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Poing par Poing: 150 chroniques de Normand Lester (2019-2020)
Poing par Poing: 150 chroniques de Normand Lester (2019-2020)
Poing par Poing: 150 chroniques de Normand Lester (2019-2020)
Livre électronique461 pages5 heures

Poing par Poing: 150 chroniques de Normand Lester (2019-2020)

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À propos de ce livre électronique

Quelque 150 Chroniques de Normand Lester (2019-2020) où il aborde dans une perspective critique les événements et les personnalités qui dominent l’actualité.
Parmi les sujets qu’il traite et les questions qu’il pose dans le style impertinent et ironique qui lui est propre :
• Combien de fois Justin Trudeau a-t-il présenté ses excuses à des peuples qui ont été mal traités au Canada ? Pourquoi jamais aux Acadiens ?
• Faux réfugiés expulsés. Les autorités ont été incapables en 2020 de retrouver 35 000 étrangers qui devaient être expulsés du Canada, dont près de 3000 criminels, que le pays d’origine refuse de reprendre la plupart du temps.
• Le financement illégal de la campagne du Non par Ottawa lors du référendum de 1995, au mépris de la démocratie et des lois électorales du Québec, est encore aujourd’hui, entouré de mystère.
• Aucun musulman n’a jamais été condamné pour polygamie au Canada alors que des mariages polygames ont lieu à Toronto. Les deux seuls individus qui en ont été trouvés coupables en 2018 sont des mormons de Colombie-Britannique. Pourquoi ?
• Le Canada se livre lui aussi au cyber-espionnage, activité qu’il dénonce lorsqu’il en est la victime. Le Centre de la Sécurité des Communications d’Ottawa possède un arsenal de cyberarmes capable de voler des données, de les altérer subrepticement et d’attaquer des infrastructures d’adversaires. L’a-t-il déjà fait ?
Chroniqueur au Journal de Montréal, au Journal de Québec et à Qub radio, Normand Lester a été correspondant de Radio-Canada à Ottawa, Paris et Washington. Son plus récent livre, Stupides et dangereux. Les États-Unis à l’ère de Trump, analyse la situation inquiétante dans laquelle le pays est engagé.
LangueFrançais
Date de sortie15 sept. 2023
ISBN9782898085437
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    Aperçu du livre

    Poing par Poing - bLester/b, Normand

    Une sélection de mes chroniques publiées dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec pour la période 2019-2020. Des mises à jour et des commentaires suivent certains textes lorsque nécessaire.

    Poing par poing s’inscrit dans la suite des précédentes compilations de mes textes d’opinion: Poing à la ligne (2011), Contrepoing (2012), À brûle pourpoing (2013) et Poing de mire (2014)

    Les textes de chaque section sont présentés dans un ordre chronologique ascendant, soit du plus ancien au plus récent.

    Chapitre 1

    Politique Québec/Canada

    Génocide acadien. Pas d’excuses de Trudeau

    Lundi 11 mars 2019

    Larmes de crocodile à l’œil, Justin Trudeau s’est excusé la semaine dernière auprès des Inuit.

    Le m’as-tu-vu cabotin qui nous dirige aime se confondre en excuses. Jamais, dans l’histoire du Canada, un premier ministre ne s’est autant excusé. Dès qu’il en a l’occasion, il se morfond en repentances, regrets, remords, jérémiades et autres demandes de pardon. Ça ne coûte pas cher et, électoralement, ça rapporte bien. Vous êtes un groupe opprimé, qui l’a déjà été, ou qui pense l’être ou l’avoir été, Trudeau va vouloir faire un « selfie » inclusif avec vous. Ou plus correctement dans son cas, un EGO-portait.

    Voici une liste non exhaustive de mea culpa de Trudeau qui en a fait sa marque de commerce.

    En 2015, il avait déjà présenté ses excuses aux autochtones en général et accepté la responsabilité pour les « erreurs commises ». Il aurait dû dire les « crimes », mais il adore les euphémismes doucereux. C’est plus rassembleur. En 2017, le premier ministre Trudeau s’excuse auprès des communautés LGBT+. En 2018, Justin Trudeau présente des excuses officielles pour les Juifs refoulés du pays en 1939 comme il a présenté ses excuses, en 2016, pour le navire Komagata Maru refusé au Canada en 1914 à cause de ses passagers sikhs, musulmans et hindous.

