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Moi, le foeutus roi: Roman policier
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Moi, le foeutus roi: Roman policier
Livre électronique254 pages5 heures

Moi, le foeutus roi: Roman policier

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À propos de ce livre électronique

Un curieux message est retrouvé non loin du corps inanimé d'un infirmier...

Le corps d’un infirmier de dialyse rénale de l’hôpital Foch est découvert dans la centrale d’eau osmosée du service. L’assassin a laissé un message énigmatique devant conduire par déduction vers un autre hôpital, un autre meurtre. L’enquête est confiée au lieutenant Patricia Joule. Enquêtrice compétente au caractère dominant. Elle est assistée de Jean Seldert, consultant biomédical et son compagnon dans le privé. Cet homme jovial est atteint d’hallucinations acoustico-verbales ; une voix lui parle dans sa tête.

Le Lieutenant Patricia se charge de l'enquête avec l'aide de son compagnon Jean, un consultant biomédical qui tient des dialogues dans sa tête. Découvrez un thriller médical détonant aux multiples rebondissements !

EXTRAIT

— Prends à droite ! conseille Jean en regardant le GPS de la voiture.
Le lieutenant obtempère et prend la direction demandée par son copilote.
— C’est gentil de ta part de m’avoir permis de t’accompagner pour rendre visite à la secte de ce neurochirurgien.
— Ce n’est pas une secte chaton, c’est une confrérie. Je me suis renseignée sur eux, ces gens s’occupent beaucoup de pauvres dans de nombreux pays. Ils les soignent, leur apportent conseils et outils pour cultiver leurs terres, bâtir des logis, creuser des puits, etc.
— Ce sont des gens généreux et pourtant l’un d’entre eux est un tueur, se désole Jean.
— Oui ! Et même un tueur fou, sans état d’âme. Ah ! Nous arrivons à destination. Tu me laisses parler et tu évites de t’adresser à Jojo.
Au risque de me répéter, Jojo je n’aime pas trop ! s’agace Georges.
— Le plus difficile ce n’est pas de lui parler, c’est de le faire taire. Mais je ferai selon ton bon plaisir mon ange, confirme Jean.
Fayot !
La petite route correspondant à l’adresse de la propriété est une impasse délimitée par une barrière en bois. Un chemin forestier continu la voie vers l’intérieur de la forêt. Patricia arrête le moteur et nos deux complices sortent du véhicule. Sur la gauche, un portail rouge sombre tenu par deux piliers en brique interdit l’entrée de la propriété. Patricia aperçoit un interphone sur la colonne de droite. Elle s’approche et appuie sur le bouton-poussoir d’appel. Quelques secondes d’attente, puis une voix masculine répond.
— Entrez lieutenant !
L’enquêtrice, étonnée d’être reconnue, regarde aux alentours et remarque une caméra vidéo fixée sur un arbre, à gauche de l’entrée.
— Ils sont plutôt méfiants ! réagit-elle. Bon, on entre.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1953 dans les Hauts de Seine, Georges Chaboud a fait carrière quarante années durant dans le service Biomédical de l’hôpital FOCH de Suresnes. Spécialiste en matériel médical, Il a assisté à la naissance de nombreuses innovations techniques dans le domaine hospitalier. Aujourd’hui en retraite, il prend plaisir à partager ses connaissances biomédicales à travers des romans policiers. Celui-ci est son deuxième thriller médical.
LangueFrançais
Date de sortie28 juin 2019
ISBN9782851137753
Moi, le foeutus roi: Roman policier

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    Aperçu du livre

    Moi, le foeutus roi - Georges Chaboud

    Prologue

    Angélica regarde le lutrin sur lequel est posé le « Grand Livre des Rois ». Deux mille dix-huit, c’est l’année de l’extraction du futur roi de son protecteur. C’est écrit en dernière page du livre : « En cette troisième année, du quatrième lustre du troisième millénaire sortira des entrailles du protecteur, après quatre décennies et deux années de conception, l’héritier double du trône de Gaïa. » Et puis il y a ce dessin en deuxième page représentant un homme dont la boîte crânienne surdimensionnée laisse apparaître par transparence deux cerveaux. Les frères le cherchent depuis maintenant deux ans, sans succès. Pourtant, la Grande Prêtresse ressent sa présence. Il est là, quelque part en France, dans la région parisienne.

