L’Étoile des Glaces: La Trilogie Groenlandaise, #1
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À propos de ce livre électronique
Chargée de la mission urgente de récupérer un satellite espion qui s'est écrasé au Groenland, la première femme de la Patrouille d'élite en traîneau à chiens Sirius doit ruser pour survivre à l'Arctique et à une bande de mercenaires impitoyables.
Lorsque son partenaire est tué au cours de la mission, la Konstabel Fenna Brongaard ternit l'histoire de l'unité en étant la première patrouilleuse Sirius à faire l'objet d'une enquête pour meurtre.
Après son arrestation, le brouillard isole le village d'Ittoqqortoormiit du monde extérieur. Au moment où l'enquête tourne à son désavantage, Fenna doit faire confiance à un policier groenlandais pour tenter de blanchir son nom, mais se rend compte que sa réputation est le moindre de ses soucis.
Lorsqu'un mystérieux navire de croisière d'aventure entre dans les eaux groenlandaises, elle comprend qu'une femme seule, avec un attelage de chiens, dans un monde d'hommes doit se battre comme un loup.
L'Étoile des Glaces est le premier livre de la série de thrillers groenlandais à suspense de Christoffer Petersen. Si vous aimez la série Scarecrow de Matthew Reilly et les livres Will Jaeger de Bear Grylls, vous adorerez ce thriller d'action de Christoffer Petersen.
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Christoffer Petersen
Christoffer Petersen lives in southern Denmark. He grew up on Jack London stories and devoured any book to do with the Arctic and dog sledging. In 2006 he encouraged his Danish wife to move to Greenland and spent seven years learning about the one of the most exciting countries and cultures in the world. While in Greenland, Chris started writing crime stories and thrillers set in Greenland and the Arctic. He graduated from Falmouth University with a Master of Arts in Professional Writing in 2015, shortly after moving back to Denmark. Chris makes a living writing about Greenland.
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Aperçu du livre
L’Étoile des Glaces - Christoffer Petersen
Christoffer Petersen
L’Étoile des Glaces
(traduit de l’anglais par Françoise Chardonnier)
Titre original :
The Ice Star
Note de l’auteur
La Patrouille en traîneau à chiens Sirius (Slædepatruljen Sirius) est une unité d’élite des forces spéciales de l’armée danoise, dont la mission primordiale consiste à maintenir la souveraineté danoise dans le nord-est du Groenland. Devenu une colonie danoise en 1814, le Groenland s’est vu accorder une autonomie interne en 1979 et bénéficie d’une autonomie renforcée depuis 2009. Lorsque le changement climatique intéressa enfin les politiciens du monde entier en 2007, la question de l’appartenance de l’île Hans, minuscule rocher inculte situé dans le détroit de Nares entre l’île Ellesmere (Canada) et le Groenland (Danemark), avait déjà donné lieu à de vives polémiques entre le Canada et le Danemark qui revendiquaient tous deux l’îlot. Aujourd’hui, la rivalité politique pour s’approprier l’île Hans a été remplacée par un objectif bien supérieur, à savoir la propriété du pôle Nord lui-même. En 2017, le Canada et le Danemark furent à la fois des alliés et des acteurs dans l’immense enjeu de la souveraineté de l’Arctique.
L’Étoile des Glaces est écrit en anglais (de Grande-Bretagne) et utilise divers mots danois et groenlandais.
Le soleil m’a pris de court,
La lumière s’est éteinte,
Le noir de la nuit polaire
S’est déployé sur Terre.
Sun has failed me,
Light has bolted,
Polar Night’s Darkness,
On Earth folded.
Solen har svigtet mig,
Lyset er stængt,
Polarnattens Mørke
paa Jorden sænkt.
Traduction (du danois en anglais par l’auteur et en français) du poème
ISBLINK (ÉCLATS DE GLACE) de LUDVIG MYLIUS-ERICHSEN (1872-1907)
L’Étoile des Glaces
La Cabane
NORD-EST DU GROENLAND
1
ITTOQQORTOORMIIT, EST DU GROENLAND
Les roues de l’AugustaWestland AW139 s’écrasèrent sur la piste gravillonnée de l’héliport du hameau arctique lointain dans un crissement étourdissant de caoutchouc et de glace. Le battement du rotor du bimoteur rouge Phoenix produisit un bruit infernal dans le brouillard. Lorsque la porte latérale de l’appareil s’ouvrit, deux hommes en tenue de camouflage arctique sautèrent sur le gravier. Un membre de l’équipage dans l’appareil tripota le pistolet dans l’étui à sa ceinture, tira une femme de l’intérieur fonctionnel de l’hélicoptère et la poussa à travers la porte. Les hommes en tenue de camouflage la tirèrent hors de l’hélicoptère et jetèrent son corps désarticulé à l’arrière d’une camionnette, firent un signe de tête au membre de l’équipage et saluèrent de la main le pilote qui mit le contact et éleva l’appareil dans le brouillard. Les murs des maisons en bois disséminées dans le hameau tremblèrent jusqu’à ce que l’hélicoptère ait quitté le fjord long, large et gelé.
