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Une étude du Cantique des cantiques
Une étude du Cantique des cantiques
Une étude du Cantique des cantiques
Livre électronique389 pages5 heures

Une étude du Cantique des cantiques

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À propos de ce livre électronique

Cette étude du Cantique des cantiques a pour origine une vingtaine de conférences tenues en allemand par Roger Liebi. En considérant les différentes interprétations possibles de ce texte biblique, le sens littéral, l'application à l'Église et au croyant individuel, ainsi que l'application au futur résidu d'Israël, l'auteur aborde toute sorte de sujets concernant la vie chrétienne quotidienne. L'examen détaillé de l'aspect prophétique de ce Cantique met en évidence sa parfaite cohérence avec l'ensemble de la Parole de Dieu. Par dessus tout, cette étude nous permet de contempler le Roi dans sa beauté et d'apprendre à mieux le connaître, lui, notre Seigneur Jésus, le Messie.
LangueFrançais
Date de sortie28 mai 2024
ISBN9782959359613
Une étude du Cantique des cantiques
Auteur

Roger Liebi

Roger Liebi, docteur en théologie, est né en 1958. Marié père de six enfants, il a étudié la musique, les langues du monde biblique (grec, hébreu classique et moderne, araméen, akkadien) et la théologie. Il donne des conférences et enseigne dans divers pays. Son intérêt de longue date pour les Saintes Écritures et les sciences bibliques l'a amené à publier une série d'ouvrages. À ce jour il a aussi participé à trois projets de traduction de la Bible.

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    Aperçu du livre

    Une étude du Cantique des cantiques - Roger Liebi

    Avant-Propos

    Cet ouvrage tire son origine d’une étude biblique en 19 épisodes faite par Roger Liebi dans son assemblée locale entre octobre 2019 et avril 2020. Ces conférences, données en allemand, ont été traduites par écrit et regroupées selon le plan défini par l’auteur. Les enregistrements vidéo en allemand sont disponibles sur le site rogerliebi.ch. Ce texte a été relu par l’auteur. Il présente parfois des répétitions dues au rythme des originaux et le style est souvent proche du langage parlé.

    A. Les citations bibliques

    Les citations bibliques sont tirées de la version La Bonne Semence (version J. N. Darby révisée) ; l’Ancien Testament est à paraître, mais déjà disponible sur editeurbpc.com ; le Nouveau Testament est paru en 2006 ; l’auteur a utilisé l’ancienne traduction d’Elberfeld. Quelques versets ont été revus par R. Liebi, en conformité avec le Texte de référence.

    Le nom hébreu de Dieu YHWH est traduit par l’Éternel, comme c’est généralement le cas dans les versions françaises de la Bible.

    Dans le cas de textes poétiques, les lignes de vers ont été respectées. La numérotation des versets se réfère dans l’Ancien Testament à la Biblia Hebraica, quand elle diffère des autres versions, cela est indiqué entre crochets. Les crochets placés à l’intérieur du texte indiquent une insertion qui ne fait pas partie du texte biblique (en italique, elles font partie de la version utilisée, sans italiques se sont des ajouts de l’auteur). À l’inverse, les propositions ou parties de phrase qui se trouvent entre parenthèses, appartiennent au texte biblique. Parfois le texte biblique est mis en gras pour signifier la portion de texte qui va être étudiée.

    Table des matières

    Avant-Propos

    A. Les citations bibliques

    Introduction (1.1)

