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La réalité des élections en milieu rural en RDC: Témoignage d’un candidataux Législatives 2023
La réalité des élections en milieu rural en RDC: Témoignage d’un candidataux Législatives 2023
La réalité des élections en milieu rural en RDC: Témoignage d’un candidataux Législatives 2023
Livre électronique278 pages3 heures

La réalité des élections en milieu rural en RDC: Témoignage d’un candidataux Législatives 2023

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À propos de ce livre électronique

Candidat pour la circonscription de Popokabaka dans la nouvelle province du Kwango, Aimé Gata-Kambundi met à profit son expérience politique et humaine dans La réalité des élections en milieu rural en RDC. À travers cet ouvrage, il expose avec lucidité les dérives observées durant sa campagne électorale, tout en dévoilant les entraves majeures à la démocratie et au développement en République démocratique du Congo. Avec une plume sincère et engagée, il dénonce les pratiques corruptrices et propose des réformes indispensables pour garantir des élections plus transparentes et équitables. Cette œuvre se veut un cri du cœur, une incitation à agir pour consolider les fondements d’un système démocratique juste et construire un avenir prometteur pour le pays.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Juriste spécialisé en droit public et cadre influent du Parti Vent d’Avenir, Aimé Gata-Kambundi est le fondateur du premier think tank juridique en République démocratique du Congo, le Village Juridique Congolais. Auteur de nombreux articles analysant la situation politico-juridique de son pays, il contribue également en tant que consultant et analyste pour AFRIDESK, le Desk africain d’analyses stratégiques.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie8 mai 2025
ISBN9791042262235
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    Aperçu du livre

    La réalité des élections en milieu rural en RDC - Aimé Gata-Kambundi

    Préface

    Ce livre d’Aimé Gata-Kambundi est un témoignage de première main. Écrit dans un style romanesque et très accessible, ce livre est un témoignage poignant et percutant venu d’un homme de droit qui connaît bien le terrain – son terrain – qu’il a observé pendant la campagne électorale de décembre 2023 jusqu’au moment de la mise des bulletins dans l’urne. Il rapporte ici, sans intermédiaire, et avec sa subjection poignante, ce qu’il a lui-même vu et vécu.

    La période électorale, pendant laquelle les citoyens ordinaires sont invités à participer directement au choix de chaque prétendant au pouvoir, en glissant, au moment du scrutin, le bulletin dans l’urne, constitue non seulement une phase cruciale dans le développement politique d’une nation, mais aussi un moment exceptionnel dans la cohésion des membres d’une nation. C’est l’unique occasion, dans la vie publique où les citoyens, devenus des électeurs venant de tous les horizons, se rencontrent pour se choisir librement ceux à qui ils remettront le destin de la nation. C’est la participation directe la plus importante des citoyens ordinaires au processus électif, voire décisionnel, dans la mesure où ce sont eux qui choisissent directement et sans intermédiaire (dans des pays qui respectent leurs citoyens-électeurs) les nouveaux gouvernants du pays.

    Par les élections, il devient possible de changer l’histoire politique de chaque pays, mais pour y parvenir, les organisateurs doivent s’écarter impérativement de toutes les maladresses afin de placer, dans la transparence, des femmes et des hommes intègres, probes et sobres au sommet de l’État et des institutions. Voilà pourquoi ceux-ci doivent s’habiller des habits neufs de la gouvernance en s’inspirant des systèmes démocratiques pratiqués par certains pays, notamment la Suisse et la Suède, dans la mesure où ces pays peuvent servir de référence dans l’organisation des élections transparentes et crédibles au suffrage universel. Tout en reconnaissant qu’il n’existe pas de système politique parfait, car chaque système a ses avantages et ses inconvénients ou ses insuffisances, il faut dire que le système le plus acceptable est celui qui privilégie l’intérêt général et qui se soucie du bien-être collectif.

    Aujourd’hui, la définition de l’intérêt général tend à devenir le résultat de la compétition entre intérêts égoïstes des acteurs en interaction et c’est souvent, sinon toujours, les plus puissants ou les plus riches sinon les plus rusés qui l’emportent au détriment des plus faibles ; parfois, cette interaction devient une lutte entre celui qui est au pouvoir qui tient à garder à tout prix son poste, quelle que soit son impopularité, et ceux qui sont dans l’opposition, qui ne peuvent bénéficier d’aucun soutien des organisateurs des élections (CENI), quelle que soit leur popularité auprès des électeurs ou du peuple. Cette lutte pour le pouvoir est à l’origine des dépenses faramineuses et surtout des fraudes électorales insoupçonnées qui déchirent les relations humaines entre les citoyens d’une même République, alors que, comme nous dit l’auteur, « le droit de vote, cet acte éminemment citoyen, ne fonde pas seulement la légitimité des élus, mais il est aussi le pouvoir par excellence de choisir les élus qui ont des projets et des stratégies à même de développer leurs territoires et plus globalement le pays tout entier ».

