Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Les Amandiers de Rangoon et d'Ailleurs
Les Amandiers de Rangoon et d'Ailleurs
Les Amandiers de Rangoon et d'Ailleurs
Livre électronique130 pages1 heure

Les Amandiers de Rangoon et d'Ailleurs

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

La quête d'une vie meilleure que celle allouée arbitrairement par quelque obscure volonté supérieure, fût-elle le destin lui-même, est le thème autour duquel se structurent les quatre histoires réunies dans cet ouvrage sur le développement personnel. Le personnage principal de chacune d'elles poursuit en effet le même objectif : éradiquer le problème qui l'empêche d'être heureux. Mais des obstacles tant intrapersonnels qu'extérieurs à lui-même en contrarient la réalisation. Aussi, découragé, s'apprête-t-il à baisser les bras, à mettre un genoux à terre quand, chemin faisant, il rencontre par hasard la Bonne Chance. D'une histoire à l'autre cette dernière revêt diverses apparences physiques. Néanmoins, malgré la diversité de celles-ci, elle incarne dans tous les cas une sorte d'alchimiste qui détient le secret de la transmutation du malheur en bonheur. Cet être providentiel, transfiguré par les métamorphoses succésives que lui impose le fond même de chaque histoire, se révèle être un Marchand d'Espérances à l'adolescent trop timide pour ouvrir son coeur à la fille du boulanger de son quartier ; Aung San Suu Kyi elle-même à la jeune birmane qui ne sait quel sens donner à sa vie ; une tante dotée de pouvoirs magiques à l'égard de sa nièce affublée d'une disgrâce physique ; un cordonnier, qu'on appelle au village le Magicien de la Vie, à un jeune berger laid et inculte, pris dans la tourmente du changement inhérent à la mondialisation. Ces quatre histoires, inspirées à la fois par des souvenirs d'expériences réellement vécues et par l'imagination même de l'auteur, découvrent au lecteur des secrets qui l'aideront à concrétiser ses rêves pour peu qu'il se comporte comme la fleur de l'amandier. En effet, au coeur de l'hiver, la fleur de l'amandier porte elle aussi un rêve à l'intérieur de sa blanche corolle : l'amande en devenir. Pourtant, malgré le contexte de la saison, peu propice à la réalisation de son rêve, elle résiste à la rage des vents et des pluies jusqu'à ce qu'advienne enfin le fruit.

LangueFrançais
Date de sortie28 nov. 2016
ISBN9781370029594
Les Amandiers de Rangoon et d'Ailleurs
Auteur

Roger Henri Dobric

Je suis marié. Dany, mon épouse, est enseignante. Nous avons un fils, Raphaël, qui exerce avec compétence la profession d'ostéopathe. Quant à moi, j'ai une formation à la fois scientifique et orientée vers l'administration des entreprises industrielles. Tant dans la sphère familiale qu'en société je m'efforce (sans toujours y parvenir) de structurer ma conduite à travers un compromis entre la lucidité de la raison et l'intelligence du coeur. Celle-ci procède également de valeurs qui, à l'instar des étoiles pour le nomade ou le marin, m'orientent tout en scintillant dans mon propre ciel. Je fais allusion ici à l'honnêteté, le respect (de soi, d'autrui, des biens communs, quels qu'ils soient, culturels ou inhérents à la nature elle-même), l'engagement, afin de préserver une cohérence entre ce que je dis et ce que je fais. À propos des arts, dont je ne fais aucune distinction entre majeurs et mineurs puisque je suis essentiellement attaché à l'écho émotionnel qu'une oeuvre répercute dans mon univers intérieur, j'aime :Le cinéma d'auteurs qui se déclinent d'Ingmar Bergman à Clint Eastwood en passant par Roman Polanski, Bernardo Bertolucci, David Lynch et bien d'autres ; la peinture figurative qui par son style, sa facture, est capable de s'émanciper de la réalité immédiatement perceptible des choses, comme l'impressionnisme, certaines oeuvres expressionnistes et la peinture onirique de l'artiste Marie-Claire d'Armagnac ; la littérature qui, par le truchement de l'écrit, me permet d'entrer en relation avec des esprits et de regarder alors le monde à travers le prisme de perception de ceux-ci. J'aime une multitude d'écrivains, mais j'avoue être un inconditionnel d'Albert Camus. Enfin, comme quiconque, je chevauche malgré moi le temps qui passe, ce temps qui m'emporte vers mon destin à un rythme plus ou moins soutenu selon les jours, tantôt au galop, tantôt au trot.

En savoir plus sur Roger Henri Dobric

Auteurs associés

Lié à Les Amandiers de Rangoon et d'Ailleurs

Livres électroniques liés

Fiction littéraire pour vous

Voir plus

Articles associés

Avis sur Les Amandiers de Rangoon et d'Ailleurs

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Les Amandiers de Rangoon et d'Ailleurs - Roger Henri Dobric

    Par

    Roger Henri Dobric

    Copyright 2016 Roger Henri Dobric

    (À la fois pour l’illustration de la couverture du livre et son texte)

    ISBN : 979-10-93010-15-1

    Smashwords Edition

    Smashwords Edition, License Notes :

    This eBook is licensed for your personal enjoyment only. This eBook may not be re-sold or given away to other people. If you would like to share this book with another person, please purchase an additional copy for each recipient. If you’re reading this book and did not purchase it, or it was not purchased for your use only, then please return to Smashwords.com and purchase your own copy.