    A. L’auteur

    B. À propos du nom

    C. Le thème

    A. L’interprétation

    1. Le sens littéral

    2. Transposition à l’histoire d’Israël

    3. Transposition au résidu d’Israël

    4. Transposition à l’Église

    5. Transposition au croyant

    B. Le plan

    C. Le refrain

    I. Joie de l’amour (1.2-2.7)

    A. Sulamithe

    B. La réponse de Salomon :

    C. Sulamithe

    D. Entre-réponds d’amour

    E. Premier refrain

    II. Ardent désir de l’amour (2.8-3.5)

    A. L’ardent désir de Salomon (2.8-17)

    B. L’ardent désir de Sulamithe (3.1-5)

    C. Deuxième refrain

    III. Hauts et bas de l’amour (3.6-8.4)

    A. Ensemble du désert à Jérusalem (3.6-11)

    B. Premier éloge de Sulamithe par Salomon (4.1-5.1)

    1. Le corps de Sulamithe (4.1-5)

    2. Dialogue entre Sulamithe et Salomon (4.6-7)

    3. L’appel de l’époux (4.8)

    4. Les charmes de l’épouse (4.9-11)

    5. Le jardin clos (4.12-15)

    6. Entre-réponds d’amour (4.16-5.1)

    C. La défaillance de Sulamithe et ses conséquences (5.2-9)

    1. La défaillance de Sulamithe (5.2-7)

    2. Les filles de Jérusalem (5.8-9)

    D. Éloge de Salomon par Sulamithe (5.10-6.3)

    1. Le roi dans sa beauté

    2. Retrouvailles (6.1-3)

    E. Second éloge de Sulamithe par Salomon (6.4-7.1)

    F. Entre-réponds d’amour (7.1[6.13]-8.3)

    1. Salomon

    2. La réponse d’amour de Sulamithe

    G. Troisième refrain

    IV. Perfection de l’amour (8.5-14)

    Annexes

    A. Salomon et Sulamithe

    1. Noms donnés à l’épouse :

    2. Noms donnés à l’époux :

    B. Nature et géographie

    1. Une vingtaine d’espèces végétales

    2. Environ treize espèces animales

    3. Une quinzaine d’indications géographiques

    C. Glossaire hébreu-français

    Publications de Roger Liebi

    L’auteur

    Introduction (1.1)

    ¹.¹ Le cantique des cantiques, qui est de Salomon.

    A. L’auteur

    D’emblée le titre du livre est donné, il n’a pas été ajouté plus tard, mais il fait partie intégrante de la Parole inspirée. L’auteur est aussi clairement identifié : Salomon, qui a régné de 1016 à 976 avant J.-C., selon la stricte chronologie biblique.1 L’archéologue Eilat Mazar, qui a d’abord mis au jour le palais de David dans la cité de David, puis une grande portion du mur de la ville de Jérusalem de l’époque de Salomon et également la porte de l’eau de Salomon sur l’Ophel, précise dans une de ses publications2 que la datation selon les nouvelles méthodes indique 1015-975 avant J.-C. Le Cantique des cantiques date du début de cette période.

    La paternité de Salomon a été contestée par la critique de la Bible en affirmant entre autres que l’hébreu dans ce livre est un hébreu récent. Selon cette critique, le Cantique daterait des années 700 à 300 avant J.-C. Ces arguments linguistiques ont tous été efficacement écartés par divers érudits :

    La présence de tournures araméennes s’explique par les relations d’Israël avec l’araméen qui sont connues depuis l’époque des patriarches (cf. Genèse 31.47 ; Deutéronome 26.4-5).

    L’usage de she au lieu de ’asher n’est pas un obstacle puisque l’on trouve l’usage de sha en accadien au 3e millénaire avant J.-C.

    Les deux mots soi-disant grecs peuvent tout aussi bien provenir de langues plus anciennes parce que Salomon avait effectivement des relations commerciales avec l’Inde (cf. l’usage des mots singes et paons)¹ :

    ’appiryon = chaise à porteur/palanquin (3.9) pourraitprovenir du grec phoreion ou du sanscrit paryanka.

    pardes = enclos/jardin clos/paradis (4.13) pourrait provenir du grec paradeisos ou du persan pairideza ou du sanscrit paridhis.

    A Qumran, on a retrouvé 4 manuscrits du Cantique des cantiques : 4QCanta, 4QCantb, 4QCantc (tous trois sont datés entre 30 avant J.-C. et 68 après J.-C.) et 6QCant (50 après J.-C.).