La femme bougea sur la plateforme de la camionnette. D’épaisses mèches de cheveux châtains tombèrent sur son visage hâlé par le vent et taché de sang dans le sillage de l’hélicoptère. Du sang s’était coagulé dans les fibres de son pull en laine, avait formé des croûtes dans des parties de son coupe-vent et rainuré les gerçures sur ses mains. Le plus trapu des deux hommes, un Népalais dont la taille et la couleur de peau rappelaient celles des Groenlandais, sauta à l’arrière de la camionnette et appuya son genou sur le dos de la femme. Son souffle forma de la brume dans l’air froid lorsqu’elle se mit à tousser sous lui. Le deuxième homme, grand et blond, à la carrure qui mettait à mal les coutures de sa tunique arctique, ouvrit brusquement la portière du côté passager et glissa son corps musclé sur le siège en cuir déchiré. Il regarda fixement par la vitre fissurée lorsque le conducteur groenlandais décrivit un arc de cercle serré autour de l’hélicoptère et accéléra sur la route gravillonnée.
Le conducteur en combinaison de travail sombre de Mittarfeqarfiit, l’Autorité aéroportuaire du Groenland, passa brutalement les vitesses et freina pour s’arrêter devant une maison en bois prise dans le givre, au sommet de la colline en surplomb du fjord. Le bois d’œuvre écaillé et la peinture jadis rouge de la maison avaient viré au rose saumon, écorchés et vidés par les assauts des ouragans arctiques. Le blond et son collègue népalais descendirent de la camionnette, firent éclabousser de leurs pieds l’eau fondue qui courait le long de la route en portant la femme sur les marches en bois et à l’intérieur de la maison vide. Le Népalais ferma la porte, le conducteur enclencha une vitesse et descendit la colline au moment où le dernier battement de rotor de l’hélicoptère s’évanouit. Il regarda la camionnette sortir de son champ visuel et se retourna pour adresser un signe de tête à son partenaire.
Dans le silence poussiéreux de la maison, ils attachèrent les mains de la femme avec une chaîne pour chiot et la traînèrent sur le sol en bois meurtri vers le mur en face de la porte. Ils lui attrapèrent les bras et la hissèrent en position assise, enroulèrent l’extrémité de la chaîne autour d’un épais clou dans le mur, lui arrachèrent les bottes des pieds et les balancèrent au milieu de la pièce.
« Réveille-la ! », ordonna le plus grand des deux en tendant une seringue de fluide laiteux à son partenaire.
Le Népalais dévissa le bouchon et enfonça l’aiguille dans le cou de la femme. Il lui injecta le fluide, balança la seringue vide dans le coin de la pièce, se laissa tomber sur ses talons et attendit.
La femme nota l’existence de la chaîne lorsque les fins chaînons rouillés entamèrent la chair pâle de ses poignets ensanglantés. Elle ouvrit un œil et battit des paupières jusqu’à ce que la pièce cesse de tourner. Dans l’intérieur obscur de la maison, elle tira sur la chaîne et ferma les yeux. Des images de chiens harnachés, de neige éclaboussée de sang, une odeur de bois en train de brûler et des vapeurs de cordite lui traversèrent l’esprit. Les souvenirs s’arrêtèrent brusquement dans un cliquètement de chaîne lorsqu’elle essaya d’entourer ses genoux de ses bras.
Le premier revers de main en pleine figure lui fendit la lèvre. Sa tête rebondit sur le mur. Elle lécha le sang sur ses lèvres, ouvrit les yeux et dévisagea le Népalais courtaud penché au-dessus d’elle. Il la frappa de nouveau. Elle souffla par le nez pour en éliminer le sang qu’elle essuya de sa manche sur son visage. Le Népalais recula, le plancher grinça sous ses bottes épaisses.
