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Les pieds de la femme boutonnière: Recueil de nouvelles
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Les pieds de la femme boutonnière: Recueil de nouvelles
Livre électronique54 pages43 minutes

Les pieds de la femme boutonnière: Recueil de nouvelles

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À propos de ce livre électronique

La richesses des scènes de la vie ordinaire

L'univers coloré et aux tonalités féminines des Pieds de la femme boutonnière, dévoile des scènes de la vie ordinaire animées par des personnages attachants et sensibles, qui s’éveillent à la vie par une plume fine. Chacune des nouvelles du recueil de Christine Claude est un regard attentif sur la vie, une petite leçon d'humanité.

Une ode à la vie

EXTRAIT

Dixième jour de fermeture de la boutique rue Lepic. Je cognais le volet de bois, je l’appelais éperdument, je passais le matin, repassais le soir, parfois à la mi-journée. Je détournais et rallongeais mes livraisons pour essayer de choper un signe de vie, mais personne ne répondait. J'avais l'habitude de ses volatilisations subites. Elles étaient toujours précédées de signes avant-coureurs, inscrits sur ses pieds. Au fil du temps, elle m'avait révélé ces trucs bizarres qu'elle appelait ses « trahisons ». C'était sans appel. Lorsque les stigmates de son mal-être tatouaient ses pieds et ses chevilles, je savais d'avance qu'elle allait foutre le camp. C'était inéluctable. Sans crier gare, et sans préavis, elle disparaissait, en laissant une pancarte sur le volet orange : la pancarte à trahisons : "Fermeture momentanée pour cause d'absence".

A PROPOS DE L’AUTEUR

Depuis ses origines montmartroises, Christine Claude navigue entre la Bretagne et le reste du monde, elle a exercé tous les métiers alimentaires, et vécu ses passions artistiques. Depuis douze ans, elle partage sa vie entre Rennes et le Maroc, et se consacre à l’écriture et la photographie. Christine Claude est née le 4 novembre 1949 à Paris.
LangueFrançais
Date de sortie21 janv. 2016
ISBN9782367230160
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    Aperçu du livre

    Les pieds de la femme boutonnière - Christine Claude

    Christine Claude, Les pieds de la femme boutonnière

    Lauréat du concours d’écriture et de création numérique

    PUBLISHROOM - LE TEXTE VIVANT

    en partenariat avec

    Logo Airways France et Direct MatinLe texte vivant

    SOMMAIRE

    Les pieds de la femme boutonnière

    Du jasmin sur la gouttière

    La faute à Lilou

    Les pieds de la femme boutonnière

    Dixième jour de fermeture de la boutique rue Lepic. Je cognais le volet de bois, je l’appelais éperdument, je passais le matin, repassais le soir, parfois à la mi-journée. Je détournais et rallongeais mes livraisons pour essayer de choper un signe de vie, mais personne ne répondait.

    J’avais l’habitude de ses volatilisations subites. Elles étaient toujours précédées de signes avant-coureurs, inscrits sur ses pieds. Au fil du temps, elle m’avait révélé ces trucs bizarres qu’elle appelait ses « trahisons ». C’était sans appel. Lorsque les stigmates de son mal-être tatouaient ses pieds et ses chevilles, je savais d’avance qu’elle allait foutre le camp. C’était inéluctable.

    Sans crier gare, et sans préavis, elle disparaissait, en laissant une pancarte sur le volet orange : la pancarte à trahisons.

    Fermeture momentanée pour cause d’absence

    Le buraliste plus bas se marrait et faisait son intelligent.

    « C’est même pas du français ça, je t’en foutrais des absences, ben oui quoi, elle a vraiment des absences cette bonne femme ! »

    Sauf que cette fois, il n’y avait pas de pancarte.

    Le luthier plus haut lui, il s’inquiétait, enfin, il remuait la tête de haut en bas, comme s’il pouvait comprendre quelque chose, car lui était un homme sensible. Aux artistes, aux créateurs, aux artisans, aux femmes, aux malheurs du monde et aux absences.

    J’étais allé le trouver, et avec son échelle, on avait jeté un œil au premier étage, dont les volets n’étaient jamais fermés. On avait fait ça discrètement, en fin de journée, les nez collés aux carreaux. Tout était bien rangé, personne, ni dans le lit, ni par terre, ni dans la cuisine… ah, sauf la salle de bain, on ne pouvait pas voir dedans. Mais vu l’état du petit appartement, ça sentait bien le départ.

    Peut-être qu’elle avait tout simplement oublié la pancarte. Elle allait rentrer.

    Je m’appelle Milo. Ça doit bien faire une dizaine d’années que je sillonne Paris sur mon deux roues. La liberté. C’est mon boulot. Je suis livreur de livraisons express, rapides, efficaces, délicates et de bonne humeur.

    Déjà tout gamin, je dépannais mon grand-père Thomas Joseph, horloger rue de l’Armée d’Orient.

    Son atelier était installé au fond d’une cour pleine de pots de fleurs, c’est là que j’ai grandi et que je vis toujours. Il me confiait de temps à autre quelques courses importantes. Puis ce fut le boucher, le tailleur, la fleuriste. Mon destin était tout tracé et ça me plaisait bien.

    Il aurait aimé que je reprenne sa suite, mais je n’avais ni patience, ni méticulosité pour ce travail d’artiste.

    Il aurait aussi bien aimé que je travaille un peu mieux en classe. Je préférais enfourcher ma bicyclette et partir randonner dans Paris que je connaissais par cœur.

    Je ne me posais pas de questions, mes voyages quotidiens à travers la ville me suffisaient. Ma curiosité avait choisi l’air libre, le bitume, et de temps à autre, un peu de campagne. Je me racontais plein d’histoires que je fabriquais au gré de mes itinéraires. Les portes, les fenêtres, les balcons, les gens.

    Lorsque j’ai atteint l’âge requis, je me suis mis à mon compte, et me suis offert une super-mobylette. Non pas que le vélo me fatiguât, mais la structure de la mob offrait

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