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La malédiction du Château d'Albert: Saga romanesque
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La malédiction du Château d'Albert: Saga romanesque
Livre électronique294 pages4 heures

La malédiction du Château d'Albert: Saga romanesque

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À propos de ce livre électronique

Un jour, Philippe Carpentier, éternel séducteur, va devoir faire face à une vengeance imprévue !

Philippe Carpentier n’a pas seulement échappé au triste sort que lui réservait Albert, son ignoble beau-père, il fera beaucoup mieux en se constituant un gigantesque empire commercial pour devenir le leader européen incontesté dans son domaine. Eternel amoureux, ce séducteur attentionné saura tirer le meilleur profit des compétences et des conseils avisés des femmes dont il partagera le lit. L’amour et l’amitié indéfectible de toutes ses « Pygmalionnes » le mèneront jusqu’au toit du monde. Toutes ?… Il suffira d’une défaillance et de la trahison d’une seule des femmes qu’il a aimées pour qu’un complot soit fomenté contre lui. Philippe sera-t-il la dernière victime de la malédiction qui frappe tous les propriétaires du Château dont le sinistre Albert fit un jour l’acquisition ? Voici le second et dernier tome de cette saga romanesque où l’amour et la haine s’opposent, où l’instinct de protection et le désir de vengeance s’exercent, provoquant des débordements toujours emprunts de sensualité.

Découvrez le deuxième et dernier tome de cette saga romanesque qui retrace la vie de Philippe, éternel séducteur dont la vie va changer...

EXTRAIT

 Le sourire très amical d’Isabelle démentait ce qui pouvait ressembler à un reproche… Je me suis justifié de ce qu’elle qualifiait d’inconstance dans mes relations amoureuses :
     — J’ai toujours aimé passionnément les femmes…Qu’elle aient été mes confidentes, mes amies, mes pygmalionnes si ce mot existe au féminin, ou mes maîtresses, je ne peux concevoir ma vie sans présences féminines à mes côtés… Un psy y verrait probablement la quête d’un amour maternel auquel je n’ai pas eu droit… Je ne crois pas à ces théories… Je n’aime les femmes que pour elles-mêmes, certainement pas pour combler un manque affectif, et encore moins pour répondre à un quelconque désir de paternité. Mes enfants sont nés de la volonté de leurs mères, pas de la mienne.
     — Vous êtes lucide. C’est très honnête de votre part de le reconnaître ! Isabelle tournait encore autour du pot ! Elle ne m’avait toujours pas révélé le véritable but de son enquête. J’ai adopté le ton de la plaisanterie :
     — J’ai tout de même l’impression d’être passé au confessionnal ! Compte tenu de mes relations avec Agnès, je pense que vous savez tout de moi, jusque dans les détails les plus intimes ? Par contre, je ne vois toujours pas à quoi tout cela peut vous servir ?
      J’ai compris qu’Isabelle n’allait plus pouvoir reculer en voyant à quel point l’attitude de Sylviane et d’Aude avait changé… Leurs regards fixés sur elle semblaient vouloir l’encourager à parler

À PROPOS DE L'AUTEUR

Claude Carré est né et a longtemps vécu en Normandie où il a suivi des études de lettres modernes. Sa carrière professionnelle s’est partagée entre les métiers de bouche et la vente. Sa passion pour l’écriture s’est affirmée au cours des 10 années pendant lesquelles il a exercé l’un des plus beaux métiers du monde, celui de bouquiniste. La leucémie de son épouse et la greffe de moëlle osseuse qu’elle a dû subir, lui ont fourni le sujet de son tout premier roman, « Chromosome Philadelphie », publié en 2016.
LangueFrançais
Date de sortie24 juil. 2018
ISBN9782378773069
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    Aperçu du livre

    La malédiction du Château d'Albert - Claude Carré

    Chapitre 1

        Je préfère ignorer la composition du cocktail chimique que Pierre a utilisé pour me doper avant d’effectuer mon transfert en Suisse, mais il a réussi un véritable exploit !

        Il n’a pas lésiné sur les moyens techniques et m’a confié à l’équipe médicale en laquelle il a le plus confiance : Mado, l’infirmière en chef de son service et le fils qu’ils ont eu ensemble, Jean Pierre, JP pour nous.

          Depuis dix ans, cette « dream-team » a préparé et encadré tous nos déplacements ! Ils ont assuré la logistique et nous ont évité bien des ennuis, surtout lorsque nos débordements festifs nous entraînaient un peu trop loin !

