Le Journal du dimanche

RENDEZ-VOUS AVEC LES PEINTRES DE L’ÂME

Munch au-delà du « Cri »

UN HOMME et une femme s’abandonnent dans les bras l’un de l’autre. Le couple s’isole de l’arrière-plan, une fenêtre occultée par des rideaux tressaillant face à l’intensité de la scène qui se joue. Les visages se dissolvent en une seule masse indistincte ; les yeux, les nez et les bouches ont disparu. Avec Le Baiser (1897), Edvard Munch (on prononce « mounk ») s’éloigne de l’anecdote pour représenter l’instant fusionnel qui efface le monde alentour. La passion devient dévorante un peu plus loin avec Vampire (1895), figurant une créature dont les longs cheveux roux tombent en cascade sur ses épaules, penchée sur la nuque de sa proie, pour absorber sa force vitale.

Le sentiment amoureux dans tous ses états n’a cessé d’inspirer le peintre norvégien, qui a répété le motif à l’infini au cours de sa trajectoire mouvementée. Une introduction sublime à la rétrospective du musée d’Orsay, qui balaie soixante ans d’une création cohérente, obsessionnelle et bouleversante. raconte Claire Bernardi, directrice du musée de l’Orangerie, qui assure ici le commissariat.

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Le Journal du dimanche

Le Journal du dimanche2 min de lecture
Salman Rushdie Et Le Couteau De Damoclès
« Je revois encore l’instant au ralenti. Mes yeux suivent la course de l’homme qui jaillit du public et vient vers moi. » En ce 12 août 2022, l’assaillant de Salman Rushdie ne se contente pas d’infliger à celui-ci plusieurs graves blessures – dont la
Le Journal du dimanche2 min de lectureInternational Relations
Arménie Et Azerbaïdjan Face À Face Devant La Cour Internationale De Justice
Le représentant du gouvernement arménien n’a pas pris de gants face aux juges de la Cour internationale de justice (CIJ) qui siège à La Haye, aux Pays-Bas. Yeghishe Kirakosyan a accusé mardi l’Azerbaïdjan de « nettoyage ethnique » dans la région du H
Le Journal du dimanche2 min de lecture
Christian Laborde Déballe Son Délicieux Fourbi
Qui d’autre que l’épatant Christian Laborde pouvait consacrer un poème au plus beau slow de toute l’histoire du rock progressif : A Whiter Shade of Pale, imparable et si mélancolique chanson du génial Procol Harum ? Il a osé ; il a raison. La danse e

Livres et livres audio associés