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Future Skills: Cultiver en plein air les compétences d'avenir
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Future Skills: Cultiver en plein air les compétences d'avenir
Livre électronique198 pages1 heure

Future Skills: Cultiver en plein air les compétences d'avenir

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À propos de ce livre électronique

Et si les compétences d'avenir se cultivaient dehors?
Ce livre vous donne des pistes sur comment développer les compétences essentielles pour vivre et agir dans notre société en tissant des liens positifs entre l'adulte, l'enfant et l'environnement dans lequel ils évoluent. À travers de regards croisés de spécialistes provenant de différents horizons professionnels, il vous fait voyager vers différents avenirs, et les compétences indispensables qu'il nous faut pour bien y vivre.

Il définit un plan-cadre pour le "Outdoor Learning" au 21e siècle et vous fournit des pistes concrètes pour le réaliser, en cultivant en plein air les compétences d'avenir.
LangueFrançais
Date de sortie22 janv. 2024
ISBN9782322530021
Future Skills: Cultiver en plein air les compétences d'avenir
Auteur

Sarah Wauquiez

Sarah Wauquiez est enseignante en primaire, pédagogue par la nature, psychologue et mère de famille. Active dans le milieu de la pédagogie par la nature depuis 1998, elle conduit des formations et des programmes de recherche.

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    Aperçu du livre

    Future Skills - Sarah Wauquiez

    Chapitre 1

    DES

    COMPÉTENCES

    POUR DIFFÉRENTS

    AVENIRS

    À l’école, au lieu d’apprendre le passé simple, on devrait plutôt apprendre le futur compliqué.

    Ce témoignage d’un enfant m’a questionnée: et si on préférait un futur simple, dans lequel on a envie de vivre, entouré d’autres êtres vivants qui aimeraient aussi vivre? Et vu qu’on crée notre avenir maintenant, en tout temps, comment se préparer à différents futurs et tendre vers celui qu’on aime?

    Dans ce livre, j’utilise les termes «compétences d’avenir» ou «compétences essentielles à la vie au 21e siècle» pour désigner les qualités, les aptitudes, les capacités et les compétences indispensables qui nous permettent de rester réactifs et adaptables au monde qui nous entoure et à sa constante évolution. En Anglais, on utilise le terme «Future Skills». Il y a des centaines de définitions de ce qu’est une compétence, je me limite à celle-ci: c’est une capacité à mettre en œuvre des savoirs, du savoir-faire et du savoir-être dans une situation concrète.

    Quelles qualités, aptitudes, capacités et compétences nous faut-il pour nous épanouir et créer de la valeur dans une société de réseaux dans laquelle le changement rapide est la seule constante? Dans un monde complexe et volatile, dans lequel les machines commencent à nous connaître mieux que nous-mêmes? Où tout le monde est connecté, mais peu à soi-même et à l’environnement dans lequel il vit?

    L’étude «Compétences d’avenir – quatre scénarios pour le monde de demain» de la Fondation Jacobs et de l’Institut Gottlieb Duttweiler (Samochowiec, 2020) donne des réponses pertinentes à ces questions. Elle décrit quatre scénarios possibles pour l’an 2050:

    Effondrement de l’ordre social actuel,

    Renoncement volontaire de la croissance et de la consommation,

    Pénurie et chômage suite à la technologisation croissante,

    Luxe et abondance suite à la technologisation croissante.

    Elle explique comment chaque scénario s’est réalisé entre 2020 et 2050, comment le monde d’ici va avoir l’air en 2050 (inclus une journée type), quels défis nous attendent et comment on pourrait y répondre, et de quelles qualités, capacités, compétences et savoirs nous aurons besoin pour bien nous débrouiller dans ce monde.

    Voici un résumé des compétences, des aptitudes, des capacités et des qualités qui sont essentielles dans les quatre scénarios:

    Ces compétences vont nous suivre à travers tout le livre, principalement les compétences individuelles et sociales. À travers les domaines de la santé, de l’économie et de l’éducation. Les compétences techniques seront consciemment négligées. Aussi nécessaires qu’elles soient, leurs définitions et leurs contenus essentiels pour la vie au 21e siècle feraient déborder cet ouvrage.

    Nous créons constamment l’avenir: par nos pensées, nos actions et nos ressentis. Pourquoi donc ne pas le faire de manière consciente et vers un avenir qui nous plaît? L’étude «Compétences d’avenir» conclut que «cela nécessite des connaissances et des capacités à les remettre en question; il faut fixer des objectifs créatifs pour la société, avoir le courage et la persévérance nécessaires pour les atteindre avec détermination».

    On ne peut développer les compétences d’avenir dans l’isolement de notre chambre, déconnecté/e des autres. Elles se cultivent en se frottant à autrui, dans un groupe humain, et à la vie, dans un environnement.

    Quelles compétences sont essentielles à la pérennité des groupes humains? Quel rôle joue la nature?

    Kim Pasche, archéologue

    La première compétence est la mémoire. D’ailleurs, la vie n’est que mémoire. Mais cette mémoire n’est pas le seul fait de mémoriser, c’est une relation avec le monde, avec le temps et avec les origines. C’est pourquoi dans toutes les cultures orales, les adultes prennent un temps considérable à exercer la mémoire des plus jeunes. Exercer cette mémoire veut dire être conscient de l’héritage des anciens et du legs des mondes passés. Ainsi, tous les jeunes adultes des cultures traditionnelles sont capables de répondre simplement à ces questions:

    Qui êtes-vous? Sans hésitation, un membre donnera le nom de son peuple avant son pays ou sa famille.