          Quand Pierre m’a raconté sa rencontre avec eux, j’ai cru entendre l’histoire de ma propre jeunesse :

    — À vingt ans, j’étais le plus jeune interne de France ! J’ai croisé la route de Madeleine, Mado pour les amis, en assistant à une intervention chirurgicale. C’était la meilleure infirmière de bloc de l’hôpital, mais c’est autre chose chez elle qui m’attiré !

        Le connaissant, je n’ai pas pu m’empêcher de proposer :

    — Ses fesses peut-être ?

    — Et le reste ! Elle était d’une beauté renversante. Nous sommes restés amants pendant plusieurs mois, jusqu’au jour où j’ai décroché une bourse pour aller finir mes études en Californie. C’est d’ailleurs elle qui m’avait encouragé à y aller. Nous aurions dû nous retrouver un an plus tard, mais je ne suis revenu des États-Unis que vingt ans plus tard, après avoir participé à une première médicale mondiale !... La clinique de Chantilly où je t’ai opéré, m’avait débauché pour monter le meilleur service de greffe muscles et tendons d’Europe. C’est là que j’ai retrouvé Mado !

    … Ayant eu vent de mon arrivée grâce à la presse médicale, cette fine mouche nous a envoyé son CV ! C’était la meilleure infirmière de bloc dont je puisse rêver, donc je l’ai embauchée… Nos retrouvailles ont été d’autant plus géniales qu’elle ne s’est pas pointée toute seule : elle m’a présenté JP, un garçon dont je serais, paraît-il, le père !

        Objectivement, je pense que Pierre n’a pas besoin de faire confirmer sa paternité par un test. Ces deux hommes se ressemblent comme deux gouttes d’eau. J.P. a même adopté les chemises hawaïennes de son père pour parfaire la ressemblance !

        Véritable « Fangio » du volant, cet ambulancier de luxe a créé une société spécialisée dans le transport de sportifs de haut niveau, que seuls son père et quelques chirurgiens de son équipe sont capables de réparer vite et avec le minimum de séquelles !

        Mado, sa mère, une hyperactive et très séduisante sexagénaire, est l’indiscutable patronne du service de son ancien amant. Elle gère le planning des équipes médicales et du personnel de service, assure la liaison avec les propriétaires de la Clinique et surtout, elle materne Pierre ; le grand amour de sa vie.

        En parfaite gouvernante, elle gère son emploi du temps, choisit ses vêtements et sélectionne en douce ses futures maîtresses, tout en l’assistant régulièrement sur les interventions chirurgicales les plus complexes !

        Ces trois fortes personnalités réussissent l’exploit de vivre ensemble dans un hôtel particulier de Neuilly où chacun jouit de son propre appartement. Leur parfaite connivence amène ces trois épicuriens à se retrouver aussi souvent que possible pour des repas ou des fêtes mémorables auxquelles j’ai souvent participé, ayant la chance d’être devenu leur ami.

        Ce ne sont donc pas des collaborateurs qui se sont occupés de moi pendant le voyage, mais des fidèles parmi les fidèles qui se feraient tuer plutôt que de révéler le moindre détail concernant mes affaires ou celles de Pierre.

        Malgré une nuit passée en ambulance, je me sens revivre. Mon corps est toujours aussi décharné mais j’ai l’esprit clair, alors que les antidouleurs avaient tendance à m’abrutir.

        Dès que j’ai rouvert les yeux, j’ai reconnu l’endroit où je me trouvais !

          J’ignore comment Juliette a pu réaliser cet exploit en si peu de temps, mais elle a transformé l’ancienne salle de jeux de son logement de fonction genevois pour m’accueillir. Une partie de la pièce est médicalisée et partiellement isolée au moyen de paravents. Tout le reste de cette immense pièce est devenu une salle de réunion avec grand écran et bureaux équipés de matériel informatique. Une longue table ovale a été prévue pour réunir une quinzaine de personnes.

        Attendons-nous des invités ou vais-je devoir participer à une réunion imprévue ?