    Visitant le monument du génocide arménien à Erevan en 2018, Justin Trudeau déclare : « Les Canadiens se tiennent debout contre la haine et la violence qui ont alimenté des actes aussi terribles ».

    Et les Acadiens, Monsieur le Premier Ministre, pourquoi avez-vous peur d’en parler?

    Le peuple acadien a subi, ici au Canada, des exactions terribles par leur brutalité et leur implacabilité. Jamais le Royaume-Uni ou son état successeur, le Canada, ne se sont excusés pour leur déportation et leur génocide.

    Comme le notent David Le Gallant, président de la Société internationale Veritas Acadie, et Jean-Paul Savoie, ancien président du Congrès mondial acadien, le génocide acadien ne se limite pas à une « déportation », mais satisfait à tous les critères énoncés par l’ONU dans l’article II de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.

    Ce qui est arrivé aux Acadiens en 1755, les Arméniens l’ont vécu en 1915, une action concertée pour leur anéantissement. Le génocide des Acadiens, qui s’est prolongé de 1755 à 1762, fut orchestré par la Couronne britannique en la personne du duc de Cumberland, le fils du roi George II, qui s’était déjà fait une réputation de brute sanguinaire. Surnommé « le boucher de Culloden » après des massacres d’Écossais, le duc de Cumberland est celui qui avait imaginé la solution finale au cas des Acadiens : déportation et extermination.

    La Loi canadienne sur les crimes contre l’humanité, adoptée en 2000, rejoint celle de l’ONU. Or, le gouvernement du Canada n’a jamais entrepris de démarches pour reconnaître le caractère génocidaire de la décision des autorités britanniques d’éradiquer le peuple acadien pour s’emparer de ses terres afin de les remettre à des colons anglais.

    La majorité des descendants des survivants de ce génocide sont citoyens canadiens. Avec la mode trudeauiste d’autoflagellation à Ottawa, il devrait être dans l’ordre des choses que le premier ministre et le Parlement canadien reconnaissent enfin le génocide acadien.

    Même si le peuple acadien en subit encore aujourd’hui les séquelles, le sujet est tabou ailleurs qu’au Québec et dans les régions francophones des Maritimes. Tout comme à Terre-Neuve, où il ne faut surtout pas demander ce qui est arrivé aux Béotuks, les autochtones de l’île.

    Le naufrage du PQ : que faire ?

    Jeudi 14 mars 2019

    Comme vous, je me désole d’assister à ce qui semble être le naufrage inexorable du Parti québécois.

    Voyons d’abord comment nous en sommes arrivés là.

    Primo, au fil des ans, le PQ est devenu l’instrument des fonctionnaires et des élites bureaucratisées qui dissimulent leur avidité accapareuse de deniers publics sous la belle bannière sociale-démocrate. On a l’impression, surtout depuis une vingtaine d’années, que le Parti québécois sert les intérêts de la bourgeoisie bureaucratique au détriment de sa mission première de réaliser l’indépendance.

    Regardez ses élus depuis 20 ans. Une majorité d’entre eux viennent de l’administration publique, des milieux de l’éducation et de la santé, des agences parapubliques ou des syndicats de fonctionnaires. Le Québec allait à droite, la direction du PQ lorgnait QS.

    Malgré tout, fondamentalement, le parti de René Lévesque et de Jacques Parizeau demeure un parti indépendantiste à qui on doit une grande partie des réformes et des innovations qui ont fait le Québec moderne.

    Secondo, le PQ, c’était, et c’est encore, l’équipe des bons gars. Depuis que Machiavel a exposé les ressorts de la politique et du pouvoir, ils n’ont pas changé. Les « bons gars », ceux qui respectent les règles, les conventions et les normes, réussissent rarement à prendre le pouvoir et, s’ils y arrivent, à le garder longtemps. Mais bien sûr, ils seront cités en exemple pour la postérité : des perdants vertueux et admirables.

    C’est que l’ennemi principal du peuple québécois, le Parti libéral (PLQ, PLC, c’est la même affaire !), est un adversaire implacable, dénué de principes, sans remords et amoral : des « dirty tricks » criminels de la GRC autorisés par Trudeau père contre le mouvement indépendantiste au référendum de 95, volé par Chrétien. Et je ne parle même pas des traficotages abjects entourant le rapatriement unilatéral de la Constitution de 1982 par Pierre Elliott Trudeau.

    L’orthodoxie fédéraliste et multiculturelle du Parti libéral qui a donné naissance, par rejet, à la fois au PQ et de la CAQ lui assure un appui inconditionnel et massif des Anglo-ethniques.

    Le vote francophone étant divisé, ça permet aux libéraux de prendre le pouvoir en associant à leur base anglo-ethnique (où grouille une clique mafieuse) un ramassis d’affairistes, d’opportunistes et de magouilleurs francophones de tout acabit. Pensez aux gouvernements Charest et Couillard.

    Cette donnée fondamentale de l’appui massif des non-francophones pour le PLQ ne va pas changer. La seule façon de battre à jamais cette combinaison antinationale gagnante est par une « grande coalition », qui fusionnerait toutes les formations patriotiques du Québec.

    Plutôt que d’inventer des mouvements et des partis sans lendemain, les Québécois lucides doivent s’atteler à la tâche urgente de fédérer autour de la CAQ les diverses formations nationales à la dérive pour en faire une véritable « grande coalition ». Les affrontements avec le fédéral qui s’annoncent et la remontée de la haine anti-Québec dans le « Rest of Canada » vont favoriser un tel rassemblement. N’oublions pas que les racines politiques de François Legault sont au PQ pour lequel il a siégé pendant dix ans à l’Assemblée nationale et dont il a été ministre.

    L’idée d’indépendance peut survivre au désastre actuel. Mais la possibilité de réaliser l’indépendance va devenir de plus en plus incertaine à cause de l’effet conjugué de l’immigration non francophone et du vieillissement de la population. Les Québécois francophones sont de moins en moins nombreux et de plus en plus vieux. Aucun peuple vieillissant n’est à l’origine de grands bouleversements politiques. Les vieux regardent passer l’histoire, ils ne la font pas. Cela semble maintenant être notre destinée à moins que nous réagissions au dépérissement tranquille de notre nationalité.

    Veux, veux pas, c’est ça qui est ça.

    Et je rêve du jour où les indépendantistes, l’« équipe des bons gars », vont enfin comprendre qu’il vaut toujours mieux être de mauvais gagnants que de bons perdants.

    Mise à jour : Début 2023, le PQ n’est pas seulement Toujours vivant pour reprendre le titre de la chanson de Gerry Boulet joué à son congrès de mars dernier à Sherbrooke, il a le vent dans les voiles ! Grâce à Paul Saint-Pierre Plamondon, la souveraineté est en remontée, avec 38 % d’appuis, soit 6 points de plus que le sondage précédent de 2018.

    L’alliance avec la CAQ ne semble pas réalisable à court terme, vu la tangente politique qu’a prise récemment François Legault. Mais l’agressivité du ROC contre ses politiques linguistiques et culturelles (interdiction de signes religieux) pourrait le ramener dans le droit chemin.

    Triste échec de la politique étrangère de Justin

    Mercredi 3 juillet 2019

    Pauvre Justin ! Il doit se sentir bien seul. Il se retrouve à la veille du déclenchement des élections avec une politique étrangère qui a totalement échoué. Elle anticipait un monde bienveillant et ouvert.

    Rappelez-vous, lors des élections de 2015, le programme politique gagnant de Justin. Bien qu’il fût essentiellement basé sur des thèmes de politiques intérieures, Trudeau y promettait également de réparer les dommages faits à la réputation du Canada par les conservateurs de Stephen Harper. Il voulait utiliser un partenariat renouvelé avec Washington pour lancer des initiatives importantes, entre autres, sur le changement climatique.