    Les bonnes élections, qui tendent vers la perfection en mettant le recours à la transparence au milieu du village pour éviter toute contestation, manquent cruellement dans les pays africains, particulièrement dans ceux d’Afrique centrale. Pour le démontrer, l’auteur a décidé de partager son immersion dans la campagne électorale en milieu rural pendant les élections législatives de décembre 2023 en République démocratique du Congo dans le but de permettre, à ceux qui n’ont jamais su comment les fraudes électorales se concoctent et comment elles se concrétisent pendant le vote, de vivre par la lecture la réalité des faits dont ils ont entendu parler. Aimé Gata-Kambundi dit sans fioriture que son seul but est de remonter les éléments de terrain et mettre en lumière les différents comportements déviants qu’il a observés dans le chef de certains candidats et auprès des populations pendant sa campagne électorale, lesquels comportements nuisent à la démocratie électorale de notre pays et constituent un frein considérable à tout espoir de développement. Il a donc écrit ce livre pour dénoncer ces comportements et proposer des changements.

    J’espère que les électeurs et les lecteurs trouveront dans ce livre des informations utiles sur l’importance de recourir aux valeurs morales – c’est-à-dire à l’éthique – pour un meilleur fonctionnement de la République. À la place des fraudes électorales, il est temps de recourir à l’usage de la gouvernance qui entraîne de profondes transformations dans la réforme de la gestion publique, dans le développement du partenariat entre les secteurs public, privé et les milieux associatifs ainsi que dans la diffusion des autorités indépendantes de régulation et dans le recours à la transparence et la perception du rôle de citoyens (émergence de la société civile). La société civile est généralement vue comme une sphère d’interaction sociale, comme le lieu des associations, des mouvements sociaux et des formes de communication publique. Ses acteurs sont appelés à jouer un rôle actif dans l’amélioration des conditions de déroulement des élections et dans la proclamation des résultats afin qu’il y ait plus de transparence.

    Fweley Diangitukwa,

    Professeur de science politique

    Introduction

    La République démocratique du Congo (RDC) va mal, on le sait. Elle va mal à cause de ses richesses du sol et du sous-sol qui créent de la convoitise chez d’autres États voisins, dont le Rwanda et l’Ouganda, qui soutiennent des rébellions locales et étrangères dans le but d’exploiter illégalement les minerais congolais, au grand dam des drames humanitaires et socio-économiques que ces conflits engendrent.

    La RDC va mal aussi à cause de sa classe politique et ses dirigeants qui brillent par une forme d’irresponsabilité et qui bloquent tout élan de développement du pays par leurs actes anti-patrie, dont notamment la corruption qui est tolérée et institutionnalisée, le détournement des deniers publics, l’enrichissement illicite, le népotisme, l’insouciance, la patrimonialisation personnelle et l’accaparement des richesses collectives ainsi que le manque de stratégies à long terme pour protéger les intérêts du Congo et des Congolais.

    Pourtant, à chaque processus électoral, pour demander les suffrages à la population, ces mêmes dirigeants et membres de la classe politique congolaise disent systématiquement « vouloir contribuer au développement du pays et au bien-être de leurs concitoyens ». C’est la phrase magique qu’ils débitent tous, comme des magnétophones enregistrés, à toutes les échéances électorales.

    Des candidats Président de la République aux conseillers municipaux, en passant par les candidats députés nationaux et provinciaux, je ne connais pas un seul politicien congolais qui ne présente pas le bien-être de la population et sa contribution au développement comme motivation première de la demande des voix à ses électeurs. Et pourtant, quand ils obtiennent leurs mandats et qu’ils exercent le pouvoir, ils peinent à faire avancer ce pays qui ne fait que patauger dans la mare des échecs dans presque tous les domaines de la vie publique.

