Le 20 octobre 1740, la mort de l’empereur Charles VI plonge l’Europe dans la guerre de Succession d’Autriche. Français, Prussiens, Bavarois et Espagnols contestent l’accession à la couronne impériale de la jeune Marie-Thérèse (voir encadré p. 70). Soutenant les ambitions impériales de l’Électeur de Bavière, ainsi que la revendication des Bourbons d’Espagne sur le duché de Parme, la France est entraînée dans le conflit. Aux victoires de 1741-42, succèdent, en 1743, les défaites: Camposanto, la perte de Prague et de la Bavière. Les Français sont humiliés à Dettingen le 27 juin 1743 par les Anglo-Hanovriens. Un redressement s’opère en 1744-45. Louis XV confie ses armées de Flandre à Maurice de Saxe, et se rend auprès des troupes: les places des Pays-Bas autrichiens tombent une à une, et la victoire de Fontenoy, le 11 mai 1745, redonne du lustre aux armes françaises. En juin, Frédéric II de Prusse écrase les Autrichiens à Hohenfriedberg, et en septembre, c’est la victoire de Bassignana, en Italie. En 1746, cependant, le Nord italien est perdu avec la cuisante défaite de Plaisance.
Une campagne qui scelle l’alliance franco-espagnole
Pour la France, il s’agit, en 1747, d’arracher des conditions de paix de nature à satisfaire sa meilleure alliée, l’Espagne. L’expression « » suggère que Versailles a offert à Frédéric des gains territoriaux sans avantages pour la France. Or, l’on oublie que les Pays-Bas sont d’anciennes terres espagnoles, que la France ne pouvait qu’échanger ou restituer. L’ambassadeur de Madrid affirme en 1745: « [Le] [de France] […] […] [Il est douteux qu’il] [le roi d’Espagne] [Philippe V d’Espagne] ». C’est donc la perte de Parme en 1746 qui forcera l’échange des Pays-Bas par les