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Les débuts de Stephen King
Les débuts de Stephen King
Les débuts de Stephen King
Livre électronique271 pages5 heures

Les débuts de Stephen King

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À propos de ce livre électronique

L’écrivain du Maine, comme beaucoup l’appellent, était prédestiné à devenir le meilleur écrivain d’horreur de l’Histoire. C’est ce que nous démontre sa carrière littéraire. En dépit des centaines de refus qu’il dut essuyer à l’époque de ses premières nouvelles et de ses premiers romans, le destin était écrit : le clou qui tenait les lettres de refus finit par tomber.

Stephen King commença à écrire à l’âge de huit ans et il publierait ses premières nouvelles dès le début. Les enfants de l’école le lisaient. Parvenir à la publication de Carrie, l’ouvrage avec lequel sa carrière professionnelle débuta, n’eut rien de facile. Avant cela, il survivait à l’aide d’emplois nombreux et variés ainsi que les chèques qu’il recevait pour ses nouvelles. La mort et la peur furent toujours à ses côtés, depuis l’époque où il creusait des tombes dans le cimetière local à l’adolescence, son premier travail rémunéré. Sa ténacité et sa constance lui permirent d’être reconnu comme le « Roi », un hommage à son nom de famille « King », qui n’aurait pas pu mieux tomber.

Dans cet ouvrage, vous découvrirez ses débuts : ses arrière-grands-parents, ses grands-parents, ses parents, la pauvreté, la caisse des manuscrits de son père, ses premiers contes, l’époque du lycée dont il ne souhaite pas se souvenir, l’université, ses premiers romans, son travail en tant que professeur d’anglais, son alter ego, ses problèmes… Et finalement, son succès de masse. Il s’agit d’une étude de la première étape, la plus pure, de Stephen King, celle qui nous marqua tous et qui ferait de lui le roi de l’horreur.

Un jour, son doigt se posa au hasard sur une carte des États-Unis et atterrit dans le Colorado, sur l’hôtel Stanley. Et le destin suivit son cours. Vous devinez de quelle histoire il s’agit ?

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie24 déc. 2017
ISBN9781547512539
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    Aperçu du livre

    Les débuts de Stephen King - Claudio Hernández

    Les débuts de Stephen King

    Claudio Hernández

    Mon petit Stevie, mon grand génie de l'horreur

    Première édition du livre numérique: décembre 2016

    Titre: Les débuts de Stephen King

    © Claudio Hernandez, 2016. Tous droits réservés.

    © Ivan Ruso par la couverture, 2016

    © Tamara Lopez pour la correction 2017

    © June Silinski pour la traduction 2017

    Dépôt légal:

    Aucune partie de cette publication, y compris la conception de la couverture, peut être reproduit ou transmis sous quelque forme ou par un moyen quelconque, électronique, mécanique, optique, l'enregistrement, par Internet ou par photocopie, sans autorisation préalable éditeur ou l'auteur. Tous droits réservés.

    À mon épouse Mary, qui supporte toutes mes bêtises comme celle-ci en période de crise.

    Les fautes d’orthographe sont les miennes,

    l’histoire est de Stephen King

    Stephen King conçut « Carrie l’Étrange », comme on l’appelle au Brésil, à l’âge de 19 ans, mais ce ne fut que le 5 avril 1974, à 27 ans et après la mort de sa mère, qu’il le vit publié. Son adaptation au cinéma, quant à elle, fut réalisée par Brian de Palma en 1976. À partir de ce moment, le nom de Stephen King, « Steve » pour les amis, commença à réveiller un certain intérêt parmi ses lecteurs, qui se développa à pas de géant, jusqu’à atteindre le grand public, tandis que son troisième et plus célèbre roman figurait déjà sur les listes de meilleures ventes de livres : une œuvre splendide et presque autobiographique intitulée Shining, l’enfant lumière. Mais tout commença bien avant cela, et c’est précisément ce que je souhaite vous raconter.