    Trudeau espérait l’élection d’Hillary Clinton afin de resserrer les liens avec les États-Unis refroidis par la mésentente entre Obama et Harper. Les promesses audacieuses de Trudeau et sa vision du monde se sont heurtées à une froide et implacable réalité : Donald Trump a été élu président. Justin n’avait plus de partenaire. Sans les États-Unis, la vision « trudeauesque » venait de se vaporiser. Le Canada, un pays prospère de taille moyenne, n’a pas les capacités économiques et les forces militaires pour pouvoir influencer les grandes décisions de politiques internationales. Ottawa est simplement un acteur d’appoint.

    Notre premier ministre bon-enfant, mielleux, pour ne pas dire sirupeux, fait face à un président américain arrogant et imprévisible. Pour les dirigeants étrangers, Trudeau n’est qu’un poids léger sympathique, intéressant à avoir à ses côtés pour les photos, mais, à part ça, il est agaçant avec ses redondances politiquement correctes et bien-pensantes.

    Après quatre ans de pouvoir, on constate que le mandat des libéraux de Trudeau a largement été façonné négativement par des forces extérieures sur lesquelles il s’est révélé incapable d’agir. Ou, quand il a agi, il n’a réussi qu’à empirer la situation. En voici quelques points culminants.

    L’affrontement avec la Chine aurait pu être évité si Trudeau et son cabinet avaient été astucieux et déterminés. Le Canada aurait pu trouver un prétexte ou une façon détournée pour ne pas arrêter Meng Wanzhu ou la laisser s’échapper vers la Chine. La demande d’extradition des États-Unis est simplement un élément dans leurs négociations tarifaires avec Pékin, et l’héritière de la fortune Huawei n’a enfreint aucune loi canadienne. Réactions des Chinois : deux Canadiens retenus en otage et des représailles commerciales contre le Canada.

    La rupture des relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite a été déclenchée par la réaction de Riyad à un tweet jugé provocateur et insolent de Chrystia Freeland, notre ministre des Affaires mondiales, dans lequel elle exhortait les autorités saoudiennes à libérer « immédiatement » des militantes des droits des femmes emprisonnées. Trump dans cette affaire a refusé de soutenir Ottawa.

    L’objectif de Trudeau de nouer une nouvelle relation avec l’Inde s’est aussi révélé un échec. Son voyage dans ce pays en février 2018 a été un désastre. Une simple occasion pour Trudeau et sa famille de se faire photographier en se pavanant avec des accoutrements indiens farfelus. Parmi les autres gaffes de la visite, un extrémiste séparatiste sikh a été invité dans une réception du premier ministre. Le voyage a été très mal perçu par le gouvernement nationaliste ethnique de droite de Narendra Modi qui n’apprécie pas non plus la présence de sikhs et de musulmans dans le cabinet Trudeau.

    Le Canada se trouve bien seul. La politique étrangère optimiste d’ouverture de Trudeau n’a plus de sens sans alliés fiables. Les pays sur lesquels le Canada peut compter sont de plus en plus rares : la France, l’Allemagne et l’Union européenne. La Grande-Bretagne est au bord de l’isolationnisme. Tout dépendra de l’évolution du Brexit.

    Le monde démocratique qui a émergé de la Seconde Guerre mondiale est en train de s’effondrer alors que les guerres du Moyen-Orient, les changements climatiques et la démographie explosive d’Afrique et d’Amérique centrale forcent des millions de migrants vers les États-Unis et l’Europe.

    L’Europe occidentale est en proie à l’instabilité et à la montée de l’extrême-droite éperonnées par l’arrivée de ces migrants. Cette crise internationale ne se résorbera pas de sitôt. Au contraire, elle va probablement s’amplifier.

    Les chaussettes de Justin, symbole de son insignifiance

    Mercredi 28 août 2019

    En ce début de campagne électorale, Justin Trudeau est en tête au Québec, mais sur la défensive. Le personnage, qui ronronne les poncifs et les litotes, tape de plus en plus sur les nerfs.

    À l’internationale, comme je l’ai déjà souligné, c’est un poids léger, juste bon pour les photos ops et la une des magazines de vedettes comme Paris Match. Avec ses accoutrements bizarres et sa mine parfois larmoyante, il y est en concurrence avec les familles princières de Monaco et du Royaume-Uni dans le cœur des midinettes.

