Les yeux qui faiblissent ont faim de la vigilance éternelle de la vérité

Par Erich von Neff

C’est tout naturel. Une femme flâne et le vent flâne. Une femme murmure et le vent murmure. Une femme attend et le vent attend. Une femme est folle de rage et le vent est fou de rage. Les seins tumultueux d’une femme ne sont pas incognito. Tu dois les écouter, sinon tu disparaîtras et tu te perdras.

• Langue: Français
• Éditeur: Erich von Neff
• Date de sortie: 8 sept. 2013
• ISBN: 9781301646081

Erich von Neff

Erich von Neff is a San Francisco longshoreman. He received his masters degree in philosophy from San Francisco State University and was a graduate research student at the University of Dundee Scotland. Erich von Neff is well known on the French avant-garde and mainstream literary scenes. He is a member of the Poetes Francais ,La Societes des Poetes et Artistes de France, Vice Chancelier de la Federation Poetique de Saint Venance Fortunat, and Membre d'honneur du Caveau Stephanois. He has had the following publications in France (en français): Poems: 1303 Short Stories: 318 Small press books 9 Books 1 Prix (Prizes) 26 Erich von Neff's novel "Prostitutees au bord de La Route" (Prostitutes by the Side of the Road) was published by "Cashiers de Nuit" (1999) with a grant from Centre Region des Lettres de Basse-Normandie. Erich von Neff's book of poems "Les Putains Cocainomanes" (The Cocaine Whores) was published by Cahiers du Nuit, 1998. "Les Putains Cocainomanes " was discussed on 96.2 FM, Paris, 1998 by Marie-Andre Balbastre, Poem # 45 was read. Several poems from "Les Putains Cocainomanes "were read at the Cafe Montmarte in Paris,2010. Several poems from "Les Yeux qui faiblissent ont faim de la vigilance eternelle de la verite "were read at the Cafe Au soleil de la Butte in Paris, 2014. Poems from " Un Cube chrome a l'interieur d'une coquille d'oeuf cassee" were read at the Cafe Au soleil de la butte" in Paris 2014. A Trophée Victor Hugo was awarded to Erich von Neff's novel "Une Lancia rouge Devale Lombard Street a tombeau ouvert," (The Red Lancia Roars Down Lombard Street), 1998. Several poems from my "Le Puttane della cocaina" (The Cocaine Whores) were read by Giulia Lombardo at the Caffe Litterario in Rome, at the Caffe Palatennistavolo,Teni Italy & Caffe degli artisti in Milan, Bookbar in Rome, Bibliocafe in Rome , and in five other Italian cafes in Italy,2014. Several poems from my "Le Puttane della cocaina" were read by Giulia Lombardo at the Caffe Palatennistavolo,Terni Italy in February ,6 readings in May 2015, 3 readings in June 2015, 2 readings in July, 4 readings in August, 4 readings in September,3 readings in October, 5 readings in December, 2015. 2 readings of my "Le Puttane dela cocaina"were read by Giulia Lombardo at the,Caffe Palatennistavolo,Terni Italy, January 2016. 2 readings of my "Le Puttane della cocaina" were read by Giulia Lombardo at the ...

Aperçu du livre

J’étais surpris de voir des petits carillons à vent

suspendus à la poitrine sur la robe de satin vert de Gitta

« C’est purement naturel », dit-elle

« Une femme flâne

et le vent flâne.

Une femme murmure

et le vent murmure.

Une femme attend

et le vent attend.

Une femme est folle de rage

et le vent est fou de rage.

Alors,

Pourquoi pas des carillons à vent ?

Tu ne devrais pas être surpris

de voir la vérité.

Mes seins ne sont pas incognito.

Tu dois les écouter.

Sinon tu disparaîtras

et tu te perdras. »

La danseuse à la barre au Red Mike’s Bar

La blonde avec des cheveux en désordre

tournoyait autour de la barre

au Red Mike’s

autour et autour de la barre,

montant en vrille

jusqu’à disparaître

dans un nuage de fumée de cigare

« Mein Gott (Mon Dieu) ! » s’exclama un gros Allemand chauve

« Und wohin ist sie verschwunden (Et où a-t-elle disparu) ? »

« Tout peut s’expliquer », a déclaré Red Mike,

« Mais je ne le ferai pas.

Voilà tout ce que je peux dire :

Elle a fait ça sans piles AAA.

Ni bandes de caoutchouc.

Elle a fait ça par télécommande.

Ses cheveux blonds sont toujours en désordre.

Finissez donc votre verre.

Et éteignez votre cigare. »

Akiko parle avant de jouer du piccolo

Quand j’ai ouvert la porte de bois

J’ai remarqué un panneau au-dessus d’une caisse de bois :

« Prière de poser vos chaussures et vos chaussettes à l’intérieur »

J’ai enlevé mes chaussures et mes chaussettes

et je les ai posées ainsi

J’ai gravi avec peine un escalier de pierre

encadré de fleurs

Enfin, enfin j’ai atteint le palier

La porte était entrebâillée

Me fixant à travers d’épais cheveux noirs

séparés par une raie au milieu

il y avait des yeux noirs profonds

« Entrez », invita une voix rauque

« Mes pieds sont sales », ai-je répondu

« Y a-t-il un paillasson pour les essuyer ? »

Des lèvres pulpeuses ont dit :

« Oui, vous êtes monté sur des pierres.

Et la mousse sur les pierres.

Et les fientes des oiseaux.

Et la bave des escargots.

Et les déjections de mon chat.

Tout ceci est allé dans les pores de vos pieds

Et puis dans votre corps.

Oui, ça y est allé.

Entrez, s’il vous plaît. »

Inspiré par les escaliers de pierre qui montent vers certaines maisons de Sausalito (Californie).

L’idée de génie

Brigitte a eu une merveilleuse idée

une véritable idée de génie

Elle a bondi sur son vélo

En faisant gaiement tinter sa sonnette

Elle est bientôt arrivée chez Jack, le marchand de miroirs* :

« Taillez-moi un petit miroir triangulaire,

encadrez-le avec du bois,

puis faites des trous sur deux des côtés.

Voici les mesures.

Et voici ma carte Visa. »

Alors, de retour à la maison

En faisant gaiement tinter sa sonnette

Elle a monté son vélo dans son appartement Art déco

Elle a enlevé ses vêtements

Et, un gros morceau de corde

attaché aux trous,

Elle s’est enroulé la corde autour de la taille,

Le miroir triangulaire désormais suspendu devant son mont de Vénus

« Je vais téléphoner à Erich », a-t-elle dit

J’ai répondu au téléphone

« Viens chez moi bavarder un peu. »

Quand je suis entré dans son appartement Art déco

J’étais totalement abasourdi

en voyant mon propre reflet

dans le miroir qui cachait son mont de Vénus

« Cette tenue qui a la classe

ne va-t-elle pas bien avec le décor Art déco ?

Tu sembles surpris de voir ton propre reflet

dans le miroir de mon mont de Vénus.

Pourtant c’est la vérité de l’Art déco.

Maintenant fais vite

Parce que ce n’est pas un musée. »

---

*3400 Balboa Street (San Francisco).

Une ligne verte continue

Et cependant dans un autre cycle

de dysfonction artistique simultanée

Regula a déchiré ses vêtements,

les a jetés sur un tas,

les a piétinés, puis leur a donné des coups de pied çà et