Contes sur la Vérité

Par H.C. Andersen

Qu'est-ce que la vérité ? Quoi de mieux que de découvrir le thème de la vérité grâce aux contes de Hans Christian Andersen ? Les histoires relatées par ces contes offrent une merveilleuse base pour réfléchir et parler de la vérité, ainsi que de ses aspects éthiques et moraux. Un recueil pour les lecteurs jeunes et moins jeunes qui savent se montrer curieux et empathiques et qui voudraient se plonger dans le monde magique de cet auteur. Regroupe les contes suivants :Le Costume neuf de l'empereurHans le BalourdLa Reine des neiges-

• Langue: Français
• Éditeur: SAGA Egmont
• Date de sortie: 29 juil. 2020
• ISBN: 9788726353716

Aperçu du livre

Contes sur la Vérité

Translated by

P. G. la Chasnais

Copyright © 2019, 2019 Hans Christian Andersen and SAGA Egmont

All rights reserved

ISBN : 9788726353716

1. e-book edition, 2019

Format : EPUB 2.0

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Hans le balourd

Nouveau récit d’une vieille histoire

Il y avait à la campagne un vieux manoir, et dans ce manoir un vieux seigneur qui avait deux fils, et ils avaient tant d’esprit que la moitié eût bien suffi ; ils voulaient demander la main de la fille du roi, et ils le pouvaient, car elle avait fait savoir qu’elle épouserait celui qu’elle trouverait le plus habile à plaider sa cause.

Tous deux se préparèrent pendant les huit jours qui leur étaient laissés, mais cela suffisait, car ils avaient des connaissances préalables, qui sont utiles. L’un savait par cœur tout le dictionnaire latin et trois années du journal de la ville, et cela en commençant par le commencement ou à rebours ; le second avait pris connaissance des statuts de toutes les corporations et de ce que tout maître-juré devait savoir, si bien qu’il pensait pouvoir parler de l’État ; de plus, il savait aussi broder des harnais, car il était fin et adroit de ses mains.

— J’aurai la fille du roi, disaient-ils tous deux, et à chacun leur père donna un beau cheval ; celui qui savait les dictionnaires et les journaux en eut un noir de charbon, et celui qui était savant en questions corporatives et qui brodait en eut un blanc comme lait, et ils se frottèrent les commissures des lèvres avec de l’huile de foie de morue afin d’être plus agiles. Tous les domestiques étaient en bas dans la cour pour les voir monter à cheval ; à ce moment arriva le troisième frère, car ils étaient trois, mais personne ne comptait le troisième comme un frère, parce qu’il n’était pas aussi instruit que les deux autres, et on l’appelait Hans le balourd.

— Où allez-vous, puisque vous voilà en si grande toilette ? demanda-t-il.

— A la cour pour gagner la fille du roi. N’as-tu pas entendu ce que le tambour proclame dans tout le pays ?

Et ils le lui racontèrent.

— Parbleu, il faut que j’en sois ! dit Hans le balourd.

Et les frères se moquèrent de lui et partirent.

— Père, donne-moi un cheval ! cria Hans le balourd. J’ai grande envie de me marier. Si elle me prend, elle me prendra ! et si elle ne me prend pas, je la prends tout de même !

— Tu dis des bêtises, dit le père, je ne te donnerai pas de cheval. Tu ne sais pas parler. Non, tes frères, voilà des gaillards !

— Si je n’ai pas de cheval, dit Hans le balourd, je prendrai le bouc, il est à moi, et il peut bien me porter !

Et il se mit à califourchon sur le bouc, lui frappa les flancs de ses talons, et fila sur la route. Oh, comme il courait !

— Me voici ! dit Hans le balourd, et il chanta d’une voix claironnante.

Les frères chevauchaient tout tranquillement ; ils ne disaient pas un mot, ils pensaient sans doute aux bonnes reparties qu’ils allaient lancer, car il fallait que ce fût préparé !

— Oh ! Oh ! cria Hans le balourd, j’arrive ! Regardez-moi ce que j’ai trouvé sur la route !

Et il leur montra une corneille morte qu’il avait trouvée.

— Balourd, dirent-ils, qu’est-ce que tu veux en faire ?

— Je l’offrirai à la fille du roi.

— Oui, fais cela, dirent-ils. Ils rirent et continuèrent leur chemin.

— Oh ! Oh ! j’arrive ; regardez-moi ce que j’ai trouvé maintenant ; ça ne se voit pas tous les jours sur la route.

Et les frères se retournèrent de nouveau pour voir ce que c’était.

— Balourd, dirent-ils, c’est un vieux sabot dont le dessus est parti ; est-ce aussi pour la fille du roi ?

— C’est pour elle ! dit Hans le balourd.

Et les frères rirent et prirent une forte avance.

— Oh ! Oh ! cria Hans le balourd, j’arrive ! non, c’est de plus en plus fort ! Oh ! Oh ! c’est magnifique !

— Qu’as-tu trouvé maintenant ? dirent les frères.

— Oh, dit Hans le balourd, il n’y a