e tous les systèmes militaires de l’Antiquité, aucun n’égale celui de Rome. Son efficacité est proprement stupéfiante. Le nombre des guerres gagnées et la durée de l’empire ainsi bâti battent tous les records. Sur ce point précis, je vous invite à apprécier le tour de force réalisé par Frédéric Bey et Julien Peltier qui livrent un synoptique infographié complet des guerres romaines (p. 58), ce qui, à siècle – avant que la modernité industrielle s’impose dans le paysage–, un cataclysme avait détruit l’humanité, des archéologues extraterrestres débarqués des siècles après auraient sans doute conclu des restes exhumés que cette planète bleue devait s’appeler Roma. Cette puissance militaire tirait avantage d’un phénomène cumulatif: plus elle accroissait le nombre des hommes placés sous sa domination, plus elle augmentait son avantage numérique, plus elle pouvait encaisser les défaites et poursuivre la lutte jusqu’à la victoire; et plus elle se frottait à d’autres systèmes militaires, mieux elle s’adaptait. Peu d’armées ont su aussi vite et aussi bien prendre chez l’adversaire ce qu’il avait de meilleur: le javelot et le manipule aux Samnites, la cavalerie lourde aux Iraniens, la poliorcétique aux Hellénistiques. Seul caillou dans la du légionnaire, ces maudits Parthes virevoltants, arc bandé, sur leurs chevaux. Rome n’a jamais pu les battre durablement ni les imiter (en dehors des cataphractaires, avons-nous dit). Les deux systèmes militaires étaient trop éloignés l’un de l’autre. C’est la barrière parthe qui explique que l’Empire romain ne soit pas allé aussi loin vers l’Orient que celui d’Alexandre.
Édito
Jul 12, 2023
2 minutes
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