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Le Destin D'une Reine
Le Destin D'une Reine
Le Destin D'une Reine
Livre électronique314 pages4 heures

Le Destin D'une Reine

Évaluation : 4 sur 5 étoiles

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À propos de ce livre électronique

"Les histoires et les personnages nous rappellent que la foi n'est pas un chemin facile et sans embûches, mais que la foi, persévérance et l'espoir peuvent surmonter les obstacles les plus insurmontables." Mohammed Sanogo
"Profondeur, douceur et force, voilà à quoi se résume ce livre" M.A.
"Une nouvelle aventure dans laquelle l'auteure plonge ses lecteurs" C.Q.

Dans les coulisses de la royauté, une héritière inattendue !
Le roman suit l'histoire de Malika, une jeune fille de 22 ans qui, après avoir vécu une vie paisible et tranquille avec son père, se voit soudainement confrontée à un destin incroyable. Elle découvre qu'elle est la fille d'une princesse du royaume Meki Lawani, situé sur la côte est de l'Afrique. Cette révélation la conduit à accepter une invitation pour rejoindre l'île et prendre en main ses fonctions, avec la possibilité de devenir la prochaine reine des Lawaniens.


Cependant, Malika doit faire face à de nombreux défis sur son chemin vers le trône. Elle doit non seulement gagner la confiance et le respect de son peuple, mais aussi naviguer dans les intrigues et les rivalités de la cour royale. Ses cousins, le prince Zowa, la princesse Nawala et le prince Masuko, sont également des prétendants au trône et lui font concurrence. Malika doit donc prouver sa légitimité en tant que membre de la famille royale et sa capacité à diriger avec succès.


Au fil de ses aventures, Malika apprend à faire preuve de courage, de détermination et de compassion. Elle doit faire face à des situations difficiles, souvent avec peu d'aide, mais elle s'appuie sur sa force intérieure pour surmonter les obstacles qui se dressent sur son chemin. Elle découvre également les secrets de son passé, qui l'aident à mieux comprendre qui elle est et ce qu'elle veut accomplir.


Finalement, Malika doit faire un choix crucial qui déterminera non seulement son propre destin, mais aussi celui de tout un royaume. Elle doit décider si elle veut suivre sa propre voie et sa foi ou s'engager dans une alliance politique spirituelle pour le bien du pays. Son choix aura des conséquences importantes pour elle-même, sa famille et son peuple, et mettra à l'épreuve tout ce qu'elle a appris et accompli jusqu'à présent.
Ce roman chrétien contemporain est le premier tome de la série Gloriès : les îles du paradis de l'auteure Sorelle Meleugouo.

LangueFrançais
ÉditeurPublishdrive
Date de sortie26 juil. 2023
ISBN1804673773
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    4/5
    Un livre à lire à tout prix.
    Belle découverte d'une auteure de fiction chrétienne.

Aperçu du livre

Le Destin D'une Reine - Sorelle Meleugouo

LE DESTIN D’UNE REINE

Tome 1, Gloriès : les îles du paradis

SORELLE MELEUGOUO

Vera Éditions

Le Destin d’un Reine, Tome 1 | Série Gloriès « Les îles du paradis »

Copyright © 2023 de Sorelle Meleugouo. Tous droits réservés.

Copyright © Juillet 2023 Vera Éditions.

Photo couverture : Jackson David

Design et mise en page : Vera Éditions

contact@groupevera.com

ISBN : 9781804673775

Les citations bibliques mentionnées dans le présent ouvrage sont extraites de la version Louis Segond révisée, édition 1910, sauf indications contraires.

Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements sont les produits de l'imagination de l'auteure. Ils sont utilisés de manière fictionnelle et ne doivent pas être interprétés comme réels. Toute ressemblance avec des événements réels, des lieux, des organisations ou des personnes, vivantes ou mortes, est une coïncidence.

Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, stockée dans un système de récupération, ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, électronique, technique, photocopieuse, enregistrement ou autre, sans autorisation écrite expresse de l’auteure.

DÉDICACE

Je dédie ce livre au couple BITTY.