    Le « beau bonhomme » tente de masquer son conformisme affligeant et son insignifiance avec ses costumes burlesques et ses chaussettes extravagantes. À part ses bas et sa manie des égoportraits, que retiendra de lui l’Histoire? Rien, sinon qu’il a soulevé la colère du narcissique malveillant de la Maison-Blanche qui jalouse rageusement son allure et son image médiatique.

    Au Québec, Trudeau est assuré du vote presque unanime des Anglo-ethniques qui dominent sur l’île de Montréal et de la frange des Elvis Gratton « proud French Canadians » gagnée depuis toujours au PLC.

    Justin Trudeau et les libéraux gouvernent le Canada parce qu’ils jouissent de l’appui de l’élite du pouvoir économique canadien, dont la famille Desmarais et le cartel de Bay Street de Toronto. Le parti institutionnel canadien, appelé communément Parti libéral, gère le pays en fonction des intérêts de cette classe dominante en se faisant passer pour le défenseur de la classe moyenne multiethnique et multiculturelle du Sud ontarien et du West Island montréalais.

    Le PLC vit en osmose avec les élites corporatives canadiennes. Les arrivistes dépourvus de principes sont naturellement attirés par cette formation pour gravir les échelons sociaux et politiques du pays avec les récompenses financières que cela implique. L’accès aux réseaux d’influence libéraux incite ces individus à se renier. Combien de politiciens vire-capot dans toutes les régions du Canada sont, tout à coup, devenus libéraux afin d’accéder au pouvoir et s’assurer éventuellement des nominations à des fonctions gouvernementales, judiciaires et quasi judiciaires ! Ils peuplent les innombrables commissions de ci et de ça, et les autres organes paraétatiques du gouvernement fédéral. Observez tous ces avocaillons ambitieux qui grouillent dans les comités électoraux du PLC.

    Quelle devrait être la stratégie du Bloc québécois pour faire battre le plus de libéraux possible et pour accroître le nombre de ses députés? Comment faire pour les refouler dans leurs bastions, les circonscriptions non francophones ?

    Le Bloc devrait axer sa campagne sur le recul du français à Montréal et au Québec. Sonner l’alerte générale, appeler en soutien de la SSJB et des autres organisations patriotiques. Les questions linguistiques et culturelles ont toujours un effet mobilisateur important chez les Québécois. Elles catalysent leur ardeur nationale. Le Parti libéral sera contraint de choisir entre se taire ou dénoncer les cris d’alarme comme des attaques contre le multiculturalisme « canadian ». Il révélera ainsi où se trouvent ses appuis et ses intérêts, alimentant le débat à son désavantage.

    Les conservateurs en profiteraient également, même s’ils restaient discrets, en rappelant que Harper a reconnu que le Québec formait une nation. D’ailleurs, il faudrait harceler Justin à ce sujet, lui qui l’a aussi admis avec exaspération en 2016 reniant ainsi la position de son père. C’est très embêtant pour lui de s’expliquer à ce sujet sans antagoniser l’électorat anglophone.

    S’il veut reprendre sa place à Ottawa, le Bloc québécois se doit de mettre la question nationale et le recul du français au cœur de sa campagne électorale. C’est la meilleure façon de galvaniser les électeurs francophones.

    Cette élection devrait servir non seulement à relancer le Bloc, mais aussi à remettre la question nationale au cœur du débat politique. Le contexte social et culturel actuel appelle cette mobilisation qui va s’avérer rentable électoralement.

    Le Bloc pourra compter sur l’appui, au moins discret, de François Legault et de la CAQ qui ont un intérêt évident, je dirais même déterminant, à ce que le BQ fasse des gains significatifs et renforce considérablement sa présence au parlement fédéral.