    B. À propos du nom

    Il s’agit d’un cantique, c’est-à-dire non pas un récit (comme Genèse 1, 2, 3 qui raconte ce que Dieu a fait) mais un exposé poétique des œuvres de Dieu. Puisque Salomon l’appelle le cantique des cantiques, cela signifie qu’il s’agit du plus beau des cantiques qu’il a composés. Salomon a écrit 1 005 cantiques selon 1 Rois 4 :

    ¹ Rois ⁵.⁹[⁴.²⁹] Dieu donna à Salomon de la sagesse et une très-grande intelligence, et un cœur large comme le sable qui est sur le bord de la mer. ¹⁰[³⁰] La sagesse de Salomon était plus grande que la sagesse de tous les fils de l’orient et toute la sagesse de l’Égypte. ¹¹[³¹] Il était plus sage qu’aucun homme, plus qu’Éthan, l’Ezrakhite, et qu’Héman, Calcol et Darda, les fils de Makhol. Sa renommée était [répandue] parmi toutes les nations alentour. ¹²[³²] il énonça trois mille proverbes, et ses cantiques furent [au nombre] de mille et cinq. ¹³[³³] Il parla sur les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban, jusqu’à l’hysope qui sort du mur ; il parla sur les bêtes, sur les oiseaux, sur les reptiles, et sur les poissons. ¹⁴[³⁴] Et de tous les peuples on venait pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse.

    Le plus beau de tous, il l’a appelé le cantique des cantiques (hébreu shir ha-shirim), c’est-à-dire le plus beau cantique ; de même qodesh ha-qodashim signifie le saint des saints, c’est-à-dire le lieu très saint (Exode 26.33).

    Le même principe se retrouve également en Éphésiens 3.21, à la fin du verset, où il est parlé des générations de l’Église, et de Dieu qui doit être glorifié par toutes les générations du siècle des siècles. Cela sous-entend que l’époque dans laquelle nous vivons actuellement, celle de l’Église depuis le temps des apôtres jusqu’à l’enlèvement (Jésus Christ venant comme l’époux pour chercher son épouse), est le plus glorieux des siècles. Malheureusement quelques-uns ont traduit aux siècles des siècles, c’est-à-dire pour toujours (comme c’est correct par exemple en Apocalypse 14.11), alors que le texte grec parle bien ici du siècle des siècles.

    De même en 1 Rois 8.27 : Voici, les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent te contenir ; combien moins cette maison que j’ai bâtie ! Le ciel, c’est celui qui est au-dessus de nous, créé le deuxième jour, mais le ciel des cieux, c’est l’univers : shmé ha-shamayim.

    Le procédé est identique dans des expressions telles que : Roi des rois, Seigneur des seigneurs (Apocalypse 17.14), Dieu des dieux (Josué 22.22), etc.

    Dans la Bible, on trouve un autre cantique de Salomon, le Psaume 127 :

    Psaume 127. 1 Cantique des degrés. De Salomon.

    Si l’Éternel ne bâtit pas la maison,

    ceux qui la bâtissent y travaillent en vain ;

    si l’Éternel ne garde pas la ville,

    celui qui la garde veille en vain.

    C’est un très beau cantique mais Salomon a bien précisé que le Cantique des cantiques était le plus beau !

    C. Le thème

    Ce cantique décrit la relation entre un homme et une femme, Salomon et la femme de son cœur, Sulamithe, qu’il appelle l’unique, la choisie ! Il est très triste de constater que, plus tard, Salomon a suivi une mauvaise voie et a épousé d’autres femmes, et ce jusqu’à un point extrême puisqu’il en a eu mille. Toutefois, dans le Cantique des cantiques nous voyons la beauté et la fraicheur du premier amour.

    Elle s’appelle Sulamithe (shulamith = femme de paix ; 2 fois : 6.13a, 13b) et lui Salomon (shelomoh = homme de paix ; 7 fois : 1.1, 5 ; 3.7, 9, 11 ; 8.11, 12 ; cf. shalom = paix). À la fin du livre, Sulamithe fait un jeu de mot avec son nom :

    ⁸.¹⁰ Je suis une muraille, et mes seins sont des tours ;

    je fus alors à ses yeux comme celle qui a trouvé la paix.

