Le secret de Barabbas

Par Michael Ronin

Du Languedoc aux Îles Canaries en passant par les Pays-Bas, un voyage au cœur de l'Histoire, un roman d'aventure passionnant.

Alors que Jésus est crucifié, Barabbas disparaît de l'Histoire. Plus aucune mention nulle part de celui qui fut sauvé à la place de Jésus. De nos jours, dans le Languedoc, dans le Sud de la France, une équipe d'archéologues découvre les restes d'un soldat romain dans une grotte mais est sauvagement massacrée peu après. Seule rescapée du massacre, Caroline Gauthier se lance dans une course effrénée à travers l'Europe à la recherche du secret de Barabbas pourchassée par un ordre affilié à la protection de la foi chrétienne.

• Langue: Français
• Éditeur: Michael Ronin
• Date de sortie: 22 août 2016
• ISBN: 9781370148066

Michael Ronin

Travaillant dans le domaine du commerce de détail et du livre, pour ne pas dire une librairie, Michael Ronin livre son premier roman, Le secret de Barabbas, à l été 2016. Michael écrit pour le plaisir d amener ses lecteurs dans son univers. Il travaille actuellement sur la suite des aventures du trio Gauthier/Drussant/Duval. Retrouvez-le sur Facebook: https://www.facebook.com/michael.t.ronin Ses citations favorites: - Temet Nosce - En Histoire il y a peu d événements dont on peu dire avec certitude qu ils sont arrivés. (Goethe) - Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort. (Nietzsche) - J ai glissé Chef... (la 7e Compagnie) - Y a-t-il une vie après la mort ? Seul Jésus pourrait répondre à cette question. Malheureusement il est mort (Coluche) - La possession de la connaissance ne tue pas le sens de l’émerveillement et de mystère. Il y a toujours plus de mystère. (Anais Nin) - Étudie le passé si tu veux connaître l avenir (Kong Fuzi (Confucius)).

Aperçu du livre

Prologue

Hiver 62

Gallia Narbonensis

sur la Via Domitia

L'homme sait qu'il a trop tardé à prendre la route et déjà le froid, qui s'installe, glace ses vieux os qui ne sont plus habitués à un tel climat.

Sa santé l'inquiète un peu et il commence à douter de ses forces. La douleur qu'il traîne à l'estomac depuis quelques jours n'augure rien de bon. Il dort peu et mal. Il aurait voulu retrouver la cadence de marche de son jeune temps, mais il n'est plus le jeune homme qu'il était. Le hardi légionnaire qui marchait normalement cinq kilomètres en une heure pendant cinq à sept heures par jour et les cadences accélérées à sept kilomètres en cinquante minutes, maintenue pendant huit heures, en cas d’urgence, pour aller porter secours à une autre légion. Aujourd'hui il n'est plus qu'un vieillard, l'ombre de son passé.

La toux qui l'a réveillé ce matin et le sang qu'il a recraché l'inquiète. Aura-t-il seulement le temps d'arriver à destination?

Devrait-il rebrousser chemin et retourner vers Aquae Sextiae pour se reposer et se soigner? Il n'a pas croisé âme qui vive depuis deux jours.

Et il y a les loups.

Les loups qui le suivent.

Sentent-ils une proie facile?

Quelle ironie s'il mourrait sous les crocs des loups, alors que l'animal est le symbole de Rome et de sa légion.

- Ironie du destin je suppose. Pas aujourd'hui Lupercus, pas aujourd'hui! Crie-t-il à la ronde le poing levé, son cri mourant dans une quinte de toux. À moins que ce ne soit Mars lui-même qui viennent le chercher pour le conduire aux champs Élyséens, l'ironie encore.

Il voit au loin une fumée s'élever. Les dieux ne l'ont pas abandonné. L'homme hâte le pas à l'idée de se réchauffer.

Sur le bas côté de la route il voit un groupe réuni autour du feu se partageant de la nourriture. Son estomac, fragile, crie famine.

- Bonsoir étranger. Veux-tu partager nos agapes à la chaleur d'un bon feu? Tu sembles harassé.

- Qu'est-ce que les agapes?

- C'est un terme qui signifie accueillir avec amitié et partager un repas fraternel.

- Ce n'est pas de refus, merci.

- Nos possessions sont maigres mais nous les partageons de bon cœur. Prend place. Je me nomme Solimarus.