    La face noire de Justin Trudeau

    Vendredi 20 septembre 2019

    Bon. Trudeau s’est excusé. Encore une fois ! Ça fait combien de fois, déjà ? Il a présenté ses excuses aux sikhs, aux musulmans, aux hindous, aux juifs, aux autochtones, aux LGBT+. J’en passe et j’en oublie. Maintenant, il s’excuse pour ses numéros de « blackface » auprès des « visages bruns » et des « visages noirs ». Au XIXe siècle, aux États-Unis, des Blancs se maquillaient le visage en noir pour caricaturer les Afro-Américains dans des sketchs de vaudeville.

    On connaissait la prédilection de notre m’as-tu-vu national pour les accoutrements exotiques et bizarres, mais on ne savait pas qu’il était fasciné par les visages noirs et bruns : trois photos et une vidéo captées à des époques différentes et peut-être d’autres à venir. Il aime se barbouiller la tronche. C’est une manie, pas une erreur de jeunesse.

    La plus accablante des photos le montre alors qu’il est âgé de 29 ans et professeur à la West Point Grey Academy de Vancouver. Justin est enturbanné en Aladdin pour un souper « Nuits d’Arabie ». Son visage est aussi noir que sa main posée sur la poitrine d’une jeune femme, une collègue ou une étudiante.

    Trudeau est un individu qui aime se déguiser. Il y a quelque chose en lui qui le pousse à des extravagances ethnico-vestimentaires. Vous vous souvenez du ridicule épisode où il s’est pavané avec sa famille à travers l’Inde en changeant de costume à chaque arrêt. Curieux ce besoin de parodier les gens de couleur pour celui qui a fait du PLC le parti national du multiculturalisme et de la diversité. Son leitmotiv ne serait-il donc rien d’autre qu’hypocrisie?

    Quand on lui a demandé s’il envisageait de démissionner, comme plusieurs politiciens américains l’ont fait pour des affaires semblables, Trudeau a répondu qu’il n’en est pas question. Depuis le début de la campagne électorale, à plusieurs reprises, les libéraux ont exigé le retrait de candidats conservateurs en leur reprochant des commentaires passés sur les réseaux sociaux. Comme l’a souligné la cheffe du Parti vert, Elizabeth May, « si c’était un autre candidat, le parti l’évincerait. Mais c’est une situation très différente. C’est leur chef. »

    Le Parti libéral surfe sur le vote des minorités ethnico-culturelles. Il va être intéressant de voir, dans les prochains sondages, comment les « faces brunes et noires » vont réagir à cet outrage.

    Un ancien militant du Parti libéral fédéral, Sukhi Sandhu, déclare au National Post : « Justin Trudeau est un faux jeton et, pour la première fois en 30 ans, je ne voterai pas pour les libéraux. » Sandhu, qui dirige le groupe Wake Up Surrey, qui lutte contre la violence et les gangs qui sévissent dans cette ville, se plaint de l’indifférence de Trudeau et des libéraux face à ces questions. Il explique que la diversité et l’immigration les intéressent parce qu’elles leur rapportent gros électoralement.

    L’affaire « Justin blackface » a fait la une des médias à travers le monde et a enflammé les réseaux sociaux. Dans Le Figaro de Paris, Anne-Sophie Chazaud écrit fort justement : « Le boomerang du grotesque diversitaire semble revenir en pleine face à son expéditeur zélé », notant que « ce grand promoteur de l’idéologie diversitaire sait changer d’identité comme de chaussettes ».

    Trudeau a terni son image sur la scène internationale. Et aussi celle du Canada.

    C’est une honte qu’un riche homme blanc issu de la haute bourgeoisie représente Papineau, l’une des circonscriptions les plus défavorisées et les plus « racialisées » de Montréal. Elle comprend l’un des quartiers les plus pauvres au Canada, Parc-Extension. Trudeau devrait laisser sa place à un « visage brun ou noir » qui représenterait beaucoup mieux que lui la circonscription de Papineau.

    La convergence Bloc-CAQ : la voie de l’avenir

    Lundi 30 septembre 2019

    Le Bloc québécois est en train de reprendre la place qui est sienne au Parlement fédéral. Il fait des gains significatifs. Pas sur l’île de Montréal, qui appartient aux Anglos et aux libéraux, ni à Québec, dominée par les conservateurs. Mais dans le centre du Québec et dans les banlieues, on va assister à des courses serrées, à des luttes à trois, et plusieurs circonscriptions vont revenir au Bloc.