    Elle se compare à une ville, une femme qu’il faut conquérir ; Salomon a dû combattre et l’a finalement conquise. Quand une ville se rend à son conquérant, elle accepte le traité de paix. C’est pourquoi elle dit : je fus alors à ses yeux comme celle qui a trouvé la paix. Elle atteste donc que dans cette relation avec Salomon, elle a trouvé une paix complète.

    C’est un point important : dans le mariage, un être humain s’apaise fondamentalement. Aussi longtemps que la question du mariage n’est pas résolue, il y a une inquiétude, un certain mal-être. Bien sûr, pour celui ou celle qui reconnaît que son chemin est dans le célibat, que Dieu a un projet spécial pour lui ou elle, il y aura également cet apaisement. Aussi longtemps que la question reste ouverte, l’inquiétude persiste. Un frère sage a un jour donné ce conseil : quand on désire partir en mission, il est bon que la question du mariage soit déjà résolue. Attention, il ne s’agit pas d’une loi mais d’une sage réflexion. C’est ce que dit Naomie dans Ruth 1.9 : L’Éternel vous donne de trouver du repos, chacune dans la maison de son mari ! Mais sa réflexion n’était pas irréprochable parce qu’elle devait savoir que si ses belles-filles retournaient dans la maison de leurs mères, elles retourneraient vers les idoles et épouseraient des idolâtres et que par conséquent, leurs mariages ne seraient pas heureux. Ruth n’était pas de l’avis de sa belle-mère et elle a choisi : …ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu (Ruth 1.16). Pour elle, il était plus important de marcher avec le vrai Dieu que de se marier. Ce qui est primordial, c’est de ne pas se marier juste pour avoir du repos parce que la question vitale est « quelle est la place du Seigneur Jésus dans ma vie ? ». S’il n’a pas la première place, il n’y aura pas non plus de repos ou de paix dans le mariage. Ruth est devenue l’épouse d’un homme qui suivait pleinement l’Éternel : deux personnes dans la vie desquelles le Seigneur a la première place. Naomi, sa belle-mère, lui dit : Ma fille, ne te chercherai-je pas du repos, afin que tu sois heureuse ? (Ruth 3.1).

    Le jeune roi décrit l’épanouissement de sa relation d’amour avec Sulamithe, sa jeune épouse. Salomon et Sulamithe ne sont plus fiancés même s’il y a parfois des allusions à une époque précédant leur mariage. Ils sont au contraire dans la relation indissoluble du mariage (cf. 3.11 : le jour de son mariage). Le mot hébreu kallah signifie² :

    fiancée ;

    fraîchement mariée / épousée ;

    belle-fille.

    Dans le Cantique, il ne s’agit pas d’une fiancée mais d’une jeune mariée, et ceci est important parce ce livre décrit véritablement une relation conjugale : les deux sont une seule chair. La sexualité joue un grand rôle dans ce livre et la Bible enseigne que toute relation sexuelle en dehors du mariage est fornication.

    A. L’interprétation

    Le Cantique des cantiques peut être étudié selon cinq niveaux d’interprétation qu’il est important de garder en mémoire.

    1. Le sens littéral

    En parcourant ce Cantique, nous apprendrons beaucoup sur le mariage selon la pensée de Dieu. Souvenons-nous que le terme kallah, traduit par fiancée, signifie ici jeune épousée. Il s’agit de la beauté de l’amour entre un homme et une femme dans le cadre du mariage, l’amour conjugal entre Salomon et Sulamithe. Le Cantique fait l’éloge du mariage et de la beauté de cette relation dans tous ses aspects ; la sexualité dans le mariage y est décrite d’une très belle manière.

    Le mariage comporte bien des aspects différents, et il n’y en a aucun qui soit de moindre importance. À ce sujet, il y a un verset fondamental :

    Hébreux 13.4 Que le mariage soit tenu en honneur à tous égards, et le lit conjugal sans souillure ; car les fornicateurs et les adultères, Dieu les jugera.

