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Six affaires résolues par Frieda et Gitta
Six affaires résolues par Frieda et Gitta
Six affaires résolues par Frieda et Gitta
Livre électronique154 pages2 heures

Six affaires résolues par Frieda et Gitta

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À propos de ce livre électronique

Membres de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale puis inspecteurs de la police parisienne, Frieda et Gitta, imperturbables face à l’espace au temps, traquent de dangereux criminels : le colonel Hans von Wirth, M. Sanders, tricheur aux jeux de cartes, la baronne Grede von Näfels, Hans Drulingen... Elles portent des bottes avec des éperons. Leur Citroën noire approche. Qui sera le suivant ?

LangueFrançais
Date de sortie14 avr. 2023
ISBN9798215678329
Six affaires résolues par Frieda et Gitta
Auteur

Erich von Neff

Erich von Neff is a San Francisco longshoreman. He received his masters degree in philosophy from San Francisco State University and was a graduate research student at the University of Dundee Scotland. Erich von Neff is well known on the French avant-garde and mainstream literary scenes. He is a member of the Poetes Francais ,La Societes des Poetes et Artistes de France, Vice Chancelier de la Federation Poetique de Saint Venance Fortunat, and Membre d'honneur du Caveau Stephanois. He has had the following publications in France (en français): Poems: 1303 Short Stories: 318 Small press books 9 Books 1 Prix (Prizes) 26 Erich von Neff's novel "Prostitutees au bord de La Route" (Prostitutes by the Side of the Road) was published by "Cashiers de Nuit" (1999) with a grant from Centre Region des Lettres de Basse-Normandie. Erich von Neff's book of poems "Les Putains Cocainomanes" (The Cocaine Whores) was published by Cahiers du Nuit, 1998. "Les Putains Cocainomanes " was discussed on 96.2 FM, Paris, 1998 by Marie-Andre Balbastre, Poem # 45 was read. Several poems from "Les Putains Cocainomanes "were read at the Cafe Montmarte in Paris,2010. Several poems from "Les Yeux qui faiblissent ont faim de la vigilance eternelle de la verite "were read at the Cafe Au soleil de la Butte in Paris, 2014. Poems from " Un Cube chrome a l'interieur d'une coquille d'oeuf cassee" were read at the Cafe Au soleil de la butte" in Paris 2014. A Trophée Victor Hugo was awarded to Erich von Neff's novel "Une Lancia rouge Devale Lombard Street a tombeau ouvert," (The Red Lancia Roars Down Lombard Street), 1998. Several poems from my "Le Puttane della cocaina" (The Cocaine Whores) were read by Giulia Lombardo at the Caffe Litterario in Rome, at the Caffe Palatennistavolo,Teni Italy & Caffe degli artisti in Milan, Bookbar in Rome, Bibliocafe in Rome , and in five other Italian cafes in Italy,2014. Several poems from my "Le Puttane della cocaina" were read by Giulia Lombardo at the Caffe Palatennistavolo,Terni Italy in February ,6 readings in May 2015, 3 readings in June 2015, 2 readings in July, 4 readings in August, 4 readings in September,3 readings in October, 5 readings in December, 2015. 2 readings of my "Le Puttane dela cocaina"were read by Giulia Lombardo at the,Caffe Palatennistavolo,Terni Italy, January 2016. 2 readings of my "Le Puttane della cocaina" were read by Giulia Lombardo at the ...

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    Aperçu du livre

    Six affaires résolues par Frieda et Gitta - Erich von Neff

    L’Affaire de la fléchette empoisonnée

    Paris sous l’Occupation, 1942. Dans une cave à vin sous le restaurant du Sanglier bleu, la Résistance se réunit. Une faible ampoule éclaire la pièce.

    « Eteins cette fichue cigarette », ordonna Paul.

    « Pourquoi ? » demanda Yves.

    « Parce que quelqu’un dans le restaurant pourrait la sentir. »

    « Ils peuvent sentir la différence entre ma cigarette et les leurs ? »

    « Non, il peut y avoir des fissures dans le plafond, et ils verront alors la fumée passer à travers le plancher. »

    « Quelles fissures ? »

    Quelqu’un attrape la cigarette et l’éteint.

    « D’accord, Paul, tu es le chef. »

    « Pour le moment, tant qu’on ne m’a pas arrêté. »

    « Ecoutez, camarades, comme je le disais, il y en a trop parmi nous qui ont disparu, capturés par les Allemands et torturés par le colonel Hans von Wirth. »

    « Nous le savons tous, dit Roy, mais qu’est-ce que nous allons faire contre ça ? »

    « On nous a donné l’ordre de le tuer. »

    « C’est un ordre de qui ? »

    « Tu sais très bien que je ne peux pas te le dire. »

    « Et les représailles ? Dieu sait combien de Français innocents seront raflés et fusillés. »

    « A mon avis, dit Laurent, comme les Allemands ont échoué à prendre Moscou, la guerre sera bientôt finie. »

    « C’est ridicule, dit Gitta, les Allemands peuvent continuer à l’intérieur de la Russie et s’occuper de Moscou plus tard. »

    « Tout ça est hors sujet, dit Paul, la guerre continue et il faut tuer le colonel Hans von Wirth. »

    « Toi, Serge, tu étais tireur d’élite pendant la Grande Guerre. Tu es désigné. »

    « Il n’y a pas de vote ? »

    « Pourquoi un vote ? Tu es le seul tireur d’élite. Tu as neuf jours pour le prendre en filature et voir où tu peux l’abattre à coup sûr. »

    « La Résistance veut la mort du colonel Hans von Wirth. Mais pourquoi en utilisant un fusil ? », demanda Frieda.

