Névrose: Un roman sadomasochiste
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À propos de ce livre électronique
POUR UN PUBLIC AVERTI. Un homme, Henry, donne les fessées et claque au fouet levé son épouse, Lucie. La jeune femme, adepte de la flagellation, jouit toujours plus de la brûlure des lanières de cuir striant les parties les plus charnues de son anatomie. Le désir ardent pour la pratique du sadomasochisme est vivace dans ce couple et, quand la passion monte en puissance, la soumission de Lucie devient plus complète.
Un récit classique signé par Maurice de Vindas, un auteur qui s'illustre dans la littérature érotique.
EXTRAIT
Un matin, comme elle se montrait agressive, il la menaça, affirmant d’un ton rogue que, cette fois, il emploierait un excellent fouet, coupé dans une peau de buffle. Lucie frissonna et sur le moment se tut. Le jour entier, elle fut inquiète et silencieuse. Dans son cœur, l’effroi se combattait avec une curiosité morbide. L’amant subitement avait reconquis tout son prestige de mâle, elle n’osait plus l’affronter aussi audacieusement. Mais au soir, sa nervosité fut à son comble, elle redevint soudain furieuse pour un motif puéril. En elle, il y avait une colère qu’il n’eût pas déjà mis ses menaces à exécution. Par ses injures, elle l’exaspéra et lorsqu’elle le vit enfin au paroxysme de la rage, elle s’apaisa brusquement, secouée par une attente maladive. Les paupières mi-closes, elle souriait à la dérobée, tandis que son cœur battait à se rompre. Son émotion intime s’accroissait de seconde en seconde, un plaisir âpre, causé par la terreur, la pénétrait, lui tordait le ventre d’une douleur sourde. Devant son silence subit, Henry dompta sa fureur, mais le mécontentement subsista. Lentement il reprit son calme et songea à la menace du matin. Aussitôt, il se dit que c’était là l’unique procédé, pour en finir. Il se leva et prit la jeune femme par le bras. Elle le suivit docile et soumise. Un tremblement léger l’agitait, parce qu’elle se disait que la souffrance serait nouvelle et surtout plus cruelle.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Peu d'informations sont connues au sujet de Maurice de Vindas, sinon que sous ce pseudonyme se cachait un auteur érotique très prolifique entre 1913 et 1930. Les thèmes de la flagellation et du sadomasochisme sont récurrents dans la multitude de ses récits érotiques.
À PROPOS DE LA COLLECTION
Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.
Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans « l'Enfer des bibliothèques », les auteurs de ces œuvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement.
Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.
En savoir plus sur Maurice De Vindas
Le Rêve d'un flagellant: Un roman érotique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Ardente Passion: Un roman sadomasochiste Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
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Aperçu du livre
Névrose - Maurice de Vindas
1
Dans le grand hall de l’hôtel Impéria, une foule élégante était rassemblée. Les femmes en toilette de soirée scintillaient de bijoux, les hommes en frac conservaient cette froideur de bon ton qui se remarque dans toute réunion mondaine. Les idiomes les plus divers se mêlaient en un murmure assourdi et discret ; des rires clairs fusaient soudain, tempérés aussitôt.
Dans un coin, un couple de jeunes gens parlait à voix basse, sans gestes, comme s’il se fut méfié d’une mimique trop vive.
Lui, svelte, élancé, attirait invinciblement le regard des femmes par son attrait bizarre, un peu félin. Il était brun, la moustache fine et soyeuse, les yeux très longs, brillants.
Sa compagne semblait digne de lui, elle aussi possédait un charme attirant, fait de sensualité gourmande et curieuse. Sa chevelure très blonde avait aux lumières des reflets dorés, son nez aux narines palpitantes paraissait aspirer avec volupté des parfums mystérieux ; ses yeux un peu mauves prenaient parfois une fixité qui troublait.
Avec un rire silencieux, il murmura :
— Une belle réunion !… on se croirait devant la vitrine d’un bijoutier…
Elle ne répondit pas immédiatement, un sourire malicieux passa dans ses yeux, mais elle se reprit et ses seins furent brusquement secoués par un halètement nerveux.
— Oh ! Louis, tu ne penses qu’à cela !…
Il haussa les épaules.
— Évidemment… pour l’instant, du moins. Quand ce ne sera plus nécessaire, je cesserai…
Il consulta sa montre.
— Onze heures seulement, nous avons encore du temps à attendre. Cette inaction me pèse.
Elle rit, moqueuse.
— Naturellement, parce que tu ne fais jamais rien.
Comme il fronçait les sourcils, elle se tut, craintive, manifestant un émoi visible. Mais bien vite, elle fixa le compagnon avec amour, se rapprochant de lui avec une câlinerie de jeune chatte, frottant sa joue à son épaule.
À l’autre bout du hall, un voyageur solitaire les considérait avec intérêt. Souvent, son regard s’appuyait sur eux, sans qu’ils y prêtassent attention.
C’était un homme d’une trentaine d’années, au teint bronzé, aux traits durcis par les nécessités d’une vie aventureuse.
Henry de Bucière avait passé dix ans de sa jeunesse aux colonies, courant après la fortune qui semblait le fuir avec une ténacité mauvaise. Jamais découragé, il s’acharnait au contraire et enfin au Congo, installé dans une concession immense, il s’était livré au négoce fructueux du caoutchouc et de l’ivoire. Épuisé par cette longue lutte, il s’était décidé à revenir en France et, depuis deux jours, il séjournait à l’hôtel Impéria, se retrempant joyeusement dans la vie parisienne.
Dans le couple qui l’intriguait, il n’avait point tardé à reconnaître des aventuriers, malgré l’apparence élégante des deux jeunes gens.
En les contemplant, il souriait, se demandant à quelle sorte de combinaison fructueuse ils se livraient. Il était trop habitué aux vicissitudes de l’existence coloniale, pour s’offusquer outre-mesure. En ces deux années de voyage, il avait fréquenté des forbans de toutes les envergures.
Puis il se désintéressa d’eux et consulta sa montre. Il eut un bâillement mécontent, puis appelant le garçon, il réclama sa pelisse. Un instant plus tard, il franchissait le seuil du hall et descendait sur les Champs-Élysées.
Maintenant, il regrettait d’avoir négligé d’occuper sa soirée et cherchait un amusement quelconque. Mais l’heure était trop tardive et il se résigna à une simple promenade solitaire.
La température douce avait attiré au dehors de nombreux promeneurs et ainsi, il put s’attarder sans bien se rendre compte du temps qui s’écoulait.
Cependant, les deux jeunes gens dans leur coin bavardaient toujours. Sournoisement, ils épiaient les groupes, tâchaient de percevoir des bribes de conversations qui sans doute devaient leur être utiles. Le hall se vidait lentement, chacun regagnait son appartement aux différents étages de l’hôtel. Enfin, l’homme poussa du coude sa compagne.
« Allons-y, ma petite Lucie, dit-il doucement. Nous avons juste le temps de nous préparer. »
Elle lui sourit amoureusement et le suivit sans prononcer une parole.
Leur chambre était au second, ils s’y enfermèrent aussitôt précautionneusement, comme s’ils eussent craint les indiscrets. Lentement le jeune homme se dévêtit, puis se glissa dans un élégant pyjama de soie. Comme à regret, Lucie retira sa robe. Quand elle fut en pantalon, son amant l’attira dans ses bras et murmura :
— Tu veux t’apprêter de suite ?
Elle eut une moue inquiète, une pâleur passa sur son visage, mais elle ne répondit pas.
Les traits de Louis se crispèrent en un tic nerveux.
— Tu ne vas pas faire des giries, gronda-t-il, brusquement grossier.
Elle frissonna et encore se tut. Il la secoua avec brutalité.
— Allons, réponds, au lieu de prendre des mines de princesse outragée.
— J’ai peur ! balbutia-t-elle. Nous finirons par être pris…
Il ricana, cynique et amusé.
— Ça dépend de toi… Si t’es gourde, tu seras pincée, c’est certain.
