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Si j'étais Président...
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Livre électronique131 pages1 heure

Si j'étais Président...

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À propos de ce livre électronique

Ce roman de politique fiction présente la solution aux problèmes que rencontre actuellement la France.
LangueFrançais
Date de sortie11 févr. 2015
ISBN9791029002274
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    Aperçu du livre

    Si j'étais Président... - Patrice Gilbert

    cover.jpg

    Si j’étais Président…

    Patrice Gilbert

    Si j’étais Président…

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    © Les Éditions Chapitre.com, 2015

    ISBN : 979-10-290-0227-4

    Prologue

    Il était étrangement calme maintenant ; il n’y avait d’ailleurs plus grand chose en son pouvoir pour influer sur la suite des évènements. François, le réalisateur avait fait son boulot sans état d’âme apparent et il lui en était gré. Il était bien obligé de faire confiance à son éthique professionnelle : rien de ce qu’il avait dit durant les 7 minutes qu’avait durée son intervention ne devait être dévoilé avant 20 heures.

    Il sortit sur le perron de l’hôtel particulier dans lequel il n’avait jamais séjourné auparavant, mais qu’il connaissait bien pour y avoir souvent déjeuné, parfois dîné à l’invitation de la présidente qui s’était toujours montrée une excellente hôtesse. Il revoyait son mari qui, dans ces circonstances, ressemblait à un jeune provincial égaré dans un brillant salon parisien retrouvant l’attitude qui avait dû être la sienne quelques 40 ans plus tôt lorsqu’il était l’élève –brillant, il faut le reconnaître – de l’ENA.

    Le jardin, encore mouillé de l’orage du matin, avait cet air alangui que prend la nature à cette époque de l’année. Bien que la météo ait prévu une après-midi superbe, après avoir superbement ignoré l’orage dans ses prévisions de la veille, il refusa le parapluie que lui proposait son majordome et descendit les 3 marches qui conduisaient au jardin.

    Tout en marchant de son pas calme et coulé que les caricaturistes imitaient à merveille, il repassa dans sa tête la suite d’évènements qui l’avaient amené sur cette allée en ce jour du 4 août 2019.

    1

    L’interview

    Aujourd’hui, Jean-Pierre Elkabbach reçoit Monsieur Pierre Mainviel, député non inscrit, auteur du roman à succès « Et si j’étais président ».

    – Merci Julie, bonjour monsieur Mainviel

    – Bonjour monsieur Elkabbach

    – Monsieur Mainviel, on peut dire que vous n’y allez pas de main morte : votre roman est un véritable appel au soulèvement contre les élites de ce pays !

    – Je vous remercie tout d’abord de m’avoir invité sur Europe1, il y faut aujourd’hui, dans ce pays un courage indiscutable.

    – Mais, entre nous, est-ce que vous pensez vraiment qu’il serait si facile de changer ou plutôt révolutionner notre pays ?

    – Il ne s’agit pas de savoir si c’est facile ou pas, mais de comprendre que c’est une nécessité, si l’on veut bien admettre que la situation devient au sens propre insupportable pour la plupart de nos concitoyens.

    – Expliquez-nous donc en quoi cette situation est d’après vous si insupportable.

    Il avait alors répété ses craintes et repris la thèse dont il avait tenté en vain de convaincre son ami Alain X durant la longue campagne qui l’avait amené à la présidence de la République malgré la persistance jusqu’au dernier jour de sondages adverses. Pierre savait bien que le retournement de l’électorat était en grande partie dû à la sortie de son livre 15 jours avant le deuxième tour de scrutin ; les Français avaient compris qu’il exposait, en sa qualité de plus proche conseiller d’Alain X, la suite des décisions que celui-ci prendrait s’il était élu.

    Mais Alain avait bien changé au cours de ces deux années qu’il avait passées à courir la France. Sans que quiconque s’en aperçoive, en dehors d’eux, Alain s’était pris progressivement au jeu du candidat qui doit d’abord être élu avant même d’affirmer ses convictions. Et si Pierre le soutenait exactement comme par le passé – « on ne pourrait pas faire passer une feuille de papier à cigarette entre vous deux », avait coutume de lui dire son père qui pour se moquer gentiment les appelait les siamois – il savait bien qu’Alain n’était plus du tout comme avant.

