Son royaume pour un cheval Bartabas
Difficile de passer à côté du théâtre Zingaro quand on sort du métro à la station Fort d’Aubervilliers. Installé là depuis 1989, le grand site tout en bois attrape l’œil. Est-on encore dans la réalité? On dirait un décor éphémère créé le temps d’un rêve, une belle illusion, une sorte de Cinecittà chevaline… La féerie continue quand on serre la main du maître des lieux. Bartabas, 62 ans, ne revient pas d’une réunion dans une salle de conférences de La Défense. Gouaille titi à l’ancienne, visage émacié, grosse casquette et rouflaquettes, difficile de dire de quel film d’époque il sort. Comme l’un de ses écrivains préférés,Louis-Ferdinand Céline, il est né à Courbevoie et son vocabulaire renvoie plus à Bardamu qu’aux novlangues du marketing contemporain. Avisant nos chaussures anglaises cirées de frais, il n’est pas long à se payer notre tête, avec tutoiement immédiat : « C’est quoi, ces pompes? Tu te crois où? Pour patauger dans la gadoue, il fallait venir avec
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits