Quatre décennies après les grèves historiques du chantier naval Lénine, à Gdansk, les grues géantes sont toujours debout. Elles surplombent la pittoresque ville côtière de la Baltique, où l’électricien Lech Walesa a commencé sa carrière. Son bureau, où il reçoit L’Express, se trouve juste à côté, dans un bâtiment monumental qui accueille le – remarquable – musée Solidarnosc et le Centre de la solidarité européenne, un think tank qui promeut l’idéal démocratique.
Dans les années 1980, c’est d’ici qu’est parti le mouvement syndical qui a captivé l’attention du monde et fait vaciller, puis tomber, le pouvoir communiste. Et cela, porté par une foi catholique, savamment entretenue par le pape Jean-Paul II. « Avec ce dernier et le maréchal Jozsef Pilsudski, président de 1918 à 1922, Lech Walesa représente assurément l’un