Albrecht Dürer 1471-1528
Par Victoria Charles
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À propos de ce livre électronique
Né à Nuremberg, en Allemagne, Dürer est devenu célèbre pour sa maîtrise de plusieurs techniques, notamment la peinture, la gravure et la gravure sur bois. Tout au long de sa vie, Dürer a produit un large éventail d’œuvres qui témoignent de ses compétences techniques et de sa vision novatrice. Son art intègre souvent des thèmes religieux et classiques, et son utilisation de la perspective et du réalisme a contribué à établir de nouvelles normes dans l’art européen.
Au-delà de ses réalisations artistiques, Dürer était également un écrivain et un penseur prolifique. Ses traités sur la géométrie, les proportions humaines et la théorie de la perspective exercent encore aujourd’hui une grande influence dans les domaines de l’art et de la science.
Cette biographie complète permet aux lecteurs de mieux comprendre la vie et l’œuvre de Dürer, en explorant le contexte culturel et politique dans lequel il a vécu et l’impact qu’il a eu sur le monde de l’art. S’appuyant sur des recherches et des analyses approfondies, ce livre dresse un portrait convaincant de l’une des figures les plus importantes de la Renaissance.
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Avis sur Albrecht Dürer 1471-1528
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Aperçu du livre
Albrecht Dürer 1471-1528 - Victoria Charles
Autoportrait avec paysage, 1498. Huile sur panneau, 52 x 41 cm. Museo Nacional del Prado, Madrid.
INTRODUCTION
Albrecht Dürer, ce n’est pas seulement le créateur du Jeune Lièvre, de La Grande Touffe d’herbe ou encore des Mains qui prient, œuvres qui seraient reléguées, de manière presque un peu kitsch, au simple rang de synonymes de l’art du Moyen Âge, c’est aussi l’homme dont l’art nous révèle au mieux la transition entre la période du haut gothique et de la Renaissance. Ceci fait de lui l’un des artistes les plus exceptionnels du Moyen Âge, non seulement en tant que peintre et dessinateur, qu’en tant que graveur sur bois ou graveur sur cuivre, mais aussi du fait de ses recherches théoriques sur l’art dans le domaine des mathématiques et en particulier dans celui de la géométrie. Son aspiration constante à la perfection, liée à la recherche générale de l’époque portant sur les formes, les règles et les lois mathématiques, qu’il a su utiliser pour coucher ses idées sur le papier ou sur la toile, se reflète dans les écrits de la seconde moitié de son Œuvre grandiose. Au cours de l’année 1525, il publia les Instructions pour la mesure, à la règle et au compas, des lignes, plans et corps solides, réunies par Albrecht Dürer, et imprimées avec les figures correspondantes, à l’usage de tous les amateurs d’art, en l’an MDXXV. Le manuel fut aussi publié en latin avec des éditions en 1532, 1535 et 1605. Ces publications comprennent également les premières instructions en langue allemande portant sur la construction de cadrans solaires et ont servi entre autres à l’astronome Johannes Kepler (1571-1630) et au mathématicien Galileo Galilei (1564-1642). L’année de sa mort a vu la publication de ses quatre livres sur le mouvement humain : Ici sont compris quatre livres qui traitent des proportions humaines, découvertes et décrites par Albrecht Dürer de Nuremberg pour l’usage de tous les amateurs de cet art. Dans les trois premiers tomes, il décrit les différents types d’anatomie humaine et les classifie par genres ; dans le dernier, il étudie plus particulièrement le mouvement.
Contrairement aux autres artistes de son époque, nous disposons de nombreuses informations sur sa vie, son évolution et l’impact de son Œuvre. Contemporain du réformateur Martin Luther (1483-1546), Albrecht Dürer est à la croisée des deux principales confessions du christianisme, ce qui explique qu’il ait offert à la fois aux catholiques la Vie de Marie (1503-1504) ou le Saint Jérôme dans son studio (1514), et aux protestants, Le Chevalier, la Mort et le Diable ou le Portrait de Philippe Mélanchthon (1526). Albrecht Dürer n’a jamais réussi à réfréner son foisonnement d’idées. Du jeune Dürer de treize ans, qui continuera quelque fois à incliner à la nécessaire représentation de soi, comme l’attestent les autoportraits des années 1492, 1493, 1498 et 1500, il nous reste une technique de dessin à la pointe de métal et un Autoportrait à l’âge de treize ans (1484) réalisé avec cette technique du stylet métallique en argent, n’autorisant aucune correction et complété plus tard par une inscription écrite. À l’âge de vingt ans, Dürer conservera son inspiration sous la forme de gravures regroupées dans plusieurs catalogues d’estampes sur bois (qui, plus tard, ne lui seront attribuées que rarement). De l’artiste âgé de vingt-quatre ans, il nous reste non seulement les gravures sur bois de la Nef des fous, parues en 1494, mais également les premières estampes au burin. Dans sa période plus tardive, Albrecht Dürer sera entraîné de manière parfois involontaire dans une production artistique secondaire mise avant tout au service de la représentation de l’Empereur. Il fut confronté aux maîtres de l’art italien, dont il a pu reprendre l’un ou l’autre des aspects de leur art, sans jamais toutefois les « copier » ni les « reproduire ».
