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Un homme debout, face au cancer: Conversations avec Claudie Guimet
Un homme debout, face au cancer: Conversations avec Claudie Guimet
Un homme debout, face au cancer: Conversations avec Claudie Guimet
Livre électronique218 pages3 heures

Un homme debout, face au cancer: Conversations avec Claudie Guimet

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À propos de ce livre électronique

Dans un dialogue émouvant, Jean-Marie Choffat nous raconte par petites touches et beaucoup de courage son combat contre la maladie.

Le caractère profond d’un homme se révèle, parait-il, dans les situations les plus critiques de la vie. Confronté depuis plus de 20 ans à la maladie sous la forme d'un cancer rarissime qui ne lui laisse guère de répit, Jean-Marie Choffat a choisi dans cet ouvrage de dialoguer sur le thème de son existence.
Cette conversation, lucide, sans subterfuge, nous divulgue la vie d'un homme passionné de montagne, combattant la maladie depuis de nombreuses années.
Le récit anecdotique conduit à une analyse lucide, sorte de réflexion sur la condition humaine, où l'auteur s'est imposé de regarder la vie en face et d'envisager sa destinée avec sérénité, même dans ce qu'elle a de plus cruelle.
Ainsi, l'alpinisme et l'escalade ne sont pas des activités sportives comme les autres : elles sont mode de vie et armes dans le combat que Jean-Marie doit livrer chaque jour.
Au-delà de la maladie, cette dure réalité à laquelle chaque homme est confronté un jour ou l'autre dans sa chair ou celle de ses proches, il y a un nécessaire et un immense amour de la vie sans lequel il n'y aurait jamais eu de commencement.
Au terme de son dialogue sur la vie et la mort, Jean-Marie nous invite à accepter, à vivre et à nous épanouir en célébrant la beauté du monde qui nous entoure.
Rendons-lui grâce pour cette leçon de vie.

Un témoignage fort et plein d'espoir sur le combat d'une vie.

EXTRAIT

La vie est tout de même bizarre. On la commence d’une certaine façon et l’on croit qu’elle va se poursuivre invariablement. Soudain survient un événement, une chose qui vous écrase, qui vous terrasse, qui vous meurtrit. Cela s’appelle le malheur.
D’un seul coup, votre existence prend une autre route, une autre dimension. Des choses auxquelles vous ne pensiez pas deviennent primordiales et d’autres, qui faisaient l’essentiel de votre existence, paraissent dérisoires. En regardant derrière vous, vous vous reconnaissez, bien sûr, mais en même temps ce n’est plus tout à fait vous. Cette rude épreuve vous a mûri, transformé, durci sans doute. Comment aurais-je pu imaginer que, par un froid matin de décembre, il y a tout juste cinq ans, ma vie allait complètement basculer, que désormais il y aurait un avant et un après ?
Rien assurément, ne me préparait à vivre le cauchemar de la maladie. Qui est prêt à vivre cela ?

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Ce livre m’a impressionné par la qualité du témoignage. - Patrick Poivre d’Arvor,Ex-Libris

Son ouvrage ressemble fort, bien qu’il s’en défende, à une leçon de courage, d’amour de la vie. - Didier Joly, L’Est Républicain

Un message qui fait du bien dans ces périodes d’incertitude. - Alain Roy, Le Pays de Franche-Comté

C’est un combat qui force l’admiration. Uni à la montagne par un lien plus fort que tout… - Christian Neyrat, Le Dauphiné Libéré

À PROPOS DES AUTEURS

Né à Belfort, Jean-Marie Choffat est l’auteur de 1200 ascensions dont de nombreuses premières. Ancien vice-président du G.H.M, membre de l’Alpine Club, il est l’auteur d’une douzaine de livres dont beaucoup ont été primés.
Haut-Savoyarde, Claudie Guimet est écrivain et pasteur en milieu carcéral, ainsi qu’auprès des personnes en fin de vie.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie5 déc. 2017
ISBN9782359629934
Un homme debout, face au cancer: Conversations avec Claudie Guimet

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    Aperçu du livre

    Un homme debout, face au cancer - Jean-Marie Choffat

    cover.jpg

    Table des matières

    Résumé

    Un homme Debout

    PRÉFACE

    Une lettre d’Yves Berger

    Avant-propos

    Introduction

    PREMIÈRE PARTIE

    DEUXIÈME PARTIE

    CONCLUSION

    18 ans plus tard, sur le fil de la vie…

    Dans la même collection

    Remerciements

    Un homme Debout

    Résumé

    Le caractère profond d’un homme se révèle, parait-il, dans les situations les plus critiques de la vie. Confronté depuis plus de 20 ans à la maladie sous la forme d'un cancer rarissime qui ne lui laisse guère de répit, Jean-Marie Choffat a choisi dans cet ouvrage de dialoguer sur le thème de son existence.

