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Hanoi: Heureux qui comme… Paul Bourde
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Livre électronique80 pages1 heure

Hanoi: Heureux qui comme… Paul Bourde

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À propos de ce livre électronique

Partagez les émotions des premiers écrivains-voyageurs et retrouvez les racines d’un monde intemporel.

Paul Bourde, reporter au Temps, jeune, blanc et arrogant, part au Tonkin vérifier ses préjugés. En pleine conquête coloniale, dans un pays à feu et à sang, sous couvert de bonne politique, il déploie un cynisme à faire frissonner nos contemporains. L’art de voyager selon l’air du temps.

Texte extrait de De Paris au Tonkin, 1884.

EXTRAITS

« Il me semblait que c’était l’âme de ce vieux peuple enfant qui s’exhalait et se révélait à moi. »

« En 1883, le Vietnam se compose du Tonkin au nord, du territoire d’Annam au centre et de la Cochinchine au sud. Avec le Laos et le Cambodge ils forment l’Indochine française, alors en pleine expansion. Depuis le début de l’époque moderne, les Européens cherchent une voie d’accès vers la Chine et ainsi le développement du commerce. Napoléon III prend prétexte de la persécution des chrétiens au Vietnam pour envoyer ses troupes en Cochinchine. Saigon est occupée en 1859 mais une grande part du pays reste encore à découvrir. »

A PROPOS DE LA COLLECTION

Heureux qui comme… est une collection phare pour les Editions Magellan, avec 10 000 exemplaires vendus chaque année.
Publiée en partenariat avec le magazine Géo depuis 2004, elle compte aujourd’hui 92 titres disponibles, et pour bon nombre d’entre eux une deuxième, troisième ou quatrième édition.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Grand reporter, publiciste colonial et romancier, Paul Bourde est né en 1851. Doué d'une volonté tenace et d'une grande soif d'apprendre, il travailla pour le journal Le Temps. Penseur éclectique rédigeant sur les sujets les plus divers, philosophiques ou historiques, il mourut en 1914, après avoir accompli jusqu'au bout sa fonction administrative et son métier d'homme de lettres.

LangueFrançais
Date de sortie14 déc. 2015
ISBN9782350743592
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    Aperçu du livre

    Hanoi - Paul Bourde

    « UNE AUBE TROUBLE »