        Juliette et ses proches collaborateurs sont les seuls au courant du programme qui m’a été réservé pour les jours à venir ! Ma sœur a attendu que je sois parfaitement réveillé pour me passer les consignes :

    — Tu dois continuer à te retaper pendant vingt-quatre heures afin d’être capable d’exercer à cent pour cent ton rôle de Président du troisième groupe mondial d’enseignement privé. J’expédie les affaires courantes et je dois encore vérifier les derniers éléments du dossier que nous avons constitué au cours de ces dernières semaines, avant de te le remettre… Tu y trouveras toutes les informations, les témoignages et les preuves qui te permettront de juger par toi-même de l’opportunité des décisions que j’ai prises pour te rapatrier ici… Je te laisse entre les mains expertes de Mado et je file. Soyez sages tous les deux !

          J’ai cru comprendre que ces révélations fracassantes concerneraient autant ma vie privée que ma vie professionnelle.

          Je vais devoir présider des réunions, trancher dans le vif et valider toutes les décisions qui seront prises. Avant d’être condamné à mort par le cancer qui me ronge, ce travail était mon train-train quotidien. J’avoue qu’il ne m’amusait plus réellement, mais jouer les prolongations quelques jours de plus est d’autant plus excitant qu’il est inespéré ! À cette heure, je devrais déjà être plongé dans un coma irréversible.

          La mort attendra ! Tant mieux, même si Juliette a insisté sur ce qu’allait me coûter ce sursis :

    — Tu vas entendre des choses qui ne te feront pas plaisir et tu me détesteras peut-être dans quelques heures, mais je ne pouvais pas te laisser partir en ignorant tout de ce que tes vrais amis et moi allons te révéler !

        Juliette est ma sœur chérie, mais elle est également ma meilleure amie depuis sa naissance, il y a soixante ans ! Elle est aussi mon factotum, l’une des très rares personnes en qui j’ai une confiance absolue et aveugle. Depuis près de trente ans, elle cumule les fonctions de directrice juridique et comptable, avec celle de DRH de mon groupe. Elle en a également pris la direction générale depuis que la maladie m’en a écarté.

        Elle en est d’autant plus capable que c’est elle qui l’a structuré, assemblé pièce par pièce, au fur et à mesure que je créais de nouveaux produits pour de nouveaux marchés.

        Quel chemin parcouru depuis notre enfance dans notre ferme familiale normande !

        Comme elle est loin la petite sauvageonne à qui notre mère avait promis un avenir de fille de ferme. La gamine taiseuse est devenue une femme d’action dotée d’une intelligente hors du commun, une dirigeante autoritaire, dont la froideur apparente n’a d’égale que sa propension à exploser de rire à la moindre blague, pourvu qu’on ne touche pas trop à ses croyances religieuses.

        Il faut dire que Marie et Robert, notre tante et notre oncle du côté paternel, ont tout fait pour que son avenir soit brillant. Devenus ses parents adoptifs, ils l’ont élevée avec un amour aussi inconditionnel qu’immodéré, mais dans la plus pure tradition chrétienne !

        Juliette est une fervente catholique, croyante et pratiquante. Son respect de la morale et des principes religieux en fait la personne la plus honnête qui soit. Par contre, son intransigeance et son refus de toute compromission la rendent redoutable dans un monde des affaires souvent corrompu par le vice et l’argent.

        Ce qui fait sa force fait aussi parfois sa faiblesse !

        Tout au long de notre collaboration, le mécréant que je suis s’est chargé de rétablir l’équilibre dans la balance en traitant avec les interlocuteurs qui ne respectaient pas toujours les mêmes règles qu’elle !

        Je suis le seul que ma sœur autorise à mettre en doute l’existence de son Dieu, un Dieu à qui elle devrait pourtant en vouloir ! Ce Dieu d’amour n’a-t-il pas remplacé notre véritable père, mort accidentellement sept mois avant la naissance de Juliette, par un personnage malfaisant et odieux ?

        Albert, ce beau-père alcoolique et voleur, ce salopard qui, non content de l’avoir exploitée en la faisant travailler comme une bête de somme pendant toute son enfance, tenta même de la violer alors que je n’étais plus là pour la protéger !

        Robert m’a aidé à la sauver des griffes du couple infernal qui nous a servi de parents. En découvrant l’intelligence de Juliette et sa soif d’apprendre, il avait pensé en faire une comptable, mais ma sœur avait d’autres ambitions ! Après avoir étudié la comptabilité et passé son baccalauréat, elle s’est lancée dans des études de sciences économiques, qu’elle a complétées en passant également une licence en droit.

        Elle a fait son entrée dans le monde du travail par la grande porte, en intégrant un gros cabinet d’expertise comptable de Paris, avant de me rejoindre lorsque j’ai décidé de quitter l’Éducation nationale pour créer ma première société.

