Nous avions été mis au parfum: Jean-Christophe Grangé serait un homme froid, distant, hautain. Quand on le rencontre, nous frappe plutôt sa similitude avec Jean-Michel Jarre – même crinière léonine, même visage qui ne vieillit pas avec les années. Il n’est pas aussi impassible qu’on le dit. Cela doit faire une demi-heure qu’on est assis face à lui dans son bureau. Il s’est déridé, et finit par se lâcher : « J’ai eu 60 ans cet été. En ce moment j’écris mon prochain gros polar, et à côté je fais des nouvelles tirées d’histoires vraies, très éloignées de mon univers habituel. C’est un phénomène qu’on observe au Japon : arrivés à un certain âge, les gens ne sont plus du tout polis, plus du tout japonais. Dans le métro, ils poussent les autres pour s’asseoir. Ils ont fait des courbettes toute leur vie; à 60 ans, c’est bon, ils font ce qu’ils veulent. Moi aussi, je n’en ai plus rien à foutre. Je» Contre qui est-il remonté ? Nous y reviendrons.