    présenté par Julie de La Patellière

    En 1883, le Vietnam se compose du Tonkin au nord, du territoire d’Annam au centre et de la Cochinchine au sud. Avec le Laos et le Cambodge ils forment l’Indochine française, alors en pleine expansion. Depuis le début de l’époque moderne, les Européens cherchent une voie d’accès vers la Chine et ainsi le développement du commerce. Napoléon III prend prétexte de la persécution des chrétiens au Vietnam pour envoyer ses troupes en Cochinchine. Saigon est occupée en 1859 mais une grande part du pays reste encore à découvrir. L’exploration du Mékong conduite par Ernest Doudart de Lagrée et Francis Garnier¹ devait permettre aux Français de trouver un chemin vers le sud de la Chine. Pourtant, les explorateurs renoncent rapidement à naviguer sur le Mékong et décident de longer par voie terrestre ce fleuve impraticable. Seul le fleuve Rouge permet de rejoindre le Yunnan à partir de l’Indochine, mais son delta se trouve au Tonkin. Les Français, qui ne possèdent encore qu’une partie de la Cochinchine, commencent alors à convoiter cette région du nord du Vietnam, malgré les consignes officielles qui interdisent toute entreprise visant à sa conquête. Ce qui n’empêche pas le trafiquant d’armes Jean Dupuis de planter en 1871 le drapeau français à Hanoi, capitale du Tonkin. Deux ans plus tard, Francis Garnier, qui a repris l’expédition du Mékong pour la transformer en conquête du delta tonkinois, s’empare de la citadelle de Hanoi avant d’être tué dans une embuscade. Un nouveau traité de Saigon annule cette conquête intempestive et la France doit faire évacuer Hanoi. L’empereur d’Annam reconnaît la souveraineté française sur les provinces de Cochinchine conquises en 1867 et autorise le commerce français dans les ports de Hanoi, Haiphong et Qui Nhon. Le fleuve Rouge est enfin ouvert à la libre circulation, mais les Pavillons noirs – des mercenaires chinois hostiles aux Européens – harcèlent les navires de commerce français. En 1882, le gouverneur de Cochinchine Charles Le Myre de Vilers décide de « nettoyer » la vallée. Il établit donc à Hanoi une petite garnison placée sous les ordres du commandant Rivière. À la cour de Chine, cette occupation française est perçue comme une menace. Le 19 mai 1883, lors d’une opération contre les Pavillons noirs, encerclé par les forces chinoises, Rivière trouve la mort. C’est un casus belli pour la France : Jules Ferry envoie des troupes en Annam et au Tonkin. L’amiral Courbet bombarde les forts de la rivière d’Hué² tandis que le général Bouët entreprend la conquête du delta du fleuve Rouge. Le 25 août, par le traité de Hué, l’empereur d’Annam cède le Tonkin à la France, mais la Chine rejette ce traité. À l’automne, des combats opposent les Français aux Chinois. À la fin du printemps 1884, la Chine reconnaît le protectorat français sur le Tonkin par le traité de Tien Tsin, mais peu après, une attaque chinoise à Bac Le ravive la guerre qui reprend à une plus grande échelle. Il faut attendre encore un an un traité de paix par lequel la Chine abandonne sa souveraineté sur l’Annam et le Tonkin. Entre temps, le désastre de Lang Son³ a provoqué la chute du gouvernement de Jules Ferry. On envoie alors Paul Bert, athée et promoteur de l’école laïque, en Annam. En 1886, une guérilla anti-coloniale éclate : « l’insurrection des lettrés ». Ce sont des mandarins fidèles à la dynastie ou des aventuriers qui s’octroient ce droit. Ils sont soutenus par les mercenaires chinois répartis en Pavillons noirs, jaunes, rouges. Quarante mille chrétiens sont tués. La « pacification » du Tonkin ne sera pas achevée avant 1891…

    Le commandant Francis Rivière vient d’être assassiné quand Le Temps décide d’envoyer un reporter à Hanoi. Ce journal de la petite bourgeoisie se veut neutre mais on le considère à l’étranger comme la voix officielle du quai d’Orsay. Et le jeune Paul Bourde a de solides convictions politiques. Né en 1851 dans une famille modeste, célibataire et tenu à une grande austérité, il consacre sa vie à la cause coloniale. Il devient par la suite l’un des leaders du parti colonial, qui entre à la Chambre des députés en 1892. Devenu directeur de l’agriculture en Tunisie, il est à l’origine de la grande culture de l’olivier dans la région de Sfax (qui lui érigera une statue). Six ans plus tard, Paul Bourde est nommé secrétaire général de Madagascar. Ses écrits sont essentiellement consacrés à ce sujet qui le passionne : À travers l’Algérie : souvenirs de l’excursion parlementaire, Le Patriote, puis un ouvrage consacré à la Corse, L’Esprit de clan, les mœurs politiques, les vendettas, le banditisme. Après avoir écrit deux pièces de théâtre, il meurt en 1914 dans une totale pauvreté à l’exception d’une extraordinaire bibliothèque de douze mille volumes dont mille cinq cents documents consacrés à la Révolution française et à l’Empire.

    Cet homme qui a beaucoup voyagé et exercé des fonctions outre-mer possède la mentalité caractéristique du parti colonial. Philosophe de formation, agronome, il est soucieux de l’avenir de la domination française dans les colonies. Alors qu’il n’a que quinze ans au collège de Charleville, il rêve déjà de grands voyages en Afrique avec son camarade de classe Arthur Rimbaud. Mais leurs destins seront bien différents… Le parti colonial, bientôt rejoint par le « groupe de politique extérieure et coloniale » du Sénat, rassemble les élus favorables à une politique d’expansion outre-mer. Certains d’entre eux sont sensibles à une sorte d’idéologie humanitaire et égalitariste. D’autres sont des bourgeois républicains qui, pour édifier une nouvelle France outre-Méditerranée, croient nécessaire, non seulement d’y installer des colons, mais aussi d’y rallier les indigènes par des

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