Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Aller simple pour Versailles
Aller simple pour Versailles
Aller simple pour Versailles
Livre électronique136 pages1 heure

Aller simple pour Versailles

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Un soir d’élection présidentielle, sur une voie désaffectée d’une gare versaillaise, un véhicule est abandonné. Vous ferez la connaissance du commissaire Charles Dumont et de son homologue hollandais Christiaan Rubens, dans le cadre d’investigations aux multiples rebondissements. Tout au long de cette aventure, vous visiterez l’Île-de-France, mais aussi les Pays-Bas, célèbres pour ses moulins et la culture de la tulipe. Petit à petit, vous cheminerez aux côtés des différents protagonistes, jusqu’à l’arrestation définitive en Normandie.
LangueFrançais
Date de sortie17 juil. 2023
ISBN9782312133843
Aller simple pour Versailles

Auteurs associés

Lié à Aller simple pour Versailles

Livres électroniques liés

Thriller policier pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Aller simple pour Versailles

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Aller simple pour Versailles - Loïc Jan

    cover.jpg

    Aller simple pour Versailles

    Loïc Jan

    Aller simple pour Versailles

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Du même auteur 

    Éditions Édilivre

    Nouvelles du monde, 2017.

    Que de souvenirs !, 2018.

    Histoires courtes, 2018.

    Nuits fatales, 2020.

    L’inconnue de Collonges, 2021

    Parenthèse, 2021

    L’Écossais de Saint-Roch, 2022

    © Les Éditions du Net, 2023

    ISBN : 978-2-312-13384-3

    Dimanche 6 mai 2012

    Ce soir-là, la France retient son souffle. Le président sortant, Nicolas Sarkozy, se représente devant les électeurs pour un second mandat. Cinq années plus tôt, il était sorti vainqueur du duel qui l’opposait à sa concurrente, Ségolène Royal. À cette époque, celle-ci annonçait, dès 20 heures, sa défaite. Auparavant, Jacques Chirac, avait cédé sa place après douze années passées à la tête de l’État, en deux mandats successifs – l’un de sept ans et l’autre, suite à référendum quelques années auparavant, de cinq ans.

    À ce jour, celui qui se présente pour une seconde fois a, face à lui, un concurrent issu des rangs du Parti socialiste, François Hollande, qui fut le compagnon de la précédente candidate à l’élection présidentielle.

    L’actuel candidat de gauche est avant tout un élu corrézien, puisque successivement maire de Tulle et président du conseil général de Corrèze de 2001 à son élection à la tête du pays.

    À la télévision, sur chaque programme, l’heure indique 19 h 59. La France entière attend, s’impatiente. L’élection présidentielle reste l’événement important d’une nation. En effet, c’est en fonction du choix entre les deux finalistes que l’avenir et la gestion du pays se dessinent. Dans les foyers, les électeurs scrutent le petit écran. Déjà, depuis la mi-journée, les chaînes d’informations en continu diffusent des reportages sur les candidats au bureau de vote, les impressions des Français. Également, la météorologie du jour pouvait faire privilégier une partie de pêche plutôt qu’un déplacement vers l’urne la plus proche. Le vote de ce jour va-t-il confirmer les prédictions des divers sondages, donnant l’adversaire du président sortant vainqueur ? En hauts lieux, le résultat est d’ores et déjà connu par les deux finalistes. Pourtant, les derniers bureaux de vote, notamment à Paris, ferment à vingt heures. Mais l’estimation cachée confirme ce qui va être bientôt annoncé. Le compte à rebours est commencé : 59, 58, 57… 3, 2, 1 : Un visage s’affiche : François Hollande est élu président de la République, à hauteur de 51,64 % des voix, contre 48,36 % pour Nicolas Sarkozy. Selon certains éditorialistes, le débat de l’entre-deux tours aura été plus favorable au candidat socialiste. D’ailleurs, dès le premier tour, François Hollande était déjà en tête. Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un président sortant se retrouvait en position de challenger et non de favori.

    Dix-sept ans après la fin du second mandat de François Mitterrand, le Parti socialiste retrouve les portes de l’Élysée. En effet, il faut remonter à 1981 pour constater l’arrivée de la gauche au pouvoir. À cette époque, l’élection de François Mitterrand est ressentie comme une révolution. Les années « Giscard » sont oubliées, la jeunesse du pays semble vivre un renouveau. D’ailleurs, cette frange de la population sera définie comme étant la « génération Mitterrand ». Ce dernier battra un record de longévité au palais de l’Élysée. Il restera quatorze années, soit deux mandats de sept ans. En septembre 2000, les Français seront appelés aux urnes, afin de choisir la durée de la période présidentielle : La réponse était soit oui, soit non, à la mise en place d’un quinquennat. Le « oui » l’emportera à hauteur de 73 %, malgré une forte abstention.

    Dans les jours qui suivront, la passation de pouvoir se fera entre les deux hommes, permettant ainsi au nouvel élu de composer, par le biais de son premier ministre Jean-Marc Ayrault, les bases du gouvernement. Ainsi, Nicolas Sarkozy, accompagné de son épouse, Carla Bruni, quitte l’Élysée. Un nouveau couple présidentiel s’installe : François Hollande et Valérie Trierweiler.

    Les élections législatives de juin confirmeront, par la large victoire de la nouvelle majorité de gauche, la mise en place de l’équipe dirigeante.

