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Sur les rives du Limpopo
Sur les rives du Limpopo
Sur les rives du Limpopo
Livre électronique268 pages3 heures

Sur les rives du Limpopo

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À propos de ce livre électronique

Une journaliste audacieuse plonge dans l'ombre des financements de la campagne présidentielle. La mort soudaine de son rédacteur en chef l'entraîne sur la trace d'une clé USB contenant des informations cruciales. Avec l'aide d'un ex-militaire, elle se dresse face à un adversaire insaisissable doté de ressources sans fin.


À PROPOS DE L'AUTRICE 


Officier de police, Christiane Washington est victime d'un accident en 2019. Hors service, la lecture de polars l'aide à s'évader. Au fil du temps, ils ont nourri son imagination, jusqu'à susciter l'écriture de sa propre intrigue criminelle.

LangueFrançais
Date de sortie16 août 2023
ISBN9791037799494
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    Sur les rives du Limpopo - Christiane Washington

    Christiane Washington

    Sur les rives du Limpopo

    Roman

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    © Lys Bleu Éditions – Christiane Washington

    ISBN : 979-10-377-9949-4

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    1

    L’embauche

    Le cabinet Nagel Recruitement avait fait des miracles et le service de gestion du personnel de la chaîne Hexagonale TV recevait trois profils.

    Le président ouvrit la pochette qui contenait ces candidatures et son idée fut très vite arrêtée. La réalité s’imposait, la solution passait par une féminisation de la rédaction. Cette candidate avait par ailleurs une particularité par rapport aux autres, elle était déjà un peu plus âgée. Piqué par la curiosité, il parcourut son dossier. Il avait ainsi découvert qu’elle avait été avocate avant de devenir journaliste, qu’elle était divorcée et sans enfant. Pour parfaire ce tableau, Laora Demey venait de terminer ses études de journalismes avec brio, en finissant dans les trois premières de sa promotion. Son regard féminin offrait donc expérience, disponibilité et sensibilité. C’était une évidence.

    Le président Walinski Edouard, homme de petite taille, au crâne dégarni, revêtu de son perpétuel costume noir, était plutôt inquiet, très inquiet, habitude qu’on ne lui connaissait pas. En effet, autoritaire et sûr de lui, il manœuvrait, tel un capitaine à la barre, cet immense navire qu’était la chaîne Hexagone TV, alias HTV depuis vingt ans et, par ailleurs, une des plus importantes du pays.

    Pour lui, un problème avait toujours une solution, et la difficulté résidait actuellement dans le prime qui semblait affecter le créneau du journal d’information. Or un bon prime time correspondait à une bonne facturation des spots publicitaires, les spots adossés aux émissions à fort audimat étant plus chers. Il fallait donc le solutionner et dynamiser le journal pour endiguer la perte d’audience.

    Le président Walinski avait connu le virage de la privatisation. C’était maintenant celui d’une concurrence rude face à une offre de médias très riche et diversifiée : chaînes publiques et chaînes privatisées, l’information en continu et les réseaux sociaux.

    Le conseil d’administration hésitait et le président, en homme averti, le savait ; le frein résidait dans le rapport entre les dépenses et un résultat qu’ils estimaient hypothétique. Il les abordait en leur présentant simplement les enjeux. Alors naturellement « son conseil » validait d’une part les deux nouvelles émissions du prime et d’autre part cette politique de dynamisation de la rédaction du journal télévisé, en début de soirée, en engageant madame Demey. La confiance envers le présentateur vedette n’était pas remise en cause, il s’agissait de muscler la rédaction, de lui apporter un nouveau regard.

    Le recruteur appela la personne désignée par les services de la chaîne de télévision. Alors qu’elle recoiffait ses longs cheveux, son regard bleu limpide se tourna vers son téléphone qui sonnait :

    — Mme Demey, Demey Laora ?

    — Oui, à qui ai-je l’honneur ?