    Chapitre 2

          Juin 1946. Pendant la nuit qui a suivi mon mariage avec Sophie, je me suis comporté comme le pire des machos ! Au cours de notre nuit de noces, ignorant ce que représentait la virginité pour une jeune femme, je me suis livré sur mon épouse à ce qu’on peut appeler un viol légal !

        Non content de l’avoir peut-être à jamais dégoûtée d’avoir des relations sexuelles avec moi, j’ai poursuivi mes exploits en commettant le pire des adultères. 

        J’étais frustré par ce ratage, mais aussi intimement persuadé que Sophie m’avait volontairement caché une frigidité réelle ou simulée. Sans l’avoir prémédité, j’ai répondu à l’invitation qu’Agnès m’avait faite au cours de la soirée.

        Après cette relation avortée avec mon épouse, j’ai donc couché avec sa jeune et jolie tante, au cours de la même nuit !

        Blessé dans mon orgueil de mâle insatisfait, encouragé par la beauté et la soif de plaisir de ma partenaire, je n’ai pu m’empêcher de faire la démonstration de ce à quoi mes précédentes maîtresses m’avaient initié tout au long de mon adolescence !

        J’aime les femmes à la folie, j’aime leurs corps et il n’est de plus grand plaisir pour moi que de les sentir vibrer sous mes caresses. Si la plupart sont des violons, et Dieu sait si cet instrument est complexe, Agnès s’avéra être un véritable Stradivarius !

        Nous ne pûmes évidemment pas nous résoudre à nous quitter après cette première nuit d’amour.

        J’ai trompé Sophie avec sa tante pendant tout l’été qui suivit notre mariage, jusqu’à ce que nous nous installions dans le logement de fonction de l’école d’un village perdu dans la campagne normande, à quatre-vingts kilomètres de Rouen.

        Notre relation ne reposant que sur la satisfaction de nos besoins sexuels, notre séparation ne fut donc que la simple conséquence de cet éloignement, laissant place à une véritable amitié non exempte de furtifs rendez-vous coquins.

        Chacun repartait librement vers de nouvelles aventures. Agnès avait cependant tenu à me prévenir après une dernière et folle étreinte :

    — Comme je te l’ai déjà dit, je suis assez complice avec Sophie. Il y a quelques années, ayant appris par de mauvaises langues,… sans jeu de mots,… que je ne détestais pas l’amour saphique, elle m’a fait part du trouble qu’elle ressentait en présence d’autres filles. Suivant mes conseils elle a accepté de rencontrer des garçons avant de déterminer définitivement ses penchants sexuels. Je lui avais expliqué que dans ce domaine je faisais un peu figure d’exception. J’aime trop le sexe pour me priver de la moitié des partenaires que la nature peut m’offrir.

        Agnès avait visiblement une autre révélation à me faire et cherchait le meilleur moyen pour me l’annoncer. Je l’ai pressée de parler :

    — Qu’as-tu à me dire ? Ne tourne pas autour du pot ! As-tu parlé avec elle depuis notre nuit de noces ratée ?

        J’aurais juré que rien ne pouvait faire rougir ce Casanova féminin. C’est pourtant ce qui se produisit lorsqu’elle m’avoua :

    — J’ai fait pire que ça… J’ai fait l’amour avec elle !

        Ce que les Gaulois craignaient par-dessus tout m’est arrivé ; le ciel m’est tombé sur la tête ! Pour me punir de trop aimer les femmes, j’avais épousé une lesbienne !

        Sonné plus que choqué par cette révélation et autant le dire, totalement ignorant de ce qu’elle impliquait, j’ai voulu tout savoir :

    — Quand et surtout, comment en êtes-vous venues à une telle relation ? Sophie est bien trop pudique et réservée pour s’être laissée faire ! C’est incompréhensible !

        Agnès m’a calmement raconté ce qui s’était passé entre elles et ce qui allait profondément bouleverser ma vie de couple à venir :

    — Garde ton sang-froid mon bel amant ! Tu dois bien te douter que quelque chose ne va pas dans ton couple, puisque tu viens chercher chez moi ce que tu n’obtiens plus de ta femme depuis votre première expérience conjugale. Je n’ai rien provoqué du tout ! C’est Sophie qui est venue me trouver chez moi pour me demander conseil. La pauvre était effondrée lorsqu’elle m’a raconté votre nuit de noces. Sa version diffère peu de la tienne, si ce n’est qu’elle m’a avoué d’autres choses.

