Siamoiseries

Par Boris Beaudenon

Ce soir c’est moi qui parle. Car aucune histoire, pas même la plus abominable, ne peut m’effrayer.
Qui étaient les frères Cornedebœuf ? Furent-ils des Castor et Pollux ? Des Oreste et Pylade ? Quels furent leurs crimes ? Leurs nobles actions ? Comment zigouillèrent-ils père et mère ? Comment survécurent-ils à leurs frères ? Et comment devinrent-ils des bonnes sœurs ? Comment prirent-ils la place de la mère supérieure ? À l’issue de quelles manigances, de quelles petites saletés ?
Les sagouins considérables qu’ils furent, cela je vais le dire. La sourde tyrannie qu’ils exercèrent sur quatre pelés et un tondu, avant d’étendre leur influence sur le reste de la chrétienté, celle-là je la dirai. Vous saurez tout, croix de bois, croix de fer.

“Siamoiseries un roman outrancier. Le plus rabelaisien, et Jarry et Hašek jamais loin. Anatoly et Casimir Cornedebœuf, contemporains croquemitaines, tendus entre hyberbole et parabole, réconciliant pudibonderie et pornographie s’il en avait été besoin, n’ont pas le mal dans la peau. Ils souffrent d’idiotie, c’est-à-dire de narcissisme.
La fable est politique et l'église est un leurre. Il faut chercher les obsédés du chiffre et les larbins.”
L’auteur

• Langue: Français
• Éditeur: Boris Beaudenon
• Date de sortie: 30 mars 2016
• ISBN: 9791092619072

Boris Beaudenon

Né au XXe siècle en région parisienne, Boris Beaudenon est une plante sans tuteur. Des études de droit et de cinématographe. Successivement photographe, rédacteur, scénariste-réalisateur, graphiste. En 1989 il repêche un noyé. Sept ans plus tard une femme dévisse d'un rocher ; elle aura la vie sauve. En 2010 il transmet "Tonus terrien", dernier volume de La trilogie des osselets, à des éditeurs. Les gens qui s'y arrêtent, chez Stock et chez Calmann-Lévy, meurent ou perdent leur emploi peu après. En conséquence de son influence néfaste sur le monde de l'édition, il s'en éloigne. Décide de devenir une maison. La trilogie des osselets sera une trilogie et demie. "Tonus terrien", "Iris psychopompe", "Stéréotypie" et l'épilogue satellitaire "Chronologie". C'est une exploration du temps, de sa nature concentrique. Puisque la perception commande. Minerve et Mercure répondent à Chronos et ils répondent à Mars et Vesta. Elle et lui ; cela suffit. Comment s'intéresser, à raison, à un Néandertal si lointain, sans observer ce que nous devenons ? La forme littéraire est une matière à notre image. La matière mute. Le changement est sempiternel ; pas seulement maintenant.

Aperçu du livre