    « Sinon, de quelle manière ? »

    « Avec du poison. »

    « Et où se trouve le poison ? »

    « Je connais quelqu’un »

    « C’est très féminin », dit Paul d’un ton sec.

    « Nous sommes tous des camarades », lui rappela Gitta.

    « Eh bien d’accord camarades, dit Paul d’un ton sarcastique, nous sommes dans la cave à vin, alors buvons. »

    « On n’a laissé pour nous qu’un vin rouge tout plat », observa Roy.

    « Oui, et ? »

    « Cul sec, camarades ! »

    *****

    Dans le restaurant du Bras du Diable, non loin du centre de Paris. Frieda et Gitta viennent de terminer la soupe à l’oignon*.

    Frieda : « Garçon, cette soupe était fantastique. »

    « Oui, un bon chef tient à sa réputation. »

    « Nous avons entendu parler de lui. C’est pour ça que nous sommes ici. »

    « Nous voudrions le féliciter. Est-ce possible ? »

    « Mais bien sûr, Ben est toujours heureux de voir des jolies filles. »

    La cuisine, le domaine de Ben.

    Pour Frieda et Gitta, la cuisine semblait en chaos. Des cuisiniers coupaient des légumes en tranches, des marmites étaient en train de bouillir, des poêles à frire crépitaient.

    « Eh bien Mesdames, qu’est-ce qui vous amène ? Je suis Bayani, mais vous pouvez m’appeler Ben. »

    « Nous voudrions vous féliciter pour votre soupe à l’oignon. »

    « Merci », dit Ben avec un accent tagalog que Gitta trouva agréable.

    « En tant que marin, et en général en tant que cuisinier, j’apprends en permanence. »

    Frieda savait qu’elle ne pouvait pas parler ici, elle avait donc préparé un mot. Elle le lui a tendu, bien consciente que Ben pouvait les vendre aux Allemands. Elle avait jaugé Ben et elle avait décidé de tenter sa chance. Mais le simple fait qu’il ne les vende pas ne signifierait pas qu’il allait réagir.

    « Nous avons fait des commentaires sur votre soupe à l’oignon. Y a-t-il ici certains des ingrédients ? » demanda Frieda. Elle lui tendit le mot. Il lut : « Nous voudrions vous rencontrer dans un endroit privé. C’est très important. Ecrivez SVP un lieu et une heure.

    Elle lui donna un crayon. Le sous-chef et les cuisiniers faisaient semblant de ne rien remarquer, alors qu’ils regardaient et qu’ils écoutaient.

    Frieda et Gitta attendaient, attendaient. En réalité ce ne furent que quelques minutes, mais le temps semblait s’éterniser. Ben les vendrait-elles aux Allemands ? Dans la négative, leur donnerait-il même une réponse ?

    Soudain, Ben se mit à écrire, puis il tendit rapidement le mot à Frieda.

    « Vous vous êtes trompées sur deux ou trois des ingrédients », dit Ben d’un ton sec. « Je dois maintenant vous demander de partir. J’ai besoin de tranquillité quand je fais la cuisine. Je n’aime pas que les clients s’en mêlent. »

    Quelques cuisiniers se mirent à rire. Frieda et Gitta se sentaient profondément humiliées quand elles partirent, et le rire et le sourire narquois du sous-chef remuaient le couteau dans la plaie. Après qu’elles se furent un peu éloignées, Gitta regarda le mot de Ben. Il y avait une adresse, et en dessous il était écrit : « Venez-me voir dans trois heures. »

    ---

    * En français dans le texte.

    *****

    Trois heures plus tard, dans l’appartement de Ben.

    Frieda et Gitta parcouraient la pièce des yeux. Il y avait une croix sur le mur, quelque chose qui ressemblait à une machette sur le buffet et une figurine joliment sculptée représentant, nue, une femme des Philippines.

    « Si vous cherchez une photographie du général Douglas Mac Arthur, vous ne la trouverez pas », dit Ben. « Pendant trois ans j’ai combattu les Américains qui étaient sous les ordres de son père, Arthur Mac Arthur, et d’autres généraux. »

    « Je pensais que la guerre hispano-américaine s’était achevée très rapidement », dit Gitta.

    « C’est vrai pour la guerre hispano-américaine. Mais la guerre entre les Etats-Unis et les Philippins a duré trois ans. Ils ont tué 300 000 d’entre nous. Mais pas moi. » Ben jeta un œil sur le buffet. « C’est mon bolo. C’est avec lui que j’ai sculpté cette femme des Philippines. Et, oui, dessus il y a des traces de sang. »

    « Peut-être que nous n’aurions pas dû venir ici », dit Gitta.