    L’Esprit Saint relève cela en particulier parce que, déjà à l’époque du Nouveau Testament, existait l’idée que la sexualité dans le mariage serait quelque chose de bas, de peu de valeur. Selon la philosophie de Platon, le corps, la matière, empêche l’esprit de s’élever ; le corps est méprisé. Après les conquêtes d’Alexandre le Grand, cette philosophie a peu à peu imprégné le judaïsme et c’est ce qui explique le célibat de la communauté de Qumran.

    Dans le judaïsme, le mariage a toujours été tenu en honneur et ce, parce que dès le récit de la création, la matière est mise en valeur en tant qu’œuvre de Dieu ; et dans cette création, Dieu a créé l’être humain, homme et femme :

    Genèse 1.27 Dieu créa l’homme [être humain] à son image ; il le créa à l’image de Dieu ; il les créa homme et femme [litt. : mâle et femelle].

    Il est souligné que Dieu a créé les premiers humains comme un couple : un homme et une femme. La différence de genre est soulignée dès le commencement. Dieu a créé un seul Adam et une seule Ève, et donc un seul couple primordial. Dieu donne à ce couple le commandement de fructifier et multiplier, ce qui inclut la sexualité.

    Genèse 2.24 C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair.

    Le verset est clair. Un homme quitte ses parents et s’attache (le mot hébreu signifie : collé comme deux feuilles qu’on ne peut séparer sans faire de gros dégâts ; mais même dans ce cas, nous connaissons la capacité de Dieu à guérir les blessures) à sa femme (non à ses femmes) et ils sont une seule chair. L’objectif de Dieu est aussi l’union corporelle dans le mariage et cela n’est pas de moindre importance. C’était déjà très important à l’époque de l’épître aux Hébreux (lors du premier siècle) en raison de l’émergence du néoplatonisme dans l’Église qui s’est développé de plus en plus par la suite. Au deuxième siècle, l’idée est venue que cela pourrait poser un problème si quelqu’un distribue la Cène le dimanche, après avoir eu au cours de la nuit une relation sexuelle avec son épouse. On a donc pensé qu’il valait mieux que cela n’ait pas lieu. Or cela ne vient pas de la Bible mais de la philosophie grecque. Cette opinion s’est développée et on en est venu à prôner le célibat qui serait un état spirituel supérieur. L’apôtre Paul ne parle pas du célibat comme étant un état plus spirituel, mais il écrit que si quelqu’un a été créé pour cela sans en souffrir, il peut investir davantage de temps pour travailler dans l’œuvre du Seigneur, comme Paul a pu le faire lui-même (cf. 1 Corinthiens 7). La pensée d’un état spirituel supérieur a poussé ensuite des ermites dans le désert (ce fut un grand mouvement qui, à l’époque, leur permettait aussi de ne plus payer les impôts toujours plus élevés dans l’empire romain) ; ils sont devenus de plus en plus nombreux, alors sont apparus les couvents… Pourtant, il est écrit en 1 Timothée 4 :

    ¹ Timothée ⁴.¹ Or l’Esprit dit expressément que dans la suite des temps certains se détourneront de la foi : ils s’attacheront à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons, ² menteurs hypocrites, eux dont la conscience est cautérisée ; ³ ils défendront de se marier, prescriront de s’abstenir des aliments que Dieu a créés pour être pris avec actions de grâces par les fidèles et par ceux qui connaissent la vérité. En effet, tout ce que Dieu a créé est bon et il n’y a rien qui soit à rejeter, si on le prend avec des actions de grâces, étant sanctifié par la parole de Dieu et la prière.

    L’apôtre Paul écrit littéralement « dans la suite des temps », c’est-à-dire aux temps qui suivront l’époque des apôtres (2e et 3e siècles) et non aux derniers temps (comme dans quelques traductions). Aux temps qui suivront celui des apôtres, certains se détourneront ou apostasieront de la foi (des bénéfices de la foi) en s’attachant à des esprits séducteurs et des enseignements de démons menteurs ; et le premier de ces faux enseignements est la défense de se marier, le célibat imposé. L’ascèse est la croyance que l’on est plus spirituel si on s’abstient d’aliments qui seraient de moindre valeur alors que Dieu les a créés pour les prendre avec actions de grâces (ce qui devrait préserver de tout excès dans un sens ou dans l’autre). Salomon cite Dieu en Ecclésiaste 2.25, où le texte hébreu dit littéralement : Car qui peut manger, et qui peut avoir du plaisir sans moi ? Nous ne pouvons apprécier et bénéficier des aliments que si nous les prenons de la main de Dieu. La philosophie de Platon et du néoplatonisme est un mensonge, le célibat imposé est un enseignement de démon.