Une lumière polaire douce tentait de filtrer à travers les fenêtres couvertes de sel, encadrées de bois fatigué, tachées de chiures de mouches. La femme grimaça en étirant ses jambes, un œil rivé sur le Népalais au revers de main brutal et l’autre sur un verre d’eau posé par terre. Elle renversa sa tête en arrière lorsque le blond surgit dans son champ visuel et que sa grosse botte militaire entra en contact avec le verre, le fit valser contre le mur en bois où il se fracassa en couvrant la femme d’éclats et de fragments déchiquetés.
« Konstabel Fenna Brongaard, je m’appelle Burwardsley. Nous nous sommes rencontrés sur la glace. »
Il s’accroupit devant elle, retira un éclat de verre de son genou et l’examina à la lumière. « Sans doute ne me reconnaissez-vous pas », dit-il. « Je portais un passe-montagne. Bref, vous vous souvenez peut-être de mon ami, Bahadur. » Elle se recroquevilla contre le mur, lorsque le Népalais court sur pattes s’avança avec son couteau khukuri à la redoutable lame courbe dans un fourreau noir qui dépassait de son treillis de camouflage blanc. « Ah, oui », dit Burwardsley avec un sourire en coin. Il jeta l’éclat de verre par terre. « Vous vous souvenez sans doute du capitaine Bahadur. Je le surnomme Bad, pour des raisons évidentes. » Il éclata de rire. « Capitaine ? »
« Oui, Sahib ? », répondit Bahadur en lissant les plis de sa tunique de combat.
« Va faire un tour dehors et jette un coup d’œil aux voisins. »
« Oui, Sahib. » Bahadur hocha la tête et quitta la pièce. Il tira la porte qui se ferma avec un léger bruit.
« Puisque vous êtes ici, on va pouvoir avoir une petite conversation », dit Burwardsley. Les lames du parquet grincèrent lorsqu’il se leva. « On a des choses à tirer au clair. »
Elle regarda fixement Burwardsley, le plafond de la pièce se trouvait à moins de cinquante centimètres de sa tête. Son fort accent du nord la hérissa. Un Anglais à tous les coups, pensa-t-elle. Et ce nom, quelqu’un de la haute, à l’arbre généalogique long comme le bras. Elle renonça à ses observations pour se concentrer sur les détails physiques, plus immédiats, et sur les menaces.
Burwardsley enfonça ses mains dans la large ceinture qui entourait sa taille, un pistolet de combat Browning Hi Power 9 millimètres dans un étui en toile reposait sur sa hanche droite. « Bahadur », dit-il avec un signe de tête vers la fenêtre du fond, « a trouvé votre partenaire. » Elle frissonna. « Gregersen, c’est bien ça ? »
Elle se concentra sur le sang séché sur son pantalon, couvrit son genou droit, et essaya de ne pas penser à Mikael.
« Oversergent, ou sergent de première classe, je crois que c’était son grade. Ça n’a pas vraiment d’importance ; il est mort d’une balle tirée par votre Glock. » Il se dirigea vers le mur contre lequel il s’appuya. « Avez-vous entendu ce que j’ai dit, Konstabel ? Il a été tué avec votre arme personnelle. Vous l’avez tué d’une balle dans la tête. »
« Non », répondit-elle en pointant son menton. C’est faux. « Je ne l’ai pas tué. »
« En plein dans la nuque. » Burwardsley passa sa main dans ses cheveux blonds sur sa nuque. « Façon exécution. Vous avez ensuite traîné son corps dans la cabane à laquelle vous avez mis le feu. »
« Non ! », s’écria-t-elle en secouant la tête. « Je n’ai pas tué Mikael ! » Encore ce doute, dissimulé dans les souvenirs fracturés des vingt-quatre heures écoulées !
« Vous en êtes sûre ? » Burwardsley se détacha du mur d’un coup d’épaule. De la poussière s’envola de dessous ses bottes lorsqu’il marcha pesamment dans la pièce. « Quelqu’un l’a fait. Il nous a fallu quatre heures, à Bad et à moi, pour arriver à la cabane. Une foutue tempête, celle qui a immobilisé votre unité, je n’ai jamais vu une chose pareille. » Il s’arrêta devant Fenna. « Pratique, non ? »
« Mikael était vivant lorsque vous et votre brute armée jusqu’aux dents êtes descendus de cet hélicoptère. »
« Ah bon ? » Burwardsley secoua la tête. « Je ne sais pas comment ça se passe chez les Danois, mais chez nous dans la marine, on ne zigouille pas ses potes, quelle que soit la récompense. »
« Je ne l’ai pas tué. »
« Vous vous répétez, love. »
« Je ne suis pas votre love », cracha-t-elle.