    — Cabinet Nagel Recruitement. Nous avons pour mission de recruter un ou une jeune journaliste. Votre profil nous intéresse.

    Laora resta sans voix. Elle venait d’obtenir son diplôme, il y avait deux jours seulement, et elle avait déjà une proposition !

    — Mme Demey, vous êtes encore là ?

    Elle reprenait ses esprits.

    — Oui, oui, pardon. C’est pour quel média ?

    — Je pense qu’il serait plus opportun d’en parler de vive voix. Êtes-vous disponible cet après-midi à 14 h ?

    Il bousculait les conventions. Le temps n’était pas son allié.

    — 14 h… oui, très bien.

    Quelques heures plus tard, l’embaucheur lui présentait le poste, en insistant sur le côté coréalisation, plus que sur le statut de stagiaire : il lui fallait être sexy ! Et effectivement, Laora s’était immédiatement projetée dans ce rôle : travailler à la rédaction de la HTV ! C’était juste génial ! Elle laissait alors son esprit s’envoler, rêver ; mesurant la chance d’une telle proposition. Son interlocuteur la rappela à la réalité et la questionnait sur ses motivations. Cette candidate était parfaite. Hormis l’impression qu’elle laissait, d’être « parfois dans la lune », elle parlait bien. Ses motivations étaient claires, comme son projet personnel.

    Elle se souvenait encore de son entretien, après une nuit blanche et presque trois heures dans la salle de bain. Trois heures ou le temps minimum permettant à la fois de cacher les marques de fatigue et de trouver la tenue pour « en faire un peu, mais pas trop » !

    Elle avait été très bien accueillie par Henri, journaliste confirmé, qui était depuis quelques années à la présentation du 20 h. Henri était un homme de 58 ans, très agile dans sa démarche, au visage connu et reconnu par des millions de concitoyens, derrière leurs écrans tous les soirs. Il avait directement amené Laora auprès des membres du conseil d’administration.

    Elle était le choix du président Walinski et le conseil l’avait suivi. Il s’agissait, maintenant, de « faire connaissance » en parlant plus précisément des conditions de travail. Après leur présentation, très avantageuse, le conseil s’arrêtait sur le contenu du travail. Si elle commençait par une période de découverte, le job consistait à participer activement à la rédaction : proposition de reportages, couverture de l’actualité.

    L’entretien terminé, elle rejoignait Henri pour une présentation des services de la chaîne. Le cinéma, la production, la distribution, la publicité, tout ce qui faisait une grande chaîne. Il lui avait, tout particulièrement, présenté une immense pièce entièrement ouverte et lumineuse, surplombée par une mezzanine, qui n’en faisait pas le tour entier, laissant la place à une gigantesque baie vitrée. Trois escaliers permettaient de descendre dans ce vaste open-space avec une multitude de bureaux, une quinzaine d’îlots de quatre postes de travail. On associait habituellement à cette vision, l’image d’une fourmilière. Des ordinateurs, fax, des papiers qui montaient, descendaient, se croisaient ; des téléphones sonnaient. C’était son futur lieu de travail.

    Depuis une dizaine d’années donc, libre comme l’air, Laora n’avait pas compté ses heures. Elle était en reportage dans tout le pays ou tous les pays, découchait plusieurs jours de suite, suivant des procès, des accidents naturels, explorant ainsi toute une palette de thématiques. Elle s’épanouissait avant tout dans la recherche de la vérité dans tous les dossiers qui lui étaient confiés. C’était l’objectif, mais dans le sens d’une information la plus objective possible, qui pouvait éclairer sur la vérité des faits : elle n’était plus avocate et encore moins juge.

    Depuis plusieurs mois, Laora était également la doublure d’Henri. Si elle gardait sa casquette de reporter, notamment dans le cadre de la couverture de la campagne électorale à venir, elle assurait aussi les remplacements sur les périodes de vacances du titulaire.