- Je me nomme Marcus. Merci.

Avec attention il prend une cuillerée du bol de soupe qu'on lui a tendu et attend la réaction de son estomac, puis une autre, puis finalement vide son bol avidement.

- Je retourne chez moi, en Aemilia, d'où je suis parti depuis bien trop longtemps. Et vous?

- Nous ne faisons qu'aller de villes en villages, parcourant les routes pour partager l'Histoire du ressuscité.

- Le ressuscité?

- Tu n'as pas entendu parler de lui?

- Non. Qui est-ce?

- C'est le fils de Dieu, mort et ressuscité.

- Raconte-moi.

- Par-delà la mer, en Judae il y avait un homme bon, un charpentier. Sa femme allant accoucher ils ne trouvèrent aucun endroit pour se loger alors ils se réfugièrent dans une étable. Le bébé naquit au solstice d'hiver dans une mangeoire, réchauffé par le souffle d'une âne et d'un bœuf.

L'enfant grandit et devint un guide qui, comme nous, parcourait les routes pour délivrer un message de paix et d'amour. Il s'est élevé contre ceux qui vénèrent plusieurs dieux et Rome a eue peur. Elle a fait arrêté cet homme bon et jeté en prison. Pour insulter le peuple, les romains firent choisir au peuple qui devait vivre et mourir. Cet homme bon ou un meurtrier. Le peuple choisit de sauver un homme au nom honni par les nôtres, Barabbas.

Tous crièrent et crachèrent par terre alors que l'homme se lève d'un bond en criant.

- Ne souillez pas la mémoire de Barabbas! Vous ne savez rien! Vous…

Mais l'homme ne finit pas sa phrase et s'effondre en se tenant le ventre, en crachant du sang.

En le retournant pour lui porter secours, ils peuvent l'entendre expirer ses derniers mots avant qu'il ne meurt.

- Vous ne savez pas... Le secret... Barabbas...

1

Montréal-de-Sos, Auzat

France

De nos jours

Accroché au flanc d'une vallée d'un des affluents de l'Ariège, sur un promontoire dominant Auzat, le château de Montréal-de-Sos est l'objet de fouilles archéologiques depuis plus de quinze ans. Le château est méconnu et quasiment enterré, mais sous la direction du Docteur Olivier Barthès, un groupe de doctorant participe à sa valorisation.

Construit par les comtes de Foix au début du XIIIème siècle, il était destiné à protéger le comté des incursions aragonaises. De grandes dimensions, il comprenait un donjon au pied duquel se trouvaient les bâtiments seigneuriaux. Il était entouré de fortifications comprenant deux tours: la tour du Campanal, au sud, au-dessus d'Olbier, et la tour du Barry, au nord, au-dessus d'Auzat.

Suivant un chemin de mule, sous un soleil de plomb et accompagnée du chant des cigales, le Docteur Caroline Gauthier voit un lézard disparaître entre deux pierres le long de la paroi. Alors qu'elle s'approche elle voit un espace qui semble plus profond qu'il ne devrait. Arrachant une branche à un buisson et, en prenant appui sur une pierre, elle l'enfonce dans l'espace pour en mesurer la profondeur. C'est alors que la pierre où elle a posé sa main gauche s'enfonce. Elle lâche aussitôt sa branche et appuie de toute ses forces sur la pierre qui s'enfonce puis tombe, découvrant une ouverture. Elle comprend aussitôt qu'il s'agit d'une grotte dont l'entrée a été murée, et qui était camouflée derrière la végétation.

La mi-quarantaine, le Docteur Olivier Barthès ne ressemble en rien à Indiana Jones, avec son éternelle casquette X-Files vissée sur la tête, son jean bleu délavé et déchiré au niveau des poches -si bien que ses caleçons sont souvent visibles- que ce soit par pure provocation, dans le but de créer un malaise ou par je-m'en-foutisme, c'est sa tenue de travail comme de réunion.

D'un pas déterminé il se dirige vers son assistante, Caroline Gauthier, qui l'a appelé de toute urgence sur le talkie-walkie.

Elle agitait sa casquette des Canadiens de Montréal avec impatience.

- Mais dépêchez-vous Doc!

- Que me vaut cette frénésie?

