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M=EC2: Le miracle de l’imagination
M=EC2: Le miracle de l’imagination
M=EC2: Le miracle de l’imagination
Livre électronique258 pages3 heures

M=EC2: Le miracle de l’imagination

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À propos de ce livre électronique

Cet ouvrage explore comment l’imagination influence notre réalité à travers des expériences personnelles et des histoires authentiques. Il nous rappelle que nos pensées et nos perceptions façonnent non seulement nos œuvres artistiques mais aussi tous les aspects de notre vie quotidienne. Les récits, qu’ils soient vrais ou fictifs, nous offrent des clés pour comprendre les lois fondamentales de la vie et nous inspirent pour créer une réalité empreinte de sagesse et de bonheur.


À PROPOS DE L'AUTRICE

Artiste et auteure, Chan N. May explore depuis toujours le pouvoir de la littérature et de l’art pour éclairer les mystères de l’existence. Son voyage personnel l’a amenée à écrire "M=EC2 – Le miracle de l’imagination", où elle partage les enseignements tirés de ses expériences et de ses interactions avec le monde. Elle offre ainsi aux lecteurs des perspectives nouvelles et inspirantes sur la création de leur propre réalité.
LangueFrançais
Date de sortie1 mai 2024
ISBN9791042225520
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    Aperçu du livre

    M=EC2 - Chan N. May

    Avant-propos

    À une époque où les défis de la vie moderne peuvent sembler écrasants et où chacun cherche le chemin vers le bonheur, la paix intérieure et la réussite de ses souhaits, il est naturel de se demander : « Y a-t-il un moyen de créer, sans trop d’effort ou de peine, la réalité que nous désirons vraiment ? »

    Ce livre est une invitation à un voyage fascinant. Son but est d’explorer à travers des histoires authentiques, des extraits d’auteurs et des expériences personnelles, sous forme de nouvelles au parfum de conte, comment l’imagination façonne la réalité, afin d’en clarifier le processus. Vous découvrirez que cette interaction va bien au-delà du monde des artistes et de leurs œuvres, touchant chaque aspect de notre vie, qu’il soit physique, émotionnel, matériel, relationnel ou spirituel.

    Ce livre, que j’ai intitulé M=EC², tire son nom d’un moment de synchronicité où la célèbre formule d’Einstein me revint soudainement à l’esprit. Dans une impulsion, j’échangeai la place de deux lettres et l’équation de la manifestation ou de la matérialisation m’apparut soudainement évidente, toute ma vie enfin claire en regard de mes propres expériences… Je laisse humblement le décorticage des théorèmes mathématiques et les plaidoiries philosophiques aux experts en la matière. Les subtilités du grand secret de la création peuvent être comprises par chacun d’entre nous, à travers nos expérimentations dans leur plus simple routine, leurs répétitions et les leçons que nous en tirons. Nous pouvons devenir des « scientifiques » avisés de notre propre vie, quel que soit notre domaine d’évolution.

    Depuis des millénaires, à l’insu des non-initiés, le grand enseignement de la vie a été transmis à travers des légendes, des mythes, des paraboles, des adages populaires… Les contes et les histoires sont une source d’inspiration et d’émerveillement. Ils captivent nos sens et excitent notre curiosité, d’autant plus s’ils sont dits « vrais » ! Ils peuvent réveiller l’espoir et l’enthousiasme, faire vibrer notre être du véritable Amour inconditionnel, ce formidable passe-partout qui branche l’intangible au tangible, accompagné sans faille par les délices d’une pleine satisfaction ! À travers des récits, notre ego, notre mental, notre cœur et dès lors notre subconscient assimilent mieux les lois fondamentales de la vie. Les témoignages nous fournissent des indices pour la création de notre propre monde, en plongeant notre attention dans la vérité de ceux qui l’ont vécu, tels des spectateurs dans une salle de cinéma. Dans l’appréciation et la gratitude des expériences partagées, nous gagnons du temps ! Un temps précieux qui nous accorde les empreintes d’un prédécesseur, pour mieux diriger nos pas vers un bonheur façonné à notre goût et le savourer plus parfaitement.