Il n’y a qu’un remède à l’amour : aimer davantage.¹

« Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort. » apocalypse 12 : 11 LSG

« Il a fait de nous un peuple de rois, des prêtres au service de dieu, son père : à lui donc soient la gloire et le pouvoir pour l’éternité ! Amen. » apocalypse 1 : 6 BDS

REMERCIEMENTS

Mes remerciements sont sincèrement dirigés à tous ceux et celles qui ont contribué à la création de cet ouvrage ; au couple Sanogo dont la foi et l’impact m’ont poussé à croire que je pouvais aller plus loin et plus haut ; au couple Ngniniapa pour m’avoir appris les rudiments de la Parole ; à mes bêta lectrices Mariam Adam, Carla Queen et Stella Makouda, dont les critiques honnêtes m’ont guidés dans la structuration et dans la naissance du premier jet ; mon éditeur-correcteur Jean-Michel Ange Ehouo, pour ton attention au détail et ta dedication à me faire paraître bien plus grammaticalement correcte que je ne le suis en réalité. Mon amie Andréa Nomel, tes encouragements m’ont aidé dans les moments difficiles ; Lynda Oulaï Koffi pour ta patience et tes conseils, tu sais exactement tout l’amour que j’ai pour toi. Et enfin, à toi, mon.ma très cher.ère lecteur.trice, qui continue à acheter, lire et partager mes livres. Écrire, c’est ma passion, mais voir mes livres transformer des gens, c’est ma motivation de tous les jours. Merci encore de me lire. 

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PRÉFACE

On peut parfois se poser la question suivante : Jésus a-t-il utilisé la fiction pour présenter l'Évangile ?

Dans l'évangile de Matthieu, Jésus a demandé à ses auditeurs de comprendre une réalité intangible qu'ils ne pouvaient pas voir avec leurs yeux physiques - le Royaume de Dieu. Il savait qu'ils ne pouvaient appréhender cette réalité qu'avec les yeux de leur cœur, c'est pourquoi il a choisi d'utiliser des histoires - ce que l'on appelle des paraboles - pour illustrer son propos. Les paraboles sont des histoires fictives, généralement courtes, qui illustrent des principes et des attitudes spirituels.

La Bible est la Parole de Dieu qui change la vie, et Jésus utilisait souvent des histoires pour nous enseigner, nous donner des exemples et illustrer Ses enseignements. Ses histoires sont puissantes, et Il les utilise pour nous faire voir le Royaume de la manière la plus claire possible. Il nous enseigne ainsi l'espoir, la paix, et avec ces exemples, Il nous aide à changer nos vies, à faire face à nos épreuves, et à grandir dans la foi alors que nous retournons vers lui et Son Père. L'importance des histoires de Jésus dans le monde est que chaque histoire nous aide à découvrir comment Dieu est, comment nous sommes et comment Dieu veut que nous vivions.

La fiction chrétienne est un genre de fiction inspirée de la foi chrétienne. Cela peut inclure des romans, des nouvelles, des films, des séries télévisées et d'autres formes de narration. La fiction chrétienne explore des thèmes bibliques et spirituels, mettant en évidence les valeurs et les enseignements basés sur la foi en Christ. Les personnages et les histoires peuvent refléter des situations de foi, des luttes spirituelles, des questions théologiques ou des dilemmes moraux auxquels sont confrontés les croyants. Certains récits mettent en scène des événements bibliques ou des personnages bibliques, tandis que d'autres se déroulent dans des contextes contemporains ou fictifs.

Écouter une histoire est puissant, la lire l'est encore plus. C'est pourquoi nous pouvons également utiliser des livres de fiction pour présenter Jésus au monde, de même que les films ou représentations cinématographiques. Il faut aussi noter qu’avant d’être un film, l’histoire représentée est d’abord un texte écrit, que ce soit un scénario ou un roman.

Alors qu'il fait grand plaisir de vous présenter ce roman, Le destin d’une reine, l'objectif principal de cette histoire fictive est d'inspirer, d'instruire et d'encourager les lecteurs à marcher avec Dieu. L’auteure Sorelle Meleugouo veut transmettre les valeurs de l'amour, le pardon, l'espoir, la foi et la rédemption à travers les aventures de Malika, le personnage principal. Bien que les péripéties, les personnages et les lieux décrits dans ce livre soient totalement fictifs, à travers ces pages les questions de justice divine, de confiance en Dieu, de destinée et bien d’autres encore sont explorées avec finesse et intelligence. Ces réflexions nous poussent à approfondir notre compréhension de la foi et à cultiver une relation plus profonde avec notre Dieu.