    Prologue

    Tout ce que vous êtes sur le point de lire traite de Stephen King, préparez-vous donc à un agréable et satisfaisant voyage dans « l’esprit » de cet écrivain si populaire. Beaucoup pensent que Stephen King écrit depuis sa maison dans le Maine, entouré de toiles d’araignée qui pendent au plafond et de chauves-souris appuyées sur les portes de sa demeure de style victorien. En réalité, le bureau de Stephen King se trouve aux abords de Bangor, Maine, au sein d’un immeuble situé dans une ruelle sans issue. Un peu plus haut dans cette même rue, se trouvent une armurerie, un concessionnaire de chasse-neiges et, juste à côté, un cimetière vétuste qui semble avoir été mis là intentionnellement. De l’extérieur, l’immeuble semble avoir été choisi par King pour sa tranquillité, afin de pouvoir s’abreuver des récits d’Edgar Allan Poe, de H.P. Lovecraft ou, plus récents, de Badbury et Matheson.

    Mais commençons par le commencement. Stephen Edwin King est le second enfant de Donald King et Nellie Ruth Pillsbury, et le premier à naître de leur union ; ses parents avaient adopté leur premier enfant lorsque le gynécologue leur avait annoncé qu’ils ne pourraient jamais concevoir. Cependant, King vit disparaître sa figure paternelle à l’âge de deux ans, ce qui le marqua à vie. Néanmoins, il ne reproche rien à son père et ne se demande ni pourquoi il est parti pour ne jamais revenir, ni dans quel bois il est enterré. King se souvient qu’au cours de cet épisode dramatique de sa vie, lorsqu’il avait treize ans, il trouva une caisse pleine de livres et de manuscrits écrits par son père (qui ne furent jamais publiés et ne virent jamais le jour) dans l’une des nombreuses maisons où il vécut pendant son adolescence. Dans cette caisse, il trouva également de nombreux livres de H. P. Lovecraft. Certains pensent que cela l’a poussé à écrire pendant dix ans son recueil de contes le plus célèbre : Danse macabre. Il avait 23 ans lorsqu’il le termina. Dix ans plus tôt, King se rendait également au cinéma à pied, à plusieurs kilomètres de chez lui, pour voir des films de monstres ou d’extraterrestres et en écrire ensuite sa propre version. Le jeune garçon grandit dans la pauvreté jusqu’à la mort de sa mère et il est désormais l’un des hommes les plus respectés en tant qu’auteur et penseur. Oui, vous avez bien lu ! Si Stephen King n’avait pas été écrivain, il serait sans doute devenu psychiatre. On peut le déduire de ses connaissances approfondies de l’esprit humain, de la peur et de ses conséquences.

    King est né dans le Maine le 21 septembre 1947 et aujourd’hui, en 2016, à 69 ans, il compte presque une centaine de livres à son actif, y compris six ouvrages écrits sous un pseudonyme, un conte qu’il a publié sous un autre, et qui sait quoi encore. King maîtrise deux univers différents, que l’on retrouve dans toutes ses œuvres. D’un côté, ses premiers ouvrages et les plus grands succès de sa carrière littéraire, comme Carrie, Shining, l’enfant lumière, Salem, Danse macabre ou Dead Zone, et de l’autre, on trouve un King plus intriguant et prématuré, qui a écrit sous le pseudonyme de Richard Bachman quelques romans tels que Rage, Marche ou crève, La peau sur les os ou encore Running Man. Sous le nom de John Swithen, il publia une nouvelle intitulée Le cinquième quart dans le magazine américain Cavalier (comme s’il s’agissait d’un pseudonyme de Richard Bachman). Sous le nom de Stephen King, il publia également dans des revues pour adultes telles que Penthouse et Cosmopolitan. Souvent, les chèques arrivaient à temps pour acheter les antibiotiques de son fils, Owen, ou pour payer la facture du téléphone.