    Les histoires, surtout celles au dénouement heureux, sont comme un chocolat chaud pour le cœur, une berceuse pour l’âme, elles nous apaisent, ramènent la tendresse en notre être, elles nous motivent, nous inspirent ! Elles encouragent l’enfant en nous, malmené dans ses tribulations antérieures et l’invitent à ouvrir, à nouveau, la porte de tous les possibles…

    Préparez-vous à accueillir l’extra-« ordinaire » dans toute la splendeur de la simplicité quotidienne, à embrasser le pouvoir de votre imagination et à plonger dans la puissance de la magie en l’âme qui agit. Car, en fin de compte, vous réaliserez que la clé de tous les « miracles » a toujours été vous ! Et vous vous souviendrez ineffablement que tous vos trésors ont toujours pris vie et forme d’abord… dans votre fameuse boîte de Pandore !

    Des lys ou des roses ?

    Tout commence par un souhait !

    Tout est énergie et c’est tout ce qui mène à cela. Correspondez à la fréquence de la réalité que vous voulez et vous ne pourrez faire autrement que de posséder cette réalité. Il ne peut en être autrement. Ce n’est pas une philosophie. C’est de la physique !

    Albert Einstein, physicien théoricien

    (Florence Scovel Shinn, extrait du livre – Le jeu de la vie, 1925)

    Une année, au moment de Pâques, voyant de beaux rosiers dans les vitrines des fleuristes, je souhaitai en recevoir un et, pendant un instant, j’en vis mentalement un déposé à ma porte. Le jour de Pâques, il m’arriva un superbe rosier. Le lendemain, je remerciais l’amie qui me l’avait offert en lui disant que c’était précisément ce que je souhaitais. Elle s’écria : « Je ne vous ai pas envoyé de rosier, je vous ai envoyé des lys ! » Le fleuriste avait confondu sa commande avec une autre et m’avait apporté le rosier simplement parce que j’avais mis en action la loi et qu’il fallait que je reçoive un rosier !  F.S.

    La gloriette

    « Mon imagination crée-t-elle ma réalité ? »

    Les hommes accordent trop peu d’attention à ce don inestimable – l’imagination humaine – et un don est pratiquement inexistant s’il n’y a pas une possession consciente de celui-ci et une volonté de l’utiliser. Tous les hommes possèdent le pouvoir de créer la réalité, mais ce pouvoir dort comme s’il était mort lorsqu’il n’est pas exercé consciemment.

    Neville Goddard

    (Hô Chi Minh, 2012)

    « Il faut cultiver son jardin », écrivait Voltaire. Je jetai un coup d’œil par la fenêtre et grimaçai. Comparé aux jardins foisonnants et bien entretenus des voisins, le nôtre était dans un piteux état… Co Trinh, la dame qui venait m’aider pour le ménage quelques heures par semaine, l’avait surnommé « le misérable petit cimetière » ! Ah ah ah… super ! Quelques fois, j’avais bien essayé de lui donner un semblant d’allure, mais il était très vite retourné à son état sauvage et miséreux. Le philosophe voulait-il dire, par-là, notre jardin intérieur ?

    « À l’extérieur comme à l’intérieur », me revenait une des célèbres maximes du codex hermétique… Je refermai mon livre et décidai fermement de prendre ces deux phrases au mot ! La première étape pour changer quelque chose est de souhaiter son accomplissement ! Pour qu’une réalité puisse changer, il faut avoir envie de la changer ! Définir le projet, ressentir le tableau final en rassemblant des pensées et des inspirations en cohérence qui pousseront ce désir ancré dans notre corps vers sa réalisation en attirant les synchronicités ! Le moteur émotionnel stimulé par les idées nous balance en proportion les impulsions, la force physique et les actions en cohérence avec la situation du moment !

    Hummm… à ce moment-là, tout ce qui me vint à l’esprit fut : « Faut que je me bouge ! Beaucoup d’huile de coude et trouver le plus de plantes possibles pour l’équivalent d’une vingtaine d’euros, sans se laisser tenter par frustration et bêtise, à aller en piquer dans un parc ! »

    J’eus soudainement envie d’appeler Co Trinh et pianotai aussitôt les boutons de mon téléphone. C’était une femme d’une soixantaine d’années que j’avais toujours connue douce et bienveillante. Je lui demandai si elle connaissait quelqu’un qui pourrait m’aider pour une somme modique. Elle me proposa l’aide de son fils. Cela tombait bien, car il recherchait justement un petit job en extra en dehors de ses heures de travail.