    La porte d’entrée de la bibliothèque s’ouvre et un frère entre. Il regarde la Grande Prêtresse Angélica avec admiration et respect. Après s’être incliné, il s’approche d’elle et la renseigne sur l’avancée des recherches du protecteur.

    — Tous les enquêteurs sont bredouilles, ils ne savent pas par où commencer.

    — Il faut chercher dans les hôpitaux, répond-elle. S’il a été accidenté ou s’il a souffert de maladies graves, peut-être a-t-il subi des examens, des radiographies qui auraient révélé son anomalie ! Cherchez aussi dans les magazines médicaux réservés aux professionnels de santé. Il y a forcément des traces quelque part de sa particularité, depuis quarante-deux ans c’est inévitable !

    Ressentant l’irritation de la Grande Prêtresse amplifiée par l’inefficacité des recherches, le frère confus prend rapidement congé en s’inclinant de nouveau.

    Angélica referme le grand livre et se dirige vers la fenêtre qui reflète sa silhouette. Cette femme, plus grande que la moyenne, possède un charme déstabilisant indéniable et un charisme qui force le respect. De son visage ovale empreint de bonté et de tristesse mélangées ressort un regard pénétrant aux yeux noisette en amande. Sa bouche aux contours bien dessinés n’a plus laissé apparaître de sourire depuis bien longtemps. Des boucles resserrées donnent du volume à sa chevelure châtain clair mi-longue et accentuent sa féminité. Elle regarde le jardin de la propriété mais ne le voit pas. Elle songe à l’héritier et à sa propre fille, issue d’un viol subi à l’âge de treize ans, qu’elle a dû abandonner dans un orphelinat à Tours. Son enfant a eu quarante-deux ans cette année, l’âge du protecteur.

    Chapitre I

    Foch

    « Tout mortel a le sien, cet ange protecteur, cet invisible ami veille autour de son cœur. »

    Alphonse de Lamartine : L’ange, Méditations poétiques (1820)

    La pièce est sombre, Jean a beaucoup de mal à déterminer l’endroit où il se trouve. Quelques instants d’adaptation au manque de luminosité et il commence à distinguer les éléments du lieu. C’est une sorte de laboratoire. À gauche, il aperçoit un microscope entouré d’appareils divers, à droite un évier avec, sur la paillasse, un cylindre rempli de liquide légèrement opaque contenant une masse ressemblant à un petit animal glabre. Ses membres sont dépourvus de mains ou de pattes. Jean se rapproche du bocal pour avoir un meilleur aperçu de la créature.

    — Quelle horreur ! C’est un fœtus humain, remarque-t-il.

    Frappé de stupeur, il reste interdit un instant puis se ressaisit et tourne légèrement le cylindre pour voir le visage de l’être en suspension. Les yeux du fœtus sont fermés. Jean s’approche encore et soudain, les paupières s’ouvrent et l’embryon sourit. Jean, à nouveau surpris, a un mouvement de recul et se met à pousser un cri.

    Jean ouvre les yeux et se redresse d’un bond, en sueur. Une odeur de café envahit la chambre. Ce n’était qu’un rêve. Il se tourne instinctivement vers Patricia. Elle n’est plus là. Il sourit. C’est elle qui est responsable de cette fragrance sublime. Il se lève prestement et se saisit d’une robe de chambre en soie rose quelque peu étroite pour sa corpulence. Patricia lui a offert ce saut-de-lit qui auparavant lui appartenait en souvenir d’un rêve prémonitoire, lui a-t-elle raconté, où Jean la réveillait un plateau de petit-déjeuner à la main et vêtu de cette fameuse robe de chambre. L’image de cet homme rondouillard dans cette tenue cintrée rose est restée gravée dans sa mémoire, pas le côté sexy de la scène mais plutôt le comique de la situation. Elle est même parvenue à lui faire promettre de perdre suffisamment de poids pour qu’il réussisse à en nouer correctement la ceinture mais là, ce n’est pas gagné ! Il est vrai que Jean possède comme il le dit lui-même, un « léger » embonpoint. Jean sourit, il n’en revient toujours pas d’avoir rencontré une femme telle que ce lieutenant de police. Elle est intelligente, tenace, compétente, possède un caractère fort et est terriblement attirante. C’est au cours de l’enquête sur des équipements trafiqués au bloc opératoire de l’hôpital où Jean travaille qu’il l’a vue pour la première fois, accompagnée du directeur technique. Elle est entrée, radieuse et déterminée, dans l’atelier biomédical et s’est dirigée directement vers Jean pour le saluer. À ce moment précis, il a ressenti une sensation nouvelle, étrange et puissante, une envie irrésistible de prendre cette femme dans ses bras et de ne plus jamais la lâcher. Lui, le célibataire endurci en était persuadé, cette femme est celle qu’il attendait. La silhouette généreuse, un mètre soixante-dix, Patricia est une femme à la beauté rayonnante. La chevelure auburn épaisse et abondante savamment coiffée en bataille recouvrant son front d’une frange longue jusqu’aux yeux lui donne un air de sauvageonne. Sur un visage ovale, des sourcils bien dessinés et des cils longs et recourbés naturellement entourent ses yeux de braise bruns en amande. Lorsqu’un sourire apparaît sur sa bouche aux lèvres légèrement pulpeuses, son nez, concave et fin, pointe légèrement vers l’avant. Et puis il y a sa voix, un peu grave, quelque peu éraillée et sensuelle à souhait. Elle aurait aisément pu présenter une émission matinale de radio, le réveil de la plupart des hommes en aurait été amélioré.