    D’où venez-vous? Les Kogis répondent «nous venons de la nuit, du monde non encore incarné».

    Quel est votre but? Les Navajos répondent sans hésiter: «Notre but est de cultiver la voie du hozo, la voie de la beauté».

    Par contraste, nous serions bien incapables de répondre à ces simples questions.

    Une autre compétence est la lecture du monde. À tout instant, un enfant sauvage doit pouvoir répondre à cette question: «Qu’est-ce qui est en jeu en ce moment?» Cela fait d’eux des êtres posés, à l’écoute du monde, très conscients de ce qui se passe autour d'eux.

    Les peuples racines ont en commun la conscience que la vie n’est possible pour les humains qu’en tissant une relation avec le monde et ses expressions (les «dieux» ou les «esprits»). Cette relation est active et demande donc qu’on la soigne. De la même façon qu’on ne va pas ignorer un membre de sa famille ou le mettre en danger, on ne peut pas ignorer la forêt ou nuire à un cours d’eau. Tout est relation, tout requiert notre attention, la réciprocité est de rigueur. Les peuples traditionnels se frottent au monde autre qu’humain tout le temps. C’est essentiel. Le fait de se déplacer sur son territoire est indispensable. Cela active le corps, pousse nos sens à s’aiguiser, nous oblige à être autant «dehors» de notre esprit que «dedans», comme l’air dans les poumons, comme le repos la nuit et les activités le jour.

    Gerald Hüther, neurobiologiste ⁷

    Les compétences essentielles à la vie se développent en se frottant à la vie, pas dans un supermarché. Les trois piliers de la résilience sont primordiaux pour leur développement:

    La confiance en soi: quels problèmes as-tu pu résoudre avec succès dans ta vie?

    La confiance qu’il y a quelqu‘un qui va t’aider: es-tu entouré/e de personnes et d’un environnement auxquels tu peux faire confiance?

    La confiance que ça se termine bien: sens-tu que tu fais partie de quelque chose de plus grand?

    Voici un aperçu des compétences essentielles à la vie au 21e siècle, vu par des professionnel/les provenant des domaines de l’économie, de la santé et de l’éducation, élaboré autant par des acteurs et actrices qui regardent vers l’avenir que par ceux et celles qui visent les compétences essentielles à travers l’histoire de l’humanité (Grüneberg et al., 2021; Lamri, 2016, 2022; Malone & Waite, 2016; Singapore Ministry of Education, 2022; UNESCO, 2014; Jucker & von Au, 2022; OECD, 2019; WHO, 1994; World Economic Forum, 2016; 2020):

    la capacité de visionner, de trouver du sens et d’ancrer ses actions dans ses valeurs, la prise de décision éthique,

    la santé et le bien-être: la gestion du stress, la capacité de se ré-équilibrer, l’optimisme et l’espoir,

    l’adaptation,

    l’estime et la conscience de soi,

    la connexion et la confiance – envers soi-même, l’autre et le monde,

    la motivation d’apprendre (aussi de ses erreurs), la curiosité et l’endurance,

    le courage,

    l’autonomie et la prise d’initiatives,

    les compétences sociales: la coopération, la communication, l’empathie et la capacité de changer de perspective,

    le sens d’identité, l’ancrage dans un territoire et une communauté,

    la présence, la (pleine) conscience, savoir se focaliser sur l’essentiel,

    comprendre les interrelations, les conséquences de nos actions, la complexité,

    l’engagement pour la communauté et les générations futures: l’auto-efficacité, l’autoresponsabilité, la citoyenneté,

    la compétence médiatique, la gestion des nouvelles technologies.

    Pour vivre dans une société dans laquelle le changement rapide est la seule constante, il faut savoir s’adapter. La santé psychique et physique, la résistance au stress ainsi que l’estime de soi et la confiance en l’autre sont donc primordiales. Pour résoudre des problèmes, il faut pouvoir développer une autre manière de penser, travailler en équipe, être inventif, partager des solutions et apprendre de ses erreurs. À la base de la communication, du travail en équipe, de la résolution des conflits se trouve l’empathie.

    D’ailleurs, comme aujourd’hui il faut apprendre tout au long de sa vie, autant conserver sa motivation d’apprendre et sa curiosité. Dans le monde du travail, il faut aussi savoir planifier et agir de manière autonome. L’expérience vécue de l’environnement et d’un art de vie durable ainsi que la compréhension des interrelations nous donnent une vision de notre place dans le monde. La conscience qu’on fait partie d’un tout, qu’on ne va pas seulement recevoir et prendre, mais aussi donner. Ces expériences nous permettent de réfléchir sur nos valeurs, sur le sens de notre vie et sur notre vision de l’avenir.

    Pour se responsabiliser et apporter sa pierre à l’édifice, nous devons être convaincus que nos actions, même minuscules, portent des fruits – ça s’appelle l’auto-efficacité. Finalement, il nous faut savoir rassembler des pièces: saisir rapidement l’important du flux d’informations, l’évaluer et l’interpréter de manière critique et mettre les morceaux de puzzle ensemble pour construire une image plus globale du monde. Qu’est-ce qui est important? Qu’est-ce que je devrais croire? Et comment tout cela est-il lié?

    L’historien Yuval Noah Harari (2021) décrit comme capacités les plus importantes de la vie au 21e siècle: s’adapter aux changements, apprendre de nouvelles

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