Burwardsley retira ses mains de sa ceinture et écrasa les orteils de Fenna sous sa botte. Il attrapa la chaîne et lui tira les bras au-dessus de sa tête. Elle s’étrangla lorsqu’il lui envoya un coup dans l’estomac de sa main libre.
« Vous serez ce que je veux que vous soyez, my love. » Il lâcha la chaîne et elle s’affaissa par terre. Il sortit de la pièce, se réfugia dans la minuscule cuisine et revint avec une chaise en bois. Il poussa Fenna dans le coin, fit claquer les pieds de la chaise sur le sol et lui coinça les tibias sous la barre transversale. Il s’assit à califourchon sur la chaise, ses longues jambes plus hautes que l’assise, le dos face à Fenna. « Il est temps d’avoir une conversation plus intime, Konstabel. »
Elle tenait ses genoux serrés contre sa poitrine, ses coudes étaient pris entre les barres du dossier de la chaise. Elle regarda autour de ses avant-bras, repoussa des mèches de cheveux collantes de ses joues et pointa le menton. Je n’aurai pas peur. Ses yeux parcoururent le visage de Burwardsley. « Je n’ai pas tué Mikael. »
Il se pencha en avant, son souffle chatouilla les poignets en lambeaux du pull en laine graisseux de Fenna. « Les preuves indiquent le contraire. Avez-vous une autre version des faits ? Un témoin peut-être ? » Elle rejeta sa tête derrière ses bras, des mèches de cheveux se prirent dans la chaîne qui comprimait ses poignets. « Dites-moi tout, Konstabel. » Il prit la laisse métallique entre ses doigts épais. « Où est la Groenlandaise ? »
« Quelle Groenlandaise ? »
Il tira sur la chaîne. « Ne faites pas vôtres maligne avec moi, love. Où est cette putain de fille ? »
« Je ne sais pas. » Elle secoua l’extrémité de la chaîne.
« Elle était là. À la cabane. Je l’ai vue », il pointa son doigt vers la porte au moment où Bahadur entra. « Lui aussi l’a vue. Où est-elle, bordel ? » Il tira sur la chaîne, le clou s’arracha du mur. Fenna se cogna le front au dos de la chaise. « Alors, Konstabel, où est-elle ? » Il se leva, balança la chaise contre le mur et fit mettre Fenna à plat ventre. « Prends-lui les pieds, Bad. »
« Mais, Sahib », protesta ce dernier en avançant d’un pas.
« Fais ce que je te dis, putain ! » Burwardsley traîna Fenna sur le sol jusqu’au mur opposé. Il enroula la chaîne autour du radiateur et tendit la main vers le khukuri à la ceinture du Népalais. Il l’arracha de son fourreau et agrippa le pull de Fenna. Il enfonça ses articulations rugueuses et gercées dans le creux de son dos. « Où est cette putain de fille, Fenna ? »
« Sahib ! », Bahadur attrapa le bras de Burwardsley.
« La ferme ! Tiens-lui les jambes, capitaine ! »
« Oui, Sahib », répondit Bahadur en baissant les yeux.
« Non. » Pas comme ça, pensa Fenna. Elle hurla lorsque le Népalais lui prit les jambes, une de chaque côté de sa taille. Il les étira et les serra fermement contre lui. La chaîne cliqueta autour du radiateur. Burwardsley entailla la peau du dos de Fenna avec la pointe du khukuri en fendant en deux son pull qui pendit de ses épaules, semblable à une toison emmêlée.
« La prochaine fois, ce sera votre haut thermo-isolant, love. Qu’en dites-vous ? »
« Non ! » cria-t-elle. Des larmes piquèrent ses lèvres gercées.
« Puis votre soutif. »
« Par pitié, non », marmonna-t-elle. Elle tourna la tête pour observer Burwardsley, le fusilla du regard à travers ses larmes.
« Alors dites-moi où est la fille ? »
« Je ne sais pas où elle se trouve. » Écartelée à l’extrême, elle se tortilla sous la poigne de Bahadur.
