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Le Cimetière de Creepy-Bay: Saga d'aventures maritimes
Le Cimetière de Creepy-Bay: Saga d'aventures maritimes
Le Cimetière de Creepy-Bay: Saga d'aventures maritimes
Livre électronique136 pages1 heure

Le Cimetière de Creepy-Bay: Saga d'aventures maritimes

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À propos de ce livre électronique

Depuis qu’elle sait que Petit-Jean a été pris par les Anglais, et son frère Yannig emprisonné à Antigua, Emma ne pense plus qu’à le libérer.

Aussitôt Beau-Parleur ancré à Terre-de-Haut, Ilan, Tao et la jeune fille vont chercher un moyen de remonter vers l’île britannique pour le retrouver.
Les trois amis arriveront-ils à temps pour empêcher Yannig d’être enrôlé sur un vaisseau en partance pour le Mexique où la guerre se prépare ?
Une vraie course contre la montre se joue désormais, pour ne pas perdre sa trace.

Après La Cale aux rats, retrouvez Emma, Yannig, Ilan et Tao dans Le cimetière de Creepy-Bay, deuxième partie des Orphelins du Scorff. Une aventure captivante qui nous entraîne une fois de plus vers les îles du soleil.

EXTRAIT

Lorsque le mousse et Tao remontèrent à la surface après avoir guidé les Britanniques à l’intérieur du navire, la jeune fille comprit qu’il se passait quelque chose d’anormal. Les deux garçons étaient en grande discussion avec le lieutenant, mais dès qu’Ilan leva la tête et l’aperçut, il donna un coup de coude à son ami et ils baissèrent la voix. Le lieutenant continuait à répondre et elle crut entendre le nom de Neville dans leur conversation.
Son estomac se serra aussitôt et elle décida d’en avoir le cœur net. Elle se laissa glisser le long d’un filin et atterrit souplement à quatre pas devant le groupe qui traversait le pont.
Les gardes surpris portèrent la main à leur arme, mais un geste de l’officier les arrêta.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Daniel Pagés est né en Haut-Languedoc.
Successivement éducateur de jeunes en difficultés, paysan et skipper professionnel de voiliers, il accompagne, plusieurs mois par an, des enfants dans la découverte de l’océan sur l’île d’Oléron.
Depuis une première traversée de l’Atlantique sur la route de Christophe Colomb en 1978, suivie de nombreux voyages, l’histoire et les couleurs des îles antillaises sont restées gravées au creux de ses rêves. Elles ressurgissent dans cette aventure pleine de lumière.
LangueFrançais
Date de sortie12 juin 2017
ISBN9791094140215
Le Cimetière de Creepy-Bay: Saga d'aventures maritimes

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    Aperçu du livre

    Le Cimetière de Creepy-Bay - Daniel Pagés

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    Illustrations Auriane Laïly

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    Copyright © Yucca Éditions, 2016

    Tous droits réservés pour tous pays

    Carte CARAÏBES

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    Carte ÎLES DE GUADELOUPE

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    1

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    À cette hauteur, elle aurait pu passer pour un jeune mousse avec son visage hâlé et ses cheveux blonds attachés derrière sa nuque par trois tours de fil de caret.¹

    Aplatie sur la grande hune² aux côtés d’Ilan, Emma n’avait rien perdu du spectacle. Ils avaient retenu leur fou rire lorsque le canot britannique avait cogné contre la muraille du navire. Un puissant jet d’eau salée avait aspergé les visiteurs pendant qu’ils s’accrochaient à l’échelle. Mais l’impassibilité bien connue des Anglais les avait empêchés de lâcher une bordée de jurons. Le commandant avait discrètement remis son chapeau d’aplomb et s’était juste séché la joue avec un mouchoir blanc qu’il avait tiré de sa veste toute propre. Le lieutenant, lui, avait prononcé deux mots qui avaient fait naître un sourire sur le visage de son supérieur. Il avait essuyé furtivement son poignet trempé au creux de ses reins.

    — C’est ce qu’on appelle arroser l’arrivée des invités, ricana le mousse.

    Les deux hommes en bleu s’entretenaient désormais avec le Capitaine et les gardes s’étaient figés, aussi raides que leurs mousquets, au côté de leur gradé, aussitôt avoir posé le pied sur le pont.

    — Il vaut mieux que je descende, je sens que le cap’tain va avoir besoin de moi.

    — Dis plutôt que tu as envie de savoir de quoi ils parlent, se moqua la jeune fille. Au fait, qu’est-ce qu’ils viennent faire ici ? J’ai bien compris qu’on n’est plus en guerre, mais de là à monter boire un coup sur un marchand³ de passage…

    — Depuis que la traite des Noirs est interdite, les Anglais traquent les trafiquants. Et comme notre pays a signé la convention qui les y autorise, ils peuvent inspecter aussi les bateaux français. Ils devaient s’ennuyer… c’est la première fois que Beau-Parleur a droit à un contrôle.

    Emma hocha la tête et assura le garçon qu’elle ne bougerait pas de là. Ilan disparut par le trou à chat et elle le vit très vite se diriger vers l’arrière.

    Elle le suivit des yeux lorsqu’il emmena toute l’escorte vers les cales, sa lanterne à bout de bras.

