, laquelle m’a confirmé le billet du vol en direction de Chengdu en transitant par Addis-Ababa. Je me suis préparé et j’ai pris le vol à la date indiquée. D’ordinaire, ce sont les vols d’Oman Airlines qu’on emprunte car ils font des promotions et les prix des billets sont abordables. Cependant, en achetant ces billets de promotion, on est forcé de passer une nuit à Nairobi. Le vol d’Ethiopian Airlines que j’ai emprunté ce jour-là était un vol direct, en ce sens que l’escale à Addis-Ababa était courte. Je suis arrivé là-bas au temps indiqué sur le billet et je devais attendre quelques heures pour rallier Chengdu, 2 à 3 heures si je ne m’abuse. J’ai passé ce temps à attendre le décollage en direction de Chengdu qui arriva finalement au grand bonheur des quelques passagers asiatiques et africains parmi lesquels moi.
Nous avons pris le vol et nous nous sommes dirigés vers Chengdu. C’était excitant. Après quelques heures de vol, nous sommes arrivés à Chengdu, ville des pandas en Chine. Après l’immobilisation du vol, nous nous sommes apprêtés à descendre lorsqu’une équipe médicale nous a sommés d’attendre quelques minutes, car selon des informations, il y aurait dans l’avion des passagers en provenance de la République Démocratique du Congo où l’épidémie d’Ebola fait des ravages. Les noms de ces passagers ont été communiqués aux autorités aéroportuaires avant notre arrivée. Nous avons été sommés de rester à nos places. Mon voisin chinois dans le vol qui devait prendre un TGV quelques minutes après l’atterrissage, ne cessait de regarder sa montre pour se faire une idée du temps qu’on allait perdre avec cette routine hors du commun. Il était très pressé et le faisait savoir à un autre ami qui était assis non loin de lui. Je le voyais hésiter entre annuler le ticket ou le laisser. J’étais également pressé puisque je devais prendre un autre vol domestique pour une autre ville chinoise après notre arrivée à Chengdu. L’équipe médicale procéda à l’appel et, à tour de rôle, on répondait.
En effet, les personnes qui venaient de la République Démocratique du Congo devaient être séparées des autres et examinées par l’équipe médicale de l’aéroport. Tous ont répondit présents, sauf un qui était furieux de se voir soumis à un tel protocole. Il a refusé de répondre et tous les passagers du vol ont été sommés de ne pas bouger jusqu’à ce qu’il s’exécute.
Un brouhaha s’installa dans l’avion car chacun se plaignait d’être sommé de rester à sa place comme un robot. Le bruit fusait de partout. L’infirmière, qui tenait la liste des noms des passagers soupçonnés et qui était chargée de procéder à l’appel, se contentait de dire : « Les passagers en provenance de la République Démocratique du Congo sont priés de nous suivre. Ils se doivent de respecter scrupuleusement les consignes données car ils viennent d’un pays frappé par l’épidémie Ebola. »
Le bruit continuait de plus belle et tout le monde s’impatientait, y compris l’équipage composé uniquement d’Éthiopiens. Les passagers murmuraient car personne ne comprenait ni cette mesure exceptionnelle imposée par les autorités ni la posture du récalcitrant qui avait opté de garder un silence de cimetière. Nous avons passé quasiment une bonne demi-heure dans l’avion après l’atterrissage, soumis à ce protocole hors du commun. Après, chacun avait pris sa destination. Je devais prendre un autre vol domestique pour rallier Hefei la capitale provinciale d’Anhui où se trouve la ville de Wuhu, lieu où est située mon université. En effet, j’ai narré cette anecdote pour faire un lien avec l’hypothèse de l’existence du coronavirus depuis septembre en Chine, émise par un chercheur scientifique et les déplacements que j’ai eu à effectuer en Chine durant toute cette période. Durant tout l’itinéraire, depuis Bamako jusqu’à ma destination finale, Wuhu, j’étais en contact direct avec d’autres passagers. Surtout le vol domestique qui devait lier Chengdu à Hefei, où je devais me rendre afin de prendre un train pour Wuhu. Aussi bien dans le vol que dans le train, c’était un contact très serré entre les passagers tous chinois. À la gare, les Chinois, lorsqu’ils s’aperçoivent de la présence d’un étranger, ont l’habitude d’approcher ce dernier pour entamer une discussion. Lorsque