« Je tiens l’affaire ! » s’écrit Jean-François Champollion, le 14 septembre 1822, avant de s’endormir d’épuisement sur sa table. Il y a de quoi : le jeune linguiste vient de percer le mystère des hiéroglyphes. Cette écriture, apparue en Égypte il y a 5 000 ans puis progressivement tombée dans l’oubli, intrigue nombre d’orientalistes, les savants passionnés par les civilisations du Proche-Orient. Longtemps, ceux-ci ont vu dans les hiéroglyphes des symboles magiques, destinés à cacher les mystères divins ou les secrets de la nature.
D’ailleurs, les premières tentatives de déchiffrement s’en ressentent. Ainsi, l’érudit allemand Athanasius Kircher (1602-1680) propose de traduire par : « Les bienfaits du divin Osiris doivent être procurés par le moyen des cérémonies sacrées et de la chaîne des génies afin que les bienfaits du Nil soient obtenus ». En réalité, ces signes signifient tout simplement « Le cœur de Rê se réjouit ». Bien loin d’une formule magique !
, sourit l’égyptologue Dominique Farout. Il faut attendre le XVIIIsiècle, celui des Lumières et de la naissance de Champollion, pour que les linguistes s’éloignent du « code secret ».