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L’Audience de Don Juan d’Autriche: Essai sur le séjour dans les Flandres (1576-1578)
L’Audience de Don Juan d’Autriche: Essai sur le séjour dans les Flandres (1576-1578)
L’Audience de Don Juan d’Autriche: Essai sur le séjour dans les Flandres (1576-1578)
Livre électronique63 pages55 minutes

L’Audience de Don Juan d’Autriche: Essai sur le séjour dans les Flandres (1576-1578)

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À propos de ce livre électronique

Cet essai porte sur le séjour de Don Juan d’Autriche, demi-frère de Philippe II, dans les Flandres (de 1576 à 1578) à l’époque de la guerre. Sur le plan historique, ce livre est le résultat d’une recherche approfondie et rigoureuse. Il se base notamment sur l'abondante correspondance entre Don Juan d'Autriche et Philippe II, conservée à Bruxelles à la Bibliothèque royale.
Mais, au-delà des faits livrés par l’histoire et relatés dans l’essai, il s’agit avant tout de se poser la question : pourquoi le personnage solaire, héroïque, que représente Don Juan d’Autriche, amiral de la flotte, vainqueur de Lépante, célèbre dans toute l’Europe pour ses exploits sur les mers, finit-il par se résoudre à cette mission de Gouverneur des Flandres qu’il avait d’abord refusée et qui ne lui convient pas, où sa situation ne cesse de se dégrader ?
Pour tenter de répondre à cette énigme historique et individuelle, le récit nous entraîne, pas à pas, comme une enquête, au plus profond des motivations de Don Juan. Un cheminement original qui réserve au lecteur quelque surprise.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Frédéric Wauters, né à Bruxelles en 1964, est licencié en Philologie romane. Il travaille dans le domaine des relations internationales. Il est notamment l'auteur d'une dramatique diffusée sur France Culture, Les guerriers, dont l'action, également basée sur un sujet historique, se situe dans l'ancien Japon.
LangueFrançais
ÉditeurLe Cri
Date de sortie6 août 2021
ISBN9782871067689
L’Audience de Don Juan d’Autriche: Essai sur le séjour dans les Flandres (1576-1578)

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    L’Audience de Don Juan d’Autriche - Frédéric Wauters

    L’AUDIENCE DE DON JUAN D’AUTRICHE

    DANS LA MÊME COLLECTION

    Histoire de la Belgique,

    par Georges-Henri Dumont (1999).

    Histoire de Bruxelles, biographie d’une capitale,

    par Georges-Henri Dumont (1999).

    Marguerite de Parme, bâtarde de Charles Quint (1522-1586),

    par Georges-Henri Dumont (1999).

    La Mémoire des monastères,

    une histoire de la Belgique du VIIe au XVIIIe siècle,

    par Joseph Lemmens (1999).

    Albert et Élisabeth de Belgique, mes parents,

    mémoires de la reine Marie José (2000).

    Les Secrets d'une maison royale,

    mémoires de la confidente de Sissi,

    par la Comtesse Larisch von Wallersee-Wittelsbach (2000).

    Frédéric Wauters

    L’Audience de

    DON JUAN D’AUTRICHE

    Essai sur le séjour dans les Flandres

    (1576-1578)
    LeCriLogo

    Catalogue sur simple demande.

    www.lecr.be lecri@skynet.be

    (La version originale papier de cet ouvrage a été publiée avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles)

    La version numérique a été réalisée en partenariat avec le CNL

    (Centre National du Livre - FR)

    CNL-Logo

    ISBN 978-2-8710-6768-9

    © Le Cri édition,

    Av Leopold Wiener, 18

    B-1170 Bruxelles

    En couverture : Portrait de Don Juan d’Autriche à l’âge de sept ans, futur gouverneur des Pays-Bas, fils naturel de Charles Quint.

    Tous droits de reproduction, par quelque procédé que ce soit, d’adaptation ou de traduction, réservés pour tous pays.

    À Angus Leung

    Un matin de la fin mai 1578, au camp retranché de Bouge, près de Namur. Une lumière grise trempée de brume et d’humidité pointe au travers des carreaux étroits d’un pigeonnier aménagé depuis peu. La pluie fine pique à intervalles réguliers contre la bâche tendue qui sert de plafond. Deux épées sont posées sur une caisse à munitions, en face d’un lit défait. Au-dessus du lit pend, accroché aux planches mal assemblées du mur, un crucifix à moitié brûlé, haut d’une trentaine de centimètres et percé d’un trou sous le sein gauche. Don Juan d’Autriche, en tenue de gouverneur, le bélier de la Toison d’or pendu sur sa poitrine, est assis à une table, sur laquelle se reflète la lueur d’une chandelle. Il écrit à son frère Philippe, roi d’Espagne et de Portugal, roi des Indes, duc de Milan et de Bourgogne, titulaire de Jérusalem, roi de Sicile et de Naples, roi des Pays-Bas et seigneur de cent seigneuries.

    « La situation dans ce pauvre pays est si désespérée que je ne sais en une heure ce que je pourrai écrire dans l’autre. Le retard de Votre Majesté à se résoudre à la guerre provoquera, comme toujours, la ruine de ses affaires. Que peut-il pourtant lui arriver de pire que de se voir dépouillée de ces provinces, sans combattre, par les gens les plus vils, les plus misérables, les plus lâches qui soient ?… Je supplie Votre Majesté de se désabuser, car la religion et l’obéissance sont entièrement perdues. Vous êtes autant haï que le Prince d’Orange est aimé ; il boirait votre sang s’il le pouvait. Nous n’avons plus qu’à attendre d’être égorgés si nous ne nous défendons pas.

    « À présent que nos troupes sont là, mais sans argent, elles ne font qu’épuiser davantage le pays. Même les simples soldats se découragent et parlent de l’indécision du roi. Ils maraudent jusque sous mes propres yeux…

    « Je n’ai pas le calme suffisant pour expliquer à Votre Majesté combien tout va à sa perte. Il est nécessaire que vous cessiez de n’envoyer des ordres et de l’argent qu’au fur et à mesure : c’est tout ensemble pour la guerre, ou alors, si vous connaissez quelqu’un de plus capable que moi, je me mettrai moi-même à son service. Notre misère s’accroîtra de jour en jour tant que Votre Majesté ne prendra pas la chose à cœur, comme c’est son devoir. Je reconnais m’aventurer bien loin en paroles, mais Dieu sait ce qu’il m’en coûte. »

    Depuis un peu plus de dix-huit mois qu’il succède en Flandre à Luis de Requesens, Don Juan se plaint, dans chacune de ses lettres au roi d’Espagne, de l’hésitation avec laquelle Philippe II tarde à lui envoyer les deux choses qu’il réclame : des hommes et de l’argent.

    En nommant son demi-frère gouverneur des Flandres, les intentions de Philippe étaient pacifiques : il promettait de rétablir, s’il était possible, la situation de tolérance et de prospérité qui existait sous Charles Quint. Il n’écartait pas la possibilité d’une nouvelle guerre, mais seulement après avoir tenté, par les pourparlers et la conciliation, de maintenir l’autorité royale et le catholicisme. Son mot d’ordre était : amour, douceur et bienveillance.

    Dès son arrivée, en novembre 1576, Don Juan comprit pourtant que la guerre serait inévitable, et incitait Philippe II à lui en donner les moyens. Le souvenir des taxes et des expéditions impitoyables du duc d’Albe, le sac récent de la ville d’Anvers par une armée espagnole en révolte,

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