    Il a chassé les conservateurs de la deuxième place au Québec, derrière les libéraux, engrangeant les votes du NPD en chute libre. Dans les années 1990 et au début des années 2000, le BQ avait l’appui de près de la moitié des électeurs québécois. Le dernier sondage Léger, publié par Le Devoir, indique qu’il est en tête dans les intentions de vote des francophones (29%), suivi par les libéraux (26%) et les conservateurs (24 %). Le recul de quatre points en une semaine de Justin Trudeau et de ses libéraux va l’obliger à multiplier ses changements de chaussettes.

    La relance du Bloc est essentiellement due au leadership d’Yves-François Blanchet, qui n’a pris la barre du parti qu’en janvier dernier. Grâce à lui, le BQ a réussi à surmonter les dissensions et les démissions provoquées par le mandat tumultueux, erratique et incohérent de Martine Ouellet.

    Blanchet n’est pas encore très connu. Les débats télévisés seront cruciaux pour lui et son parti. Il projette une excellente image médiatique et il est le seul chef de parti à s’exprimer correctement en français. Il a donc la capacité durant ces débats d’amplifier la vague bloquiste.

    Le site « Si la tendance se maintient » attribue déjà 19 sièges au BQ. Blanchet vise au moins 20 sièges. C’est déjà presque « mission accomplie ». En 2015, le Bloc n’avait remporté que 10 des 78 sièges du Québec, soit deux de moins que le minimum requis pour obtenir le statut de parti officiel. Il va maintenant l’obtenir avec un budget plus important et un temps de parole supplémentaire aux Communes.

    Le Bloc québécois peut espérer détenir la balance du pouvoir et ainsi s’assurer d’avoir un véritable droit de veto sur la politique du gouvernement fédéral, qu’il soit libéral ou conservateur. Pour y arriver, Blanchet a des cartes gagnantes à jouer. Son programme correspond aux valeurs des Québécois dans plusieurs domaines qui sont considérés comme importants pour les électeurs, dont la laïcité, la francisation et les changements climatiques.

    D’ici la fin de la campagne, le Bloc doit se fixer pour objectif de saper le soutien traditionnel accordé aux libéraux par les francophones âgés moins éduqués. Ces « vieux libéraux » adhèrent aux valeurs culturelles traditionnelles canadiennes-françaises et sont donc réfractaires au multiculturalisme trudeauiste. Trudeau a fragilisé le soutien de cet électorat en n’excluant pas une contestation judiciaire de la loi 21. Blanchet et le Bloc doivent marteler ce point pour éloigner ces électeurs du PLC.

    Bon point pour les attirer au Bloc, Blanchet dénonce les politiques d’immigration de Trudeau et demande à Ottawa de fermer la frontière avec les États-Unis, utilisée par des milliers de faux demandeurs d’asile pour entrer au Québec. La minorité anglo-ethnique est le seul groupe d’électeurs du Québec qui est totalement imperméable à tout cet argumentaire. Son allégeance inconditionnelle va au Parti libéral qui, il faut bien le reconnaître, a toujours très bien servi ses intérêts.

    Autre avantage pour le Bloc, il s’est positionné comme le porte-voix des revendications du gouvernement du Québec à Ottawa. Normal. Legault lui a donné un sérieux coup de pouce en demandant, dès le premier jour de la campagne, aux partis de s’engager à ne pas aider qui que ce soit qui tenterait de faire invalider la loi 21 par les tribunaux.

    La complicité manifeste du Bloc et de la CAQ devrait encourager le PQ à explorer discrètement une « convergence politique à long terme » avec la formation de François Legault. L’avenir du Québec en dépend.

    Le Bloc aux Communes : il revient de loin

    Vendredi 25 octobre 2019

    Au Québec et au Canada, « History is again on the move » pour reprendre l’expression de l’historien britannique Arnold Toynbee. Le Bloc va plus que tripler sa présence au Parlement. Il retrouve son statut de parti officiel à la Chambre des communes. Il a remporté 32 sièges sur 78 au Québec, ce qui le place derrière les libéraux. Au Canada, il devance le NPD, qui n’a remporté que 24 sièges. Il ne détient malheureusement pas la balance du pouvoir. Cette fois.