    Stephen King est une personne très agitée. Il explique toujours comment lui vient une idée, comment il n’a d’autre choix que de l’écrire et comment il est ensuite submergé par les cauchemars et le tourment parce que ses histoires parlent de lui et que c’est pour lui qu’il les écrit. En lisant son œuvre dans son intégralité, on obtient une radiographie de sa vie, de ses peurs, de ses inquiétudes et de son bon savoir. Tout. Il écrit des romans de plus de mille pages et des œuvres aussi importantes que La Tour Sombre, qui en compte 10 000, dans lesquelles il nous révèle, à travers une multitude de paragraphes, qui il est réellement et ce qu’il cache dans sa pensée, dans son « moi ». Le style littéraire de King est très particulier et s’est transformé en un mouvement universel : tous les écrivains spécialisés dans l’horreur veulent écrire comme lui. Son style sonde l’esprit humain à travers des récits longs et profonds. Il aime « planter » une petite graine et la faire pousser jusqu’à maturité. Il s’attarde sur les détails, sur la communication visuelle des scènes, sur la continuité et les références internes, comme nous l’avons déjà vu.

    King suit une thérapie lorsqu’il écrit, et lui-même a avoué qu’il possédait des « filtres » cérébraux que nous n’avons pas tous.

    De plus, nous sommes beaucoup à reconnaître que le secret de King réside en sa capacité à créer des personnages envers lesquels nous pouvons faire preuve d’empathie et dont nous partageons les craintes. King reconnut également à maintes reprises ne pas se souvenir d’avoir écrit Cujo, par exemple, mais de se remémorer parfaitement la peur qui l’accompagnait lorsqu’il écrivait Simetierre. Ainsi, King est une personne comme vous et moi, avec ses peurs, ses phobies et ses joies. De plus, ses livres contiennent de nombreuses références à sa culture personnelle et à la culture de son pays ; il les mêle à la personnalité de ses personnages, qui sont de toute évidence le reflet du citoyen nord-américain typique dont il révèle les peurs, les tentations, les pensées, les aptitudes... tout. Somme toute, King utilise un type de narration assez simple mais efficace, et il fait référence à ses fans comme à des lecteurs constants et même comme à des amis. Il sait comment s’introduire dans votre esprit.

    Stephen King a écrit presque une centaine d’ouvrages et a vendu plus de 400 millions de livres (traduits en plus de 30 langues) dans le monde entier. Il s’agit également de l’auteur dont les œuvres ont le plus été adaptées au cinéma et à la télévision. Tout ce qu’il écrit doit être mis en images par nécessité. Stephen King écrit tous les jours, mis à part le 4 juillet et le jour de son anniversaire, mais certains médias le démentent car l’écrivain l’a déclaré au cours d’une interview, comme pour embellir son discours. Chaque jour, il ne se lève de son bureau qu’après avoir écrit au moins dix pages, pas moins. Après avoir terminé le premier brouillon, qu’il ne montre à personne mis à part à sa femme, Tabitha, il « s’engage » à terminer la première correction en moins de trois mois sinon, il craint que ses personnages ne perdent leur crédibilité et que l’histoire ne se démantèle d’elle-même. C’est une manie de l’écrivain. Parfois, il écrit un roman en un mois ou deux semaines, parfois, il lui faut des années pour le terminer. Dôme a été l’un de ces derniers : le roman vint d’une idée qu’il eut lorsqu’il avait 19 ans et il le termina 30 ans plus tard. Cependant, il écrivit Marche ou crève en 72 heures alors qu’il n’avait que 18 ans. King est méthodique et discipliné. On lui demande souvent quelle est sa réaction face à la page blanche, et il répond toujours de manière très explicite que sa seule préoccupation est d’emboîter les mots les uns derrière les autres. Il sait toujours comment commence son histoire mais ne sait jamais comment elle finira. Lorsqu’il écrit, il adore écouter du rock aussi fort que possible. Il passe ses après-midis avec sa famille et ses amis, lorsqu’aucun match des Red Sox, dont il est un fervent supporter, n’est diffusé à la télévision. Il lit beaucoup. D’après King lui-même, il peut lire jusqu’à 60 livres par an, parfois même plus. Il a toujours dit que pour bien écrire, il est nécessaire de lire tout ce qui nous entoure, qu’il s’agisse d’un bon ou d’un mauvais livre : on peut apprendre de tout. L’auteur est détesté par les critiques et loué par ses fans. Les critiques pensent que son style est l’équivalent de Mac Donald : mauvais mais vendeur. Cependant, lorsque l’on s’éloigne du rôle de critique et que l’on lit réellement ses ouvrages, on découvre rapidement que ce n’est pas le cas et que King est un génie des mots.