    Dans les foyers, les discussions vont s’enchaîner, chaque personne voulant donner son avis. Il y a le camp des vainqueurs, qui se féliciteront jusqu’au bout de la nuit de la victoire socialiste. Puis, se trouvent également les déçus, qui espéraient assister à une réélection du président sortant.

    Dans le même temps, dans un restaurant de la rue du Commerce, dans le XVe arrondissement de Paris, un groupe de quatre amis dîne et regarde, en direct, sur une chaîne d’informations en continu, le début de la soirée électorale.

    Il règne en ces lieux une ambiance digne de la Belle Époque. Tout est réuni pour satisfaire le client. Le décor et les menus proposés offrent, à celui qui s’installe à une table, un service parfait. Les serveurs et les maîtres d’hôtel sont aux petits soins pour tous. Dans ce quartier commerçant situé au sud de Paris, ce restaurant est le rendez-vous incontournable des repas d’affaires, entre amis ou en famille. Il demeure l’endroit idéal où se marient ambiance conviviale et gastronomie française.

    Ce soir-là, toutes les tables sont réservées. Celles et ceux installés à l’étage bénéficient d’une vue imprenable sur le ciel de la capitale. Peut-être auront-ils la chance d’y observer, l’espace d’un instant, la Grande Ourse, ou une étoile filante. Le balcon, orné de plantes vertes, offre au visiteur une sensation de bien-être, l’impression d’être dans son propre carré de verdure. Tout est bien coupé, taillé, arrosé comme il se doit, afin de donner l’apparence d’un parfait jardin.

    Parmi eux, sont installés Agnès et Denis. Ils habitent à Puteaux, non loin du quartier d’affaires de La Défense, dans un appartement. L’immeuble date d’une cinquantaine d’années. Elle distribue les repas dans une cantine scolaire et lui est mécanicien dans une concession automobile. Ils sont les parents de deux enfants, de 15 et 13 ans, qui pensent plus à fréquenter les jeunes du quartier qu’à suivre leurs études. Les époux sont d’ailleurs inquiets des résultats scolaires, notamment de l’aîné, qui a délaissé les bancs du collège au profit de copains peu fréquentables. Pourtant, leur fille cadette, quant à elle, voit sur son carnet les félicitations de son professeur principal. Pour son père, cela reste un mystère.

    Un jour, il dira à son adolescente : « Tu vois, quand tu te donnes un peu du mal pour bosser, ça paye ! »

    Politiquement parlant, le père d’Agnès a toujours été adhérent au Parti socialiste, du temps où cette organisation s’appelait la SFIO, Section française de l’internationale ouvrière, depuis sa création en 1905. Ce n’est qu’en 1969, lors d’un congrès à Issy-les-Moulineaux, que le nom devient Parti socialiste, suite à une alliance avec l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche.

    Deux ans plus tard, a lieu à Épinay-sur-Seine le congrès du même nom, qui officialise l’unification socialiste. Pendant ces journées de débats, l’adhérent François Mitterrand s’installe au poste de premier secrétaire, devenant ainsi le candidat naturel de la gauche pour l’élection présidentielle de 1974.

    Concernant Denis, ses parents ont connu les grandes heures de Renault Boulogne-Billancourt. Aussi, l’adhésion au Parti communiste français reste plus tard une évidence, pour ce jeune garçon, qui dès l’âge de dix ans constate, à cette époque, le dur labeur de son père, sur les chaînes de montage. Sa mère ne travaillait pas, mais elle fut toujours présente, aux côtés de son mari, lors de divers mouvements de grève.

    Contrairement à ce couple, Sophie et Gilles ont, dans leurs familles respectives, une tradition gaulliste. Ils ne sont pas mariés, mais vivent ensemble depuis le début de leur rencontre, vingt-cinq ans auparavant. Elle occupe un poste de secrétaire d’accueil à la mairie de Sèvres et lui est gérant d’un magasin de jeux vidéo, dans le centre commercial de Vélizy II, situé non loin de Versailles.

    Les parents de l’épouse ont évolué, leur vie durant, dans le milieu militaire. Le père a porté le casque de pilote d’avion de chasse. Il a, de ce fait, fréquenté diverses bases aériennes, en France essentiellement. Sa mère, quant à elle, a suivi son mari, au gré des affectations. Sa formation d’assistante sociale lui donnera l’opportunité d’œuvrer auprès des familles d’aviateurs.

    De plus, le grand-père paternel de Sophie se ralliera, sans hésiter, à l’appel du général Charles de Gaulle, le 18 juin 1940.

    Ils habitent dans un quartier résidentiel de Viroflay, aux portes de Versailles, sur la route qui mène au pont de Sèvres. Leurs enfants, âgés de 18 et 20 ans, fréquentent le meilleur établissement scolaire de la ville du Roi-Soleil. Les étudiants n’y rentrent que sur un excellent dossier. En dehors des cours, le week-end est consacré, pour les deux jeunes gens, à la pratique du scoutisme, avec la messe en latin le dimanche.

    Denis prend la parole le premier :

    « Ah ! enfin, on se débarrasse de Sarkozy !

    – T’es vraiment con, reprend Gilles, gaulliste par conviction.

    – Ah oui, lui lance Denis, t’as toujours été à droite !

    – Absolument ! Et toi tu restes un sacré gauchiste ! » finit Gilles.

    Sur ces quelques paroles, et afin d’abréger le débat qui, sentait-elle, risquait de gâcher la soirée, Agnès, l’épouse du premier, lève son verre pour trinquer, rapidement rejointe par Sophie, compagne de Gilles.

    « Bon, les gars, on

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1