    Elle était donc installée à l’étage, bénéficiant de son propre bureau et de sa propre équipe pour les reportages : un cameraman, un ingénieur du son et un technicien polyvalent. C’était plutôt une bonne chose : travailler en équipe, et surtout, s’assurer que tout se faisait dans les règles de l’art. Car Laora le savait, elle était maladroite. Il lui était arrivé de supprimer un mail plutôt que de l’enregistrer. Ses deux mains gauches sonnaient assez souvent le glas du matériel (professionnel, téléphone ou privé, vase…). Et cette maladresse, saupoudrée d’étourderie, donnait un cocktail explosif : combien d’heures avait-elle déjà passées sur le palier, parce que la porte avait claqué, avec les clés restées à l’intérieur ?

    Le conseil d’administration était très satisfait de son choix : la présence de la journaliste correspondait à une hausse consolidée de l’audience sur le créneau. Ces dernières années avaient donc vu des renégociations à la hausse des contrats publicitaires !

    Au terme d’une semaine de présentation du JT, elle regrettait l’attitude d’Henri qui semblait distant. C’était son mentor à la chaîne depuis le début et cela comptait beaucoup pour elle. En tous cas, elle ne voyait pas en quoi elle avait mal agi. Peut-être avait-il des problèmes…

    C’était donc avec l’esprit préoccupé, que Laora rentrait chez elle. Mais ce soir, tout particulièrement, elle se sentait oppressée par la taille de son flat, qui lui paraissait soudainement immense. Sa baie vitrée sur une hauteur cathédrale lui donnait l’impression qu’elle allait s’écrouler sur elle. Elle effaçait très vite cette impression en allant respirer à la fenêtre de son appartement au vingtième et dernier étage. Parvenant à reprendre ses esprits, elle pouvait profiter de la vue imprenable et exceptionnelle sur la ville. Elle se retourna en fermant les yeux pour retrouver son calme.

    S’installant dans son canapé, elle laissait son esprit divaguer entre ses derniers voyages et sa semaine sur le plateau. Elle adorait présenter le journal télévisé. Les différentes facettes, présenter le film des actualités, agrémenté de reportages, le tout étant l’aboutissement du travail de toutes les équipes, mais aussi les interviews en direct : homme ou femme politique, artiste de musique, chant, cinéma, toute une richesse d’expériences. Mais peu importait maintenant, chacun retrouvait sa place, lui sur le plateau, elle sur le terrain.

    Quand elle se sentait ainsi submergée par la tristesse ou dépressive, Laora savait aussi pouvoir compter sur sa meilleure amie. Victoria, ou Vickie. Elles avaient grandi ensemble et étaient allées dans la même école, jusqu’aux études supérieures, Vickie ayant déjà fait le choix du journalisme à l’époque. Ayant gardé contact, elles s’étaient retrouvées en région parisienne.

    Plus âgée que Vickie, Laora la dépassait de deux têtes avec ses 1m78. Laora avait les cheveux longs, sa meilleure amie, une coupe au carré qui la rendait plus petite encore. Elles étaient toutes les deux des filles de la montagne, aux yeux bleus comme certains glaciers. Elles allaient alors chez l’une comme chez l’autre, quelle qu’en soit la raison. Leur proximité s’était alors accrue, Vickie devenant la marraine du fils de Laora. C’était donc chez sa meilleure amie que Laora était allée, il y a quelques années pour y retrouver refuge et sérénité.

    Encore aujourd’hui, ce souvenir particulier lui procurait toujours le même frisson, qui prenait des expressions physiques dès lors que le souvenir de son fils refaisait surface.

    Comme souvent dans ces cas, elle se remémorait les premières années de sa vie d’avocate, où elle avait rencontré celui qui allait devenir son mari. Elle couvrait alors un procès au pénal. Lui, avocat des parties civiles, elle, de la défense, ils avaient croisé le fer, mais s’étaient découvert des affinités, en dehors.

