Mon cœur à son passé renonce
43 – RÉSUMÉ : Janvier fut l’occasion pour les Cléry de renouer avec les mondanités, enchaînant dîners, bals et fêtes. Des présents étaient arrivés à Paris et à Saint-Mandé, dont des mètres de soieries magnifiques pour Agnès. Nicolas avait expédié depuis l’Égypte un mystérieux paquet à l’intention de Renaud de Monfort : une coudée, ou plutôt la règle du Maître, celle-là même qui avait permis de réaliser les chefs-d’œuvre de la Vallée des Rois. Quant à Agnès, une excellente nouvelle l’attendait. Avec l’accord de son oncle, elle allait pouvoir bientôt épouser Arnaud, ce qu’elle espérait depuis si longtemps. Il allait lui falloir organiser la noce et la liste était longue des choses à faire... (Voir Veillées nos 3448 et suivants.)
Accompagnée de Clément qui chargea dans sa voiture les lourdes pièces d’étoffe offertes par les Laval, Agnès se rendit chez mademoiselle H., rue Royale. À la vue des splendides soieries, la célèbre couturière ne fut pas longue à lui proposer des modèles que son génie créatif imaginait en un temps record, tous plus étonnants les uns que les autres.
Pour sa robe de mariée, Agnès choisit un taffetas de soie que les maîtres soyeux de Lyon avaient proposé de tisser pour elle. Le modèle, sobre et épuré, était déjà dans sa tête.
Puis elle écrit à Félicité pour lui annoncer la nouvelle et lui demander d’être de ses demoiselles d’honneur. Mais sa présence lui manquait. Elle aurait voulu lui parler cœur à cœur, lui dire tout ce que le bouleversant retour de Pierre au chevet de son père n’avait pas permis. La