    La résurgence du Bloc a largement contribué à priver Trudeau d’un gouvernement majoritaire. Les libéraux comptaient augmenter leur nombre de sièges au Québec, ils en ont perdu quelques-uns. Parallèlement, le Bloc a étouffé les espoirs des conservateurs d’y faire des gains et ceux du NPD d’éviter le naufrage. Bene merenti de Patria !

    Lors des prochaines élections, il faut tout faire pour battre Justin « multi-culti-omni-pluri » Trudeau et faire du Bloc le premier parti au Québec par le nombre de députés et le pourcentage. Le Bloc a de 18 à 24 mois pour passer au-delà de 40 sièges.

    « Nous revenons de loin, mais nous irons encore plus loin », a déclaré Yves-François Blanchet dans son discours de victoire. Il y a effectivement beaucoup de chemin à parcourir et le temps presse. Il y a péril en la demeure. Les Anglo-ethniques ont conquis l’île de Montréal.

    Les priorités du Bloc : s’emparer de quelques circonscriptions sur l’île de Montréal et chasser les conservateurs de la région de Québec. Les résultats des élections indiquent que c’est en voie de se réaliser à Québec où le Bloc a fait des progrès significatifs.

    Pour reprendre l’est de Montréal aux prochaines élections, il faut une mobilisation générale des francophones derrière le Bloc. C’est possible vu le contexte politique actuel. Et ça l’aiderait aussi dans l’ensemble du Québec à consolider sa prédominance.

    Comment convaincre les électeurs néo-démocrates et conservateurs francophones de se rallier au Bloc ? La renaissance du BQ est due à la remontée du nationalisme québécois éperonné par les manifestations de haine du ROC envers le Québec et sa « différence ». Blanchet a fait appel à la fierté québécoise : « Le Québec, c’est nous ! »

    Le Bloc n’a pas à susciter des clivages entre le « Reste du Canada » et le Québec, c’est une réalité incontournable, l’élément central de l’histoire du Canada. Le BQ n’a qu’à défendre fermement les intérêts et les valeurs du Québec. L’expansion de l’oléoduc Trans Mountain et la loi sur la laïcité vont être des questions qui ne vont pas contribuer à renforcer l’harmonie entre ce qu’on appelait jadis, avant le multiculturalisme tous azimuts, « les deux peuples fondateurs ».

    Le Bloc ne doit pas hésiter à rendre ostentatoire son opposition à toutes mesures que les libéraux, appuyés par les autres partis, pourraient vouloir imposer aux Québécois. Oui, bien sûr, je pense à la loi sur la laïcité.

    Yves-François Blanchet a averti que le parti s’opposerait fermement à toute initiative allant à l’encontre des intérêts du Québec, que le Québec ne transigerait point sur ses valeurs, y compris la laïcisation de ses institutions publiques. Ça fait consensus dans la majorité francophone au Québec, mais la loi 21 soulève des hautle-cœur dans le ROC. La Ville de Calgary a adopté une motion formellement opposée à la loi.

    C’est en étant le seul à défendre la position du Québec que le BQ va rallier les électeurs conservateurs et néo-démocrates québécois.

    La deuxième priorité du Bloc, tout aussi importante, est d’œuvrer à réunir, dans un front patriotique, les trois partis nationaux CAQ, PQ et BQ contre le principal ennemi du peuple québécois, le PLC/Q trudeauiste.

    Commentaire : Pour ce qui est du front patriotique, oui je sais, je rêvais en couleur !

    L’Écosse va vers l’indépendance. Et le Québec?

    Mercredi 23 octobre 2019

    Créé en 1707, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne vit actuellement, à cause du Brexit, ses plus grandes tensions intérieures depuis la guerre d’indépendance de l’Irlande de 1919 à 1921. Boris Johnson a été averti ces dernières semaines par deux de ses prédécesseurs, soit Tony Blair et John Major, que sa gestion du Brexit mettait en péril l’unité du royaume.

    La première ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon, a annoncé

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