    — Je m’attends à tout… Elle veut me quitter ?

    — Pas du tout ! Elle t’aime réellement, mais pas comme tu le souhaiterais ! Elle s’est rendu compte qu’elle ne ressent aucun désir, et qu’en plus, elle éprouve une véritable répulsion au simple contact rapproché avec un homme. Et ce n’est pas le pire ; sans doute à cause de l’éducation ultra stricte qu’elle a reçue, elle ignore tout de son propre corps. Elle n’a jamais osé se toucher et encore moins se caresser !

        Je me doutais de cette ignorance, mais elle n’expliquait cependant pas comment la tante et la nièce en étaient venues à coucher ensemble. L’indignation que cette évocation provoquait en moi m’a poussé à être plus direct :

    — Je suppose qu’en bonne samaritaine, tu t’es empressée de lui apprendre ?

    — Encore une fois tu te trompes ! Sophie n’est pas aussi nunuche que tu le crois ! Instruite par ses lectures et quelques bavardages entre pensionnaires, elle n’ignorait rein de ce que d’autres font seules ou entre elles pour se donner du plaisir, mais elle n’avait jamais osé essayer. Pour justifier cette absence de curiosité, la seule excuse rationnelle qu’elle a évoquée, c’est qu’elle trouvait ça très « sale » ! Aussi amusée que soucieuse de la mettre à l’aise, je lui ai demandé : 

        « — Est-ce que tu trouves que je suis sale ? Je peux t’assurer que je me suis lavée des pieds à la tête et je suppose que tu en as fait de même ? »

    — Où voulais-tu en venir ?

    — Je voulais lui faire réaliser que cette pseudo « saleté » n’était que dans sa tête... Elle m’a souri en me répondant :

        « — Oui bien sûr, je sais que nous sommes propres toutes les deux ».

    — Sans arrière-pensée, je l’ai prise tendrement dans mes bras afin de la réconforter. Je ne sais pas si elle a mal interprété mon geste, mais elle s’est serrée contre moi et a forcé ma bouche pour un baiser fougueux qui n’avait plus rien d’innocent.

    — Tu veux dire qu’elle a utilisé ton message sur la propreté pour t’inviter à passer à l’acte !

    — Pour être plus précise, je dirais qu’elle a cru que je l’incitais à passer aux travaux pratiques

        Le sourire entendu d’Agnès comme les caresses qu’elle évoquait à mots couverts ont fini par jeter le trouble dans mon esprit ! Mon émoi a fait place à une véritable excitation qui a contraint ma maîtresse à marquer une pause dans son récit.

        Après l’avoir renversée sur le lit, j’ai plongé vers son bas ventre pour y pratiquer une caresse digne d’une véritable lesbienne. Excitée comme moi par ce qu’elle venait de me confesser, elle a enveloppé mon sexe dans ses lèvres pour me rendre la pareille, jusqu’à ce que nous parvenions à un plaisir simultané !

        Après ce charmant intermède, j’ai voulu en savoir plus sur ce qui s’était réellement passé entre elles :

    — Qu’entends-tu par « travaux pratiques » ? Tu peux préciser ?

    — Tu sais que tu es un sacré polisson ! Tu tiens réellement à savoir de quelle manière j’ai aidé ta femme à prendre conscience de sa véritable nature ?

    — Comme tu le dis si bien, il s’agit quand même de mon épouse ! J’aimerais bien savoir si j’ai une chance de pouvoir la satisfaire un jour.

    La moue d’Agnès m’a fait redouter le pire :

    — Si tu veux mon avis, tu peux faire une croix dessus ! Après notre baiser et quelques innocentes caresses, j’ai entraîné Sophie jusqu’à ma salle de bains. Pour vaincre sa résistance, je lui ai proposé de la laver comme lorsqu’elle était petite. Nous avons pris notre douche ensemble, ce qui m’a permis des attouchements plus précis auxquels elle a répondu en les reproduisant sur moi… Une fois séchées, je l’ai entraînée dans mon lit.

    — C’est donc toi qui l’as dévergondée !

    — Tu ne peux pas me le reprocher ! Je n’ai jamais fait mystère de mon goût pour les femmes et je te rappelle que Sophie voulait comprendre ce qui la dégoûte en toi, du moins sur le plan sexuel !

    — D’accord ! Continue s’il te plaît.