D'un regard paternel le Docteur Olivier Barthès ne peut s'empêcher de sourire devant son étudiante préférée. Son petit mètre soixante-cinq, les cheveux noirs à la coupe Louise Brooks, les yeux bleus. Un beau visage, aux pommettes hautes et saillantes, et une fossette au menton. Têtue comme une mule mais dotée d'un fort instinct. Bien que les pommettes hautes combinées à une coiffure flatteuse soient considérées comme l'idéal de la beauté dans notre culture, elle n'a jamais abusée de son pouvoir de séduction, allant, au contraire, jusqu'à le nier. Le Docteur Barthès se revoit en elle, toujours célibataire, le nez plongé dans les livres, recherches et études… le travail avant tout. La soif de connaissance. Tout son temps consacré à sa carrière. Ils ont rapidement développé une complicité et une relation allant au-delà du travail. Il voit en elle la fille qu'il n'a jamais eu, celle qu'il aurait voulu avoir, celle avec qui partager sa passion et son amour de l'Histoire et des vieilles pierres.

- J'ai trouvé une spoulga¹ sous la Tour du Barry, dit-elle en sautant de joie.

Le château, construit sur un piton calcaire est situé au confluent de deux anciens glaciers, celui descendant de la vallée de Goulier et celui de la vallée de Vicdessos, et a donc été creusé par les glaces. Tout ceux ayant un minimum de connaissance en géologie s'attendent donc à y trouver des grottes.

Née d'un père québécois et d'une mère native du Languedoc, Caroline, en vacances dans la famille, s'était jointe à l'équipe du Docteur Oliver Barthès pour approfondir ses connaissances des spoulgas, des grottes fortifiées, en Ariège et elle arpentait le chemin muletier centimètre par centimètre, sondant les bases des murailles.

A eux deux ils arrivèrent à dégager une autre pierre leur laissant suffisamment d'espace pour mieux voir l'intérieur. L'air est sec, un bon point pour la conservation.

« Nom de….! s'exclament en même temps le Docteur et Caroline tandis qu'ils balayent l'intérieur avec leurs lampes torches.

Stéphane, amène ton matériel sur le chemin au nord-est de la Tour du Barry et des pieds-de-biche. On t'attend! » Crie presque le Docteur Barthès au Talkie-Walkie.

Stéphane Monti s'arc-boute en arrière pour peser de tout son poids sur le pied-de-biche et des pierres se descellent suffisamment pour que Caroline puisse se tenir dans l'encadrement de l'espace ouvert et jeter un meilleur coup d’œil à l'intérieur en s'éclairant de sa lampe torche.

Fini le temps des croquis fait à la main, ou des appareils photos. L'informatique est entré dans le monde de l'archéologie, pour aider les archéologues sur les chantiers de fouille, que ce soit pour réduire les erreurs dans la prise de mesures des objets trouvés, faire des relevé topographiques et photographiques, réaliser des modèles 2D et 3D, faire l'analyse et l'enregistrement des données.

Le relevé soigneux, l’enregistrement précis des positions dans l’espace et la présentation spatiale en 3D des objets et des structures découverts pendant le processus de fouilles reflètent une étape très importante dans le travail des archéologues car tout objet non enregistré, et dont la position n’est pas représentée sur le plan lors de la fouille, est scientifiquement perdu. La numérisation permet de reconstituer virtuellement des bâtiments, des colonnes ou n’importe quoi sur ordinateur et est bien plus précise que les reproductions en deux dimensions, tracées sur papier à la main tout en prenant beaucoup moins de temps.

Stéphane Monti, surnommé « le geek » par ses collègues, est en charge des systèmes informatiques. Il est en train de finir d'installer le scanner laser terrestre FARO Focus tandis que le Docteur Barthès fait les cent pas, impatient devant la minutie dont fait preuve Stéphane à brancher son équipement tout en étant conscient que ça va tout de même très vite, et commence finalement la numérisation 3D.

Grâce à un logiciel de sa conception permettant de réaliser un remontage de différents clichés, d’obtenir un nuage de points texturé et d'un rendu en 3D, des orthophotographies² sont générées à partir de ces nuages de points. Elles sont utilisées comme support pour les croquis de lecture et les relevés. Ces restitutions graphiques des éléments ornés sont mappées sur le modèle numérique 3D général de la grotte.

