Henri Mouhot, la fièvre d’Angkor
«Vers le quatorzième degré de latitude et le cent deuxième de longitude à l’orient de Paris se trouvent des ruines si imposantes, » Henri Mouhot est encore sous l’émotion lorsqu’il griffonne ces mots dans son carnet de voyage. En ce mois de janvier 1860, il vient de pénétrer à Angkor, le siège des capitales de l’Empire khmer qui rayonna sur l’Asie du Sud-Est du IX au XVe siècle. Dans la pénombre de la jungle cambodgienne qui s’étend entre le Tonlé Sap (« la mer d’eau douce ») et les monts Kulen, des temples et bien d’autres vestiges rongés par le temps émergent devant lui, majestueux, enserrés dans un écrin de lianes et de racines tentaculaires. Et dire qu’Angkor ne devait être qu’une halte d’agrément au cours de son périple commencé près de vingt mois auparavant ! Car Henri Mouhot n’est pas archéologue, mais naturaliste. Et s’il s’est embarqué à Londres le 27 avril 1858, c’est avant tout pour explorer la nature exubérante du royaume de Siam, du Cambodge et du Laos, et remonter le grand fleuve Mékong jusqu’à sa source.
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