    Le déroulement de l’enquête et les interrogations résultantes ont amené le capitaine Christian Vérilot, chef direct de Patricia, à désigner Jean comme consultant biomédical afin d’aider les policiers dans leurs investigations. C’est au cours de celle-ci que le lieutenant et lui sont tombés dans les bras l’un de l’autre et vivent désormais ensemble. C’est aussi à ce moment-là que Jean lui a avoué être atteint d’une particularité physique spéciale pourtant indécelable visuellement. En effet, l’enquêtrice avait remarqué la fâcheuse habitude de Jean à converser souvent seul et à haute voix. Après avoir insisté pour connaître la vérité sur son état de santé psychique, Jean lui a révélé détenir un frère jumeau inclus dans son abdomen. C’est ce que la faculté de médecine appelle un fœtus in fœtu, un embryon absorbé par Jean lors de leurs développements in utero. Ces fœtus sont généralement incomplets et momifiés et si c’est exceptionnel, ce n’est pas inopérable, mais celui de Jean est particulier. Une IRM pratiquée après l’apparition de fortes douleurs abdominales a mis en évidence l’existence de ce fœtus et précisé qu’il était fixé à la colonne vertébrale de Jean par le crâne au niveau de l’os occipital. L’étude approfondie des clichés a montré la formation de liaisons artérielle, veineuse et nerveuse reliant les systèmes circulatoires et nerveux du fœtus à ceux de Jean. Bien que son psychiatre lui ait diagnostiqué des hallucinations acoustico-verbales, Jean est dorénavant persuadé que son « frère jumeau » capte sa vision ainsi que les sons qu’il entend et qu’il lui parle. Mais, finalement, Jean n’est pas traumatisé par ça, il l’accepte et d’ailleurs, il a donné un prénom à son frère intérieur : Georges.

    Jean sort de la chambre et descend rapidement, attiré par son odeur préférée du matin. Patricia est assise dans la cuisine et regarde son bol de café en tournant sa cuillère machinalement. À quoi pense-t-elle ? Jean s’approche doucement, se place derrière elle et l’embrasse tendrement dans le cou.

    — Tu es matinale pour un samedi, mon ange ! Tu te sens bien ? demande Jean d’une voix douce.

    Patricia relève la tête et hausse les épaules en réaction aux frissons provoqués par le baiser de Jean.

    — Oh oui, très bien, chaton ! Je n’arrivais plus à dormir, je réfléchissais à notre couple.

    — Tu me fais peur, là !

    — Non ne crains rien, je suis bien avec toi, le rassure-t-elle, seulement je me suis rendu compte que je ne savais rien de toi, de ton passé, de ta famille. Tu ne me parles jamais d’eux !

    — Nous sommes dans la même situation, mon ange. Tes parents par exemple, tu n’y as jamais fait allusion !

    Patricia marque un temps d’arrêt puis lui répond.

    — Je suis une enfant de la DDASS ! J’ai été abandonnée bébé dans un orphelinat.

    — Ça alors ! J’ai moi aussi été élevé jusqu’à mes dix-huit ans chez une famille d’accueil, lâche Jean étonné. Mes parents ont disparu quand j’avais deux ans, on ne les a jamais retrouvés. Personne n’est venu me réclamer à la crèche et j’ai été placé par la suite chez des gens qui m’ont dit la vérité sur mes parents.