    Lorsque le mousse et Tao remontèrent à la surface après avoir guidé les Britanniques à l’intérieur du navire, la jeune fille comprit qu’il se passait quelque chose d’anormal. Les deux garçons étaient en grande discussion avec le lieutenant, mais dès qu’Ilan leva la tête et l’aperçut, il donna un coup de coude à son ami et ils baissèrent la voix. Le lieutenant continuait à répondre et elle crut entendre le nom de Neville dans leur conversation.

    Son estomac se serra aussitôt et elle décida d’en avoir le cœur net. Elle se laissa glisser le long d’un filin et atterrit souplement à quatre pas devant le groupe qui traversait le pont.

    Les gardes surpris portèrent la main à leur arme, mais un geste de l’officier les arrêta.

    — Ohoh ! voilà un mousse bien agile… commença le lieutenant Brighton avant de s’interrompre, la bouche ouverte, en découvrant la poitrine de la jeune fille qui pointait sous sa chemise.

    — C‘est notre passagère, Emma, expliqua vivement Tao. La nièce du Cap’tain.

    — Et c’est elle notre spécialiste de la chasse aux rats ! continua le mousse, très fier de la présenter.

    — Ils font équipe tous les deux et sont assez efficaces, l’un avec ses nasses et l’autre avec son couteau.

    Tao se mit à rire et laissa au Britannique le soin de deviner qui se servait du couteau et qui de la nasse.

    À l’arrière, le commandant apparut. Le Guermeur le suivait avec un grand sourire. La bouteille de Porto devait être terminée.

    — Brighton, nous pouvons rejoindre le bord ?

    — Tout de suite si vous le souhaitez, monsieur !

    Élégante manière de ne pas évoquer le résultat de la fouille des calesSacrés Britiches, songea Tao en secouant la tête, on dirait qu’ils sont juste passés pour une visite de courtoisie !

    Les gardes se positionnèrent près de l’échelle et le canot de service se rapprocha. Une fois les avirons mâtés⁴ et l’embarcation maintenue près du bordé, le commandant entreprit de descendre prudemment.

    Tao était intarissable et plaisantait avec le jeune lieutenant en français et en anglais, si bien qu’Emma n’arriva jamais à lancer la question qui l’obsédait avant qu’il n’emprunte l’échelle de corde et de bois et saute prestement au fond de l'embarcation, à la suite du commandant.

    Le canot s’éloigna. Isaac fit sans plus attendre renvoyer toute la toile et mettre le cap sur la Guadeloupe.

    La jeune fille sentit sur elle le regard des deux garçons. Mais quand elle les fixa, leurs yeux se détournèrent. Une sensation étrange s’empara de son cœur. Elle s’enfuit vers l’avant et se jucha à cheval sur le beaupré⁵. Dans sa tête, il n’y avait qu’un énorme point d’interrogation. Loin devant, le soleil rougissait et descendait à grande vitesse. Il se glisserait bientôt dans l’eau tiède laissant un ciel en feu, comme chaque soir.

    Elle n’entendit pas Tao arriver dans le froissement de la vague d’étrave blanche de bulles qui les emportait encore et encore. Il se cala près d’elle, les pieds dans la sous-barbe⁶ et la main crochée à la draille⁷ d’un foc vibrant juste derrière.

    — Il faudra qu’on te raconte quelque chose, lui souffla le garçon près de l’oreille.

    — Si c’est un malheur, il ne vaut mieux pas, répondit-elle d’une voix rauque, le regard flottant sur les reflets sanglants de l’horizon.

    — Non... seulement, on ne voulait pas en parler avec Brighton.

    — Alors, dis-moi ! chuchota-t-elle en se tournant vivement vers lui et en le fixant de ses yeux humides.

    — On sait où est ton frère…

    2

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    Enfermé dans une cellule de la citadelle, le capitaine Neville ruminait son malheur.

    Lorsqu’il avait réussi à quitter le golfe de Guinée avec sa cargaison de bois d’ébène,⁸ se glissant entre les mailles des contrôles britanniques, il avait pensé avoir gagné encore une fois. La flotte du roi d’Angleterre pourchassait surtout les trafiquants le long des côtes d’Afrique.

    Mais la malchance s’était abattue sur lui lorsque Petit-Jean avait croisé la route de deux navires de guerre. Le premier était passé loin devant, mais la frégate qui le suivait à une douzaine de milles⁹ leur était tombée dessus.

    Le lieutenant britannique qui était descendu vérifier les cales ne s’était pas laissé abuser par la cargaison trop clairsemée et avait découvert les cent cinquante esclaves dissimulés dans les fonds, à l’endroit où l’on disposait en général le lest et où vivaient les rats.

    Yannig, le presque-frère de la jeune Emma à la recherche de qui elle était partie¹⁰ avait entendu un coup de feu. Par le hublot de la chambre des cartes, il avait vu aussitôt deux embarcations remplies de soldats se diriger vers eux.

    Nous sommes fichus. Ils ont dû les trouver, avait-il pensé en laissant en plan l’inventaire qu’il faisait pour le capitaine Neville.

    Les gardes en rouge avaient grimpé et s’étaient parfaitement alignés sur le pont en un rang ondulant à peine aux mouvements du voilier. Leur officier avait ordonné à l’équipage de se grouper sur l’avant.

    Le commandant de la frégate avait signifié à Neville que son navire était saisi au nom de Sa Majesté et en vertu de l’accord sur l’interdiction de la traite. Son équipage était désormais prisonnier, mais assurerait ses

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