    King est également scénariste, et c’est ainsi qu’est né Creepshow, en honneur aux bandes dessinées d’horreur qui étaient publiées dans les années 50 par EC Comics telles que Tales from the Crypt, The Vault of Horror et The Haunt of Fear, que King a « absorbées » avec une grande habileté. Entre autres, il écrivit également le scénario de Cat’s Eye ou Peur Bleue en 1985. Autre anecdote : peu satisfait de l’adaptation par Stanley Kubrick de Shining, l’enfant lumière, King écrivit un nouveau scénario afin de l’adapter comme il l’imaginait au petit écran. Il souhaitait montrer au public le véritable Jack Torrance. Curieusement, Dead Zone, une œuvre de David Cronenberg pourtant acclamée par le public, ne fut pas non plus au goût de King, mais il n’en écrivit jamais une nouvelle adaptation. King ne considère pas que ses œuvres soient toujours bien adaptées à l’écran, ce fut cependant le cas pour Les évadés, qui fut nommé aux Oscars. L’adaptation du film fut dirigée par le réalisateur Frank Darabont, avec qui l’auteur développerait une grande amitié.

    Stephen King obtint un diplôme en langue anglaise à la Lisbon Falls High School et compléta sa formation à l’University of Maine, à Orono. Durant ces années, l’apparence physique de King était négligée : il portait une longue barbe et s’était laissé pousser les cheveux. Il prit goût à la politique, fut membre du Students’ Senate et s’impliqua dans le mouvement antimilitaire du campus d’Orono contre la guerre du Vietnam. Ce fut également à cette époque que lui vinrent ses meilleures idées, en commençant par Carrie, qu’il écrivit à l’arrière de la caravane dans laquelle il vivait. À cette époque, le Roi de l’Horreur était déjà marié à Tabitha King, (dont le nom de jeune fille est Spruce), également auteure. Un jour, Tabitha vit un manuscrit dans la poubelle. Elle l’en sortit et vit quelque chose d’intéressant dans ces pages froissées et sales. C’est alors qu’elle insista pour que King continue d’écrire Carrie tandis qu’il pleurnichait presque, prétendant qu’il ne connaissait pas suffisamment les femmes pour écrire à leur sujet. Carrie fut publié en 1974, mais ce n’était pas le premier roman qu’il écrivait. Sa mère ne vit jamais le livre publié, bien qu’elle puisse le lire avant de mourir d’un cancer du poumon. King avait déjà écrit trois ouvrages qui, plus tard, seraient publiés sous le pseudonyme de Richard Bachman, comme nous l’avons déjà vu. Carrie se vendit à 4 millions d’exemplaires. L’auteur reçut tout d’abord une avance de 2 500 dollars, puis une autre de 400 000 dollars, ce qui lui valut son premier véritable évanouissement. Plus tôt, il avait écrit et réuni, durant toute son adolescence, une grande partie des histoires de son livre Danse macabre, que nous avons déjà cité plus haut. Il s’agit sans doute du meilleur recueil de nouvelles de King, et il a laissé une trace. Presque toutes les nouvelles furent adaptées à l’écran à un moment ou un autre de sa vie, comme ce fut le cas pour Les démons du maïs, la plus connue de toutes.

    En 1971, il commença sa carrière de professeur de lycée ; il enseignait l’anglais à la Hampden Academy tout en continuant à écrire nuit après nuit. Il avait déjà terminé Carrie et Bill Thompson, son agent littéraire chez Doubleday, lui demanda une nouvelle histoire. King avait alors deux manuscrits : Blaze et Salem. Thompson choisit le second, une histoire de vampires, et lui dit qu’il serait bientôt catalogué comme auteur de livres d’horreur s’il continuait sur cette voie. Cette idée plut à King tandis qu’il observait un chat endormi sur le tourne-disque d’un bar.