    — Et ta famille ? Tes parents avaient bien de la famille non ?

    — Non ! C’est bizarre mais aucun d’eux n’avait de famille connue. Et toi, tu n’as pas cherché tes parents ? Avec les moyens de la police, ça doit aider, non ?

    — Mes parents d’adoption n’ont jamais mentionné mon passé, j’ai appris la vérité par hasard il y a quelques années. Un courrier qui leur était destiné m’a été adressé par erreur. Dans ce courrier, on leur demandait de préciser la date de mon adoption, mon sexe et mon âge, leurs archives ayant été détruites lors d’un incendie. Je découvris mon nom de naissance Liselle. En effet, ma mère naturelle ayant accouché sous X, elle donna trois prénoms à son enfant, Patricia, Jacqueline et Liselle. C’est le dernier prénom qui tient lieu de nom de naissance dans cette situation. Les parents adoptifs peuvent changer le nom de famille de l’enfant, ce qu’ils ont fait et je me nomme désormais Joule. Lorsque je leur ai demandé des explications pour ce silence sur mes origines, nous nous sommes disputés. Depuis ce jour, nous sommes brouillés, nous n’avons plus de contact. Et toi, si tes parents ont disparu, une enquête a forcément été menée !

    — Probablement, mais à moi non plus, personne ne m’a rien dit. Nous pourrions mener une enquête ensemble pour savoir la vérité sur nos naissances ! exulte Jean. Qu’en penses-tu, mon ange ?

    Patricia allait répondre quand le téléphone fixe la fit sursauter.

    — Oui, j’écoute ! Bonjour Capitaine ! Un homicide à l’hôpital Foch ? Avec lui ? Et pour quelle raison ? D’accord, on arrive !

    Patricia repose le téléphone puis regarde Jean.

    — Le capitaine Vérilot veut que nous allions ensemble pour un homicide à ton hôpital, au service de dialyse rénale. Je ne sais pas pourquoi il a besoin de toi mais on y va.

    — Mis à part le fait que ce soit l’hôpital où je travaille, je crois qu’il aime ma façon de raisonner ! explique Jean.

    — Bah, voyons !

    — C’est peut-être de moi dont il a besoin ! surenchérit, Georges.

    — Tiens, il y avait longtemps que je ne t’avais pas entendu ! s’étonne Jean.

    — Georges s’est réveillé ? Il va encore falloir que je fasse le tri entre ce qui m’est adressé et vos dialogues ! s’inquiète Patricia. Allez ! On se prépare et on y va.

    *

    Patricia et Jean arrivent à la rotonde de l’étage du service de néphrologie.

    — C’est à droite, l’aile sud indique Jean, la dialyse est au fond du couloir.

    Patricia avance d’un pas assuré et s’arrête net après dix mètres devant une porte ouverte, gardée par un policier en tenue.

    — C’est ça l’entrée de la dialyse ? demande Patricia.

    — Non ! réagit Jean. C’est le local de la centrale d’eau osmosée.

    Patricia entre la première. Le docteur Kiêu Margaritis est déjà à l’œuvre. Médecin légiste de la police judiciaire régulièrement désignée pour travailler avec le commissariat de Suresnes, Kiêu est une grande amie de Patricia. C’est une femme agréable qui a hérité de son père grec sa pétulance méditerranéenne et de sa mère vietnamienne cette douceur et cette méticulosité qui caractérisent la gent féminine du dragon de l’Asie. Kiêu est accroupie à la droite du corps d’un homme allongé sur le dos, les mains croisées sur la poitrine.

    — Bonjour, Kiêu !

    — Le lieutenant Joule et son acolyte ! Pourquoi les enquêteurs arrivent toujours les derniers ? demande la légiste faussement contrariée.

    — Pour ne pas souiller ta scène de crime ma chère, Jean est tellement maladroit ! répond Patricia.

    — Merci pour lui, objecte le soi-disant maladroit, je vous signale que c’est la première fois que je suis invité à assister à une exploration de scène de crime. Bon, nous avons quoi ? s’interroge Jean soudainement très sérieux en mettant ses mains dans le dos.

    — On se calme ! le stoppe Kiêu. D’abord, vous enfilez tous les deux des combinaisons de protection et des surchaussures.

    Patricia et Jean s’exécutent puis commencent à examiner la pièce.

    — Les techniciens de la PTS sont prévenus ? demande Patricia.

