Suora Scolastica
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À propos de ce livre électronique
Henri Beyle Stendhal
Henri Beyle, plus connu sous le nom de plume de Stendhal, né le 23 janvier 1783 à Grenoble et mort d'apoplexie le 23 mars 1842 dans le 2e arrondissement de Paris, est un écrivain français, connu en particulier pour ses romans Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme.
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Suora Scolastica - Henri Beyle Stendhal
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Suora Scolastica
Henri Beyle Stendhal
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… HISTOIRE QUI ÉMUT TOUT NAPLES EN 1740
À Naples, où je me trouvais en 1824, j’entendis parler dans le monde de l’histoire de Suora Scolastica et du chanoine Cybo. Curieux comme je l’étais, on peut penser si je fis des questions. Mais personne ne voulut me répondre un peu clairement : on avait peur de se compromettre.
À Naples, jamais on ne parle un peu clairement de politique. En voici la raison : une famille napolitaine, composée par exemple de trois fils, d’une fille, du père et de la mère, appartient à trois partis différents qui, à Naples, prennent le nom de conspirations. Ainsi, la fille est du parti de son amant ; chacun des fils appartient à une conspiration différente ; le père et la mère parlent, en soupirant, de la cour qui régnait lorsqu’ils avaient vingt ans. Il suit de cet isolement des individus que jamais on ne parle sérieusement politique. À la moindre assertion un peu tranchée et sortant du lieu commun, vous voyez autour de vous deux ou trois figures pâlir.
Mes questions sur ce conte au nom baroque n’ayant aucun succès dans le monde, je crus que l’histoire de Suora Scolastica rappelait quelque histoire horrible de l’an 1820, par exemple.
Une veuve de quarante ans, rien moins que belle, mais fort bonne femme, me louait la moitié de sa petite maison, située dans une ruelle, à cent pas du charmant jardin de Chiaja, au pied de la montagne qui couronne, en cet endroit-là, la villa de la princesse Florida, femme du vieux roi. C’est peut-être le seul quartier de Naples un peu tranquille.
Ma veuve avait un vieux galant, auquel je fis la cour toute une semaine. Un jour que nous courions la ville ensemble et qu’il me montrait les endroits où les lazzaroni s’étaient battus contre les troupes du général Championnet et le carrefour où ils avaient brûlé vif le duc de ***, je lui demandai brusquement, et d’un air simple, pourquoi on faisait un tel mystère de la Suora Scolastica et du chanoine Cybo.
Il me répondit tranquillement :
— Les titres de duc et de prince que portaient les personnages de cette histoire sont portés, de nos jours, par leurs descendants, qui, peut-être, se fâcheraient de voir leurs noms mêlés à une histoire aussi tragique et aussi triste pour tout le monde.
— L’affaire ne s’est donc pas passée en 1820 ?
— Que dites-vous ? 1820 ? me dit mon Napolitain, riant aux éclats de cette date récente. Que dites-vous ? 1820 ? répéta-t-il avec cette vivacité peu polie de l’Italie, qui choque si fort le Français de Paris.
« Si vous voulez avoir le sens commun, continua-t-il, dites : 1745, l’année qui suivit la bataille de Velletri et confirma à notre grand don Carlos la possession de Naples. Dans ce pays-ci, on l’appelait Charles VII, et plus tard, en Espagne, où il a fait de si grandes choses, on l’a appelé Charles III. C’est lui qui a apporté le grand nez des Farnèse dans notre famille royale.
On n’aimerait pas, aujourd’hui, à nommer de son vrai nom l’archevêque qui faisait trembler tout le monde à Naples, lorsqu’il fut consterné, à son tour, par le nom fatal de Velletri. Les Allemands, campés sur la montagne autour de Velletri, tentèrent de surprendre dans le palais Ginetti, qu’il habitait, notre grand don Carlos.
C’est un moine qui passe pour avoir écrit l’anecdote dont vous parlez. La jeune religieuse que l’on désigne par le nom de Suora Scolastica appartenait à la famille du duc de Bissignano. Le même écrivain fait preuve d’une haine passionnée pour l’archevêque d’alors, grand politique qui fit agir dans toute cette affaire le chanoine Cybo. Peut-être le moine était-il un protégé du jeune don Gennarino, des marquis de Las Flores, qui passe pour avoir disputé le cœur de Rosalinde à don Carlos lui-même, roi fort galant, et au vieux duc Vargas del Pardo, qui passe pour avoir été le seigneur le plus riche de son temps. Il y avait sans doute, dans l’histoire de cette catastrophe, des choses qui pouvaient profondément offenser quelque personnage encore puissant en 1750, époque où l’on croit que le moine écrivit, car il se garde bien de conter net.
Son verbiage est étonnant ; il s’exprime toujours par des maximes générales, sans doute d’une moralité parfaite, mais qui n’apprennent rien.
Souvent il faut fermer le manuscrit pour réfléchir à ce que le bon père a voulu dire. Par exemple, lorsqu’il arrive à la mort de don Gennarino, à peine comprend-on ce qu’il a voulu faire entendre.
Je pourrai peut-être, d’ici à quelques jours, vous faire prêter ce manuscrit, car il est si impatientant que je ne vous conseillerais pas de l’acheter. Il y a deux ans que, dans l’étude du notaire B… on ne le vendait pas moins de quatre ducats. »
Huit jours après, je possédais ce manuscrit, qui est peut-être le plus impatientant du monde. À chaque instant, l’auteur recommence en d’autres termes le récit qu’il vient d’achever ; d’abord, le malheureux lecteur s’imagine qu’il s’agit d’un nouveau fait. La confusion finit par être si grande que l’on se figure plus de quoi il est question.
Il faut savoir qu’en 1842, un Milanais, un Napolitain, qui, dans toute leur vie, n’ont peut-être pas prononcé cent paroles de suite en langue florentine, trouvent beau, quand ils impriment, de se servir de cette langue étrangère. L’excellent général Coletta, le plus grand historien de ce siècle, avait un peu cette manie, qui souvent arrête son lecteur.
Le terrible manuscrit intitulé Suora Scolastica n’avait pas moins de trois cent dix pages.
Je me souviens que j’en récrivis certaines pages, pour être sûr du sens que