Ayant terminé la numérisation, Stéphane Monti range son matériel tandis que le Docteur Barthès et Caroline Gauthier fixent une bâche aux pierres de la muraille pour protéger l'ouverture et l'intérieur de la spoulga. Puis ils se dirigent tous vers le sentier qui redescend en serpentant vers le stationnement en bas de la montagne. D'un coup de talkie-walkie le Docteur Barthès a sonné la fin de la journée de fouille et du retour de l'équipe au camp de base.

Tandis que Stéphane installe son matériel pour analyser la numérisation, des membres de l'équipe préparent un buffet froid tandis que d'autres se dirigent vers les douches pour enlever la poussière qui les recouvre. Une fois propres et changés, ceux qui ont préparé le buffet se dirigent à leurs tours vers les douches tandis que les autres mettent le couvert pour le repas et finissent les préparations. Tous mangent, discutent et rigolent jusqu'au moment où l'ordinateur émet un son ressemblant à un sifflet.

Dans le salon de la maison louée pour la durée des fouilles, convertit en salle de réunion, toute l'équipe regarde les résultats de la numérisation et c'est saisissant de réalité. Ils s'immobilisent tous, figés par la surprise alors qu'ils regardent ce qui avait été dissimulé.

Sur les parois de la grotte ils découvrent des gravures et peintures : poissons, des lettres gravées I X Θ U C, épées. Au pied du mur opposé se trouve les restes d'un squelette à côté de ce qui semble être un cône en bronze et une épée complètement oxydée.

- Mais c'est un gladius³ et ça on dirait l'umbo⁴ d'un scutum⁵, s'exclame le Docteur Barthès en montrant le cône en bronze. Incroyable.

- C'est spectaculaire!

Ils remarquent la suie qui macule le plafond, témoignage du passage de ceux qui ont parcouru cette grotte dans le passé.

Au fond de la grotte ils découvrent des objets rectangulaires empilés, en terre cuite, et scellés.

- OK tout le monde! François, Marie, retournez au château continuer les fouilles. Nous on va sur place voir ces trucs, ensuite il faut que je contacte l'AFAN⁶ et le Ministère.

2

- Fantastique! On dirait une sorte de boîte. Vu les précautions prises pour les préserver ça doit être important. Regardez tous, elles ont été fermées avec une toile et scellées avec du bitume.

- Délicatement… prend ton temps Caro. Une manipulation inappropriée peut entraîner des dégâts irrémédiables.

- Je sais ce que j'ai à faire Docteur, et si vous pouviez enlever votre tête je pourrais voir exactement ce que je fais. J'arrive au joint de scellage des deux parties.

- Oh pardon. Je suis juste un peu fébrile de voir leur contenu.

Délicatement elle gratte le joint avec la fine lame d'un scalpel pour l'égrener puis procède de la même façon du côté opposé. Une fois le trou assez grand Caroline prend son endoscope et insère délicatement le câble de fibre optique dans l'ouverture pour voir ce que contient la boîte, en réglant l'image de la caméra sur le mode vision nocturne. Tous retiennent leur souffle.

Sur le petit écran de 2,5'' fixé à la poignée, ils voient apparaître des feuilles.

- On éteint toutes les lumières, éclairage minimal lance le Docteur Barthès, mettez vos masques et allez chercher plusieurs bouteilles de gel hydroalcoolique.

- Je ramène des gants blancs aussi Professeur? Demande Marie.

- Non Marie! C'est un mythe les gants en coton blanc. Vous n'avez pas besoin de ça pour consulter de vieux documents, au contraire les gants emmagasinent la saleté et rendent la manipulation des documents difficile car maladroite. C'est le lobby des fournisseurs auprès des conservateurs de bibliothèques dans les années 80 qui fait qu'aujourd'hui on nous impose cette idiotie! La simple utilisation d'un gel hydroalcoolique est plus que suffisante pour désinfecter et assécher les mains.

- S'il-te-plaît Marie amène le rouleau de papier aluminium et des sacs en plastique.

- Bravo Caro, sourit le Docteur Barthès. J'espère que vous n’avez pas oublié vos cours d’initiation à la datation au carbone 14, demande-t-il en regardant tout le monde. En enveloppant des documents dans du papier aluminium et en les mettant à l’intérieur d’un sac en plastique, vous les protégez de l’air libre et les sauvez d’une contamination par de nouvelles particules de carbone…

- Ce qui pourrait fausser les résultats. Conclut Stéphane.