Ses œuvres reflètent la raison et sont nées avant tout par la pensée, à l’opposé de celles d’autres artistes tels que Mathias Grünewald (probablement vers 1470 ou 1480 à 1528), qui se projetait parfois entièrement dans une œuvre unique, ou Hans Holbein d.Ä. (vers 1465 à 1524) ou bien même l’audacieux Hans Baldung (1484 ou 1485 à 1545), qui se sont investis dans leurs œuvres de toute leur âme. Le Moulin de la tréfilerie, Le Jeune Lièvre, le Rhinocéros, animal qu’il n’aura jamais vu, mais qu’il reproduira, en 1515, avec ses grandes plaques cuirassées, sur la base du récit d’un tiers, ou encore le corps d’une femme usée par la vie, représentent, pour ne citer que ces exemples parmi d’autres, son vécu et ses pensées qui ne seront reprises ou figées par aucun autre. Dans cette période mouvementée de transition entre le XVe et le XVIe siècle, époque de la (re)découverte de l’Amérique, de la première édition imprimée des classiques grecs, où les questions d’ordre social devaient gagner en importance, les peintres, dessinateurs et sculpteurs étaient les seuls capables de s’accorder vraiment avec leur temps. Le langage nouveau inventé par Luther, non sans quelque violence, n’était pas encore accessible aux poètes et la musique ne touchait qu’un public restreint et infime du fait de la pauvreté des formes d’expression de l’époque. La proximité avec les grands de son temps fut une autre récompense dans la lutte permanente d’Albrecht Dürer avec son désir de perfection. Dürer, fils d’artisan, fut accueilli par les maîtres de l’impression bâloise, tel Martin Schongauer (vers 1450-1491), puis pris sous l’aile du conseiller municipal Pirckheimer (1470-1530), dans sa propre ville de naissance. Parmi les maîtres italiens qui comptaient dans ses amis, Bellini (1430-1516) et Giorgione (1478-1510) en sont les principaux. De même, Albrecht Dürer était loin d’être étranger à Philippe Mélanchthon (1497-1560) ou encore à l’Électeur de Saxe. Il avait la réputation d’être une personne aimable, sociable et réfléchie, qui avait beaucoup voyagé à travers l’Europe. C’est la raison pour laquelle il fut apprécié et accepté, voire même désiré, dans ces cercles.
La Tête de Jésus-Christ, XVIe siècle. Impression, gravure sur bois.
Le Jeune Lièvre, 1502. Aquarelle et gouache sur papier, 25 x 22,5 cm. Le Musée Albertina, Vienne, Autriche.
Portrait de l’artiste tenant un chardon, 1493. Huile sur vélin (transférée sur toile vers 1840), 56,5 x 44,5 cm. Musée du Louvre, Paris, France.
SA VIE
Il est probable que l’artiste le plus allemand qui soit, pour le peu que ce terme ait un sens, ne soit pas originaire d’Allemagne. Les ancêtres paternels d’Albrecht Dürer sont issus du petit village d’Atjos, situé près de la ville de Gyula, en Hongrie. On ne peut donc pas totalement exclure l’idée que le mot Ajtos = Tür (« porte » en allemand) ait pu être germanisé et que « Türer » se soit alors transformé en « Dürer ». Les documents dont nous disposons attestent que la famille s’installa à Nuremberg dès 1444. C’est là qu’en 1467 le père d’Albrecht Dürer, âgé alors de quarante ans, épousa la fille de son patron, avec qui il eut en tout 18 enfants. Albrecht fut le troisième, mais aussi, le premier à survivre. Il parle de ses parents avec un amour et un attachement qui transparaît pleinement dans les portraits peints ou dessinés qu’il nous a laissés d’eux. Il décrit son père comme une personne sérieuse et attentive, toujours soucieuse de subvenir aux besoins d’une famille sans cesse grandissante. Mais il tient encore plus à sa mère, qu’il accueillera dans sa maison après le décès de son père et qu’il immortalisera peu avant sa mort en révélant sa maigreur effrayante dans