L'une des forces de ce livre réside également dans sa capacité à inspirer et à encourager les lecteurs dans leur propre parcours spirituel. Ce roman et ses personnages nous rappellent que la foi n'est pas un chemin facile et sans embûches, mais que la foi, la persévérance et l'espoir peuvent surmonter les obstacles les plus insurmontables. Les moments de lutte et de désespoir sont contrebalancés par des moments de grâce, de guérison et de rédemption, qui résonnent avec une profonde vérité et nous invitent à cultiver une foi résiliente.

Enfin, ce livre est aussi là pour vous divertir et vous aider à passer du bon temps dans la sainteté. Vous pouvez le lire en groupe, entre amis, en famille, ou seul car le roman nous offre un terrain où nous pouvons expérimenter différentes perspectives, nous identifier à ses personnages, et vivre une histoire qui est à la fois captivante et divertissante.

Alors, cher lecteur et chère lectrice, je vous invite à vous plonger dans ces pages, à explorer, à vous émerveiller et à vous amuser entre ses lignes.

Bonne lecture !

MOHAMMED SANOGO

Président du Ministère Messages de Vie

et Pasteur Principal des Églises Vases d’Honneur

Crown PNG para descargar gratis

Chapitre 1

— ENFIN C’EST TERMINE ! S’exclama Malika Musoni, en retirant ses chaussures plates avec empressement.

— J’avoue qu’une minute de plus avec Micah dans ton salon m’aurait achevé lui dit Kari Lafel en s’affalant sur son lit. Kari était sa meilleure amie depuis maintenant de nombreuses années. Les deux jeunes filles avaient fait leurs écoles primaires ensemble et avaient commencé ensemble leurs études supérieures à Kigali.

En cette fin de mois de septembre, Malika fêtait ses 22 ans et comme d’habitude la maison de son père lui avait servi de refuge pour organiser la petite fête que celui-ci lui organisait tous les quatre ans. Elle n’accueillait pas grand monde ; Kari et ses parents étaient toujours les bienvenus, Micah était le cousin de Kari et vivait dans le même quartier qu’elle, même s’il avait eu du travail dans la capitale et qu’il allait bientôt laisser Kibuye leur petite ville près du lac Kivu.

— Papa est sorti tout à l’heure sans dire où il allait.

— Sûrement te chercher un autre cadeau. 22 ans ne se fête qu’une seule fois dans la vie.

— Comme chaque année. Vous avoir autour de moi me suffit amplement. Reprit Malika.

— Oui, mais ton père ne veut sûrement pas que dans quelques années tu regrettes de n’avoir pas de temps en temps expérimenté d’autres choses.

— Depuis quand tu sais si bien ce qu’il veut ou pas. On dirait que vous êtes maintenant de mèche tous les deux.

Kari n’était pas seulement sa meilleure amie. Malika la considérait comme la sœur qu’elle n’avait jamais eue. En tant que fille unique, il était clair qu’avoir de la compagnie était un luxe quand elle était enfant. Mais le jour même où elles étaient devenues camarades de classe à la maternelle, elles ne s’étaient plus jamais séparées. Même quand la mère de Malika était morte dans un accident et que les parents de Kari avaient déménagés quelques mois plus tard à Kibuye à l’ouest du Rwanda, le père de Malika avait décidé de les suivre pour que Malika puisse garder la seule chose stable qui lui restait, Kari.

— Ton père et moi ne complotons rien du tout. — Kari prit ses affaires de bain dans l’armoire et lui demanda — Tu prends ta douche en premier ou j’y vais d’abord ? Je suis crevée, je crains même d’être complètement endormie quand tu sors.

Kari avait l’habitude de dormir quelques nuits par semaine à la maison et Malika aussi chez elle.

— Vas-y je te laisse. Je dois encore finir de ranger.

Kari y alla immédiatement. Elle ressortit lorsque Malika rangeait le dernier couvert propre sur la pile. Elle aussi commençait à ressentir la fatigue de la soirée. Étrangement, son père n’était pas resté jusqu’à la coupure du gâteau ce soir.

— Alors quand est-ce que tu vas commencer à déballer tes cadeaux ?

Malika réfléchit un moment avant de répondre.

— Puisqu’on a fini de ranger je vais m’y mettre dès maintenant. Et toi tu ne veux pas rentrer ?