- Même un étranger à notre milieu comme le jeune Monti sait ça. J'en reste ébahi le taquine le Docteur Barthès en riant.

Ouvrant une première boîte, ils découvrent un parchemin en peau.

Pour le Docteur Barthès, le monde s'arrête et, entrant dans une bulle, plus rien n'existe autour de lui.

- Vraiment fantastique!

- L'état de conservation est exceptionnel.

- En effet.

Délicatement il s'empare d'un feuillet afin de l'étudier.

- Peau de mouton… marmonne-t-il.

- Je vous demande pardon?

- Saviez-vous que selon Pline l'Ancien le terme parchemin est dérivé de « pergamena », peau de Pergame, du nom du Roi de Pergame, une ancienne ville grecque d'Asie Mineure, en Aeolis, connue aujourd'hui sous le nom de Bergama dans la province d'Izmir en Turquie, qui aurait introduit l'utilisation de peaux au IIe siècle avant J.-C. suite à l'interdiction de l'exportation des papyrus décrétée par les Égyptiens qui craignaient de voir la Bibliothèque d'Alexandrie dépassée par celle de Pergame.

- Euh... oui je le savais Docteur.

- Mmm bien, bien… Regardez, normalement les vieux parchemins, de part leur composition biologique les rendent très attractifs pour les insectes qui apparaissent surtout quand des moisissures se forment. S'ils avaient été conservé avec un pourcentage d’humidité important, les protéines et les matériaux organiques se seraient décomposé et se seraient gélatinisé et à l'inverse, si le taux d’humidité est bas, il devient sec et fragile.

- De plus, dans la boîte ils étaient l'abri de la lumière, évitant ainsi l'oxydation due aux rayons ultraviolets.

- Vu l'état de conservation tu en déduis quoi Caroline?

- Je dirais qu'il étaient comme sous-vide dans la boîte.

- Brillant, je te le disais. Celui qui a placé les parchemins là dedans, a commencé à faire le joint de contour, puis a vidé l'air à l'intérieur avant de boucher le dernier trou. Ce faisant il a toutefois laissé un peu d'air dans la boîte ce qui a causé une mini-dégradation du texte mais rien de dramatique. Le parchemin est dans un bon état de conservation, il a profité, pendant des siècles, de conditions idéales de préservation.

- Celui, ou celle, qui a fait ça devait vraiment tenir à ces documents.

Mais le Professeur Barthès n'écoute plus, il s'est plongé dans la lecture du texte.

- Oh comme c'est intéressant.

- Quoi donc, vous pouvez le lire?

- Bien sûr, toi aussi tu devrais pouvoir, c'est juste du latin classique.

- Ça alors... ça permet de dater ce parchemin quasiment sans analyse.

- Oui, entre le 1er siècle avant J.-C et le début du 1er siècle après. L'état de conservation est incroyable. Vous vous rendez compte qu'avec les rouleaux de la Mer Morte et la copie Carolingienne du IXe siècle de la Guerre des Gaule de César, il s'agit probablement des plus vieux manuscrits. C'est une découverte immense!

Je me nomme Marcus Quinctus Martius, Centurio de la Legio X Fretensis.

Je rends hommage à mes ancêtres d'avoir veillé sur moi si longtemps afin de pouvoir rendre compte de mon histoire.

Il y a quelques jours encore j'étais à Tarusco, où une nouvelle me parvint. L'Imperator Titus Flavius Vespasianus est décédé et c'est son fils Titus qui est devenu le nouvel Imperator.

Comme Rome doit avoir changé après toutes ces années. Combien d'empereurs a-t-elle vu depuis le temps du grand Gaius Julius Augustus qui m'a vu naître.

Le temps passe, le passé est passé, mais il a mis au monde le présent et le présent c'est les racines de l'avenir. Le temps a passé et je sens que mon heure approche, les Men… …cette partie est illisible…

C'est en l'An 15 de Tiberius Julius Augustus que je fus envoyé en poste à Hierosolyma. La province est alors sujette aux troubles et propice à la révolte.

Iudaea, cette terre sèche au relief accidenté, terre de sable et de roche, au peuple si susceptible. …cette partie est illisible…

Pour ne pas attiser la colère de ce peuple, le Palais du Praefectus et les quartiers de la garnison sont au bord de la mer, à Caesarea, en Samaria.

Pour garder la ville, deux cohortes restent sur place, à la