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La Cale aux rats: Saga d'aventures maritimes
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La Cale aux rats: Saga d'aventures maritimes
Livre électronique117 pages1 heure

La Cale aux rats: Saga d'aventures maritimes

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À propos de ce livre électronique

Parti de Bretagne à l’automne 1834, le brick Beau Parleur, fait route vers la Guadeloupe.

Dans la cale noire, chaque jour, les pièges à rats sont vides. Ilan, le mousse, ne comprend pas. Non seulement les horribles bestioles qui peuplent les recoins sombres ne se font pas prendre, mais elles réussissent à manger les appâts comme s’il les leur offrait gentiment. La traversée commence mal, mais il est bien décidé à éclaircir le mystère...
Petit-Jean, un autre grand voilier, a appareillé plusieurs mois auparavant. Pourquoi a-t-il pris la mer à contre-saison ? Dans quel projet fou le capitaine a-t-il entraîné son équipage ?
À bord de ces deux navires, des cales pleines des précieuses marchandises qu’on attend dans les îles de lumière, mais aussi les rêves de ceux qui ont pris place à bord.

Embarquez dans le premier tome de cette saga d'aventures destinée aux jeunes lecteurs !

EXTRAIT

Ilan allait sur ses treize ans, mais commençait juste à grandir. C’était un Breton pure souche aux cheveux noirs et aux yeux bleus, avec des taches de rousseur sur le nez et les pommettes. Il naviguait sur Beau-Parleur depuis plus de trois ans et connaissait par cœur la route des îles. Il avait hâte de quitter la côte bretonne et les eaux d’Europe pour retrouver la douceur du Sud.
Il fit une ronde au bout d’une heure et ne voyant rien d’inquiétant, se rassit dans un recoin à l’abri du vent. En s’enroulant dans la toile, il arrêta vite de claquer des dents et se réchauffa un peu.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

La Cale aux rats pose les bases de la tétralogie avec des personnages principaux denses et des enjeux intéressants. Daniel Pagés nous fait naviguer dans un monde ouvert à l’aventure dans lequel on a hâte de replonger avec le deuxième tome. - Alicia

À PROPOS DE L'AUTEUR

Daniel Pagés est né en Haut-Languedoc.
Successivement éducateur de jeunes en difficultés, paysan et skipper professionnel de voiliers, il accompagne, plusieurs mois par an, des enfants dans la découverte de l’océan sur l’île d’Oléron.
Depuis une première traversée de l’Atlantique sur la route de Christophe Colomb en 1978, suivie de nombreux voyages, l’histoire et les couleurs des îles antillaises sont restées gravées au creux de ses rêves. Elles ressurgissent dans cette aventure pleine de lumière.
LangueFrançais
Date de sortie12 juin 2017
ISBN9791094140062
La Cale aux rats: Saga d'aventures maritimes

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    Aperçu du livre

    La Cale aux rats - Daniel Pagés

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    Copyright ©Yucca Éditions, 2015

    Tous droits réservés pour tous pays

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    CARTE TRAVERSÉES ATLANTIQUE

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    CARTE ANTILLES

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    1

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    Du large arrivaient un parfum iodé et une humidité salée, un vrai crachin d’embruns qui rendait le pavé luisant dans toute la ville. Avec la tombée précoce de la nuit, chacun avait rejoint son foyer. Les chandelles brillaient comme autant de lucioles derrière les vitres, remplaçant le jour qui ne passait plus à travers les nuages gris.

    Dans le port, Beau-Parleur tirait sur les grosses aussières¹ qui l’amarraient solidement au quai. Le vent du sud hurlait dans la mâture et l’équipage s’était installé au sec sous le gaillard d’avant. Le grand brick² était chargé et prêt à partir, mais une nouvelle tempête avait retardé son appareillage.

    — Dix ! rugit Tao qui venait de lancer les dés sur le plancher faisant sursauter les hommes occupés à côté qui le regardèrent d’un œil sévère.

    Ilan, le mousse qui lui faisait face, saisit les cubes d’os et les réchauffa longuement entre ses mains en prononçant tout bas une de ses formules magiques.

    — Allez ! joue, ne fais pas autant de manières !

    Le garçon passa ses jambes devant et s’assit en tailleur en prenant tout son temps. Son ami trépignait d’impatience et il adorait l’embêter. Il lâcha les dés. Le premier se cala aussitôt. Cinq. Le second roula jusqu’à deux pouces³ du genou de son camarade, oscilla un instant puis s’immobilisa.