    Le Cantique des cantiques est un livre de la Bible qui parle de la beauté de la relation conjugale dans tous ses aspects et où le couple observe la nature dans ses détails d’une manière romantique. Quand on est amoureux, on a de la joie à être ensemble dans la nature et au milieu des merveilles de la création. Une communion de l’âme, de l’esprit et du corps est magnifiquement décrite dans ce Cantique. Il constitue en quelque sorte une interprétation de Hébreux 13.4.

    Le Cantique des cantiques est indirectement une condamnation de toutes les altérations : relation préconjugale, adultère, polygamie, célibat imposé, homosexualité, etc. La perversion est la torsion, la déformation, de ce que le créateur a prévu. Toutefois, n’oublions pas la puissance du pardon.

    Le Cantique des cantiques souligne la beauté de la sexualité conjugale. En contraste avec la vulgarité et l’impudicité que nous observons quotidiennement dans notre société, la sexualité est décrite dans le langage fleuri de la pureté. C’est une sorte d’explication de Genèse 2.24. C’est une chose pure que nous devons également transmettre à nos enfants en fonction de leur âge.

    2. Transposition à l’histoire d’Israël

    En parcourant ce Cantique, nous apprendrons beaucoup sur les plans de Dieu pour Israël. Le Cantique des cantiques est une parabole, Salomon représente Dieu et Sulamithe, Israël (le peuple d’Israël, choisi et séparé des autres peuples). La jeune épouse a de nombreuses amies :

    ¹.³ Tes parfums sont d’agréable odeur ;

    ton nom est un parfum répandu ;

    c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment.

    4 Tire-moi : nous courrons après toi.

    Le roi m’a amenée dans ses chambres.

    Nous nous égaierons, et nous nous réjouirons en toi ;

    nous célébrerons tes amours plus que du vin.

    Elles t’aiment avec droiture.

    Ces amies sont également appelées les filles de Jérusalem, ce sont des jeunes filles de Jérusalem qui accompagnent Sulamithe et qui sont fières d’être les amies de l’épouse du roi d’Israël. Elles apprécient ce roi d’Israël et c’est dans ce sens qu’il faut comprendre : Elles t’aiment avec droiture. Sulamithe a beaucoup d’amies qui représentent les nations, alors qu’elle-même représente le peuple d’Israël, le peuple élu. Être l’amie de la reine est quelque chose de grandiose mais être la reine est bien sûr beaucoup plus.

    Cette parabole, ou allégorie, est donc une description de l’histoire d’Israël, depuis Abraham, la sortie d’Égypte, la captivité en Babylonie, le retour dans le pays, la venue du Messie et sa mort à Golgotha (la montagne de la myrrhe, la colline de l’encens), jusqu’au Règne de mille ans du Messie³.

    3. Transposition au résidu d’Israël

    Le Cantique est également une description prophétique de la relation particulière du peuple d’Israël avec le Messie au temps de la fin. Le roi Salomon représente le Messie, celui qui est plus grand que Salomon (Matthieu 12.42), le roi des rois d’Israël, et Sulamithe, le résidu croyant en Israël.

    Voici le cadre prophétique de cette interprétation. Le résidu d’Israël se convertira après l’enlèvement de l’Église. D’abord 144 000 des douze tribus, comme décrit en Apocalypse 7.1-8, avant la grande tribulation ; ce premier résidu propagera l’évangile, mais le Seigneur Jésus les a avertis prophétiquement, dans Matthieu 10.23 : vous n’aurez pas achevé de parcourir les villes d’Israël, avant que le Fils de l’homme soit venu. Et il annonce, dans Matthieu 24, que lorsque l’Antichrist, après l’enlèvement de l’Église, placera une idole sur l’esplanade du temple, ce sera le moment pour le résidu croyant en Judée de fuir dans les montagnes parce qu’alors il y aura une grande tribulation, telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant et qu’il n’y en aura jamais plus (Matthieu 24.21).

    Le résidu en Judée fuira dans les montagnes et, selon Ésaïe 16, ils trouveront refuge en Moab. Ils fuiront d’abord vers les montagnes d’Israël (en particulier le territoire qui est actuellement appelé Cisjordanie) puis en Moab à qui Dieu demande de protéger les fugitifs en Ésaïe 16.3-4. Il en est aussi question dans Jérémie 31.2 et Osée 2.16[14]. Durant trois ans et demi, le résidu juif sera protégé et caché par des Arabes en Jordanie (comme beaucoup de personnes ont protégé et caché des Juifs en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale). Apocalypse 12.13-17 décrit ce résidu comme une femme qui fuit dans le désert et y sera nourrie pendant trois ans et demi. À la fin de ce temps, le résidu reviendra, comme le décrit Zacharie 9 et 10, et, selon Osée 2.16-17[14-15], il passera par la vallée de l’espérance et montera vers Jérusalem. Alors, le Seigneur Jésus apparaîtra sur le mont des Oliviers, mais auparavant il reviendra en Édom où aura lieu une bataille (selon Ésaïe 63). Il apparaitra au-dessus du résidu (Zacharie 9.14) et ira avec eux vers Jérusalem pour établir son règne (comme Salomon reçoit sa couronne dans Cantique des cantiques 3.11).

    D’autre part, pendant la grande tribulation, un tiers de la population dans le pays d’Israël se convertira :

    Zacharie 13.8 Et il arrivera dans tout le pays, dit l’Éternel,

    que deux parties y seront retranchées

    et expireront ; mais un tiers y demeurera de reste.

    Et le tiers, je l’amènerai dans le feu,

    et je les affinerai comme on affine l’argent,

    et je les éprouverai comme on éprouve l’or.

    Ils invoqueront mon nom,

    et moi, je leur répondrai ;

    je dirai : C’est ici mon peuple ;

    et lui, dira : L’Éternel est mon Dieu.

    Ce tiers, qui sera alors tout Israël (Romains 11.26), se composera uniquement de croyants qui sont présentés dans la prophétie comme l’épouse du Messie.

    Les sentiments et les pensées de ce résidu sont décrits dans le Cantique et finalement aussi la venue du Messie qui établira la nouvelle alliance sur la terre, une alliance de mariage entre le roi-Messie et la nation d’Israël (Psaume 45 ; Ésaïe 61.10 ; Ézéchiel 16.60).

    4. Transposition à l’Église

    À la lumière du Nouveau Testament, nous reconnaissons que le Cantique des cantiques parle déjà de manière voilée du mystère de Christ et de l’Église. Comme Paul l’a écrit :

    Éphésiens 5.32 Ce mystère est grand ; mais moi je parle relativement à Christ et à l’assemblée [l’Église].

    L’Église est un mystère dans l’Ancien Testament. Éphésiens 3 explique que Dieu, de toute éternité, avait caché ce mystère dans son cœur : l’Église comme peuple céleste devait devenir l’épouse du Fils de Dieu. C’est ce qui est révélé en Éphésiens 5 :

    Éphésiens 5.25 Maris, aimez votre femme, comme aussi le Christ [Messie] a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle.

    L’assemblée, ou Église, ce sont les croyants depuis la Pentecôte (Actes 2) jusqu’à l’enlèvement (1 Thessaloniciens 4.13-18), issus d’Israël et de toutes les nations. Christ l’a aimée et s’est livré lui-même pour elle. En Éphésiens 5, Christ est présenté comme l’époux et l’Église, comme l’épouse⁴. Il ne faut pas imaginer qu’il aurait deux épouses. Israël est le peuple terrestre de Dieu, l’épouse terrestre, et il est l’image, ou la représentation, du peuple céleste, l’épouse céleste. Le Cantique des cantiques fait donc référence au peuple terrestre et au peuple céleste, l’un étant l’image symbolique de l’autre.

    5. Transposition au croyant

    Finalement nous découvrirons également beaucoup d’applications pour notre propre vie de foi, notre propre relation avec le Seigneur Jésus.

    B. Le plan

    Considérons maintenant le plan du livre, parce que découvrir le plan aide à la compréhension d’un livre. Pour cela, il faut chercher les marques de transition que le Saint Esprit a lui-même inclues dans le texte pour le diviser afin que cela ne soit pas fait n’importe comment. Dans le Cantique, nous découvrons un refrain. Le Cantique comprend quatre strophes séparées par ce refrain qui revient à trois reprises.

    La troisième strophe est très longue et nous verrons qu’elle peut être subdivisée. La quatrième strophe est très courte, mais c’est l’apogée.

    C. Le refrain

    ².⁷ Je vous adjure, filles de Jérusalem,

    par les gazelles ou par les biches des champs,

    n’éveillez pas, ne réveillez pas l’amour,

    jusqu’à ce qu’il le veuille.

    Sulamithe interpelle les filles de Jérusalem et les place sous serment ; ce qu’elle veut dire est donc quelque chose de très solennel : c’est l’avertissement de ne pas réveiller l’amour (elle utilise deux mots, éveiller et réveiller) jusqu’au moment où cela lui convient. Ce serment est renforcé par l’évocation de deux animaux, la gazelle et la biche des champs, qui sont particulièrement sensibles au moindre bruit. Si l’on veut observer ces animaux, il faut être absolument immobile et silencieux, le plus faible crissement ou mouvement les faisant fuir à toute allure. Ne pas faire le moindre bruit pour ne pas éveiller l’amour est une condition fondamentale pour un sain développement de l’enfant. C’est exactement le contraire de l’actuelle théorie du genre qui voudrait éveiller l’amour dans les crèches, et même avant, éveiller quelque chose dans l’enfant avant l’heure du développement naturel. Ceux qui ont élevé des enfants savent très bien que, sur le sujet de l’amour et de la sexualité, il faut toujours parler en fonction de leur compréhension et de leur développement, les uns étant un peu plus précoces que les autres. Il faut prendre au sérieux leurs questions et y répondre ouvertement (comme le fait la Bible), mais jamais grossièrement, jamais de manière impudique. C’est exactement ce que nous apprenons du Cantique des cantiques où la sexualité dans le mariage est exposée de manière saine, belle, aimable, agréable. Comme dans la Bible, ne soyons ni coincés ni impudents, mais comportons-nous avec les enfants comme il convient en fonction de leur développement propre pour qu’ils reçoivent ce qu’ils doivent savoir. Quand le développement se déroule normalement, vient le temps de l’amour, mais il ne doit pas être éveillé avant ; la sexualisation de notre société est un grand danger pour un bon développement ; les enfants entendent beaucoup de bruit dans les médias, la publicité, à l’école, partout, alors que la Bible dit : Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n’éveillez pas, ne réveillez pas l’amour, jusqu’à ce qu’il le veuille.

    En Ézéchiel 16, l’histoire de Jérusalem est évoquée de manière imagée. Le moment où l’Éternel a pris Jérusalem, une ville cananéenne, pour en faire sa ville, sous le roi David, est décrit ainsi :

    Ézéchiel 16.6 Et je passai près de toi, et je te vis gisante dans ton sang, et je te dis, dans ton sang : Vis ! et je te dis, dans ton sang : Vis ! Je t’ai multipliée comme le germe des champs ; et tu pris ta croissance, et tu devins grande, et tu parvins au comble de la beauté ; tes seins se formèrent, et ta chevelure se développa ; mais tu étais nue et découverte. Et je passai près de toi, et je te vis, et voici, ton âge était l’âge des amours ; et j’étendis sur toi le pan de ma robe, et je couvris ta nudité ; et je te jurai, et j’entrai en alliance avec toi, dit le Seigneur, l’Éternel ;

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