ux États-Unis, les qui consistent à dépasser un conflit grâce à une thérapie entre amis, font de plus en plus d’adeptes. Sur Instagram, le hashtag #bestiemoon recense des milliers de photos de cette nouvelle forme tendance de voyage, contraction de « bestie » et de «honeymoon», qui consiste à partir à deux ou plus en « lune de miel amicale » vers une destination paradisiaque. L’ami n’a pas de statut légal, l’amitié pas de « premier baiser » qui marque le début de la relation. Aucune loi ne l’encadre, aucune convention ne l’oblige. Et pourtant, c’est du sérieux. Être « sans ami.e », c’était l’insulte suprême au collège. Aujourd’hui on a compris que ce n’était pas une question de quantité, mais on pressent aussi combien les avoir donne un sens à la vie. Pourquoi est-ce si important ? J’ai commencé mon enquête auprès de mes deux sœurs. Quand on est émues, bourrées, ou les deux, on s’appelle « sœurs-amies », parce qu’on est sœurs par obligation, et amies par choix. Pour planter le décor, on était au Cap Ferret pour le week-end, en train de boire des coups dans un bar, entourées de groupes de copains riches et beaux. On qui parle justement (et plus ou moins bien, si vous voulez mon avis) d’amitié. Je leur ai demandé en quoi c’était important pour elles, le fait d’avoir des amis. Après de longues secondes de réflexion, la première a dit : « Parce que c’est trop bien dans la vie de rigoler ». Et la deuxième : « Il y a une citation super belle sur l’amitié, mais je m’en souviens plus. » J’ai répondu « Merci pour votre aide précieuse, je file écrire mon article », et puis finalement je suis restée, on a parlé, et elles avaient beaucoup de choses à dire.
