Photographe et documentariste, Jean Gaumy entre à l’agence Gamma en 1973 et devient membre de la célèbre agence Magnum en 1977. Deux fois lauréat du prix Nadar, il porte le titre de “Peintre officiel de la Marine”. En huis clos sur les chalutiers, les sous-marins nucléaires, les hôpitaux ou les prisons, il photographie aussi les territoires hostiles, les paysages contemplatifs, ou les chaos à venir. En 2016, il entre à l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France. Depuis plus de cinquante ans, Jean Gaumy explore la photographie pour assouvir son désir du monde et en conserver les traces.
Comment vous présenteriez-vous en tant que photographe ?
Je photographie des situations, des signes que me propose brièvement la réalité, et je supporte mal de les voir disparaître, de ne pas en garder la trace. Même si j’ai tendance à être de plus en plus contemplatif, je suis plutôt de ces photographes qui aiment être au milieu des gens. Ma photographie est une photographie à hauteur d’homme.
Selon vous, que signifie “avoir un regard” ?
Une certaine liberté. On reconnaît très vite les photographes qui ont instinctivement, “animalement”, un regard, ceux qui ont