Atteindre le but

Par Dr. Brian J. Bailey

"Atteindre le but" est un commentaire simple et touchant sur l'épître de Paul aux Philippiens. À travers les pages de ce commentaire bref mais profond, Dr Brian Bailey explique comment le Seigneur a un plan pour chacun de nous et, si nous marchons avec Dieu dans l'obéissance, il nous fera atteindre la cible de l'appel souverain de Dieu en Christ Jésus. "Il s’agit maintenant de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en étant configurés à lui dans la mort" Philippiens 3:10 (NBS).

• Langue: Français
• Éditeur: Zion Christian Publishers
• Date de sortie: 26 mai 2021
• ISBN: 9781596654594

Aperçu du livre

cover.jpg

LE PRISONNIER SE REJOUIT

1 :1 – 2 :2

Cette épître s’ouvre sur une note très positive, triomphante. L’apôtre Paul écrit cette lettre à ses amis de Philippes depuis sa prison à Rome et pourtant, il n’a pas perdu la victoire en Christ qui est sienne. Par Jésus-Christ, il fut plus que vainqueur dans toutes les circonstances auxquelles il dut faire face (Romains 8 :37).

J’ai intitulé cette section Le prisonnier se réjouit parce que, dans son esprit, Paul se réjouissait alors même qu’il se trouvait en prison. Tandis que nous étudions ensemble cette lettre aux Philippiens, puisse le Seigneur faire en sorte que ce même esprit qui se réjouit germe en chacun de nous.

1. LA SALUTATION (1 :1-2)

1 :1 – « Paul et Timothée, serviteurs du Christ-Jésus, à tous les saints en Christ-Jésus qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres. » Dans sa salutation aux saints de Philippes, Paul inclut son fils spirituel et ami Timothée.

Il se qualifie lui-même, ainsi que Timothée, de serviteurs de Jésus-Christ. Le terme grec doulos traduit par serviteurs signifie « esclave » ou « serf » et évoque une personne liée à une autre. Paul reconnaissait par là qu’il vivait en soumission et sujétion à son maître, le Seigneur Jésus-Christ.

A l’exception des épîtres aux Thessaloniciens et à Philémon, cette lettre aux Philippiens est la seule lettre de Paul qu’il commence sans faire état de son apostolat. Il s’agit d’une lettre adressée à ses amis et à l’église qui, semble-t-il, étaient les plus chers à son cœur.

Exceptés les commentaires du chapitre 4 :2-3 adressés à deux femmes dans l’église dont le comportement et les querelles semblaient menacer l’unité de l’église, Paul n’adresse aucun reproche à l’église de Philippes et ce, contrairement à ses épîtres aux autres églises où figurent de nombreuses réprimandes. Depuis ses débuts en 51 après Jésus-Christ, cette église avait grandi au fil des onze années passées et comprenait désormais des anciens et des diacres, chargés de prendre soin du troupeau.

1 :2 – « Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. » Ici, Paul prononce la double bénédiction de grâce et de paix. La grâce est synonyme de faveur non méritée et de pouvoir divin communiqué pour accomplir une certaine tâche. De même la paix comporte deux implications. En tant que chrétiens, nous avons la paix avec Dieu grâce au sang répandu de Jésus-Christ qui abat le mur de séparation existant entre Dieu et nous à cause de nos péchés. Christ nous a également promis la paix de Dieu qui nous rend capables d’adopter une attitude de sérénité au sein des orages de la vie (Jean 14 :27). Telle est la marque d’un saint parvenu à la maturité en Christ.

Un esprit en mesure de se réjouir et un cœur reconnaissant constituent les secrets d’une vie victorieuse.

2. ACTIONS DE GRÂCES ET PRIERES (1 :3-11)

1 :3 – « Je rends grâces à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous. » Nous avons ici l’un des facteurs-clés d’une vie victorieuse pour tout pasteur, à savoir être reconnaissant pour chacun des membres de l’assemblée que le Seigneur a confiée à ses soins. Ce n’est nullement facile, mais il s’agit d’une vertu spirituelle que nous devrions cultiver et exercer sans cesse. C’est par la grâce de Dieu, dans la mesure où Son amour nous consume, que nous pouvons accomplir le commandement du Seigneur d’aimer les autres.

Mais dans la langue anglaise, il existe une différence notoire entre aimer et apprécier. Après tout, « apprécier » s’adresse à des gens de même sensibilité. Les opposés se repoussent les uns les autres. En fonction de sa propre vie spirituelle, il est probable qu’un pasteur soit attiré par les gens pieux tandis que les membres difficiles et ouvertement grossiers de son assemblée se verront gratifiés d’une salutation superficielle.

Telle n’est pourtant pas le comportement d’un homme vraiment spirituel. C’est réellement le problème d’enfants qui les font s’appuyer davantage sur la grâce de Dieu que ne le font les justes. Nous grandissons souvent en proportion de ceux qui bousculent notre vie en raison des troubles que leur passé pécheur a créés.