    Lorsque le syndrome de la page blanche l’atteint, King partit écrire dans une région tranquille du Colorado. Il descendit dans un hôtel appelé Stanley, au cœur des montagnes rocheuses et qui plus est, en hiver, pendant la basse saison, lorsqu’il y a peu de clients. Il s’enferma dans la chambre 217. Là, il se laissa à nouveau inspirer par sa propre expérience, et ainsi naquit Shining, l’enfant lumière, son œuvre phare. Le personnage de Jack Torrance, en particulier, vit le jour. À cette époque, King essayait de s’éloigner de l’alcool et de la drogue et il subit de nombreuses épreuves, illustrées à la fois dans ce roman comme dans les personnages d’ouvrages précédents. Il passait des nuits entières à arpenter la moquette des longs couloirs, pensant que, d’un moment à l’autre, une horde de fantômes sortirait des murs et du sol et se jetterait sur lui. Il renomma l’hôtel Overlook.

    Si quelqu’un mérite le succès, c’est bien Stephen King, car sa vie n’a rien eu de facile. Il vivait dans une caravane lorsqu’il écrivit Carrie et Salem, et la difficulté qu’il avait à affronter la vie quotidienne facilita sa dépendance à l’alcool et à certaines drogues, qu’il finirait par abandonner plusieurs années plus tard. Ce fut à cette époque qu’il écrivit des best-sellers les uns après les autres, et il remarquerait ensuite qu’il ne se souvenait pas les avoir rédigés. C’est ainsi que virent le jour Dead Zone, Cujo, Charlie ou encore Le fléau, pour ne citer que quelques-unes des œuvres que nous avons déjà mentionnées.

    Une des questions posées le plus souvent à Stephen King au cours de sa carrière est la suivante : « De quoi avez-vous réellement peur ? » Il s’agit sans aucun doute d’une question importante... De quoi un auteur de romans d’horreur a-t-il peur ?

    Probablement de tout ce sur quoi il écrit. Il a toujours répondu qu’il avait peur de choses banales, comme l’obscurité, les serpents, les funérailles, les cimetières, le numéro 13... Mais par-dessus tout, il a peur de la fine ligne qui sépare le bien du mal, de ce ressort qui saute dans l’esprit de certaines personnes, les transformant en véritables monstres humains. C’est ce qu’il craint le plus, et c’est pourquoi dire que si King n’avait pas été écrivain, il aurait été psychiatre n’a rien d’insensé. Il a également peur de sa propre mort. Il s’agit d’un processus naturel, et il admet que nous passons tous par elle, mais qu’elle réveille notre peur la plus profonde : l’inconnu, le processus de mort, ce qu’il se passe à cet instant et où nous allons ensuite. C’est pourquoi une grande partie de l’œuvre de King traite de la mort, de ce mystère que nous n’avons toujours pas levé et qui reste inconnu même pour les experts tels que lui.

    Stephen King continue de travailler sans relâche, même après sa décision d’arrêter temporairement d’écrire à la suite d’un accident, en 1999, lorsqu’il avait été renversé par une fourgonnette. Un coup dur pour ses fans, et pour lui-même, qui ne se sentait plus la force de continuer. Aujourd’hui, parfaitement rétabli, son corps a vieilli mais son esprit semble briller comme au premier jour, voire davantage. King continue de nous montrer son style profond, catalyseur, dans un habile mélange d’horreur classique et de fantaisie parapsychologique ou de science-fiction au pouvoir très suggestif. Ses histoires se déroulent dans le cadre de la vie quotidienne actuelle et nous hypnotisent par ses descriptions précises et minutieusement analysées. Comme nous l’avons dit plus tôt, vous êtes sur le point d’entrer dans « l’esprit » merveilleux de Stephen King.