    Regardant à nouveau par la baie vitrée, elle prit quelques minutes, pour rêver devant cette animation quotidienne, comme une transition entre le rythme effréné de la rédaction, du JT et le silence de son habitation. Elle finit par s’endormir sur le canapé.

    Elle était réveillée par le soleil qui passait la baie vitrée et lui frappait le visage. Sous la douche elle se redit, pour une énième fois, qu’il fallait vendre l’appartement. Ce n’était pas la première fois qu’elle se faisait une frayeur en rentrant, le soir surtout. Dès la sortie de la douche, la décision était donc prise : elle allait voir des agents immobiliers.

    Si toutes les occasions étaient bonnes pour aller chez Vickie, elle souhaitait surtout qu’elle soit la première à être au courant de la mise en vente de son appartement. Elle savait aussi que sa meilleure amie l’aiderait activement dans la recherche d’un nouveau logement.

    Mais dès le lendemain, elle reprenait les reportages pour la couverture de la dernière ligne droite de la campagne. À un mois du scrutin, elle suivait le candidat issu de l’opposition, M. Montova, pendant qu’un collègue s’occupait du président sortant. Il s’agissait d’observer les candidats ainsi que leurs bases électorales et diagnostiquer les risques et les enjeux de ce scrutin.

    Concernant le dossier Montova, les meetings étaient nombreux, laissant apparaître un candidat, qui ne lésinait pas sur la dépense.

    2

    Black-out

    Vingt jours avant le scrutin, le président Walinski posait l’idée d’un débat entre les deux épouses ; la première dame sortante et la femme du candidat d’opposition, que tout semblait opposer : parcours, âge…

    Toute la journée, il y avait donc eu des tractations entre les deux états-majors, puis les équipes de campagne briefaient les deux femmes, pour ce rendez-vous fixé 48 heures plus tard.

    Pendant deux jours, les journalistes se répartissaient les questions et travaillaient sur les relances en fonction des réponses possibles. À plusieurs reprises, Laora avait eu l’impression qu’Henri tentait de l’évincer, avançant l’idée d’une interview, « plus efficace », seul.

    Le jour J, sur le plateau de télévision, les deux épouses, qui faisaient face aux deux journalistes, échangeaient de manière ferme et courtoise sur tous les thèmes : place des femmes, défense, idéologie, politique propre (famille, travail), idées économiques et surtout écologiques. L’éclairage du plateau était suffisant pour voir les deux oratrices, celle qui prenait la parole étant mise en avant par l’éclairage d’un spot.

    Le débat, de qualité, dura une heure, sans finalement donner, d’avantage particulier. En effet, l’épouse du président sortant avait pris un léger avantage dans les domaines social et culturel et pour lesquels elle avait l’oreille du président.

    La femme du candidat Montova, ancienne présidente d’un groupe d’investissement, l’avait pris sur les dossiers économiques et en parvenant à jouer le jeu de l’empathie avec une sincérité surprenante.

    À l’issue, lors d’échanges informels, les deux candidates se retrouvaient avec Laora. Sur proposition de la candidate du président sortant, l’idée d’un reportage réalisé sur chaque épouse, monté et diffusé en parallèle, était validée. Les épouses voulaient relancer une campagne qui entrait dans sa dernière ligne droite, avec l’objectif de redonner un nouvel élan à la course électorale.

    Dès le lendemain, Laora reprenait le suivi du candidat Montova, dont la campagne l’épatait. Tous les jours ou presque, une nouvelle destination s’inscrivait au programme, pour des meetings avec distributions d’affiches, de casquettes, de t-shirts et tout autre objet de publicité à l’effigie du candidat. Ces meetings étaient de vrais shows à l’américaine. Avec le temps qui passait, elle finissait par se poser une question : « Avec quels moyens ? »

    Une après-midi, elle profitait d’une pause au niveau de l’équipe logistique du candidat, pour s’y inviter et discuter de manière informelle. Dans l’échange, un technicien laissait échapper que, pour les deux dernières semaines, le budget hebdomadaire moyen était à sept chiffres.