— Et te laisser découvrir tes cadeaux toute seule ? Hors de question.

Malika se leva et alla soulever un gros paquet avec lequel elle revint.

— Je ne vais pas tout défaire aujourd’hui, mais je meurs d’envie de savoir ce que mon père m’a offert.

Malika avait perdu sa mère quand elle avait onze ans dans un crash d’avion. C’était une tragédie qui les avait beaucoup affectés son père et elle. Son anniversaire était toujours quelque chose de spéciale à la maison. Mais aujourd’hui c’était différent, elle avait eu 22 ans et elle avait découvert un gros paquet devant sa porte le matin et son père lui avait dit que c’était de la part de sa mère et lui. C’est pourquoi elle avait hâte d’en finir avec la fête. C’était donc la troisième fois qu’elle recevait un cadeau de sa mère le jour de son anniversaire. À douze ans elle avait eu une bible d’étude, à seize ans un carnet de prière et une encyclopédie du pays de sa mère le Meki Lawani. Et aujourd’hui, à 22 ans, elle commençait à déballer une grande boîte.

— Attend, je prends mon appareil.

Kari courut prendre dans son sac, son appareil photo qui lui avait coûté une petite fortune il y avait quelques mois. Celle-ci avait toujours voulu devenir photographe professionnelle et elle avait du talent. Quand Malika la questionna du regard, celle-ci lui dit :

— Il faut qu’on métamorphose l’instant où tu reçois le cadeau de ton 22è anniversaire venant de ta mère, partie beaucoup trop tôt. En le disant elle lui serra doucement la main, avant de reprendre son gros appareil entre ses mains.

Au départ, elle pensa que c’était juste un carton, mais à l’intérieur il y avait une boîte avec des signes rares.

— Qu’est-ce que c’est ? Lui demanda Kari

— Je n’en sais rien, on dirait une boîte décorative.

Elle s’empressa d’ouvrir la boîte. Et s’exclama presque de stupeur en découvrant l’intérieur. Il y avait toutes sortes de bijoux avec des pierres précieuses, une broche en plume de paon, des boucles, des chaînes en or, argent, diamant et d’autres accessoires. C’était presque magique.

— Ta mère t’a vraiment donné ça ? Attends, on dirait une couronne…

En effet, en plein milieu de la boîte il y avait une couronne splendide ; elle scintillait de mille feux au milieu de tous les bijoux. La couronne était faite en argent avec des pierres précieuses incrustées, entourées d’un joyeux ruban. Les pierres précieuses comprenaient des rubis, des saphirs, des émeraudes et des diamants qui faisaient briller la couronne.

Elle était ornée de jolies fleurs et de feuilles représentées avec de l'or et de l'argent. La couronne était très bien travaillée et les bijoux semblaient être faits à la main et s’incrustaient parfaitement dans la structure. Elle était très légère et très élégante, ce qui en faisait un objet unique. Malika la prit délicatement dans ses mains comme si c’était l’objet le plus fragile au monde et commença à l’admirer. Ses yeux brillaient, tellement elle était émerveillée.

— Ma mère m’a laissé ça ? On dirait une couronne de princesse.

— Tu étais sa princesse ! S’exclama Kari en prenant encore quelques clichés.

Ensuite Malika remarqua dans la boîte une enveloppe scellée avec de la cire rouge sur laquelle figurait les initiales FSK et entourée d’une ficelle dorée. Elle déposa la couronne à sa place et prit l’enveloppe dans sa main.

— Et ça ?

— On dirait une lettre.

Malika tourna et retourna l’objet dans sa main sans savoir à quoi s’attendre.

— Tu vas l’ouvrir ou l’abimer ? Lui demanda brusquement Kari, qui ne cachait plus son impatience.

Malika se dépêcha de délier la ficelle et elle brisa le sceau sur l’enveloppe.

Elle s’assit plus confortablement sur le lit, pris une profonde inspiration et commença à en lire le contenu.

Mwana wanga wamkazi²

Malika, ma petite fille

Enfin tu as 22 ans, Tu as grandi si vite. Aujourd’hui, si tu lis cette lettre c’est que je ne suis pas auprès de toi. Mais je voudrais te dire que je suis fière de la jeune femme brillante et passionnée que tu es sûrement devenue. Il y a tant de chose que j’aimerais te conter, mais cela attendra peut-être un peu de temps.