    Au vu de l’échec du développement et de la situation chaotique que ce pays traverse depuis maintenant plus de cinq décennies, tout porte à croire que la plupart d’hommes et de femmes qui dirigent ce pays ne prennent nullement la politique comme la vocation de servir la communauté, mais plutôt comme un moyen d’enrichissement rapide et facile. De ce fait, leurs promesses électorales disant qu’ils veulent travailler pour le développement et contribuer au bien-être de la population ne sont que des manigances pour endormir leurs concitoyens et avoir le pouvoir en vue de satisfaire leurs avantages personnels.

    En outre, dans cet échec du développement et dans cette situation chaotique que traverse le Congo, les hommes politiques et la classe dirigeante ne sont pas les seuls en cause. Bien que leur responsabilité paraisse d’autant plus lourde que c’est en eux que tous les espoirs avaient été fondés depuis l’indépendance en 1960 pour redresser le Congo, il n’en demeure pas moins que les hommes politiques partagent la responsabilité de l’échec de ce pays avec les peuples du Congo eux-mêmes. Parce qu’en réalité : « chaque peuple mérite ses dirigeants ».

    Cet axiome, certes sévère pour des peuples mal gouvernés, illustre bien la situation des Congolais. Malgré la misère sociale intolérable dans laquelle ils vivent ; malgré les guerres incessantes qui sévissent dans leur pays et qui ont fait à l’heure actuelle plusieurs millions de morts, les Congolais semblent avoir fait le choix de vivre dans l’attentisme, la passivité et l’indifférence devant les événements qui agitent leur pays. Pourtant, ils ont eu plusieurs fois l’occasion – par les élections ou par voie de la pression – de changer les paysages sociopolitiques de leur pays en élisant et/ou en mettant au sein des institutions politiques des personnes qui ont réellement la vision et l’ambition de développer le pays mais ils ne l’ont pas fait.

    Bien au contraire, à chaque échéance électorale, les Congolais votent avec complaisance, en s’appuyant sur des critères claniques, ethniques, tribaux, provinciaux, voire pécuniaires, sans prendre en compte les qualités intrinsèques des candidats qui se présentent devant eux ainsi que les idées politiques et philosophiques que ces derniers portent pour l’évolution du pays. Voilà qui pousse à dire que les Congolais eux-mêmes sont aussi responsables de leurs malheurs. Ils sont distraits quant aux exigences à avoir pour impulser le développement de leur pays.

    De plus, comment les Congolais définissent-ils leur développement et leur bien-être ? Se donnent-ils au moins la peine d’être vigilants vis-à-vis des politiciens qu’ils soutiennent et qu’ils placent au sein et à la tête des institutions de l’État ? Dans ce pays multiethnique où plusieurs peuples, identités et cultures se juxtaposent, les Congolais ont-ils une vision commune du développement et de leur bien-être ? Mettent-ils le choix des animateurs des institutions en lien avec une vision profonde du développement de leur pays ? Les Congolais ont-ils conscience que leur droit de vote, cet acte éminemment citoyen, ne fonde pas seulement l’élection des élus, mais qu’il est aussi le pouvoir par excellence de choisir des animateurs qui ont des projets et des stratégies à même de développer leurs territoires et plus globalement le pays tout entier ? Comprennent-ils le pouvoir que leur confère la Constitution à travers ce droit de vote ? Les Congolais savent-ils qu’ils ont le pouvoir de changer les choses et leur quotidien à travers les élections et leur droit de vote ?

    Voilà une série de questions qui défilaient dans mon esprit pendant que je battais ma campagne électorale et surtout à chaque fois que j’interagissais avec mes électeurs et les Congolais que je rencontrais sur le terrain. Certains, je les trouvais fatigués, démotivés et déconnectés de la politique de leur pays. D’autres, par contre, se montraient plutôt véreux et préoccupés à l’idée d’utiliser tous les artifices possibles pour soutirer quelques billets de franc congolais à n’importe quel candidat, et ce, quel que soit son bord politique.

    Sans en éprouver une quelconque honte, une bonne partie d’électeurs que j’ai croisés m’ont semblé rouler pour leurs propres intérêts et pour le besoin de remplir leur besoin du quotidien. Leur soutien (grand ou faible) à un candidat était mesuré à la hauteur de l’argent que ce dernier pouvait leur donner. Changer leur sort à travers le choix des bons animateurs n’était pas du tout leur préoccupation. Très peu d’électeurs, en tout cas, étaient intéressés par la défense des idéaux et par les réflexions politiques sur le développement de la cité.

    En même temps, comment condamner uniquement cette attitude des électeurs congolais alors que le pays entier vit dans un système d’inversion des valeurs et de la corruption généralisée dû à la pauvreté ?

