Après la déclaration d’indépendance des « Provinces-Unies de l’Amérique du Sud» lors du Congrès de Tucumán, le 9 juillet 1816, l’Argentine n’existe pas encore en tant que pays et encore moins comme nation. Certes, avec cet acte, les députés des provinces affichent leur volonté de s’allier pour peser face aux puissances étrangères et mettre fin aux guerres qui les rongent depuis des années. Mais ils restent profondément divisés sur la forme du régime institutionnel à donner à cette nouvelle entité. Les « centralistes » ou « unitaires» sont partisans d’un État centralisé à la française, aux pouvoirs étendus. Désireux d’en finir avec la suprématie de Buenos Aires, les « fédéralistes» réclament, eux, une souveraineté des provinces et un gouvernement central aux pouvoirs limités.
Des années d’instabilités et de guerres civiles s’ensuivront. Lorsqu’en 1820, le Directoire tente d’imposer une organisation centralisée, les provinces envoient leurs forces combattre l’armée de Buenos Aires. Et l’emportent. Le Congrès est dissous et les provinces se constituent dans la foulée en entités juridiquement autonomes les unes des autres. observe Geneviève Verdo (Université Paris I Panthéon-Sorbonne).