Tu es spéciale, Malika. Je sais que bientôt tu auras beaucoup de questions que tu aimerais poser et surtout me poser à moi. Mais je te promets qu’aucune des décisions que nous avons prises ton père et moi te concernant n’a préalablement été mûrement réfléchi dans la prière.

Ton destin est tellement plus grand que ce que tu ne penses. Embrasse-le, serre le fort et surtout dispose toi à te laisser porter par les vagues que Dieu t’enverra. J’ai surtout à cœur de te dire qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Enfin quand tu auras trouvé le plus grand trésor, ne le laisse pas te filer entre les doigts. Car il te revient de droit. Après tout tu es ma fille.

Je t’aime à l’infini.

Moyo Wautali³

Elle fronça les sourcils et sa lèvre inférieure se mit à trembler légèrement. Elle lut la lettre deux fois et la replia avec soin. Ses yeux remplis de larmes, elle se mordit la lèvre et prit une profonde inspiration. Elle regarda la boîte et se demanda ce que tout ceci voulait dire.

Mais depuis qu’elle avait douze ans, son père avait commencé à lui donner des cadeaux venant de sa mère. Au début, Malika pensait que c’était une pure fabrication de son père, juste pour qu’elle n’oublie pas sa mère. Elle ne lui posait pas de question à ce sujet car elle avait fini par croire que c’était effectivement sa mère qui lui envoyait ces petits présents. Mais jamais elle n’avait cru que celui-ci la bouleverserait autant.

— Mais qu’est-ce qu’elle veut dire ? Demanda-t-elle.

Kari laissa de côté son appareil photo et prit la lettre. Elle l’a lu aussi et regardé Malika avec une expression bizarre.

— Cette langue, c’est…

— Le chichewa, oui, la langue nationale du Meki.

Sa mère venait d’une petite île de l’Océan Indien à l’est de l’Afrique. Malika avait la peau couleur ébène et des yeux marron incomparables, héritage évident de sa mère. Son père lui assurait souvent qu’elle avait le même regard que sa mère et aussi la même fougue.

— J’ai l’impression qu’on n’est pas au bout de nos surprises.

Un bruit de voix se fit entendre dans le salon. Malika et Kari se regardèrent et se levèrent brusquement au même moment pour accourir en direction des voix.

Je ne vous permet pas de venir ici et de détruire sa vie. Disait son père au loin.

Faites attention à comment vous me parlez monsieur Musoni. Jusqu’ici, j’ai usé de politesse envers vous. Il serait regrettable de…

Malika et Kari débouchèrent dans le petit salon pour découvrir trois hommes et une femme en pleine dispute avec son père. Les hommes étaient tous en costumes trois pièces noirs et la jeune dame qui devait avoir la trentaine était assise sur le fauteuil à côté de l’un de ses compères. Quand ils la virent, tous se levèrent aussitôt et, les mains devant eux, ils baissèrent la tête, tandis que la femme fit ce qui ressemblait à une révérence. Ensuite ils dirent à l’unisson :

Moni mkulu wanu⁴ !

Ils avaient dit « bonsoir Votre Altesse » en Chichewa, une grâce qu’elle n’ait jamais séché ses cours de langue, elle connaissait assez bien la langue maternelle de sa mère et son père avait veillé à ce qu’elle apprenne vite.

— Bonsoir à vous aussi !

Son père se leva de son fauteuil et brisa la glace.

— Capitaine ! Il se racla la gorge et l’un des hommes qui était le plus en avant leva la tête et regarda son père avec confusion.

— Vous ne lui avez pas dit ? Il était comme indigné. Son père serra les dents et répondit.

— Non.

— Comment ça non ? Vous savez quel jour on est ? Comment espérez-vous qu’elle se présente devant le roi et le conseil, si elle ne sait même pas ce qui se passe ? Est-ce qu’elle connaît au moins nos traditions et nos habitudes ?

L’homme était au bord des nerfs.

  — Est-ce que je peux savoir ce qui se passe ? Qui êtes-vous ?

L’homme qui jusqu’ici était le seul à parler se retourna vers elle, il ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Ensuite il se rua sur son père en le pointant du doigt.

— Comment avez-vous pu ?

Son père leva la main et le menaça aussi du regard en rageant.

— C’est ma fille et je me devais de la protéger.

