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Catalogne : Urnes et déchirures: L'Âme des Peuples
Catalogne : Urnes et déchirures: L'Âme des Peuples
Catalogne : Urnes et déchirures: L'Âme des Peuples
Livre électronique90 pages1 heure

Catalogne : Urnes et déchirures: L'Âme des Peuples

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À propos de ce livre électronique

Comme l'auteur, acceptez d'entendre l'aspiration à l'indépendance de nombreux Catalans et parcourez l'histoire de ce territoire.

Il faut entendre l’aspiration de nombreux Catalans à l’indépendance. Mais entendre ne veut pas dire comprendre, encore moins accepter. Entendre, c’est regarder en face les méandres du passé d’une Espagne bien moins monolithique que l’affirme son élite madrilène. La Catalogne n’est pas un rêve dénué de sens et de réalité. Une force existe dans cette région qu’irrigue la puissante Barcelone. Elle agite l’arrière-pays, réveille les traditions ancestrales et bat au rythme d’une langue symbole d’identité. Cette Catalogne-là n’est pas celle des harangues politiques. Elle ne se résume pas à un référendum ou au destin personnel de militants incarcérés. Elle forme un brasier de passions, enracinées dans l’histoire. Ce petit livre n’est pas un guide. Il est un décodeur des passions catalanes. Parce que l’identité, en terre ibérique, est une quête toujours recommencée. Un grand récit suivi d’entretiens avec Joan Baptista Culla, Marina Subirats Martori et Josep Ramoneda.

Un récit des passions catalanes qui montre à quel point l'identité, en Espagne, est une quête sans fin. Un récit qui vous permettra de découvrir la force de la région catalane, suivi d'entretiens avec Joan Baptista Culla, Marina Subirats Martori et Josep Ramoneda.

EXTRAIT

Le football n’est qu’un des nombreux attraits de la Catalogne. En écrivant ce livre, je n’ai cessé de m’étonner de la multiplicité des séductions culturelles de ce pays, tout autour du monde. On y traverse des paysages ayant inspiré Salvador Dalí, Pablo Picasso et maints grands artistes du vingtième siècle. On y trouve un monastère ayant fasciné le fanatisme nazi de Heinrich Himmler et sa quête du Saint Graal. J’y ai appris la brouille de deux chefs étoilés, Ferran Adrià et Santi Santamaria, lesquels ont redéfini la gastronomie et fait de la région une destination capitale pour les pèlerins de la fourchette. J’ai aussi découvert quels antagonismes opposent les successeurs d’Antoni Gaudí pour achever sa Sagrada Familía qui sera sans doute la plus haute église du monde.
Sur un plan plus intime, j’ai rencontré des gens s’inquiétant de leur avenir, mais d’autres tout aussi soucieux de se pencher sur leur passé, dont les archives secrètes furent tenues par la police secrète de Franco à Salamanque – l’un des legs douloureux de la guerre d’Espagne. On m’a parlé de conflits très différents, s’agissant de l’usage de l’eau le long du cours du puissant Èbre, ou du stade Camp Nou de Barcelone, ou de la célébration de fêtes médiévales exceptionnelles, comme celle de la Patum à Berga. Je m’émerveille, en tant qu’adulte, que les Catalans soient si préoccupés par l’idée nationale.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Sans tomber dans le débat politique de l'indépendance, l'auteur nous révèle une myriade d'anecdotes et d'informations intéressantes sur la Catalogne et son histoire, vécue, atténuée ou dramatisée, avant de laisser place à trois personnalités catalanes qu'il a interviewées : ce petit condensé d'informations est plaisant à lire, aide à mieux comprendre les débats qui peuvent soulever la société catalane et ce à quoi elle est attachée, et attise la curiosité pour cette grande région si agitée dans l'histoire. - Acerola13, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

Raphael Minder est le correspondant en Espagne et au Portugal du prestigieux New York Times, pour lequel il a sillonné la Catalogne depuis une décennie. Son livre The struggle for Catalonia (2017) est une référence.
LangueFrançais
ÉditeurNevicata
Date de sortie24 avr. 2019
ISBN9782512010319
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    Aperçu du livre

    Catalogne - Raphael Minder

    L’ÂME DES PEUPLES

    Une collection dirigée par Richard Werly

    Signés par des journalistes écrivains de renom, fins connaisseurs des pays, des métropoles et des régions sur lesquels ils ont choisi d’écrire, les livres de la collection L’âme des peuples ouvrent grandes les portes de l’histoire, des cultures, des religions et des réalités socio-économiques que les guides touristiques ne font qu’entrouvrir.

    Écrits avec soin et ponctués d’entretiens avec de grands intellectuels rencontrés sur place, ces riches récits de voyage se veulent le compagnon idéal du lecteur désireux de dépasser les clichés et de se faire une idée juste des destinations visitées.

    Une rencontre littéraire intime, enrichissante et remplie d’informations inédites. Parce que pour connaître les peuples, il faut d’abord les comprendre.

    Richard Werly est le correspondant pour la France et les affaires européennes du quotidien suisse Le Temps. Précédemment basé à Bruxelles, Genève, Tokyo et Bangkok, il s’est lancé dans l’aventure éditoriale de Lâme des peuples après avoir réalisé combien, en Europe et dans le monde, la compréhension mutuelle et la connaissance des racines culturelles et religieuses ne cessent de reculer sous la pression d’une économie toujours plus globalisée et de crises nouvelles et parfois brutales.

    AVANT-PROPOS

    Pourquoi la Catalogne ?

    Comme beaucoup d’autres, c’est par le football que je me suis intéressé à la Catalogne. J’étais adolescent, on était en 1982, et l’équipe célébrissime du FC Barcelone venait à Genève défier le menu fretin de mon équipe locale, le Servette. Je fis le siège de mon père pour qu’il m’emmène au stade, bien qu’il ne goûte guère le football. Ce fut pour y suivre un match déprimant où notre club genevois se trouva balayé par la puissante Barcelone, 4 à 1. Malgré la tristesse, on ne pouvait qu’être impressionné par les talents d’attaquant d’un petit bonhomme aux cheveux noirs frisés : mon père, pris d’une excitation déplacée, désorienté qu’il était par les fanions grenat agités en tribune, avait d’abord cru qu’il jouait pour nous. (Barcelone est l’équipe blaugrana, à cause de son maillot bleu et grenat, mais les joueurs de Servette sont eux aussi surnommés les « grenats », à cause de la couleur de leur maillot). J’avais dû apprendre à mon père que ce « petit bonhomme » était l’étoile argentine de Barcelone, Diego Maradona, dont le transfert record en avait fait le footballeur le plus cher du monde.

    Le football n’est qu’un des nombreux attraits de la Catalogne. En écrivant ce livre, je n’ai cessé de m’étonner de la multiplicité des séductions culturelles de ce pays, tout autour du monde. On y traverse des paysages ayant inspiré Salvador Dalí, Pablo Picasso et maints grands artistes du vingtième siècle. On y trouve un monastère ayant fasciné le fanatisme nazi de Heinrich Himmler et sa quête du Saint Graal. J’y ai appris la brouille de deux chefs étoilés, Ferran Adrià et Santi Santamaria, lesquels ont redéfini la gastronomie et fait de la région une destination capitale pour les pèlerins de la fourchette. J’ai aussi découvert quels antagonismes opposent les successeurs d’Antoni Gaudí pour achever sa Sagrada Familía qui sera sans doute la plus haute église du monde.

    Sur un plan plus intime, j’ai rencontré des gens s’inquiétant de leur avenir, mais d’autres tout aussi soucieux de se pencher sur leur passé, dont les archives secrètes furent tenues par la police secrète de Franco à Salamanque – l’un des legs douloureux de la guerre d’Espagne. On m’a parlé de conflits très différents, s’agissant de l’usage de l’eau le long du cours du puissant Èbre, ou du stade Camp Nou de Barcelone, ou de la célébration de fêtes médiévales exceptionnelles, comme celle de la Patum à Berga. Je m’émerveille, en tant qu’adulte, que les Catalans soient si préoccupés par l’idée nationale. Bien des paramètres interfèrent dans la définition que les gens ont d’eux-mêmes sur une carte, mais mon enquête a mis en lumière l’importance des données économiques dans ce concept d’identité nationale. Plus réduites sont vos ressources, plus vous avez tendance à vous en remettre à la fierté nationale pour retrouver de l’estime à vos propres yeux. J’en suis persuadé, si je me suis plongé dans cette histoire, c’est notamment parce que je suis arrivé en Espagne en avril 2010, c’est-à-dire au moment où les conséquences de la crise financière ont commencé à se faire douloureusement sentir. Dans les semaines suivantes, il est devenu évident que la situation économique dans d’autres pays utilisant l’euro – la Grèce, l’Irlande et le Portugal – menaçait de provoquer l’un des grands désastres financiers contemporains.

    Neuf ans plus tard, la situation a changé. Le gouvernement madrilène n’est plus dans l’œil du cyclone financier européen, mais c’est sans doute la crise financière qui a initié le défi séparatiste catalan en cours. C’est un défi si explosif qu’il interroge l’avenir même de l’Union européenne.

    Il serait vain de prédire la suite des événements à Madrid ou Barcelone. J’ai préféré, dans ce livre, refléter la simple complexité de ce qui se passe dans cette partie du monde, aussi belle que rare. J’ai mené plus de 200 interviews, tant officielles qu’officieuses, pour l’écrire. J’espère qu’elles donneront un aperçu fidèle, au-delà des problèmes, des êtres humains qui y sont mêlés.

    Urnes et déchirures

    L’an 1714 est aux Catalans ce qu’est 1776 aux Américains ou 1789 aux Français : une date historique fatidique, depuis célébrée par la nation.

    Curieusement, la Catalogne célèbre là une défaite écrasante, non pas une révolution réussie. Le 11 septembre 1714, au terme de la guerre de Succession d’Espagne, Barcelone succombait aux troupes de Philippe V, le premier Bourbon à monter sur le trône d’Espagne. Plus tôt

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