    — Onze ! dit tranquillement Ilan. Tu as perdu. J’aurais dû jouer mon tour de garde. Ou une chasse aux rats dans la cale…

    — Mais on n’a rien joué, répondit Tao en riant et en se relevant. Je prendrai bientôt ma revanche, t’en fais pas ! Pour le moment c’est mon tour de monter me geler dans le vent. Je compte sur toi pour me remplacer dans deux heures. T’en fais pas, on a la chance de faire les premiers quarts⁴, il nous restera un bon morceau de nuit pour récupérer !

    Tao fêterait ses quinze ans d’ici peu. Ses yeux noirs en amande et sa chevelure ébène étaient l’héritage d’une grand-mère chinoise. C’était le neveu du Capitaine Le Guermeur qui commandait Beau-Parleur depuis l’année de ses vingt-deux ans. Six longues années qui l’avaient vu bourlinguer d’abord vers le Canada et ses eaux glacées, puis les îles des Caraïbes.

    Isaac Le Guermeur avait toujours pensé que Tao serait un jour son second, mais il ne lui avait pas facilité la tâche. Il l’avait envoyé naviguer sur d’autres navires, sur toutes les mers, comme mousse dès l’année de ses huit ans, puis comme novice. Le garçon avait déjà fait le tour de la Terre par les trois caps. Ce voyage serait pour lui le premier comme matelot à part entière. Un matelot qui aurait, en plus de son travail sur le pont, des leçons de navigation avec son capitaine.

    Lorsqu’Ilan apparut à l’écoutille⁵ pour venir le relever, Tao avait vérifié que tout allait bien. Tous les cordages étaient parfaitement tendus ou lovés. Chaque voile soigneusement ferlée et rabantée⁶. Les amarres ne présentaient pas d’usure dangereuse et personne ne se serait hasardé dans la nuit tempétueuse pour grimper à bord avec de mauvaises intentions.

    — Attention de ne pas t’envoler, cria-t-il avec un sourire narquois. Et pose du poids dessus, si tu la lâches.

    Il tendit au mousse un large morceau de toile dans lequel il pourrait se mettre à l’abri et descendit rejoindre son hamac dans le ventre du bateau où tout le monde dormait déjà.

    Ilan allait sur ses treize ans, mais commençait juste à grandir. C’était un Breton pure souche aux cheveux noirs et aux yeux bleus, avec des taches de rousseur sur le nez et les pommettes. Il naviguait sur Beau-Parleur depuis plus de trois ans et connaissait par cœur la route des îles. Il avait hâte de quitter la côte bretonne et les eaux d’Europe pour retrouver la douceur du Sud.

    Il fit une ronde au bout d’une heure et ne voyant rien d’inquiétant, se rassit dans un recoin à l’abri du vent. En s’enroulant dans la toile, il arrêta vite de claquer des dents et se réchauffa un peu.

    Le sommeil le prit par surprise. Lorsqu’il émergea de son rêve, une demi-heure plus tard, il ne se rendit même pas compte qu’il avait dormi. Le fanal qui se balançait doucement sous la grande vergue était éteint et un juron lui échappa. Le mousse mit en place une bougie neuve et dut se cacher sous la toile pour la rallumer. Il monta ensuite vérifier le sablier qui n’avait pas fini d’écouler ses trente minutes de sable fin. Ouf ! il n’avait pas dormi bien longtemps. En tendant l’oreille, il s’assura que tout allait pour le mieux. La nuit s’était épaissie et on n’y voyait pas à trois pas. Tout le gréement⁷ vibrait, mais aucune voile, aucun cordage ne battait. La marée ne semblait pas vouloir baisser bien vite et, sur le quai, les gros câbles goudronnés et graissés tenaient bon. Il ne lui restait plus que quelques minutes à résister avant de descendre retrouver la douce chaleur du poste d’équipage.

    Il n’avait pas vu passer, à quelques pas de lui, une ombre souple qui avait pris pied sur le pont et s’était glissée dans l’écoutille à demi ouverte au centre du navire.

    2

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    La tempête souffla toute la nuit apportant des trombes d’eau dans ses dernières heures. Juste avant le lever du jour, le baromètre commença à remonter doucement et une barre de ciel sans nuage apparut, côté grand large. Le vent mollit dans le courant de la matinée et tourna au nord-ouest. Toute la lumière de la mi-octobre inonda à nouveau la ville.

    À midi, alors que la marée avait rempli les passes, le quai était noir de monde. Parents et amis venus dire un dernier au revoir. Ou simples badauds qui s’avançaient à toucher la coque, pour rêver ou frissonner à chaque départ d’un

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