    « Bien sûr que si. Les temps ont changé. Les Japonais ont envahi les Philippines, et les Américains sont de notre côté. Je vais essayer de vous aider si je le peux. Mais avant de commencer, je voudrais qu’une chose soit claire. Le tagalog est l’égal du français.

    Vous avez l’air étonnées. »

    « L’égal du français ? » demanda Gitta.

    « Je dis la vérité. Pendant quarante ans de marine, je suis tombé sur beaucoup de langues : le maya, le quéchua, les langues originelles du Pérou, l’aléoutien, la langue des Esquimaux, et beaucoup d’autres langues.

    Et la cuisine ? Oui, la cuisine française est bonne, mais il y a des plats d’Amérique du sud qui lui feraient honte.

    Je parle trop, dit Ben, je pense simplement que vous, les Français, vous êtes trop arrogants. »

    « Nous le sommes parfois, reconnut Frieda. Vraiment, vous parlez français quasiment sans aucun accent. »

    « Après quarante années en mer, j’apprends vite les langues.

    Dites-moi maintenant vos noms et pourquoi vous êtes venues ici. »

    « Je suis Frieda. »

    « Et je suis Gitta. »

    « Il y a un officier allemand que nous voulons tuer. Mais comme vous le savez, si on lui tire dessus, il y aura des représailles. »

    « Et donc ? »

    « Peut-être le poison. Nous avons entendu dire que les Philippins connaissent les poisons. »

    « Il y a des années de cela, certains Philippins initiés connaissaient les poisons, mais aujourd’hui cet art a presque disparu. »

    « Pardon, nous vous avons fait perdre votre temps. »

    « Non. Ecoutez. Mon père était un Espagnol plein d’arrogance, mais ma mère était une indigène de province. Elle m’a appris les poisons et j’ai des raisons de croire qu’à un moment ou à un autre, elle a empoisonné son mari violent. Quoiqu’il en soit, elle a récupéré la maison et la petite ferme.

    On ne peut pas faire beaucoup de ces poisons en France, mais tout de même certains d’entre eux. Ils sont très mortels. On ne peut pas les manipuler. »

    « Nous comprenons. »

    « Il y en a pourtant un qu’on peut manipuler. J’ai déjà tué avec lui.

    Revenez demain soir à la même heure. »

    *****

    Dans la cave à vin du restaurant du Sanglier bleu.

    Paul : « Camarades, il faut tuer le colonel Hans von Wirth dans trois jours. »

    « Serge, comment ça se passe pour ton fusil ? »

    « J’ai un fusil de précision qu’un de mes amis a réussi à voler. »

    Paul : « C’est bien. Ça vaut mieux que nos fusils français. »

    Gitta : « Si vous abattez le colonel, il y aura des représailles. On va rafler et fusiller des Français innocents. »

    Paul, d’un ton impatient : « Eh bien, tu as une meilleure idée ? »

    Gitta : « On va l’empoisonner. »

    Paul : « Mieux vaut que vous le fassiez d’ici deux jours. »

    *****

    L’appartement de Ben.

    « Avant de commencer, demanda Frieda, nous aimerions savoir comment vous vous êtes retrouvé en France. »

    « J’étais cuisinier sur un bateau qui voguait en direction de New York, mais alors la guerre a éclaté et j’ai été bloqué en France. Pas de problème, car mon père avait un passeport espagnol. Pendant ma longue escale, j’ai travaillé comme sous-chef. Un soir, les Allemands sont venus et ont emmené le chef. Ils n’ont donné aucun motif, et c’est comme ça que je suis devenu chef. A chaque fois que j’ai une escale dans un port, je vais dans un restaurant et je trouve du travail. Si ce n’est pas comme cuisinier, je prends n’importe quoi, je fais la plonge, j’épluche des pommes de terre, je découpe des légumes. J’ai tellement appris. »

    « Et alors, le poison ? » a demandé Gitta.

    « Oui, j’y ai réfléchi. Ces poisons sont très dangereux, mais il y en a un que vous pouvez manipuler sans courir de risques pour vous-mêmes.

    Vous voyez ces deux cigares ? »

    « Oui. »

    « Celui de droite est un Corona des Philippines. Celui de gauche est un Havane de Cuba. Tous les deux comportent un tuyau étroit qui les traverse par le milieu. Dans le Corona se trouve une petite fléchette. En gros, les cigares sont des sarbacanes. Le Corona contient déjà une fléchette empoisonnée. Par sécurité, il y a un petit bouchon à chaque extrémité. »

    « Et pour le Havane ? » demanda Frieda.

    « J’y viens. »

    « Le Havane sert à l’entraînement. Je vais vous montrer. Vous voyez, je mets une fléchette du côté arrondi du cigare, là où on fume.

    Frieda, je te demande de te retourner et je vais me placer à un mètre derrière toi. Gitta, maintenant regarde. »

    Ben gonfla les joues et souffla. La fléchette sortit à toute vitesse et frappa Frieda à la nuque.

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