    — Elle est si belle que je mourais d’envie d’embrasser chaque centimètre carré de son corps. Ma bouche a parcouru ses seins, son ventre, jusqu’à ce qu’elle entrouvre ses cuisses d’elle-même. Je craignais sa réaction lorsque ma langue s’est approchée de son mignon coquillage, mais c’est elle qui m’a devancée en embrassant le mien ! Ma récompense a été de recueillir dans ma bouche le fruit de son premier plaisir de femme, tandis que je me répandais dans la sienne. Ayant compris que la communion de nos plaisirs n’avait rien à voir avec ces choses dégoûtantes dont elle avait tant peur, Sophie a de nouveau tenu à m’embrasser. La passion mise dans ce baiser m’a prouvé que plus rien ne faisait obstacle à l’acceptation de sa véritable nature.

        Agnès m’a observé attentivement comme pour tenter de deviner ma réaction, avant de me donner la conclusion à laquelle elle était parvenue :

    — Ce baiser, l’étreinte qui l’a précédée et celles que nous avons rééditées les jours suivants m’incitent à penser que ta charmante épouse est une véritable lesbienne. Tu n’as que peu de chance qu’elle accepte un jour de t’offrir son corps autrement que pour concevoir un enfant. Je peux d’ailleurs te rassurer sur ce point. Elle veut à tout prix fonder une famille et sacrifiera sa préférence sexuelle autant de fois qu’il le faudra pour te donner les enfants dont tu as envie.

        L’idée de n’exercer auprès de ma femme que les fonctions de mâle reproducteur ne m‘enchantait pas outre mesure. Agnès s’en est parfaitement rendu compte. Afin de m’encourager, elle ajouta :

    — Je me suis autorisée à lui dire que tu me paraissais suffisamment intelligent pour la comprendre. Il vous suffit d’installer un climat de franchise et d’harmonie dans votre couple pour que chacun puisse aller chercher son plaisir ailleurs, sans que l’éducation de vos enfants en pâtisse. Je connais d’autres couples comparables au vôtre qui vivent ça très bien. Ils ont des aventures chacun de leur côté pour satisfaire leurs désirs, comme tu le fais actuellement avec moi, mais le foyer familial reste un sanctuaire uniquement dédié aux enfants. Qu’en penses-tu ?

        Bouleversé par tout ce que je venais d’apprendre, j’ai finalement répondu de la seule façon qui me semblait possible :

    — J’en pense que tes révélations ont réveillé l’amour et le désir que j’éprouvais avant pour Sophie, avec un seul et unique regret : ne pas être une femme pour avoir le droit de l’aimer comme tu as la chance de le faire !

    Chapitre 3

    Frombeville, charmante commune rurale idéalement située à quelques encablures des falaises d’Etretat, d’Yport et de Fécamp. Y séjourner quelques jours pour profiter du climat vivifiant de la Normandie, des points de vue exceptionnels, des nombreux sites à visiter et se régaler de l’excellente cuisine normande, quoi de plus tentant ?

        Aujourd’hui, la carte postale est belle, mais en 1947, y vivre à l’année n’avait rien d’une partie de plaisir !

        Environ deux cent cinquante habitants, trois commerces, une église et une école à deux classes.

        Nous y avons atterri, Sophie et moi, pour prendre possession d’un logement de fonction au confort spartiate, mais idéalement situé juste au-dessus des salles de cours. L’école occupait le rez-de-chaussée d’une austère bâtisse à étage en briques, coiffée d’une toiture en ardoise.

        Par temps de pluie, malheureusement fréquente dans cette région, la grisaille ambiante ajoutée à l’aspect tristounet de cette maison avait de quoi démoraliser le plus optimiste des instituteurs.

        Pour mon bonheur personnel, le logement était complété par un jardin potager et un herbage contenant suffisamment de pommiers à cidre pour me permettre de brasser et même de bouillir, c’est-à-dire de produire mon cidre et mon Calvados !

        Cette production personnelle m’a permis de conserver le droit de bouillir toute ma vie, droit qui fut retiré à cette époque à tous ceux qui ne récoltaient pas leurs propres pommes. L’État s’est servi des réels ravages de l’alcoolisme pour justifier une décision visant surtout à récupérer plus de taxes !

        Pour vivre dans ce charmant endroit, nous avions récupéré du mobilier d’occasion auprès des amis et de la famille ! Un véritable bric-à-brac, laid et complètement dépareillé, dont même un brocanteur de quartier ne se serait pas encombré.

        Sur le plan des loisirs, l’état des lieux

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