    Ce matin, sur Europe1, un an jour pour jour après l’élection surprise d’Alain, il montrait que la feuille de papier à cigarette chère à son père avait gonflé au point que l’auditeur qui aurait ignoré son rôle passé auprès d’Alain l’aurait pris pour un opposant de base à la politique présidentielle. D’ailleurs Jean-Pierre Elkabbach ne s’y trompait pas :

    – Vous ne craignez pas de faire le jeu des adversaires du président en critiquant aussi ouvertement la politique qu’il suit ?

    – Je crains surtout la politique qu’il suit depuis un an. Vous admettrez qu’elle ne ressemble pas beaucoup aux engagements qui avaient été pris envers le peuple français ; et vous connaissez mes liens avec Alain X, je crois non seulement que la politique suivie est erronée pour la France, mais encore qu’elle dessert les intérêts du président.

    – Eh ! bien Monsieur Mainviel, sur cette forte déclaration, je vous remercie de votre visite ; demain je recevrai le professeur Degos à propos de l’installation en Chine d’une antenne de l’hôpital Broussais.

    Comme d’habitude après l’émission, Jean-Pierre Elkabbach offrit à son invité un café dans son bureau de la rédaction ; cela lui permettait de vérifier hors antenne la réalité des positions défendues par son invité. Rien ne lui était plus désagréable que de ne pas réussir à le déstabiliser suffisamment pour l’obliger à exprimer le fond de sa pensée, que le dit invité ait décidé ou non avant l’émission de garder une partie de ses réflexions pour lui.

    – Je suis surpris que vous ne m’ayez pas posé la question que tout Paris se pose.

    – Vous m’inquiétez, à quelle question faites-vous allusion ?

    – Hum, il est excellent votre café ; j’en repren-drais bien une tasse. Sans sucre merci.

    Zut, zut et re zut, se dit Jean-Pierre, il ne me le dira pas !

    Tu peux toujours courir pour que je te le dise, ça n’est pas mon boulot mais le tien ; puis sur cette pensée et après avoir terminé sa tasse, Pierre prit congé de son hôte qui manifestement l’avait mauvaise.

    En sortant sur le trottoir de la rue François Ier, Pierre se posa la question et il ne sut pas dire s’il se présenterait ou pas aux prochaines élections présidentielles ; mais au fond, elles étaient si loin et rien ne prouvait qu’Alain se représenterait à ce moment-là. A chaque jour suffit sa peine ; quand même, quand il repensait à la tête d’Elkabbach. Il sourit à cette idée et la jeune fille qu’il croisa à ce moment au coin de l’avenue Georges V se regarda attentivement dans la vitrine de la boutique Hermès pour savoir ce qu’il y avait de si drôle dans sa tenue. Pierre ne l’avait même pas remarquée ; dommage, elle était bien jolie !

    2

    Le Manifeste

    Arrivé dans son appartement de la cité Odiot, Pierre se mit immédiatement à son bureau – un meuble superbe en pitchpin qu’il avait acheté quelque trente ans auparavant à la boutique du Danemark, disparue depuis dans la crise économique des années 90. Il voulait absolument finir la rédaction du manifeste fondateur du mouvement politique qu’il avait décidé de créer pour promouvoir ses idées.

    Bien sûr, il avait ressenti le rôle qu’il avait joué dans l’élection d’Alain l’an passé, il lui était même parfois arrivé de prendre pour lui les ovations enthousiastes provoquées par ses courtes interventions à la tribune lorsqu’Alain lui passait exceptionnellement la parole. Mais le soir, dans le calme de sa chambre, sa tête de numéro deux lui rappelait quelle était sa place dans l’équipe d’Alain ; son rôle se limitait à celui de conseiller technique chargé des questions liées à l’Administration et même si Alain avait bâti sa notoriété puis son succès sur l’analyse que Pierre avait initiée sur la responsabilité de cette Administration dans le retard de la France dans le domaine économique, le patron savait lui rappeler que lui Pierre n’était qu’un simple conseiller qui plus est technique.

    Aujourd’hui, après l’élection d’Alain à la présidence dont les premières mesures l’avaient choqué par leur conservatisme, la situation avait changé. Elkabbach l’avait bien mis en évidence : Pierre était maintenant dans l’opposition qu’il le veuille ou non. Alain lui avait à plusieurs reprises proposé des postes gratifiants et, ce qui ne gâte rien, rémunérateurs mais Pierre avait toujours refusé de troquer son âme contre l’assurance d’une vie confortable et sans souci aux frais de la République.

    Il alluma

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