    Claudio Hernández

    Biographie

    Le petit Stephen King voit le jour

    Le destin était écrit. Nellie Ruth Pillsbury avait déjà un fils, mais pas de son époux, Donald King. Il s’agissait de David King et il avait été adopté. Nous étions en 1945 et David avait déjà deux ans lorsque Stephen Edwin King, dont le nom n’avait pas encore été décidé, hurla pour la première fois en voyant la lumière du jour. Cette fois, l’enfant était le fils biologique des deux parents. Un gynécologue leur avait affirmé avec certitude que Ruth ne pourrait jamais être enceinte ; c’était l’époque où les tests de maternité se faisaient avec des grenouilles ou, dans le cas de Steve King, des araignées. Le petit King serait bientôt un type barbu et grand de presque deux mètres. C’était le 21 septembre 1947 et Ruth ignorait qui elle venait de mettre au monde.

    Lorsque ses parents lui donnèrent le nom de Stephen Edwin King, les mécanismes du destin avaient commencé à se mettre en marche pour lui.

    À présent, des millions de fans les adorent, lui et sa littérature. Cette histoire est celle du petit Steve, à présent papy Steve.

    Ses grands-parents maternels et ses origines

    Les dernières années de la vie de Ruth, après l’abandon du foyer par son époux, Donald, furent très mouvementées ; elle se déplaçait dans tout le nord du continent américain, en particulier dans le Maine, à la recherche de nourriture et d’un toit pour ses deux fils. Il en fut ainsi jusqu’à sa mort, que certaines biographies situent au Mexique. Cependant, dire que ses ancêtres avaient connu la pauvreté serait un mensonge. Au contraire, la famille de Ruth, ou plutôt ses ancêtres, n’avaient jamais connu ni la faim ni la pauvreté, pas même après le krach de 1929. Depuis l’époque de son arrière-arrière-grand-père (Jonathan Pillsbury, 1790), sa famille avait joui du prestige et de l’abondance. Ils possédaient des terres où ils construisaient des maisons et fabriquaient des bateaux à Scarborough. Leur situation était telle que, entre 1915 et 1932, ils possédaient leur propre hôtel, nommé « La maison des Pillsbury ». À cette époque, Scarborough était une ville portuaire où l’on cultivait la terre et où les activités locales incluaient la pêche et la construction de bateaux, le tout dans un cadre rempli de restaurants en bord de mer, d’hôtels et de pensions, car il s’agissait d’un lieu propice au tourisme. Nellie Ruth Pillsbury naquit le 3 février 1913 et se maria à un capitaine de la marine marchande nommé Donald Edwin King le 23 juillet 1939. Ils ne s’installèrent nulle part pendant au moins les six premières années de leur mariage, explorant l’Amérique du Nord de Chicago jusqu’à New-York. Mais Ruth était attachée à sa terre : le Maine. Donald était né le 11 mars 1914. Ruth était la quatrième de huit enfants, fruits de l’union de Guy Herbet et Nellie Weston Fogg Pillsbury. Donald, son époux, les abandonna, elle et ses deux fils, David et Stevie, en 1949. Donald avait quitté la marine marchande et enchaînait les petits boulots ; il fut par exemple vendeur d’aspirateur en porte à porte pour la marque Electrolux. Mais les problèmes économiques l’étouffaient de plus en plus et, un jour, il décida de sortir pour acheter un paquet de cigarettes et ne revint jamais.

    Donald et Ruth partageaient un goût pour la littérature et la culture en général. Il est important de mentionner que la mère de Ruth était professeure et que cela a influencé sa croissance intellectuelle. Donald était un écrivain compulsif, poussé par son amour de la science-fiction et de l’horreur, mais il n’était pas constant dans son travail. Il parvint cependant à terminer plusieurs manuscrits et contes, qui furent néanmoins rejetés par les maisons d’édition auxquelles il les avait envoyés. H.P. Lovecraft était l’un de ses idoles. Lorsqu’il s’enfuit du domicile familial, il laissa trois caisses remplies de livres et de manuscrits. Ruth, qui l’ignorait, déménagea régulièrement pendant plus de quatre ans, entre les deux et les six ans de Steve : Chicago, Indiana, Ford Wayne, Malden, Massachussetts et Wisconsin. Ainsi, Stevie put acquérir de grandes connaissances des gens qui vivaient dans chacun de ces lieux, ce qu’il utilisa ensuite dans ses œuvres.

    Le mariage bat de l’aile et les déménagements commencent

    Le mariage s’affaiblit

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