    Laora et son équipe étaient unanimes : si la dépense ne paraissait pas encore démesurée pour un second tour, il pouvait être intéressant d’effectuer quelques recherches, notamment sur le financement de la campagne. Elle en informait sa rédaction, avec laquelle elle décidait, tout en suivant le candidat dans sa campagne, d’enquêter sur son financement et trouver des informations concrètes.

    Vickie faisait partie de la presse écrite et rédigeait assez souvent, pour ne pas dire tout le temps, l’éditorial du journal. Elle posait une analyse politique, culturelle, ou économique, sur n’importe quel sujet d’actualité. Suivie par un public de fidèles, qui appréciait son style et ses analyses objectives, elle s’exprimait avec bienveillance ou en étant plus impitoyable quand il le fallait.

    Il était 21 h quand elle reçut un coup de fil de Laora.

    — Salut Lao, comment ça va ?

    — Salut, Vickie, ça va super. Là tout de suite, je suis dans les valises, on part dans un petit quart d’heure. Tu as quelques minutes ?

    — Oui, dis-moi, tu m’inquiètes.

    — Depuis quelques jours, je cogite sur le financement de la campagne de Montova. Tu devrais voir : chaque rassemblement est plus spectaculaire que celui de la veille ! Est-ce que tu as déjà eu, autour de toi, des échos, ou entendu quelque chose ?

    — Oui, je vois, alors pas directement ; mes derniers éditos, en lien avec la campagne, traitent plus du programme défendu par les candidats. Le dernier concernait les conclusions qu’il était possible de tirer à la suite du débat, que tu as coanimé, entre leurs deux épouses. J’avais effectué des recherches pour la rédaction de cet article, la femme de Montova est une femme d’affaires de 44 ans, dont la fortune personnelle est importante. De là à justifier ce que tu me décris, je ne sais pas.

    Vickie ajouta :

    — C’est sûr qu’avec la validation du rehaussement spectaculaire du budget et des conditions de financement, on pouvait s’attendre à ce genre de conséquence. D’ici que ce soit l’origine du passage de Montova au premier tour…

    — Oui, c’est exactement ce que je me dis. Est-ce qu’on peut se tenir au courant ? Si tu as des informations, pareil pour moi ?

    — Oui, on fait comme ça, mais surtout à ton retour tu m’appelles, on se fait un truc.

    — Oui sans faute. Je ne te dérange pas plus longtemps. Bises.

    — Bises. Tu ne me déranges jamais !

    Auprès du directeur de campagne, Luc De Vrij, était le chef de la sécurité. Il avertissait son responsable des dernières démarches de la journaliste de HTV.

    — Monsieur, je suis informé d’une enquête en cours relative à la campagne. Une journaliste pose des questions, fait des recherches. Pour l’instant, ce n’est rien d’important. Je tenais à ce que vous le sachiez.

    — C’est noté, monsieur De Vrij, mais vous me dites que ce n’est rien de grave. Alors ?

    — Je tenais simplement à vous avertir que ça pouvait le devenir. Je vous propose de prendre des mesures préventives.

    — C’est parfait. Faites comme ça, « des mesures préventives ».

    Il poursuivit, après un petit silence :

    — À ce stade, on gère à notre niveau, j’en référerai au patron en fonction de l’évolution.

    Ces débats ou questions étaient quasi quotidiens. Si De Vrij n’était pas issu des grandes écoles, comme l’ENA, Sciences Po, il avait étudié le droit et avait eu la chance d’être un fidèle de la première heure. Sa capacité à résoudre les problèmes séduisait le clan du candidat, qui non seulement sollicitait son avis, mais l’écoutait, chose exceptionnelle, tant le nombre de conseillers était important.

    De Vrij veillait

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