« Je vous avais avertie, love », dit Burwardsley en resserrant sa prise sur la laisse de Fenna. « Ce n’est qu’un début. » Elle hurla lorsqu’il enfonça la pointe du khukuri dans la déchirure de la couche thermo-isolante.
Elle n’était pas préparée à ça. Mais lui, il l’est, comprit-elle lorsqu’il attrapa la chaîne et que Bahadur lui étira les jambes.
2
Fenna hurla une fois encore, ravala un autre cri et se força à regarder droit devant elle. Elle regarda par la fenêtre et remarqua une gamine Groenlandaise à cheval sur les tuyaux en fer qui isolaient la conduite d’eau entre les maisons. Elle tenait un fouet miniature à la main. Des chiots de traîneau tiraient sur la corde en plastique effilochée, enroulée sur la neige sale à ses pieds. La fillette écarquilla ses yeux marron profond et resta bouche bée. Fenna secoua la tête. La gamine fit demi-tour, disparut dans le brouillard arrivant de la mer et, suivie par une horde de chiots grassouillets, traversa devant une Toyota de police bleu foncé qui pila sur le gravier à l’extérieur de la maison.
« Sahib, la police ! », annonça Bahadur en lâchant les jambes de Fenna qui s’écroula par terre sur ses genoux et ses coudes.
« Merde ! », s’écria Burwardsley. Il frappa la main du Népalais avec le manche du couteau à lame courbe. « Ôte-lui ses chaînes. » Il se dirigea vers la porte qu’il ferma brutalement derrière lui.
Bahadur rangea le khukuri dans son fourreau et détacha la chaîne des tuyaux. Fenna s’effondra contre le radiateur. « Habillez-vous ! » Il lui passa grossièrement le pull autour des épaules. Elle tressaillit à son anglais saccadé, tranchant comme le khukuri. « Si vous ne pouvez pas le mettre, tenez-le devant vous. Et maintenant, debout ! » Il se planta derrière elle et la tira pour qu’elle se lève. Le pull glissa de ses épaules. D’un coup de pied, il l’envoya valser dans la pièce, tourna Fenna vers la porte au moment où les hommes entrèrent dans la maison. Le moteur de la Toyota ronflait dehors.
« La voici », dit Burwardsley avec un geste vers Fenna en ouvrant la porte et s’effaçant pour laisser entrer trois hommes, deux Danois en uniforme de la marine et un Groenlandais. Le Groenlandais, un policier, passa devant Burwardsley. Il s’appuya au mur et jeta un coup d’œil à Fenna en entrant dans la pièce. « Nous l’avons gardée ici jusqu’à ce que vous puissiez la mettre en garde à vue. » Burwardsley s’adressa à l’officier danois, le supérieur des deux hommes de la marine qui entraient après le policier.
Fenna regarda les Danois plastronner dans la pièce. Ils n’appartiennent pas à Sirius, pensa-t-elle, mais ce sont au moins des compatriotes.
L’officier, à l’uniforme en partie camouflé sous une volumineuse parka Canada Goose, tourna la tête vers Burwardsley, essuya ses lunettes et pointa son doigt vers Fenna. « Vous avez parlé de preuves ? »
Burwardsley alla dans la cuisine, déplia un bout de toile cirée et revint dans la pièce. Il présenta à l’officier un pistolet Glock 20 dont le chargeur était posé à côté de la crosse.
« Petersen va s’en occuper », dit l’officier. Il regarda Burwardsley envelopper le pistolet dans la toile cirée et le tendre au capitaine danois qui se trouvait à côté de la porte. Petersen sortit de la maison en emportant le pistolet, ses pas résonnèrent sur le sol.
« Konstabel Brongaard », dit l’officier en s’avançant. « Je suis le Premierløjtnant Vestergaard. Je suis chargé d’enquêter dans le cadre de votre affaire et vous êtes maintenant sous ma garde », déclara-t-il en faisant signe au policier de s’approcher. « Menottez-la, Maratse. »
Fenna regarda le Groenlandais qui se dirigeait vers elle. Il avait à peu près sa taille et l’air groenlandais traditionnel d’indifférence désinvolte, assorti d’une dégaine arrogante. Elle l’étudia lorsqu’il s’approcha, jeta un coup d’œil à Vestergaard, puis porta de nouveau son regard sur le policier. Il est groenlandais. Il comprend cet endroit. Elle s’autorisa à respirer lorsque Bahadur lâcha son bras. Il pourrait me comprendre.