    — Ils devraient arriver, précise Kiêu, on ne touche à rien tant qu’ils n’ont pas pris de photos.

    Patricia regarde autour d’elle, puis Jean.

    — À quoi sert ce local ? lui demande-t-elle.

    — C’est ici qu’on traite l’eau de ville pour la transformer en eau osmosée, c’est-à-dire en eau pure à plus de 99 %. D’abord, via un adoucisseur, on la débarrasse des ions calcium et magnésium, puis grâce à un filtre au charbon actif on supprime le chlore. Enfin, un dernier traitement réalisé par un osmoseur permet d’enlever toutes les impuretés : nitrates, phosphates, sulfates, etc. Cette eau est ensuite acheminée jusqu’au service de dialyse rénale.

    — Et n’importe qui peut entrer dans ce local ?

    — Normalement, il n’y a rien à y faire, le système est autonome et fonctionne 24 heures sur 24. S’il y a un problème, une alarme est envoyée au service de dialyse rénale et parallèlement au service sécurité qui, la nuit, avertira le technicien biomédical de permanence.

    — Cet homme est de ton équipe ? s’inquiète Patricia en montrant le corps à Jean.

    — Non ! C’est un infirmier du service, répond Jean, il a dû venir ici suite à une alarme.

    — À quelle heure les personnels du service arrivent ?

    — Les patients commencent à arriver vers 8 heures et donc le personnel doit être présent à 7 heures pour préparer les machines, explique Jean.

    — Mon client a donc été tué après cette heure-là ! remarque la légiste qui a suivi la conversation.

    — Donc si je comprends bien, réfléchit tout haut Patricia, s’il a été tué ici, c’est qu’il y a eu une alarme, non ? Et comment l’assassin l’a-t-il su ? C’est lui qui a créé un défaut dans le local. Tu peux m’expliquer comment a-t-il procédé ? demande-t-elle à Jean.

    — Le problème est que le défaut a disparu, il faut entrer dans l’historique des alarmes du système de traitement d’eau. Je vais appeler Michel Samose, mon collègue, il peut me donner la réponse de chez lui.

    — La centrale est reliée à son ordinateur personnel ? s’étonne le lieutenant.

    — Non, mais il peut de chez lui lire les données du PC de son bureau qui est en liaison avec la centrale d’eau osmosée.

    Jean prend son portable et appelle Michel qui répond après quelques sonneries.

    — Michel ? Salut, c’est Jean ! Excuse-moi de te déranger un samedi matin mais c’est un cas de force majeure. Je t’explique mon souci.

    Jean fait la description sommaire des évènements du matin puis raccroche.

    — Il me rappelle dans cinq minutes.

    Pendant ce temps, les agents spécialisés de la police technique et scientifique Marilyne et Franck, bien connus de Patricia et Jean, sont entrés dans le local et commencent la recherche de traces et d’indices. Ils commencent par prendre des photographies du local, de la position du corps et des traces visibles sur le sol, les murs et armoires techniques. Le docteur Kiêu peut désormais examiner le corps. En retournant le patient, elle remarque une marque derrière le crâne.

    — Il a reçu un coup sur la partie basilaire de l’occipital. Ça n’est pas la cause du décès ! précise-t-elle. Il a dû perdre connaissance.

    — L’assassin l’a donc assommé, conclut Patricia, il devait attendre derrière la porte que quelqu’un entre.

    — Il voulait donc s’en prendre à n’importe qui, au premier qui allait entrer vérifier la cause de l’alarme ! ajoute Georges.

    — Tu as raison ! lâche Jean.

    — Merci ! se satisfait Patricia.

    — Non, pas toi ! Enfin si… Toi aussi, mais…

    — Vas-y ! Accouche ! somme l’enquêtrice qui a compris que Jean parlait à sa voix intérieure, Georges.

    — Le tueur ne désirait pas occire une personne en particulier, quiconque entrait le premier ferait l’affaire. Il voulait tuer, c’est tout.

    — Ça ne va pas nous faciliter la tâche, se désole Patricia.

    — D’autant que je ne saurai la cause de sa mort qu’après autopsie ! rajoute la légiste.

    En disant cela, Kiêu examine à nouveau les mains et les bras du défunt et remarque la trace d’une piqûre d’aiguille sur le bras droit.

    — Regarde, Patricia ! On lui a fait une intraveineuse, il a certainement été empoisonné.

    Patricia s’accroupit à

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