    Il se présenta un homme discret, d’environ trente-cinq ans, à l’allure indolente du Sammy de Scoubidou. Les jours qui suivirent, il s’occupa de couper les herbes hautes et raccommoda la pelouse, en replaçant des petites touffes là où elle présentait une calvitie trop importante. Nous plantâmes le long des clôtures en bois, des plantes et des petites fleurs de rocailles, les moins onéreuses que j’avais pu trouver dans le coin. Il ramena aussi des variétés, encore belles et vigoureuses, dont certains voisins ne voulaient plus. Plant après plant, notre terrain vague commença à s’ordonner et reprit joyeusement vie, tout comme notre petite famille.

    Co Trinh me parla alors d’un assemblage en métal dont les propriétaires d’une maison, à trois rues de chez nous, voulaient se débarrasser. Ceux-ci venaient de le lui offrir, afin qu’elle puisse le revendre pour son profit. Elle me proposa de le prendre afin de décorer le jardin, car elle trouvait dommage de le démanteler et de le détruire. J’avais du mal à me faire une idée de ce qu’elle tentait de me décrire et je l’accompagnai pour voir le « machin » en question.

    Lorsque je le vis, étendu sur sa pelouse, mon cerveau analytique chercha à comprendre le sens de son positionnement, le début et la fin ; mes yeux suivirent les lignes de l’étrange structure et je compris ! Les étincelles d’une mèche de dynamite se mirent à grésiller dans les circuits de mes neurones ! C’était une sorte de gloriette, une coupole d’environ trois mètres de diamètre, constituée de gros fils métalliques entrelacés et tressant quatre colonnes se finissant dans des pieds d’arbustes, tels des piliers naturels qui émergeraient de la terre ! C’était la première fois que j’en voyais une ainsi, je ne savais même pas que ce genre de construction pouvait exister ! Comme si une autre conscience avait fusionné des éléments que j’aimais et que mon imagination, encore restreinte, n’avait jusqu’alors envisagés que séparément ! Les idées affluèrent immédiatement pour l’embellir ! Je ressentais déjà l’agréable satisfaction que me procurerait la contemplation journalière d’une telle décoration ! Merci ! Merci, Co Trinh !

    Il avait fallu quatre hommes pour redresser sa structure et la replanter solidement. Son dôme pointait vers le ciel et évoquait les architectures du Moyen-Orient. Une ouverture en arc de cercle à hauteur d’enfant servait d’entrée. Je remis à Co Trinh une valeur plus élevée que celle qu’elle aurait obtenue pour la ferraille. Et je fis exactement comme je l’avais imaginé. Je plantai autour des piliers principaux, une variété de trompettes jaunes et parmes, grimpantes et à croissance rapide. Je sortis d’anciens rideaux en organza fuchsia et violet de mes tiroirs, que j’attachai à la base du dôme par leurs nouettes. Quelques semaines plus tard, la gloriette offrait une vision qui, pour moi, était féérique. En observant sa structure entrelacée de fleurs et de feuillage, les rayons du soleil traversaient la trame irisée des voiles d’organza, ondulant sur les brises… je me demandais comment elle avait pu trouver sa place là. La question pouvait sembler stupide et la réponse évidente : « Grâce à Co Trinh, bien sûr ! C’est bon, ne cherche pas plus loin, point final ! »

    En effet, l’analyse aurait pu s’arrêter là ! Cependant… si l’on se penche sur la nature invisible et pourtant bien réelle des idées qui « popent » dans notre tête ? Des intuitions, des inspirations, des émotions qui surgissent sans crier gare ? Des impulsions, des actions, des événements qui s’imbriquent les uns dans les autres tels les maillons d’une chaîne ? Des circonstances qui au-delà de nos contrôles, guident une chose vers une destination où elle continuera de prospérer, de se recycler ou qui la mènera à la poubelle ?

    Pour quiconque souhaite découvrir le pays des merveilles, le méandre du questionnement est le terrier du lapin ! Dans la question se cache bien souvent la réponse, et l’équation magique ne semble pas vouloir révéler son secret tant qu’Alice ne pose pas de demande ou refuse la responsabilité de son pouvoir personnel. En acceptant son reflet inversé de sa propre volonté, elle peut alors pénétrer un royaume subtil au-delà du miroir ! À travers ce coup de chance, j’avais le sentiment qu’il y avait quelque chose de plus profond à explorer, que cette gloriette était parfaitement arrivée là où elle devait être ! J’avais l’étrange sensation qu’il n’y avait personne d’autre dans les environs pour pouvoir l’apprécier autant que moi, comme à cet instant ! Et, peut-être était-ce bien pour cela qu’elle était à présent avec moi ! Je me souvins alors que, durant les semaines précédant son arrivée, je regardais en boucle les trilogies du Seigneur des Anneaux et du Hobbit. Pendant ces visionnages, je m’arrêtais souvent sur des scènes pour admirer la délicatesse des elfes et des décors de Rivendell, tout en griffonnant des esquisses sur des feuilles blanches. Parfois, je fermais les yeux et m’imaginais flânant dans un tel endroit, me prélassant dans une léthargie imaginative auprès d’un beau kiosque, parsemé de lierre et de fleurs, sous une structure atypique…

    Y avait-il un lien entre mon imagination onirique et le fait que cette gloriette était là, maintenant, sous mes yeux, dans mon jardin, dans ma réalité ? La vision mentale avait-elle amené cette imagination à se réaliser, s’ancrer dans le monde de la matière et ainsi devenir ma vérité ? Était-il possible que cela puisse se produire volontairement ?

    En science, il est dit : « Ce qui peut être reproduit à nouveau encore et encore, avec des résultats équivalents, démontre une loi physique ! »

    Si procédé physique il y a, alors quelle en serait l’équation ? Était-ce un pouvoir inné en chacun de nous ? Un truc vrai de vrai ? Et pas une sorte de mythe du monde spirituel ésotérique ou un « fake » à la manière des légendes urbaines ? Hummm… Bien qu’à la naissance de tout mythe devenu terreux, existe toujours une racine mère qu’on ne peut découvrir qu’en creusant, afin de comprendre une logique souvent altérée par la passion des hommes, érodée ou stratifiée par le passage du temps… L’étymologie d’ésotérique signifiant après tout « à l’intérieur, au-dedans » ! De façon graduelle, en suivant le cheminement de l’expérimentation et de l’analyse, avec une application assidue et éclairée par mes lectures et recherches approfondies sur le sujet, j’allais parcourir un éventail de résultats contrastés, offerts par ma propre qualité imaginative et en avoir le cœur net pour moi-même !

    Le pain quotidien

    « Le pouvoir de la visualisation »

    Qui ne désire pas ardemment se faire une amie de la vie « hostile ». Qui ne voudrait au milieu d’une existence pleine de soucis et d’incertitude, d’insuffisances et de peines, mener une vie facile, heureuse et couronnée de succès ? Et qui ne s’engagerait pas avec empressement sur la voie qui permet de maîtriser la vie, s’il savait que ce but suprême n’est pas difficile à atteindre et qu’on peut y arriver sans peine ?

    K.O. Schimdt – Le hasard n’existe pas

    (Néville Goddard – La loi et la promesse, 1961 – extrait, témoignage de R. L.)

    « Un jour, lors d’une grève des autobus, j’ai dû me rendre au centre-ville et marcher dix pâtés de maisons de chez moi jusqu’au bus le plus proche en service. Avant de rentrer chez moi, je me suis souvenu qu’il n’y avait pas de marché alimentaire sur cette nouvelle route et que je ne pourrais pas faire les courses pour le dîner. J’en avais assez pour gérer un repas-partage, mais j’aurais besoin de pain. Après avoir fait du shopping toute la journée, les dix pâtés de maisons de la ligne de bus étaient tout ce que je pouvais gérer et aller encore plus loin pour acheter du pain était hors de question.

    Je suis resté immobile pendant un moment et j’ai permis à une vision de pain de danser dans ma tête. Puis j’ai commencé à retourner vers la maison. Quand je suis monté dans le bus, j’étais si fatigué que j’ai attrapé le premier siège disponible et je me suis presque assis sur un sac en papier. Dans un bus bondé, les passagers fatigués se regardent rarement directement, alors étant naturellement curieux, j’ai jeté un coup d’œil dans le sac. Bien sûr, c’était une miche de pain – pas n’importe quel pain, mais la même marque de pain que j’achète toujours ! » – RL

    La moto rouge

    « Prendre conscience d’un processus ! »

    Tout comme une plante sort de la graine, sans laquelle elle ne pourrait exister, nos actions prennent naissance dans les graines secrètes de la pensée et ne pourraient se matérialiser sans ces mêmes graines. De même, chaque acte de l’homme est le produit de sa pensée. Ceci s’applique autant aux actes spontanés et « non-prémédités » qu’à ceux qui sont délibérément exécutés.

    James Allen

    (Hô Chi Minh 2014)

    Aaaaah Hô Chi Minh… avec ses milliers de motos dans le brouillard dense et gris de la circulation suffocante aux heures de pointe ! C’est lorsque l’on se retrouve bloqué au milieu des gaz qui s’échappent sans qu’on ne puisse s’en évader, que l’on met sa patience à rude épreuve.

    Coincée dans cette situation, je m’imaginais toujours le calme réconfortant de la maison, savourant d’avance les particules rafraîchissantes produites par l’eau bienfaisante d’une bonne douche ! Un rituel inévitable après mes bains de poussière !

    Au cœur de cette circulation, chacun avait le choix : soit s’exaspérer, soit saisir l’occasion d’observer des scènes insolites. Les rues pouvaient se métamorphoser en rivière sous quelques minutes de pluies diluviennes. Les embouteillages offraient souvent un spectacle improbable de situations extravagantes ! Ce que certaines personnes parvenaient à transporter sur deux roues pouvait défier toute logique, vous donnant l’impression que vos yeux allaient sortir de leurs orbites ! Des réfrigérateurs, des piles de téléviseurs, des monticules de marchandises, des régimes de bananes empilées comme des régiments de canards vivants suspendus par les pattes… Oui, je sais, c’était plutôt terrible, les pauvres ! Sur une moto, il n’était pas rare d’apercevoir des familles entières ou des groupes d’amis de quatre à six personnes. Ces acrobaties ont été interdites avec l’obligation du port du casque. Néanmoins, subsiste toujours le souvenir impérissable de ces scènes surréalistes d’antan. Un spectacle qui, sans faute, faisait rire mes enfants et moi était les chiens, debout devant leur maître, les pattes avant posées sur le guidon, les poils et les oreilles flottant dans le vent. Ils semblaient si à l’aise, affichant toujours un air joyeux avec des dents étincelantes et des babines flottantes. Parfois, je me disais qu’il serait bien de leur fabriquer un petit casque. Actuellement, les familles sont toujours autorisées à se déplacer à quatre, à condition qu’elles se composent de deux adultes et de deux enfants en bas âge.

    Après que l’ancien véhicule de mon compagnon de l’époque avait rendu l’âme, nous avions besoin d’une nouvelle moto pour la famille. Quand je lui demandais de quelle couleur il aimerait la prochaine, il répondait toujours : « rouge ». Mentalement, je m’accordais à sa préférence. En attendant, il avait pris une location temporaire, mais celle-ci devenait coûteuse pour une nécessité à long terme. Mes recherches semblaient laborieuses, le manque de moyen rendant le choix confus, surtout en considérant les multiples avis et leur crainte d’une arnaque. Nous parcourions régulièrement les magasins des rues spécialisées, suffocant sous la chaleur et la pollution, avec nos petites filles. Après un moment, nous abandonnâmes, incapables de trouver une occasion correspondant à notre budget et un confort minimal pour nous quatre. J’ai prolongé mes recherches dans les journaux locaux, pendant encore un petit temps, mais en vain. Finalement, je me résolus à accepter la situation. Il y avait toujours moyen de se débrouiller autrement : les taxis-motos et les transports en commun étaient très abordables. L’arrêt de bus n’était pas si éloigné et après tout, la marche était un excellent exercice.

    J’avais atteint un stade de résilience et je ne ressentais plus de tristesse ni de frustration. Je n’éprouvais plus le besoin d’un véhicule, même si de temps à autre, l’image de notre famille sur une moto rouge revenait se suggérer dans ma tête.

    Quelques semaines plus tard, à l’approche du crépuscule, l’aquarelle rose orangé du ciel voilait le jardin d’une délicate nuance. Les derniers rayons du soleil coloraient les nuages de teintes poudrées et l’atmosphère se parait de cette lueur douce, baignant le jardin d’une splendeur apaisante. À travers la baie vitrée, ces couleurs chaudes semblaient pénétrer dans le salon, transformant les murs de la pièce en toiles éphémères, par les ombres projetées, créant une aura chaleureuse et sereine, réconfortante en cette fin de journée. Soudain, un coup retentit à la porte, rompant le

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