    Thank you for respecting the hard work of this author.

    Table des matières

    Titre du livre

    Insertion à propos du titre du livre

    Le Marchand d’Espérances

    Les Amandiers de Rangoon :

    Prélude

    Lettre 1

    Lettre 2

    Lettre 3

    Eurélie et la Lanterne Magique

    L’Alchimie du Bonheur :

    Prologue

    L’Initiation

    Vers d’autres histoires

    Du même Auteur

    Insertion

    Un des essais de jeunesse d’Albert Camus s’intitule Les Amandiers. La floraison de ces arbres-là est précoce, écrit-il. L’écrivain nous explique que, en effet, près d’Alger, dans la vallée des Consuls, les amandiers se couvrent soudain de fleurs au cœur de l’hiver, au cours « d’une seule nuit froide et pure de février ». Mais, en dépit de leur apparente fragilité, ces fleurs au teint polaire vont résister à la véhémence des orages et à la violence des vents jusqu’à ce qu’advienne pour chacune d’elles l’amande qui était en attente d’être à l’abri de la blanche corolle. Cette endurance à résister au malheur guerrier qui chevauche les intempéries de l’hiver témoigne par là même de la force de caractère de l’amandier.

    Tous les protagonistes des histoires que je conte ici, dans ce recueil, sont dotés de la force de caractère de l’amandier. Aussi luttent-ils sans désemparer contre les évènements qui s’opposent comme autant d’obstacles à la réalisation des rêves qu’ils portent en eux.

    Le Marchand d’Espérances

    Il pleuvait depuis plusieurs jours. C’était une pluie ininterrompue, mais scandée par des averses d’une inégale vigueur, bien plus violentes à certains moments de la journée qu’à d’autres. Les nuages du haut desquels elle était précipitée sans trêve me semblaient intarissables. Pourtant, un matin, la pluie cessa soudain de tomber. Le même jour, vers midi, le vent fit son apparition en ce mois d’octobre. Depuis il erre par tout le pays, s’obstinant jour après jour à gommer les ocres automnaux dont se farde le paysage. Ce n’est pas un vent de saison : il est bien trop glacial. D’ailleurs, à cause de son incessante présence, les nuits sont plus froides que de raison. Aussi ont-elles entrepris de tisser de grands tapis de gelée blanche que, au petit matin, je découvre devant ma porte, dans mon jardin et, de loin en loin, sur toute l’étendue de la campagne alentour.

    À interroger le ciel, je crois que l’arrivée de la neige est imminente. Je vous avoue que cette promesse céleste m’angoisse un peu. Car je sais que ma solitude m’apparaîtra alors bien plus grande, bien plus profonde qu’à présent lorsque la neige aura pris possession du monde autour de moi. Autrefois, à cette époque en vérité pas si lointaine où Gerda cheminait encore à mes côtés, la présence de la neige sous mes pas ne m’inspirait pas une telle déréliction. En effet, le silence du monde enseveli sous la neige accaparait alors toute mon attention, ne laissant ainsi ma sensibilité disponible à nulle autre chose qu’à lui-même et à Gerda. Il m’apparaissait bien plus lourd que le silence ordinaire ; et en même temps pas si dense que ce dernier ; mais creux, évidé, de sorte qu’il m’était possible d’écouter à l’intérieur de lui-même les battements sourds du cœur de la nature endormie. Il me souvient que, lors de ces neiges enchantées d’autrefois, il m’arrivait de dire à Gerda, ma femme : « Ecoute le silence : il est habité par la belle mélodie du monde.» Alors, se prêtant au jeu, elle tendait l’oreille, l’appuyant à son tour contre le silence, exactement comme si ce fût un gros coquillage ; oui, un de ces gros coquillages magiques qui retiennent en eux le souvenir captif mais vivant du bruit des vagues, du ressac de la mer dans laquelle ils se sont longtemps baignés. Au bout d’un moment, elle décollait son oreille de la blancheur du silence et, se tournant vers moi souriante, elle disait : « Oui, c’est joli ! » Puis, sitôt après, nous éclations de rire, d’un beau rire franc et contagieux. Quoiqu’adultes, nous étions à ces moments-là comme deux grands enfants joyeux de participer au gré de notre seule fantaisie à la mise en scène de notre vie commune.