— Contre quoi ? Ses origines ? Hurla son interlocuteur.

— Arrêtez ! S’écria Malika une fois de plus, elle avança d’un pas et demanda à son père.

— Papa, qu’est-ce qui se passe ici ?

Son père se massa le front, l’homme qui était devant lui recula de plusieurs pas et attendit sans rien dire en fixant son père avec un air de défi.

— Vous savez que si vous ne le faites pas, je le ferai.

Son père hocha la tête, on aurait dit qu’il avait des sueurs froides. Il fit signe à Malika de s’asseoir ; elle s’avança doucement et s’assit. Kari fit de même. Quand elle fut assise, les autres personnes dans la pièce comme des robots s’assirent également chacun à sa place. C’était une scène étrange. Son père s’assit en face d’elles sur son fauteuil. Il serra les dents encore une fois avant d’ouvrir la bouche.

— Ma chérie, il est temps que je te dise quelque chose que j’aurai dû te dire il y a très, très longtemps. Voici le capitaine Awanu et ses deux officiers Dimana et Nchakwa. Elle, c’est… rappelez-moi votre nom.

— Danay, monsieur.

— Danay ! Ces hommes sont des Lawaniens au service de la couronne, et… ils sont venus te chercher.

— Pardon ?

Malika pensa d’abord que c’était une blague, mais son père avait le regard fuyard, il avait du mal à parler, alors elle se dit qu’elle ferait mieux d’écouter. Le Meki Lawani était le Royaume d’où venait sa mère et elle le savait, c’était une petite île entre la Somalie et les îles Seychelles. Grâce à l’encyclopédie que lui avait donnée sa mère et à ses multiples recherches, Malika avait appris à connaître la terre natale de sa mère. Mais elle ne comprenait pas ce que son père voulait dire.

— En fait, ta mère aussi était… au service du Royaume.

— De la tribu Kumpoto, dans le nord — Reprit le capitaine Awanu qui était aussi de l’autre côté avec ses collègues — fille du grand roi Akiba et héritière légitime de la couronne du Meki Lawani, Votre Altesse.

Malika pensa au début qu’elle n’avait pas bien entendu alors elle demanda :

— Vous avez dit héritière de la couronne ?

— Oui, Votre Altesse, votre mère était destinée à s’asseoir sur le trône du Meki avant que ce triste événement ne lui arrive.

Malika regarda Kari avec questionnement.

— Ma mère était une princesse ? C’était plus une affirmation à soi-même qu’une question. Un rire moqueur lui monta à la gorge, c’était forcément une blague. Mais un fait lui remonta à la tête et lui demanda : Et vous êtes venu ici pour m’amener ? Mais où ?

— Au Meki Lawani, Votre Altesse.

Malika fronça les sourcils et regarda son père. Celui-ci se contenta de dire.

— Malika, comme ta mère, tu es… Il ne finit pas sa phrase, mais le capitaine Awanu répondit :

— Une prétendante au trône du Meki Lawani et nous avons mon équipe et moi l’ordre de vous ramener immédiatement au Royaume.

Malika tomba des nues, un autre rire soudain sortit de sa gorge et elle lui dit :

— C’est impossible, je suis rwandaise, vous faites forcément erreur, je m’appelle Malika Musoni.

Le capitaine fronça les sourcils et d’un ton sérieux déclara solennellement :

— Vous êtes Son Altesse Royale Malika Musoni Casuba Sanza Konguemba. Fille de Yohann Musoni et de Son Altesse Royale, la princesse Fara Casuba Sanza Konguemba, décédée. Vous êtes la deuxième prétendante au trône du Meki Lawani, après le prince Zowa, ensuite la princesse Nawala et le prince Masuko qui viennent après vous, vos cousins germains. Vous devez rentrer immédiatement au palais afin de prendre vos responsabilités en main. Sa Majesté le roi vous y attend depuis 22 ans.

Malika laissa ce qu’il venait de dire s’imprégner en elle. C’était forcément un coup monté. Il y avait sûrement une caméra cachée. Mais une chose qu’il avait dite…revint à elle.

— 22 ans… attendez une minute, donc vous connaissiez mon existence.

Il hésita un moment et jeta un regard vers son père.

— Nous avons toujours eu un œil sur vous. Maintenant il est temps que l’un des dignes fils Konguemba monte sur

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