    On ne peut pas le nier, il est difficile de construire une démocratie électorale et représentative avec un peuple aussi pauvre matériellement et qui a un niveau d’éducation parmi les plus faibles du monde. Dans ce pays où les adultes analphabètes sont nombreux (et leurs rangs continueront de grossir à l’avenir, car la majorité des Congolais n’ont pas accès au système éducatif dès leur enfance), comment emmener les électeurs à comprendre une pensée et une idéologie politique ? Comment faire pour que le peuple ait la lucidité de promouvoir et de choisir les hommes et les femmes politiques qui ont la vision, l’ambition, l’intelligence et le caractère suffisant pour contribuer au développement du pays et au bien-être de la population ?

    Voilà une autre série de questions et d’inquiétudes qui tournaient dans ma tête pendant cette période électorale.

    Qu’à cela ne tienne, c’est dans ce contexte aussi particulier qu’atypique que j’ai choisi d’être candidat. Après tout, je ne pouvais plus continuer à attendre que les eaux soient favorables pour me jeter à l’eau. J’ai choisi surtout d’être candidat dans ce contexte parce que le pays avait connu un changement de régime depuis janvier 2019. L’arrivée d’un ancien opposant, monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la tête de l’État, était pour moi une lueur d’espoir que j’avais bien voulu accompagner en mettant en contribution les idées que j’ai toujours eues pour mon pays. Mais, j’ai compris très vite que nous avons encore un long chemin à faire pour impulser ce changement tant souhaité.

    Est-il nécessaire pour moi de me présenter ?

    Je suis monsieur Aimé Gata-Kambundi. Citoyen congolais, résidant précisément en France depuis le 9 octobre 2009, d’abord pour parfaire mes études de droit et ensuite pour des raisons personnelles, professionnelles et familiales.

    Pour le compte du regroupement politique Les Progressistes et aligné par mon parti, Vent d’Avenir, j’ai été candidat aux élections législatives nationales et provinciales dans le cadre du scrutin organisé le 20 décembre 2023 en RDC. J’étais candidat pour la circonscription de Popokabaka dans la nouvelle province du Kwango qui a vu le jour en 2015, à la suite de l’éclatement de la grande province de Bandundu¹.

    La nouvelle province du Kwango a une superficie de 89 974 km² et son chef-lieu est la ville de Kenge. Elle est bordée au nord par la province de Kwilu, au nord-ouest par Kinshasa, la capitale et la province du Kongo-central, à l’est, au sud et à l’ouest par la République d’Angola.

    Concernant les élections auxquelles j’ai participé, bien que je n’aie pas été élu, je ne regrette nullement d’avoir concouru à ce jeu électoral qui m’a crédité d’une expérience politique et humaine très riche que j’ai décidé de raconter dans le cadre de ce récit. En réalité, ce livre ne se préoccupe nullement des styles ou des exigences des techniques littéraires. Certains écrivains professionnels pourraient même penser que je l’ai écrit dans un style un peu baroque. Je l’assume complètement. Pour moi, plus qu’une question de forme et de style, ces lignes n’ont qu’un seul but : remonter les éléments de terrain et mettre en lumière ces différents comportements déviants que j’ai observés pendant ma campagne électorale dans ma propre équipe, dans le chef de certains candidats et auprès des populations, lesquels comportements nuisent, selon moi, à la démocratie électorale de notre pays et constituent un frein considérable à tout espoir de développement. J’ai donc écrit pour les dénoncer et proposer des changements.

    Selon ma compréhension des choses, une société ne se transforme jamais si elle n’a pas des hommes et des femmes capables d’observer et de dénoncer un certain nombre de déviations afin de proposer de nouvelles approches dans le but de réorienter la vie dans la communauté.

    Ces gens sont ce qu’on appelle habituellement des « influenceurs », des « intellectuels », l’« élite ». Ils sont généralement de deux types. D’un côté, il y a ceux qui sont désintéressés, apolitiques, voire déconnectés du réel, ce qui leur permet de ne pas avoir la tête sur le guidon, mais plutôt une bonne hauteur de vue pour scanner la société, l’observer, l’étudier drastiquement et sans compromis afin de faire des propositions pour l’orienter. D’un autre côté, il y a aussi des intellectuels de terrain. Ces derniers sont eux-mêmes des acteurs, des sujets et des objets à l’expérimentation sociale. C’est donc en agissant qu’ils comprennent les

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