Elle se recula, comme épouvantée par une vision douloureuse. Mais lui, la saisit par ses bras nus et encore la secoua.
Puis, d’une main, il déboutonna la culotte qui tomba sur le sol. Il rit et eut des gestes obscènes dont elle ne s’offusqua point, plutôt flattée que l’on admirât son corps aux lignes pleines et charnues.
Sans hâte, il la déshabilla entièrement et dénoua la chevelure, qu’il noua avec une adresse de femme de chambre.
Quand elle fut nue, il la contempla un instant, palpant ses formes rondes d’une main audacieuse. Elle souriait, ayant momentanément oublié la terreur qui, un instant plus tôt, l’agitait. Mais il finit par la repousser, redevenant sérieux soudain, repris par les soucis quotidiens.
— Allons, c’est fini de rigoler… à la besogne, maintenant, l’heure avance.
Fouillant dans ses poches, il en retira un trousseau de clefs, dont il choisit la plus minuscule. Contre le mur, il y avait plusieurs valises de cuir. Il attira la dernière et l’ouvrit. Dans cette valise, divers objets bizarres étaient minutieusement rangés. Tout d’abord, il s’empara d’un paquet brillant qui n’était autre chose qu’un uniforme de rat d’hôtel en jersey de soie, et il le jeta à Lucie.
— Habille-toi, dit-il simplement, et il se remit à fouiller. Il prit une lampe de poche, un outil d’acier destiné à ouvrir les serrures. Le tout, il le déposa soigneusement sur le lit et se retourna.
Lucie, immobile, tenait à la main le jersey de soie ; sur son visage, un voile de tristesse assombrissait ses traits. Il demanda encore, déjà impatient :
— Eh bien ?
Alors, elle se décida, en tremblant, et des larmes dans les yeux, murmura :
— Oh ! chéri ! pas ce soir… J’ai peur…
Il crispa les poings, furieux de cette rébellion à laquelle il n’était guère habitué.
— Dépêche-toi… sinon…
Elle baissa la tête, un frisson la convulsait, mais elle ne parvenait à se résoudre, bouleversée par une terreur nouvelle et incompréhensible. Cette fois, il avança d’un pas et leva la main. Une gifle claqua sur la joue de la femme qui frémit, tandis qu’un sanglot lui déchirait la gorge.
Comprenant qu’il ne l’avait pas domptée par cette première brutalité, il répéta le geste, marbrant la figure qui rougeoyait.
Lucie s’effondra contre le lit en pleurant.
— Oh ! chéri !… Comme tu es méchant !…
Il ricana, le regard mauvais, le front plissé de rides. Cette fois, ce fut avec le poing qu’il frappa, meurtrissant les épaules, la poitrine, les reins. Elle ahanait sous les coups, sans un mouvement de défense, sans une tentative de protection. Son beau corps aux lignes pures se courbait en avant, s’écrasait sur le matelas, ses pieds restant sur la descente de lit.
À chaque heurt féroce, elle frissonnait et murmurait, plaintive, dominée par la dureté du mâle.
— Oh ! chéri… je veux bien… je veux bien !…
Mais il s’acharnait, craignant les révoltes qui suivraient, s’il ne se montrait pas sévère.
Enfin, il la saisit par les cheveux et la redressa. Debout devant elle, il la fixa et demanda :
— Tu vas t’habiller, maintenant ? Et aller travailler ?
De ses menottes crispées, elle essuyait les larmes qui coulaient sur ses joues, tout l’être contus par la terrible correction. Incapable de prononcer une parole, elle acquiesça d’un signe de tête.
Il lui tendit le jersey de soie et la fixa en riant. Sans un mot, elle le prit et s’en vêtit, tremblante encore sous la morsure de la souffrance qui persistait.
Elle n’osait lever les yeux sur le maître qui la maîtrisait par sa force, la contraignait à l’obéissance, toujours, sans que jamais il lui fut possible de résister.
Combien en avait-elle déjà reçu, de ces corrections atroces ? Elle ne savait plus.
Presque quotidiennement, il la torturait ainsi et pourtant, elle l’aimait, attachée à lui, par un sentiment étrange, fait