Il nous faut également comprendre que nous devons accepter les autres comme nous y invite Paul dans Romains 15 :7 : « Faites-vous mutuellement bon accueil, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. » Nous devons aussi apprendre la vertu d’être attirés vers les êtres d’humble condition (Romains 12 :16). Chaque individu a un but et une part dans le grand plan du Seigneur pour la rédemption du genre humain. C’est ainsi que Paul poursuit sur ce thème dans sa prière des versets 4 et 5 :

1 :4-5 – « Je ne cesse, dans toutes mes prières pour vous tous, de prier avec joie, à cause de la part que vous prenez à l’Evangile depuis le premier jour jusqu’à maintenant. » Paul ne manifeste pas seulement de la reconnaissance pour tous les croyants Philippiens, il se réjouit également de leur amitié et de leur communion fraternelle. Il s’agit réellement de s’aimer les uns les autres comme Christ nous a aimés. Paul les aimait depuis le premier jour où il avait fait leur connaissance. L’amour de Paul pour les Philippiens créait au plus profond de son cœur l’assurance que le Seigneur achèverait l’œuvre merveilleuse qu’Il avait commencée dans leur vie.

1 :6 – « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous une œuvre bonne, en poursuivra l’achèvement jusqu’au jour du Christ-Jésus. » L’une des exquises beautés de Christ se trouve dans Son nom, l’Alpha et l’Ôméga, cela signifiant qu’Il mène à son terme ce qu’Il a commencé. Paul Le qualifie d’Auteur et de « Finisseur » de notre foi. Ainsi donc, l’œuvre de rédemption qu’Il a amorcée en nous, nul doute qu’Il l’achèvera.

Quelle assurance bénie pour nous de savoir que nous pouvons être employés comme vases d’honneur pour Sa gloire, dans la mesure où nous nous soumettons humblement à Ses interventions dans notre vie. Pour quelle raison Paul nourrit-il une assurance si grande vis-à-vis de ses amis philippiens ? Il nous la révèle dans le verset 7 :

1 :7 – « Il est juste que j’aie pour vous de telles pensées, parce que je vous porte dans mon cœur, et que, dans mes chaînes comme dans la défense et l’affermissement de l’Evangile, vous participez tous à la même grâce que moi. » La raison pour laquelle Paul avait confiance dans le fait que le Seigneur achèverait l’œuvre qu’Il avait commencée en eux est due à ce que, dans son cœur, il entretenait une place particulière pour eux. Son amour pour eux créait en lui la certitude que les Philippiens réussiraient. Son amour engendrait la foi pour eux. Ils partageaient la grâce que le Seigneur avait accordée à Paul.

C’est d’une importance capitale pour les conducteurs spirituels. A ce titre, particulièrement pour les pasteurs, il ne nous faut pas seulement aimer et choyer ceux qui sont proches de nous, mais aussi chaque membre de l’assemblée doit trouver une place dans notre cœur. Dieu accorda à Salomon une largesse de cœur pour être roi d’Israël de sorte que chaque membre du peuple de Dieu ait une place dans son cœur (1 Rois 4 :29).

Dieu désire élargir notre cœur afin que nous prenions réellement soin de chacun et que nous ayons le souci de tous ceux qu’Il nous a confiés. Telle est la caractéristique d’un vrai berger.

Dans l’Ancien Testament, les souverains sacrificateurs portaient sur leur éphod un pectoral sur lequel était inscrit le nom des douze tribus d’Israël, noms écrits sur le cœur du souverain sacrificateur. Aujourd’hui, afin d’être sacrificateurs de Dieu, nous devons avoir un cœur élargi afin d’aimer tout le peuple de Dieu et de prendre soin de lui. Ce faisant, nous engendrerons des saints matures, rendus parfaits en vue du ministère auquel le Seigneur les destine.

1 :8 – « Car Dieu m’est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse du Christ-Jésus » Paul éprouvait pour les Philippiens les ardents désirs de tendresse d’un père car il vivait des douleurs semblables à celles de l’enfantement afin que Christ fût formé en eux.

1 :9 – « Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour abonde de plus en plus en connaissance et en vraie sensibilité. » Nous l’avons déjà évoqué, les croyants philippiens constituaient une assemblée modèle. Cette épître constitue donc une véritable exhortation à persévérer dans le droit chemin sur lequel ils étaient déjà engagés et à avancer vers la perfection. Paul développera ce thème plus loin dans son épître. Il les encourage à grandir dans l’amour de Christ présent en eux sous deux aspects, à savoir la connaissance et le discernement.

Connaissance

L’objectif de cet ouvrage n’est pas de développer un traité exhaustif sur le sujet de l’amour, exposé en détail dans notre livre Le Consolateur, j’aimerais seulement préciser que l’amour se développe grâce à une compréhension permanente des quatre points suivants :

1. Nous devons aimer le Seigneur. Dans Matthieu 22 :37, Christ déclara : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. »

2. Nous devons aimer notre prochain. Le Seigneur poursuivit en Matthieu 22 :39 : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

3. Nous devons aimer nos ennemis. Dans Matthieu 5 :44, le Seigneur dit : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent.