Terminus ventre-ville

Par Alain Raimbault

Moisson foisonnante d’un poète accompli, ce recueil témoigne de l’urgence de dire qui nous sommes, au cœur de la ville. Avec générosité, Alain Raimbault offre une écriture accessible qui bouleverse par sa sincérité. Cet auteur, adepte du haïku et du roman noir, observe des gestes du quotidien qui semblent anodins.

Sous sa plume précise et sensible, ces instants projettent le lecteur dans une réflexion sur l’espace géographique, sur son rapport au monde et sur ses relations entre langage et réalité.

Terminus ventre-ville nous invite à visiter des terrains insolites et à plonger dans les souterrains de Montréal. De ces lieux inusités : parking sous la neige, couloirs du métro, sites de construction, espaces publics, autobus, émerge un projet poétique qui contribue à reconstruire notre humanité.

• Langue: Français
• Éditeur: Bouton d'or Acadie
• Date de sortie: 30 janv. 2024
• ISBN: 9782897503710

Alain Raimbault

«Jacques Cartier prépare minutieusement son premier voyage. Comme il est soutenu par le roi de France, il parvient à lever son équipage. Le 20 avril 1534, il assiste à la messe et au sortir de l’église, toute la ville l’accompagne sur les quais. La foule en liesse veut assister au départ de ce grand personnage auquel rien ne résiste. Il appareille avec deux navires ornés du drapeau fleurdelisé, symbole de la royauté. C’est le départ pour la grande aventure. En moins de trois semaines d’une traversée assez tranquille, Jacques Cartier passe au large de Terre-Neuve. Comme les glaces lui barrent le chemin, il se réfugie dans une crique. Le 21 mai, il repart plein nord. Il découvre alors une île couverte d’oiseaux, qu’on nomme aujourd’hui Fous de Bassan. Un peu plus tard, le navigateur croise un ours sur son chemin. Dans son premier récit de voyage, il le décrit comme “grand comme une vache, aussi blanc qu’un singe”.»

Aperçu du livre

Couverture : Terminus ventre-ville d'Alain Raimbault. Mouton noir Acadie. Oeuvre de Gisèle Ouellette. Formes disparates, Série 1 # 8, année d’exécution : 2009, technique : Bâton d’huile sur film translucide (mylar), bois

Alain Raimbault

Terminus

ventre-ville

Logo : Mouton noir Acadie.

Titre : Terminus ventre-ville

Texte : Alain Raimbault

Page couverture : Gisèle Ouellette

Formes disparates, Série 1 # 8, année d’exécution : 2009, technique : Bâton d’huile sur film translucide (mylar), bois

Conception graphique : Atelier 46

Chargé de projets : Sébastien Gaillard

Direction artistique : Marie Cadieux

Révision linguistique : Raoul Boudreau

ISBN (papier) : 978-2-89750-369-7

ISBN (PDF) : 978-2-89750-370-3

ISBN (ePUB) : 978-2-89750-371-0

Dépôt légal : 1er trimestre 2024

Bibliothèque et Archives Canada

Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Impression : Marquis

Tous droits de reproduction, de traduction

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Pour ses activités d’édition, Bouton d’or Acadie reconnait l’aide financière de :

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Créé en Acadie – imprimé au Canada

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Terminus ventre-ville / Alain Raimbault. Noms: Raimbault, Alain, auteur. Description : Poèmes.

Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20230547990 | Canadiana (livre numérique) 20230548024 |

ISBN 9782897503697 (couverture souple) | ISBN 9782897503710 (EPUB) | ISBN 9782897503703 (PDF)

Classification : LCC PS8585.A339 T47 2024 | CDD C841/.6—dc23

…à Sandra

à nos enfants

« ils ont faim et mangent et rient par en-dedans

ça chuchote et c’est fidèle »

Yves Boisvert

« I sit down again

and write:

Joe, look... »

Charles Bukowski

« Il croyait voir des choses. Des mouvements dans tous les coins. Des trucs projetés sur les murs balafrés par l’acné. »

Sam Millar

 Présent singulier

Avant

tu écrivais des poèmes surréalistes

avec des jeux de mots que toi seul comprenais

tu passais des heures à composer un poème

comme on déroule un drap d’eau

une journée entière

personne ne les lisait

personne ne les comprenait

à part la satisfaction d’avoir écrit un beau poème

il ne te restait rien à la fin

juste un beau poème

le lendemain tu recommençais parce que

tu n’apprends pas vite

et puis il y eut Ray Carver

qui t’attendait dans ta bibliothèque

comme on pêche le saumon

patiemment

le livre est remonté

Raymond Carver t’a ferré

il t’a dit de baisser les yeux

et d’observer tes pieds

tes pieds en hiver

traînent des heures dans la neige

tracent des sentiers dans la gadoue

glissent sur les plaques de glace

se promènent sur les lacs gelés

un matin la glace cède

tu mouilles ton pied

tu t’en sors bien

tu aurais pu y passer vieil imbécile

juste un pied la chaussette la botte le bas du pantalon

gelés dur en cinq minutes

ça sèchera dans la journée

tes pieds te font redescendre sur terre

parmi les pieds des autres

au même climat que tout le monde

tu abandonnes l’illisible grand art surréaliste

pour une poésie sous-réaliste

tu écris avec tes pieds

parce que tout le monde a des pieds



Maintenant que tu écris de la poésie ordinaire

en retenant les métaphores

en les terrassant

en ne disant que la vérité du moment

tu voudrais demeurer ordinaire

écrire des choses que ton voisin

pourrait comprendre ou écrire lui-même

qu’il pourrait dire

tu voudrais écrire sa vie

insipide

car là

il