Maratse détacha une paire de menottes de sa ceinture et s’approcha de Fenna. Il lui passa les anneaux métalliques autour des poignets, s’interrompit pour examiner les marques rouges sur sa peau, le sang sur son visage. Fenna s’affaissa sous son regard insistant et frissonna au souvenir du revers de main du Népalais et de la technique d’interrogatoire de Burwardsley. Il fit un signe de tête à Vestergaard, verrouilla les menottes et les serra d’un clic.
« Premierløjtnant », dit Fenna.
Vestergaard agita son doigt. « Pas un mot, Konstabel », dit-il avec un hochement de tête à l’intention de Maratse. « Conduisez-la à la voiture. »
Elle se raidit lorsque le policier la guida vers la porte. « Et mes bottes ? », demanda-t-elle en montrant du pied le centre de la pièce.
« Prenez ses bottes, Maratse ! », ordonna Vestergaard avec un soupir.
Elle trébucha la tête la première. Empêtrée avec ses menottes, elle murmura à Maratse : « Pouvez-vous m’aider ? » Le policier hocha la tête et posa un genou par terre. Il enfonça le pied gauche de Fenna dans sa botte usée. Le pied droit lui donna plus de fil à retordre. Elle esquissa un sourire, mais le Groenlandais l’ignora.
« Ne quittez pas la ville, lieutenant », dit Vestergaard en serrant la main de Burwardsley.
« Impossible », répondit ce dernier. « Notre taxi s’est envolé juste avant l’arrivée du brouillard. »
« Ah oui, l’hélicoptère. Votre pilote va-t-il revenir pour le corps ? »
« Oui. On continuera à aider jusqu’à ce que vous puissiez voler de nouveau. »
« Parfait », répondit Vestergaard. « Et j’aurai besoin d’une copie de votre rapport. »
« Je vous la ferai apporter plus tard par Bad. »
Vestergaard fit un rapide signe de la tête et emboîta le pas à Fenna que Maratse faisait sortir de la maison. Sur les marches, Burwardsley adressa un signe d’adieu à Fenna que le policier aidait à s’installer sur le siège arrière de la Toyota. Des vapeurs sales de pot d’échappement se mêlèrent au brouillard et tachèrent la neige qui fondait. Le brouillard refroidit l’air, les sommets d’icebergs immaculés pris dans la croûte gelée de la mer perçaient à travers les brèches de l’immense fjord en dessous du village.
« À bientôt, love », dit Burwardsley lorsque Maratse ferma la portière.
Fenna s’affaissa sur le siège capitonné. Les mains posées sur ses genoux, elle se laissa aller sur le tissu moelleux et soupira. Elle ferma les yeux et reposa sa tête sur la grille pare-chien qui séparait le siège arrière du coffre. Elle essaya de chasser Burwardsley de ses pensées.
« Konstabel Brongaard ? », dit le sergent depuis le siège avant. « Je m’appelle Petersen. Je suis du bureau des affaires maritimes. J’aiderai le Premierløjtnant à mener son enquête. »
Elle loucha en direction du sergent à travers ses cils crasseux, son regard dévia vers son Glock dans l’étui en cuir sur le tableau de bord. « Quand irons-nous à Daneborg ? », demanda-t-elle.
Petersen secoua la tête et tapota la vitre. « Le brouillard est trop épais. On a eu de la chance hier, avec le vol Air Greenland. Il n’y a aucun navire de guerre dans la région », ajouta-t-il avec un haussement d’épaules. « On dépend de la police de Scoresbysund. »
Le faible grondement du moteur berça la Toyota d’une douce vibration. Fenna observa, au-delà de Petersen, Burwardsley qui plaisantait avec son sergent népalais. Il se retourna pour la regarder et elle se raidit sous son œil prédateur. Elle détourna les yeux lorsque la portière du côté passager s’ouvrit en face d’elle.
« Arrêtez de parler à la prisonnière, sergent Petersen », ordonna Vestergaard en se baissant pour monter dans la voiture et s’asseoir à côté de Fenna. Il appuya son épaule à la sienne et se débattit avec sa parka volumineuse, puis poussa un juron en fermant la portière. Maratse s’installa au volant, claqua trois fois sa portière avant qu’elle ne se ferme. Vestergaard se pencha en avant et tapa sur l’épaule du policier. « Reconduisez-nous au poste. »
Les roues de la Toyota projetèrent des graviers lorsque Maratse ramena le véhicule sur la route de terre et entama la descente de