    C’est l’après-midi, un après-midi bien maussade. Je suis assis près de la cheminée. J’y réchauffe ma solitude. Dans l’âtre, quelques flammes dansent sur la bûche couchée parmi les cendres et le rougeoiement des braises. Ce n’est qu’une petite flambée d’automne, mais elle me fait du bien à l’âme, à ma vieille carcasse aussi. De la place où je me tiens, je vois le ciel par transparence, à travers les carreaux les plus hauts de la fenêtre. Il écrase son visage contre les vitres, un visage de neige, j’en suis convaincu. Au-dehors, par-delà la porte bien close, j’entends le vent ; il rôde autour de la maison ; il se traîne sur le sol, la toiture, contre la pierre des façades, le souffle ponctué de râles, parfois de déchirants hurlements. À ces moments, quand au plus fort des rafales il émet de tels cris, longues plaintes déchirantes qui s’étirent jusqu’à l’épuisement de la rafale elle-même, on dirait un loup, ou encore un chien en deuil, en train de hurler sa douleur d’avoir perdu un être qui lui était cher.

    Alors que je regarde quelque peu angoissé le visage hâve du ciel, un chat m’apparaît soudain sur le rebord de la fenêtre. Il a dû bondir depuis le sol, effrayé par les cris du vent ; à moins que, volumineux flocon de neige, il ne soit tombé du ciel. Car il est tout blanc. Il miaule, miaule avec insistance. M’implore-t-il par ses incessants miaulements de lui ouvrir mon cœur ? Peut-être. Mais toute réflexion faite c’est plutôt lui qui, me semble-t-il, à sa manière toute féline, m’ouvre tout grand son propre cœur. Je me lève de ma chaise, me dirige vers la fenêtre. Je constate alors que ce chat chu du ciel a des myriades d’étoiles dans les yeux. Je veux dire par là que ses yeux ont la couleur de l’hyacinthe, du vieil or. Je m’approche encore un peu de la fenêtre et, à mon étonnement, je me sens saisi tout à coup par un irrépressible sentiment de nostalgie, un peu comme si à contempler les yeux de ce chat j’allais en même temps à la rencontre de mon passé.

    Adolescent, j’ai partagé quelque temps l’appartement de ma grand-mère maternelle, à Marseille. C’était à l’époque où elle avait encore toute sa tête, du moins me semblait-il alors. Elle avait de temps à autre des comportements il est vrai bizarres, mais je n’assimilais point ceux-ci à des symptômes liés à une lente et progressive dégénérescence de sa santé mentale. Je manquais alors de lucidité, voyant toujours ma grand-mère avec les yeux du cœur et jamais ceux de la raison.

    Nous habitions au dernier étage d’un vieil immeuble situé sur la place Estienne d’Orves, à quelques enjambées du Vieux Port et de la rue Sainte. L’appartement de ma grand-mère n’était pas très confortable, mais je l’aimais bien à cause du point de vue qu’il m’offrait sur la ville, le port et la mer. De ma chambre, j’accédais directement à une terrasse suspendue au-dessus des toits. Les pigeons venaient de temps en temps s’y reposer parce qu’elle s’ouvrait en plein ciel. Moi aussi j’aimais y venir, surtout à la fin de la journée, à cette heure où Marseille commençait à sombrer dans les ombres du soir alors que le ciel et la mer étaient encore clairs. Puis la nuit prenait le pas sur le crépuscule. Alors la ville entière s’illuminait soudain d’une profusion de lumières tandis que les étoiles, maintenant éparpillées parmi les ténèbres du ciel, éclaboussaient elles aussi la nuit de points jaunes et scintillants.

    La plupart de nos voisins ne m’appréciaient pas. Ils me reprochaient d’avoir lié une amitié durable avec les chats de la place Estienne d’Orves et des rues avoisinantes. Leur mécontentement envers moi était essentiellement dû à la bienveillance que je témoignais à mes amis en leur offrant presque chaque jour des croquettes et du lait dans des couvercles de boîtes métalliques. Je disposais ces couvercles sur le trottoir, tantôt d’un côté de la porte d’entrée principale de l’immeuble, tantôt de l’autre côté, au gré de mon inspiration. Nos voisins médisaient sur mon compte. Ils disaient que par ma faute ça puait partout la pisse de chat, devant l’immeuble mais aussi dans le large corridor qui conduisait de la porte d’entrée de l’immeuble jusqu’au grand escalier qu’il fallait emprunter pour se rendre aux différents étages. Ils me témoignaient une bien plus grande hostilité qu’à l’ordinaire quand mes amis succombaient à la fièvre du printemps. Certains voisins m’accusaient alors d’être à l’origine de leur insomnie ; d’autres du mal-être qu’ils ressentaient particulièrement en cette saison. Mais tous, sauf notre voisin de palier, Camille (un transsexuel qui travaillait la nuit comme serveur au Saõ Polo, dans une discothèque où jouait un petit orchestre de jazz), me tenaient pour responsable des miaulements étranges qu’ils entendaient tout au long de la période des amours félines. Moi, en revanche, je ne trouvais pas ces miaulements-là incommodants ; un peu gênants peut-être, mais sûrement pas au point d’en perdre ma bonne humeur ou le sommeil. Et puis je l’avoue, ces étranges miaulements, qui dès le soir venu montaient de la place Estienne d’Orves à l’assaut de notre immeuble, étaient à mes oreilles semblables aux gémissements de l’inconsolable orphelin qui sanglotait souvent en moi. N’avez-vous jamais

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1