Jean-Christophe Chauzy arpente les chemins de la bande dessinée depuis un bail. Il fait partie de la génération « entre-deux » ; les Tardi, Bilal, Mézières d’un côté, les Sfar, Larcenet, Satrapi de l’autre. Cette position médiane l’a il tente de s’adapter à son propre corps en souffrance. Il s’y met en scène puisque les toubibs lui ont diagnostiqué une myélofibrose : pronostic vital engagé, obligation de greffe de moelle osseuse. L’album est le récit de sa maladie, de sa convalescence, des chutes et des rechutes, d’un monde qui s’écroule, du repli sur soi (sur lui), de l’espoir incertain. Jean-Christophe Chauzy ne cache rien, dessine tout, le quotidien et son corps, l’hôpital et son couple, et cette véritable mise à nu est bouleversante. Pire, si l’on peut dire : elle est aussi souriante, légère et didactique, romanesque et pédago. Le corps de Chauzy s’échappe et lui s’échappe des cadres de la bande dessinée : liberté totale, approche réaliste, digression imaginaire. Dans le genre récit personnel qui fait aujourd’hui florès, et parfois trop, il réussit à garder son identité et son trait, son humour et sa précision. L’avenir lui appartient.
Jean-Christophe Chauzy Sang neuf
Feb 22, 2024
1 minute
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