    Cette conversation, lucide, sans subterfuge, nous divulgue la vie d'un homme passionné de montagne, combattant la maladie depuis de nombreuses années.

    Le récit anecdotique conduit à une analyse lucide, sorte de réflexion sur la condition humaine, où l'auteur s'est imposé de regarder la vie en face et d'envisager sa destinée avec sérénité, même dans ce qu'elle a de plus cruelle.

    Ainsi, l'alpinisme et l'escalade ne sont pas des activités sportives comme les autres : elles sont mode de vie et armes dans le combat que Jean-Marie doit livrer chaque jour.

    Au-delà de la maladie, cette dure réalité à laquelle chaque homme est confronté un jour ou l'autre dans sa chair ou celle de ses proches, il y a un nécessaire et un immense amour de la vie sans lequel il n'y aurait jamais eu de commencement.

    Au terme de son dialogue sur la vie et la mort, Jean-Marie nous invite à accepter, à vivre et à nous épanouir en célébrant la beauté du monde qui nous entoure.

    Rendons-lui grâce pour cette leçon de vie.

    « Ce livre m’a impressionné par la qualité du témoignage. »

    Patrick Poivre d’Arvor. Ex-Libris.TF1 le 27/01/1997

    « Son ouvrage ressemble fort, bien qu’il s’en défende, à une leçon de courage, d’amour de la vie. »

    Didier Joly. L’Est Républicain

    « Un message qui fait du bien dans ces périodes d’incertitude. »

    Alain Roy. Le Pays de Franche-Comté

    « C’est un combat qui force l’admiration. Uni à la montagne par un lien plus fort que tout… »

    Christian Neyrat. Le Dauphiné Libéré.

    Né à Belfort, Jean-Marie Choffat est l’auteur de 1200 ascensions dont de nombreuses premières. Ancien vice-président du G.H.M, membre de l’Alpine Club, il est l’auteur d’une douzaine de livres dont beaucoup ont été primés.

    Haut-Savoyarde, Claudie Guimet est écrivain et pasteur en milieu carcéral, ainsi qu’auprès des personnes en fin de vie.

    Jean-Marie Choffat

    Un homme Debout

    Conversation avec Claudie Guimet

    Préface du Dr Michel Moriceau

    Biographie

    Dépôt légal novembre 2017

    ISBN : 978-2-35-962-993-4

    collection Hors Ligne

    ISSN : 2108-629X

    ©Photo de couverture :

    Jean-Marie Choffat en cascade de glace, photo Claude Pinon

    ©2017 éditions Ex Aequo - Tous droits de reproduction d'adaptation ou de traduction intégrale ou partielle réservés pour tous pays. Toute modification interdite.

    Éditions Ex Aequo

    6 rue des Sybilles — 88370 Plombières les bains

    www.editions-exaequo.fr

    À la mémoire de mes grands-parents.

    À la mémoire de Fernande et François Cassani.

    À mes amis, emportés par cette « longue et cruelle maladie », qui se nomme simplement Cancer.

    À tous ceux qui souffrent et luttent, dans l’anonymat, ce courage du silence...

    J.M.C

    Quand tu nais, t’es tout seul.

    Quand tu meurs, t’es tout seul.

    Entre les deux, il n’y a que des faits divers.

    Léo Ferré

    PRÉFACE

    (à la nouvelle édition)

    — Tu devrais lire « Un Homme Debout ». — Pour ta pratique ! aurait-il pu ajouter.

    Le ton était suffisamment détaché pour être ferme. François Garde{1}, Le président–fondateur du Salon international du livre de montagne de Passy — posait un regard pointu et avisé sur les ouvrages, et de sa part, l’invitation n’avait pas de prix.

    Pour ma pratique, j’ai lu Choffat, j’ai retenu le message de son combat pour être un « Homme Debout » : rester droit, ne pas se plaindre et conserver ainsi son intégrité morale, imposer le respect dans la relation à l’autre.

    J’ai rencontré Jean Marie, et d’emblée, j’étais impressionné par son charisme, son dynamisme et sa curiosité d’esprit. Animé par le goût des livres, la joie de grimper, il avait un sens inné de l’amitié : une qualité rare. C’est à lui, par exemple, que je dois d’avoir connu Claude Alzieu qui fut un temps notre éditeur commun, et nous fit partager les joies d’une première publication. Il m’a introduit dans son monde de copains, de lecteurs, d’auteurs montagnards. Parmi ces écrivains savoyards, Claudie Guimet est l’auteur des questions intimes et chaleureuses auxquelles l’homme debout répond dans un phrasé rythmé par l’authenticité d’une vie d’exception et la sensibilité d’un jeune adulte ouvert sur le monde. « Un Homme Debout » est cet alpiniste jeune et confirmé dont la vie — une vie mal partie dans la campagne franc-comtoise — démarre un peu par hasard à l’appel de la montagne. Un homme debout, est cet aspirant au métier de guide qui dévisse un matin dans un abîme, celui de la maladie et pas n’importe laquelle, le cancer, et pas n’importe lequel une forme imprévisible, inaccessible, irrémédiable. Une maladie qui terrasse les projets, disloque la famille, éloigne les amis, rend sensible à l’arrogance des bien-portants.

    Tout est cassé. Les repères sont modifiés dans l’urgence. Tout est à réapprendre, à recomposer : encaisser le choc, apprivoiser la douleur, apprendre à se faire traiter. Et lire leur angoisse dans le regard des autres. Adapter ses efforts, préserver sa personnalité : tout un itinéraire. Rien n’est plus comme avant. Il n’y a pas de retour en arrière, plus de vacances ni de bivouacs sous les étoiles.

    La course est celle qui mène à la rémission, à la guérison, le plus haut des sommets. La voie est jalonnée de perfusions, d’interventions, de bilans toujours recommencés…

    L’homme est alité et continue de se battre. Il reste lucide et volontaire. Debout ! Dressé face à son destin. Il reste confiant en lui-même et en ceux qui le soignent. Il reste une personne ancrée dans la vie, une vie dont il demeure un acteur passionné, une vie dont il connaît le prix, une vie à ne pas gâcher, malgré le fardeau des traitements qui n’en finissent pas, malgré les muscles qui fondent, les cheveux qui tombent, le boulot qui s’arrête, les allocations coincées dans un bureau.

    Dans ce tourbillon, un tri s’opère : sur l’essentiel autrement dit, sur ce qui est vital, sur l’être et le paraître, l’abandon du superflu et le sens à donner à cette expérience unique et imprévisible : la maladie.

    La vraie conquête est celle de l’utile, cet ensemble de prises qui aident à passer une à une les étapes d’un interminable parcours, celui des soins. Le vrai défi est celui de la dignité : se savoir debout même au fond d’un lit, encaisser les attaques sur un corps fragile, surmonter les atteintes à l’intimité, supporter les attitudes inadaptées d’un entourage angoissé. C’est lourd, c’est long, c’est parfois humiliant. Mais une lueur quelque part nourrit l’espoir d’un retour à la vie. La vie d’avant ? Pas vraiment ! Mais une vie tout autre frappée des cicatrices indélébiles de la maladie. Une vie à reconstruire sur les décombres d’un corps malmené.

    Pour le grimpeur, il est temps de retrouver le froid, le gel, le vent, tous ces éléments du montagnard, pour rejeter au fond de la mémoire, les nausées, la douleur, la fatigue...

    Les sensations de l’alpiniste et du patient relèvent de la difficulté, de l’effort, de l’incertitude. Mais il y a ce que l’un recherche et ce que l’autre subit.

    Avec la maladie, Jean Marie Choffat passe au combat pour tenter de vivre en paix. Il livre un match interminable contre le temps. Il forme de nouveaux projets : le Jura suisse pour tout Himalaya et chemine avec sagesse vers le renoncement de l’impossible : une marque d’humilité, une leçon de courage. Une école de vie. Le témoignage est intemporel. Les réponses aux questions de Claudie Guimet restent d’actualité 20 ans après. L’intensité, la sincérité et l’émotion qu’elles dégagent nous révèlent les perceptions d’un homme fauché en pleine course. Le malade réagit, rebondit comme il peut avec le ressort de ses propres moyens et de sa personnalité. Ses désirs pour l’avenir ne concernent que lui. Le soignant ne peut que s’adapter en doublant sa technique d’une attention particulière.

    Jean Marie Choffat fait sauter le verrou de la résignation. Un homme malade reste un homme digne de tous les égards, de tous les espoirs. Il est, dans sa tête et dans l’esprit des autres, un homme debout qui prend sa vie à pleines mains.

    Dr Michel Moriceau{2}.

    Septembre. 2014

    Une lettre d’Yves Berger

    directeur littéraire des éditions Grasset

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    Retranscription

    de la lettre d’Yves Berger. 2001

    Cher Monsieur,

    Je viens de lire Un Homme debout et je voulais vous dire combien cette lecture m’a ému.

    Je crois — je sais — que je n’oublierai jamais vos propos. Je souhaite de tout mon cœur que vous restiez longtemps – très longtemps – debout.

    Je vais donner à lire votre livre à plusieurs personnes.

    À vous et avec mon meilleur souvenir.

    Yves Berger

    Avant-propos

    J’ai rencontré Jean-Marie en 1991 en Haute-Savoie, à l’occasion du Salon international du livre de montagne de Passy. Nous avons rapidement sympathisé et il a aussitôt pris place dans mon cercle d’amis.

    Nous nous sommes retrouvés à un autre salon, en Maurienne, et là, nous avons dîné ensemble. Catherine, sa femme, était présente. Je me souviens comme le couple Choffat était gai ce soir-là. J’étais loin de me douter de l’ampleur du drame qui les touchait. Je ne l’appris que quelques mois plus tard, lorsque, tout sourire, Jean-Marie me déclara sans ambages :

    — J’ai obtenu une permission de sortie de l’hôpital, je vais être réopéré d’un cancer de l’intestin !

    Stupeur ! En considérant son visage rond, ses yeux clairs pleins de vitalité, son léger embonpoint, j’ai tout d’abord éprouvé quelque scepticisme. Je me suis dit très précisément :

    « Soit il a été mal informé par le chirurgien, ou bien il se fait des idées ! »

    Puis, au fil des manifestations littéraires, nombreuses, puisque nous avons tous deux publié des livres, j’ai eu l’occasion de mieux connaître ce personnage hors du commun. J’ai su alors que tout était vrai : son cancer, son immense courage tranquille, sa force intérieure, sa passion, à la fois enfantine et adulte, pour la montagne qu’il décrit comme la plus intransigeante des maîtresses. J’ai découvert aussi son amour profond, pleinement humain celui-là, pour sa femme Catherine et son jeune fils Marcelin.

    Nous avons décidé d’écrire ce livre ensemble pour témoigner, afin que le combat de Jean-Marie ne soit pas vain.

    Puisse cet ouvrage apporter un peu de réconfort à tous ceux qui souffrent. Que les malades puisent dans son courage, un exemple et des forces vives, pour continuer le combat coûte que coûte. La montagne est un défi à l’homme, la maladie aussi, mais cette dernière est un adversaire sournois : on ne le voit pas, pourtant il faut vivre « avec ». Ce que Jean-Marie réussit.

     Où puise-t-il cette force surhumaine de continuer à vivre normalement, et surtout, de grimper ?

    Sans doute a-t-il été à rude école dans les parois hostiles où il a lutté pour sa vie. Mais je pressens autre chose. Jean-Marie est de la race des battants, des « anciens », de ceux qui croient aux valeurs authentiques, comme la fraternité, la solidarité. Ceux qui, dans une société qui se déshumanise, continuent d’espérer en la vie, envers et contre tout.

    Jean-Marie ? La force intérieure, le courage, un homme au sens noble du terme. Un grand Monsieur de l’alpinisme, mais aussi et surtout, un grand Monsieur de la vie.

    Claudie Guimet

    Mars 1995

    Introduction

    La vie est tout de même bizarre. On la commence d’une certaine façon et l’on croit qu’elle va se poursuivre invariablement. Soudain survient un événement, une chose qui vous écrase, qui vous terrasse, qui vous meurtrit. Cela s’appelle le malheur.

    D’un seul coup, votre existence prend une autre route, une autre dimension. Des choses auxquelles vous ne pensiez pas deviennent primordiales et d’autres, qui faisaient l’essentiel de votre existence, paraissent dérisoires. En regardant derrière vous, vous vous reconnaissez, bien sûr, mais en même temps ce n’est plus tout à fait vous. Cette rude épreuve vous a mûri, transformé, durci sans doute. Comment aurais-je pu imaginer que, par un froid matin de décembre, il y a tout juste cinq ans, ma vie allait complètement basculer, que désormais il y aurait un avant et un après ?

    Rien assurément, ne me préparait à vivre le cauchemar de la maladie. Qui est prêt à vivre cela ?

    D’une certaine façon, si je regarde mon passé, il me semble que tout m’en éloignait.

    Il me restait alors plusieurs solutions : soit me battre et témoigner, soit me replier sur moi-même et me taire, un peu comme un naufragé sur son radeau.

    Certains alpinistes, ou personnages célèbres ont choisi la seconde solution. J’ai opté quant à moi pour la première. Non par bravade, encore moins par courage, je n’ai aucune leçon de courage à donner. Je l’ai fait parce que c’est dans mon caractère de me battre, en montagne d’abord, dans la vie de chaque jour ensuite.

    La première occasion de témoigner m’a été offerte par mes amis Michel Cohadier et Jean-Paul Zuanon. Le premier est cameraman à France 3, le second est directeur de la revue du Club Alpin Français, « La Montagne et Alpinisme ».

    Avec Michel, j’ai réalisé le film « Vivre plus Haut », diffusé tout d’abord en Franche-Comté, puis au niveau national toujours sur France 3, grâce au magazine « Montagnes ».

    Jean-Paul, quant à lui, m’a très gentiment ouvert les colonnes de sa revue. L’article est paru sous forme d’interview, avec pour titre « Un homme debout », ce qui sous-entendait : « Un homme qui se bat ». C’est Jean-Paul qui a eu l’idée de ce titre (et nous l’avons conservé pour ce livre). Il faut préciser que le magazine « Montagne » est regardé par plus d’un million de téléspectateurs. Quant à la revue « La Montagne et Alpinisme », elle est tirée à quarante mille exemplaires et lue par quatre-vingt mille personnes...

    Ensuite, cette interview parut également dans les Annales du Groupe de Haute Montagne (G.H.M). Si j’en crois les nombreux témoignages reçus, ma démarche n’a pas été vaine.

    Peu à peu, l’idée de réaliser un ouvrage sous cette forme prit place dans mon esprit. La formule de l’entretien (ou conversations) me semble intéressante, et surtout plus pertinente, à condition évidemment de jouer le jeu à fond, de ne pas se dérober aux questions. Elle a surtout le mérite d’aller droit au but, à l’essentiel, en mettant cependant de côté, c’est vrai, l’aspect purement littéraire.

    Afin que le lecteur comprenne mieux le combat qui est le mien aujourd’hui, Claudie et moi avons jugé utile de séparer le livre en deux parties. Ainsi, comme dans ma vie à présent, il y a un « avant » et un « après », ou, pour être plus juste, un « pendant », car malheureusement à ce jour, rien n’est terminé. La maladie poursuit sa progression et pour moi, la lutte continue.

    Les questions une fois posées, il me fallait y répondre. Parfois avec bonheur, parfois dans la douleur avec les larmes aux yeux, en éprouvant toujours une grande nostalgie provoquée par le fait même de ma totale sincérité. Oui, je crois qu’il n’y a pas de honte à l’avouer : souvent l’émotion l’a emporté en écrivant ces pages. Seul, face à mon ordinateur et aux questions posées, dans le silence ou, au contraire, dans la mouvance de mes souvenirs ; assailli sans relâche par l’inséparable doute lié au désir de bien faire.

    Ces pages sont empreintes de joies, de passions, de bonheurs, de peines, de doutes, de craintes, d’espoirs aussi... Bref, elles débordent de vie. Vue à travers les raccourcis de l’entretien, mon existence défile d’une manière vertigineuse, et plusieurs fois, son contenu m’a empoigné le cœur.

    Comment pouvait-il en être autrement ?

    Car, vous l’avez compris, rien dans ce livre n’est

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