L’invention d’un patrimoine
Le nombre des pèlerins est maintenant fort peu de choses et se réduit presque à quelques fainéants ou vagabonds qui font de cet acte de dévotion un moyen d’exciter la charité qu’ils ne méritent pas », rapportait en 1807 dans son mémoire sur Santiago, le consul de Napoléon à La Corogne. Face au succès du pèlerinage des trente dernières années, et alors que les associations s’attendent à accueillir plus d’un demi-million de pèlerins en 2022, difficile d’imaginer que les routes aient pu être ainsi désertées… Il aura fallu entre-temps le XXe siècle pour que le pèlerinage de Compostelle trouve le succès qu’on lui connaît. Il devient objet patrimonial par le biais de ses chemins qu’on revisite et qu’on dote de nouvelles significations.
Dans le sillage de la redécouverte des reliques de saint Jacques à la fin du XIX siècle, le monde de la recherche va, le premier, se passionner pour le pèlerinage et son histoire. Guide du pèlerin raconte Nathalie Cerezales, historienne du patrimoine. Cet ouvrage nourrit alors de nouveaux tropismes: on se lance sur la trace des mythiques routes empruntées par les pèlerins ayant pour destination le sanctuaire galicien. Guide souligne l’historienne Denise Péricard-Méa, tandis qu’en Espagne, , précise Xosé Santos, chercheur à l’université espagnole de Santiago de Compostela.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits